BMW Neue Klasse à l'usine de Munich

La mise en production de la future berline Neue Klasse programmée en 2026 signera le passage à une nouvelle ère pour BMW. L’année suivante, son usine phare de Munich sera intégralement dédiée à la construction des véhicules électriques.

1 000 véhicules par jour

Dans quelques années, une page de l’histoire de l’usine mère BMW va se tourner. En plus de cent ans, le site s’est réinventé plusieurs fois, abandonnant finalement sa production initiale de moteurs d’avions à l’origine de son logo. Une enveloppe de 650 millions d’euros va être mobilisée pour que de cette unité symbolique ne sortent plus que des véhicules électriques dans trois ans environ.

Ce sera la première du groupe à vivre cette conversion. Cette dernière n’est pas brutale, puisque déjà l’année dernière six modèles branchés ont commencé à être assemblés sur place. Ce qui n’a pas empêché l’usine d’établir dans le même exercice un nouveau record en nombre d’exemplaires tombés des chaînes.

Ce qui prouve « que nous sommes simultanément capables de livrer et de façonner l’avenir de notre réseau de production », a mis en avant Milan Nedeljković, membre du conseil d’administration de BMW AG. Actuellement, mille véhicules sortent quotidiennement de Munich, dont la moitié sont des modèles intégralement électriques à batterie.

Conversion graduelle

Doit-on parler de conversion ou d’une continuité dans l’innovation ? L’usine bavaroise a commencé à produire des voitures branchées en 2015, en commençant par la déclinaison hybride rechargeable de la Série 3. Pas de ligne dédiée pour elle, mais une intégration au sein des modèles thermiques classiques. La même chaîne a accueilli en 2021 sa première voiture 100 % électrique, la BMW i4.

Prochaine balise en 2026, avec la future berline Neue Klasse. A l’image du concept qui lui offre une base, elle devrait être produite en faisant davantage appel aux matières issues du recyclage et en réduisant le nombre de pièces pour alléger la carrosserie. La Neue Klasse de BMW, c’est surtout une nouvelle famille qui occupera également les usines de Debrecen en Hongrie, Shenyang en Chine et San Luis Potosí au Mexique.

BMW Neue Klasse à l'usine de Munich

La conversion intégrale aux modèles électriques à Munich ne signifie toutefois pas que toute son activité concernant les modèles thermiques va s’arrêter. Afin de libérer de la place du fait de la réaffectation du site, la production des moteurs à carburants classiques a déjà été transférée à Hams-Hall en Grande-Bretagne et à Steyr en Autriche. Pour cela, 1 200 collaborateurs ont été replacés, souvent après une période de formation.

Plus de 70 ans de voitures à moteurs thermiques

La page qui est en train de se tourner à Munich va emporter avec elle plus de 70 ans de production de moteurs thermiques. Cette phase a démarré en 1952 avec le lancement de la BMW 501 à bloc huit cylindres, avant l’ajout quelques années plus tard de l’Isetta.

Le site a traversé une première Neue Klasse au tout début des années 1960, symbolisée par la BMW 1500 révélée au salon de l’automobile de Francfort. Le groupe a parfaitement conservé la mémoire de cet épisode. Il s’est amusé à remettre en situation sur le site d’où il est sorti un exemplaire en parfait état d’ancienne berline de la nouvelle classe.

BMW Neue Klasse à l'usine de Munich

Produit pendant dix ans à partir de 1962, ce modèle a connu différentes améliorations avec un moteur qui est passé d’une cylindrée de 1,5 à 2 litres, développant une puissance progressivement relevée de 59 à 96 kW (80 à 130 ch). Si le « 1965 » sur la plaque d’immatriculation correspond bien à l’année de construction, le véhicule mis en scène par le constructeur est de type 1600 (61 kW ou 83 ch).

BMW iFactory

Faire se rejoindre à Munich les deux voitures emblématiques peut être vu comme un passage de relais. C’est sans doute ainsi que le voit Peter Weber, directeur du site : « Munich est le cœur battant de BMW. L’usine est innovante et adaptable. Comme dans les années 1960, une Neue Klasse pose à nouveau les bases sur lesquelles notre usine se réinvente ».

La possibilité de redéfinir de manière très importante la production dans cette unité est un gage pour une exploitation qui s’inscrit encore potentiellement dans la durée. L’investissement de 650 millions d’euros porte en particulier sur quatre bâtiments, avec la création d’une chaîne de montage de véhicules, des zones logistiques supplémentaires et un nouvel atelier de carrosserie.

Cette modernisation avec optimisation s’effectue en développant une certaine interaction entre les personnes, les processus et les systèmes. Elle est conforme à l’orientation BMW iFactory qui touche à la science des données, à l’intelligence artificielle et à la virtualisation.