Le loueur Hertz a annoncé un quatrième trimestre 2023 très mauvais en termes de résultats. Selon lui, sa flotte de voitures électriques en est responsable en grande partie.
Hertz a déclaré un chiffre d’affaires de 2,2 milliards de dollars au dernier trimestre de l’année 2023. Cela représente une augmentation de 7 % d’une année sur l’autre. Bien que cela soit largement conforme aux estimations, la perte ajustée de 1,36 $ par action de Hertz a largement manqué l’objectif de 1,05 $.
Les chiffres nets sont les plus cruels pour Hertz, avec une perte de 348 millions de dollars. Sur les trois derniers mois de l’année précédente, la société avait enregistré un bénéfice de 116 millions de dollars.
La dépréciation par véhicule, qui est un indice de calcul des sociétés de location, est aussi dans le rouge. Hertz perd 498 dollars par voiture et par mois, contre 242 dollars pour le même indice en 2022.
Le PDG de Hertz, Stephen Scherr, a loué un contexte positif, avec “une solide demande et des taux stables”. Mais il a aussi déploré des problèmes liés à la voiture électrique. “Nous avons rencontré des vents de face liés à notre flotte de voiture électrique et à d’autres coûts”.
En effet, la dépréciation se calcule par rapport au prix de vente des véhicules de flotte. L’augmentation de ces pertes vient, en grande partie de la flotte de Tesla Model 3 électriques. Avec les variations de prix chez Tesla, Hertz sera forcément perdant lorsqu’il les vendra, et leur valeur chute.
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Article sommaire. Reuters, Forbes ont publié des articles beaucoup plus détaillés.
En conclusion, équiper 20% de votre flotte de location de véhicules électriques quand moins de 5% de vos clients ont une expérience de conduite et surtout de recharge de véhicule électrique était absurde.
Si votre flotte de voitures est bien gérée, il est impossible que les voitures électriques soient plus chères que les voitures thermiques. Premièrement, ils achètent toujours des voitures neuves et les revendent toujours avant la fin de la garantie, de sorte que les grands frais de réparation sont alors impossibles. Deuxièmement, le coût énergétique est nettement inférieur à celui d’une version thermique, surtout si ils chargent les VE la nuit dans l’entreprise elle-même (30 à 50% du prix). Troisièmement, lors de l’entretien, il suffit de remplacer le filtre à pollen, par rapport d’huile, filtre à huile, filtre à air, bougies d’allumage, etc. (30% du prix). C’est pourquoi l’histoire de Hertz est totalement illogique, donc il y a autre chose derrière.
Titre trompeur: c’est Tesla que Hertz blâme et en particulier la politique de baisses tarifaires au bon vouloir de son propriétaire et qui bien sûr fait perdre beaucoup d’argent à la revente pour Hertz…. et pour tous les propriétaires de Tesla! C’est la seule vraie raison du revirement d’Hertz car pour un loueur la valeur de revente est capitale.
Il faut dire que les constructeurs historiques font, d’une part, des remises aux loueurs lors de l’achat de véhicules et, d’autre part, ils imposent également à leurs concessionnaires un certain quota de voitures en retour de location dont le prix est fixé par le constructeur.
Dans certains cas, les concessionnaires peuvent perdre de l’argent sur ces reprises de retour de location que le constructeur va contrebalancer en augmentant la marge sur certains modèles.
Chez Tesla pas de remise à l’achat et pas de concessionnaires pour faire “la petite cuisine entre amis”
il suffit de louer une Hertz chez à Bordeaux Airport pour voir que le problème n’est pas le type de voiture
Aux Etats-Unis, 1058 Tesla à vendre (https://www.hertzcarsales.com/)
C’est vrai que perso je trouve affolante et pas du tout serieuse la fluctuation des prix. On voit en plus que ça a des effets deleteres sur les loueurs alors….c’est vraiment une pratique pas correcte. Cela dit tout ça va se reguler. Enfin j’espere.
Effectivement, pour rentabiliser le BEV par rapport au VT, il faut faire au moins 25000km/an. Pas sûr que les loueurs soient gagnants avec le volume de location très fluctuant dans l’année. Cela est essentiellement dû à la dépréciation du VE / VT – delta-coût des assurances et entretiens, le tout amorti par la différence du coût du carburant. Et même pour le particulier, le TCO actuel du VE est moins bon que celui du VT pour celui qui ne roule pas plus.
Le modèle économique des loueurs est de revendre les véhicules achetés avec des remises importantes sans décote.
Le problème vient donc de la première négociation avec Tesla. Hertz dispose d’un levier au moment du remplacement en négociant mieux le prix d’achat cette fois ci.
S’ils les avaient prises en location, il n’y aurait pas de problème.
Comme elles ne sont pas en location, personne ne les oblige à les renouveler. Les prolonger leur permettrait d’amortir l’investissement et de lisser les écarts de la cote argus.
Il s’agit donc d’un choix stratégique et financier, ou alors d’une incapacité à adapter la stratégie à la réalité.
A la vitesse où avancent la technologie et la réglementation, s’ils renouvellent leur flotte par des VT uniquement, il me paraît assez probable qu’ils se retrouvent exactement dans le même situation en fin de période, tout simplement parce que la cote des thermiques risque de diverger de celles des électriques au fur et à mesure que les électriques s’améliorent et que les coûts et les législations favorisent le VE.
Ils n’avaient qu’à les louer… 😏
Le problème ne vient pas de la voiture électrique globalement, mais bien plus de Tesla en particulier dont la forte baisse de prix après cette vente a tué le modèle économique prévu par Hertz.
Le tout sur un marché encore moins prêt pour l’electrique que l’Europe.
Comme par hasard, il n’y a très étonnement pas Tesla dans le titre cette fois…