Les 13 et 14 mars derniers, l’écosystème du véhicule électrique s’était une nouvelle fois donné rendez-vous à Nice pour une nouvelle édition des Assises des Infrastructures de Recharge pour les Véhicules Electriques. Durant deux jours des intervenants de qualité se sont succédé pour faire part de retours d’expérience sur des déploiements de bornes, mais aussi d’expérimentations sur de nouveaux produits et services. Ils ont également présenté des projets qui ne vont pas tarder à être mis en œuvre en matière de bornes ultra-rapide ou de smart charging. Rencontre avec Isabelle Rivière, l’organisatrice de ces Assises IRVE, pour dresser un premier bilan de la manifestation.
Isabelle Rivière, peut-on tout d’abord rappeler quels étaient vos objectifs en choisissant les grands thèmes abordés lors des Assises IRVE 2018 ?
Je souhaitais cette année mettre particulièrement l’accent sur la recharge à très haute puissance ainsi que sur le smart charging. Deux sujets qui vont évoluer de pair puisque la recharge à très haute puissance implique forcément du stockage et de la gestion intelligente de l’énergie. Au-delà de ces deux grandes thématiques, nous avons bien sûr abordé des sujets récurrents au sein des Assises comme l’interopérabilité, les retours d’expérience sur les réseaux en France et à l’étranger, les financements européens, mais aussi un thème qui est en train d’émerger : celui de l’importance de la recharge en ville, notamment pour faciliter le passage à l’électrique d’une population nombreuse qui ne dispose pas de stationnement privatif.
Ces objectifs vous semblent-ils avoir été remplis par la teneur des débats ?
Oui dans la mesure où les échanges ont permis à nombre de participants de trouver des pistes à explorer. Les exemples de la Métropole de Saint-Etienne qui déploie des bornes hors PIA (Programme d’Investissement d’Avenir) ou d’Allego qui va installer des stations de recharge multimodales dans les villes ont donné des idées à de nombreuses collectivités. Des leçons ont également pu être tirées sur l’importance de la qualité du fonctionnement des réseaux, ainsi que sur la nécessaire simplification des tarifs de la recharge.
Même si les véhicules électriques susceptibles de les utiliser pleinement ne sont pas encore sur le marché, les Assises ont montré que les corridors de bornes de recharge à très haute puissance commençaient à se mettre en place. Les précisions livrées par Ionity et Allego étaient-elles très attendues ?
Oui car c’était la première fois que les CEO de ces deux grands réseaux venaient en France, pour présenter leurs projets dans le détail et répondre à certaines interrogations sur leur tarification et l’accessibilité de leurs bornes. Répondant à une question du Préfet Francis Vuibert, le CEO d’Ionity, Michael Hajesch, a ainsi clairement indiqué que le réseau Ionity se conformerait à la réglementation de chaque pays et que leurs bornes seraient accessibles en France aux trois standards : Combo, CHAdeMO et AC Type 2, ce qui ne sera pas forcément le cas dans les autres pays européens.
Les Assises ont également mis en évidence l’importance du positionnement des bornes. En quoi le choix de l’emplacement a t-il un impact sur l’utilisation des bornes ?
Les premiers retours d’usage des réseaux ont montré qu’un très grand nombre de bornes n’étaient pratiquement jamais utilisées. Certes la première vague d’implantation de bornes dans le cadre du Programme d’Investissement d’Avenir (PIA) a le mérite d’assurer une bonne couverture géographique des territoires concernés, mais cette sous-utilisation pose question et a d’ailleurs incité certains réseaux à revoir leur plan de déploiement (le SyDEV, notamment). Ils attachent désormais encore plus d’importance au bon positionnement des bornes, en particulièrement pour les bornes de recharge rapide à 50 kW qui sont les plus fréquemment utilisées. D’ailleurs, pour bon nombre d’opérateurs, la valeur des bornes à l’avenir sera directement liée à leur emplacement et aux services déployés.
Les Assises IRVE sont toujours un endroit idéal pour partager des retours d’expériences et pour faire le point sur certaines expérimentations en cours. Quelles ont été les plus marquantes cette année ?
C’est difficile pour moi d’en dégager certaines car je les ai toutes trouvées intéressantes. Cependant, j’ai été particulièrement marquée par le témoignage de Michiel Langezaal, le CEO de Fastned qui a déployé aux Pays-Bas le premier corridor de recharge rapide, alimenté de plus, uniquement par de l’énergie renouvelable. Il a notamment mis le doigt sur la rentabilité des réseaux qui est encore loin d’être atteinte du fait de l’insuffisance du nombre de véhicules électriques en circulation. Mais malgré cela, les énergéticiens et les constructeurs font toujours preuve de volontarisme et ils ont montré durant ces assises qu’ils étaient bien décidés à poursuivre leurs investissements dans les infrastructures de recharge.
Autre fait marquant de cette édition, nous avons pu constater qu’il y avait une vie après le premier Programme IRVE opéré par l’ADEME et le renoncement du groupe Bolloré à constituer son réseau. Des territoires comme celui de Saint-Etienne Métropole ont trouvé de nouvelles façons de déployer des bornes avec des opérateurs privés. Ces derniers intègrent aujourd’hui, dans leurs propositions, de nouveaux services pour optimiser la rentabilité des bornes en générant des revenus récurrents.
Avec la multiplication annoncée des ventes de véhicules électriques et l’arrivée prochaine sur le marché de voitures équipées de batteries à très haute capacité, le smart charging s’impose-t-il de plus en plus comme une nécessité ?
Oui bien sûr, mais aujourd’hui il devient surtout de plus en plus concret. Grâce au pilotage de la recharge et au stockage, le véhicule électrique n’est plus considéré comme une difficulté mais comme un atout pour les réseaux électriques. Grâce à leurs capacités de stockage, les batteries des véhicules électriques permettront de travailler en tandem avec les réseaux pour lisser les éventuels pics de consommation. Les expérimentations Vehicle to grid ou Vehicle to home avancent et sont sur le point de déboucher sur des utilisations à grande échelle.
Une autre leçon de ces Assises et de voir que les constructeurs automobiles ne se contentent pas simplement de vendre des voitures mais se voient aujourd’hui comme des acteurs de tout un écosystème. Le véhicule électrique va s’intégrer comme un maillon d’une chaîne beaucoup plus large en se transformant en un outil pour la maison, capable de produire de l’énergie qui pourra être valorisée.
Au final, quel est le retour que vous avez eu de la part des participants à ces Assises 2018 ?
Le retour a été très enthousiaste car, pour la plupart des participants, les échanges ont été très fructueux. Pour eux, les Assises IRVE constituent un lieu de rendez-vous professionnel unique, durant lequel beaucoup de contacts se nouent et de nombreuses affaires se traitent. Le côté business de la manifestation est d’ailleurs renforcé par la qualité des participants, avec des sociétés représentées au plus haut niveau, bien souvent par leurs patrons. Des participants qui sont nombreux à vouloir que ces Assises perdurent car ils considèrent qu’elles sont essentielles à l’écosystème de la mobilité électrique. Je dois dire que nous travaillons déjà avec eux sur certains ajustements pour préparer l’avenir.
Mouai.. que du blabla….
J’ai une zoé et l’autosatisfaction de ce texte me dérange, En France beaucoup de retard sur tous les points abordés. Un manque clair de volonté ou une incompétence des principaux acteurs!
La décentralisation sur le département a provoqué des disparités sur le territoire (accès par différentes cartes, tarifs différents non affichés, puissance inégale de charges…..) J’ai l’impression que la base du développement du réseau de bornes est mauvaise et que rien n’est fait pour essayer d’avoir un réseau cohérent et homogène sur tout le territoire, ce qui provoque un frein pour passer sereinement à l’électrique.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer ?
Il faudrait des tarifs idéalement forfaitaires à la charge ou au moins affichés au kwh et non au temps, mode de paiement par carte bancaire ou sans contact pour faciliter l’accès) Le département de la Creuse est un exemple à suivre sur ces points. Après c’est bien beau de parler de recharge ultra rapide (on parle de 150-350 kw quand les véhicules ne sont équipés que de 22 ou 49kw) mais pour démocratiser il faudrait déjà obliger les constructeurs à équiper tous les véhicules en fonction de ses programmes, car dans le cas contraire ces réseaux resteront des installations couteuses et peu utilisées et provoqueront l’échec du véhicule électrique programmé avec des investissements colossaux qui seront montrés du doigt par le monde pétrole. Je vous rappelle qu’en France on ne décolle pas du 1% véhicule neuf acheté avec des aides monstrueuses.
alors Mesdames Messieurs, les acteurs, rester les pieds sur terre prenez des décisions simples et rapides et vous verrez que très vite les achats vont progresser.
Justement quelles sont les autres infos détaillées concernant les projets de corridor de recharge superrapide 150 kW (très haute puissance dans l’article) de Ionity et Allego : quand et où en France ?
Je me marre !
Tant que la puissance de 50 KW ne sera pas dépassée , rien n’avancera pour les VE .
nous creusons un fossé abyssale avec Tesla et peut être avec l’Allemagne (qui commence à comprendre).
Je me demande si on ne le fait pas exprès .
De plus et c’est navrant pour la France , nos politiques n’ont aucune vision dans ce domaine.
Le lithium devient l’or blanc du futur , beaucoup de pays en ont pris conscience et investissent énormément
nous on regarde le train passer. (pas aujourd’hui SNCF en grève).
Il sont payés pour ça ?
enorme les gars sont a la rue mais « tout va tres bien madame la marquise »
C’etait une reunion sur le deni ?
Pas un mot sur l’interopérabilité qui ne fonctionne pas !
Pas un mot sur le besoin de pouvoir payer simplement avec une CB sans contact !
Pas un mot sur le manque d’entretien des bornes !
Pas un mot sur les importantes différences de prix des recharges !
Pas un mot sur les départements qui ne veulent pas de bornes de recharge !
Le développement du VE passe principalement par des réseaux de bornes qui se doivent d’être très homogène sur tout le territoire, mais laisser cela au choix des départements est un grossière erreurs.
L’avenir selon moi amha c’est des STATIONS de recharge bien réparties avec un panel de bornes de différentes puissances : 1 superrapide 150kW tristandard pour recharger en 150 ou 3X50, 1 normaleAC3-22 (pour les Zoés charge normale AC22 mx notamment) et 1 7kW pour finir la charge avec plafonnement du temps…Avec Paiement CB sans contact selon l’énergie délivrée et la durée.
Des stations à x bornes comme l’a fait Tesla, pour pouvoir partir sereinement…
« Les premiers retours d’usage des réseaux ont montré qu’un très grand nombre de bornes n’étaient pratiquement jamais utilisées »
C’est un constat qui démontre l’ignorance des usagers dans le déploiement de ces bornes ( uniquement en france ?)
« mais aussi un thème qui est en train d’émerger : celui de l’importance de la recharge en ville »
Ah bon, les bornes sont « à la campagne ». Bon, une borne de recharge (même rapide) c’est moins volumineux qu’une station de carburant et surtout avec moins de contrainte (de sécurité incendie).
station « en ville proche d’une VRU » avec pompiste et point de vente annexe, il y a 2 ans transformation avec automate sans point de vente, depuis quelques mois maintenant avec point relais (automatique) et café. reste le remplacement des pompes par des bornes et la conversion est terminée.
Nouvelle emprise foncière => aucune, mais c’est une enseigne « pétrolière ».
Pas rentables, mais à des tarifs au kWh à minima 2x plus élevés qu’à la maison (en charge lente), et pour des charges rapides, on atteint des tarifs au kWh 5x plus élevés, enfin quand on facture au kWh. Avec la facturation au temps on aboutit à une variation de tarifs démentielle, voir le Syane en haute Savoie jusqu’en janvier dernier ou les petites initiatives locales à tarif forfaitaire qui font exploser la facture des petits et font des cadeaux au tesla qui rechargent moins cher qu’à domicile !
Surtout si, comme moi, c’est gratuit à vie !
Ce qui m’inquiète c’est qu’actuellement les industriels n’écoutent pas les besoins des usagers pour les bornes de recharges (tarif unique / paiement par CB sans contact/tel); alors pour le Vehicle to grid/home c’est encore plus inquiétant.
Après ceux qui répondrons aux besoins du client s’imposerons et seront a terme rentables .
Mais en attendant cela va être la foire d’empoigne.
Pour moi les models a suivre sont Tesla ou mieux Fastned (app/autocharge et en plus tri standard) .
Tesla a 10 ans d’avance, pas besoin de carte chépakoi pour recharger sa voiture !