Une usine battant pavillon Mercedes va sortir de terre en Allemagne et se chargera de recycler entièrement ou presque les batteries de voitures électriques sur un même site.
Mercedes vient de poser la première pierre des fondations d’une usine dédiée au recyclage des batteries et située à Kuppenheim, petite ville allemande juste de l’autre côté de la frontière française, à une soixantaine de kilomètres de Strasbourg. Dans un premier temps, le site se consacrera au démantèlement mécanique qui débutera dès la fin de cette année, avec des discussions en cours avec le secteur publique pour des expansions éventuelles.
Selon Mercedes, cela s’annonce en tout cas prometteur. L’objectif est d’ajouter quelques mois plus tard au démantèlement mécanique des capacités d’hydrométallurgie, un procédé de purification consistant à mettre en solution les différents métaux contenus dans un minerai ou un concentré afin de les séparer pour les valoriser. Cela permettrait au constructeur automobile allemand de maîtriser la chaîne complète, depuis la réception des anciennes batteries jusqu’à l’extraction et le tri des matériaux brutes, dans un seul et même lieu.
À lire aussi Tesla progresse sur le recyclage des batteries de voitures électriques« L’approche innovante du concept de recyclage intégré dans une unique usine est actuellement unique en Europe » selon la marque. Bien que l’usine de recyclage de Volkswagen situé Salzgitter ait démarré ses opérations il y a de cela maintenant deux ans, toutes les étapes n’y sont pas concentrées, les dernières, celles d’hydrométallurgie, étant sous-traitées à des partenaires spécialisées, contrairement aux ambitions du site de Kuppenheim.
Au total, la marque à l’étoile va investir un montant non spécifié, mais se comptant probablement en dizaines de millions d’euros, dans la construction de cette usine alimentée par des panneaux solaires et s’annonçant neutre en CO2. Cependant, des fonds seront aussi ajoutés par le Ministère Fédéral de l’Économie et de la Protection du Climat, le site se classant comme un projet de recherche scientifique. À l’issue de ce dernier, baptisé LiBinfinity, Mercedes, en association avec des partenaires comme Primobius, le groupe SMS et des instituts de recherche, veut avoir développé un processus d’hydrométallurgie permettant d’atteindre un taux de recyclage d’au moins 96 %, soit quasiment une économie circulaire des matériaux de batterie.
Dans un premier temps, la capacité annuelle sera de 2 500 tonnes, mais le volume pourra augmenter à moyen ou long terme selon le constructeur. Ce chiffre peut paraître faible, voire décevant. Et pourtant, il n’est pas limité par des raisons techniques ou économiques, mais par la disponibilité même de matière première : il n’y a tout simplement pas aujourd’hui assez de véhicules électriques à la casse pour alimenter plus l’usine, sachant que les batteries elles-mêmes ont droit à plusieurs « carrières », étant souvent réutilisées pour du stockage fixe d’énergie avant d’être véritablement déclarées comme en fin de vie.
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Personnellement, je ne passerai pas à la VE, j’ai déjà une hybride qui marche très bien donc tant quelle roule je la change pas… :)
Mais je pense qu’il y a d’autres solutions que l’électrique comme l’hydrogène mais dans un moteur à combustion classique, c’est une solution que j’adore car cela permettrai de garder les « délicieux » bruit de la mécanique et d’avoir une boite manuelle :)
après concernant le recyclage des batteries, je trouve que cela est un pas vers l’avant, après il existera toujours des matières qui sont presque impossible à recycler correctement
Il restera d’autres arguments fallacieux bien véhiculés par l’extrême droite et ceux qui tirent profit de ce mouvement anti VE
Il va rester aux anti-VE et plus le sujet de l’énergie.
Est-ce que les PV sur le toit de cette usine permettent de la faire fonctionner ? Je suis sûr que non. C’est bien d’en mettre mais c’est tout de même un esprit « green-washing ». Aujourd’hui tout fonctionne grâce aux hydrocarbures et un système circulaire « vert » 100% n’existe pas.
Le recyclage est énergivore. Je connais bien peu les détails du sujet « batterie » mais il me semble qu’il faut chauffer pour séparer les métaux et etc… comme on le fait avec les minerais. Les usines de composants électroniques sont très énergivores électriquement.
L’Allemagne a fait le choix d’abandonner le nucléaire, de beaucoup miser sur les éoliennes et on a vu que cela lui a fait développer les centrales à charbon.
Il restera toujours ce sujet « énergie ».
L’Allemagne n’est pas le Costa-Rica avec soleil, chaleur, agriculture traditionnelle, population réduite, …
Tout se recycle, c’est simplement naïf de le croire.
Car le coût économique ou écologique (c’est les deux faces d’une pièce) peut être énorme.
On lave plus blanc en rejetant des polluants.
pour info la SNAM recycle les batterie en France depuis plusieurs années, l’usine de St Quentin Fallavier tourne à plein régime; principalement des batteries Tesla et Toyota. Il refont des cellules plus efficaces que les neuves.
Pas assez de batteries électriques à recycler, c’est sans doute pour cela que Mercedez a mis en place un mécanisme d’obsolescence programmé. A 100.000 retour chez le concessionaire !! Voir cet article récent dAutomobile-propre :
https://www.automobile-propre.com/recherche/?cx=partner-pub-4888564503651489%3A4194666454&cof=FORID%3A10&ie=UTF-8&q=obsolescence&sa=
Je suis ingénieur en matériaux pour batterie. Je n’ai pas travaillé directement sur le recyclage de batteries mais j’ai des très bons collègues qui ont travaillé sur le recyclage du lithium dans les batteries lithium métal et je m’y connais un peu.
Pour le recyclage des batteries, il existe des process qui permettent de Récupérer des composants de batterie mais ils ont un énorme coût économique, énergétique et écologique. On utilise des acides très forts comme l’acide fluorhydrique (l’acide qu’utilise Walter White pour dissoudre des corps dans Walter White) pour les étapes de dissolution/précipitation, des solides très toxiques et reprotoxiques comme le NMP, des cycles de chauffe à presque 1000°C pour brûler le liant ou ce qu’on arrive pas à récupérer et les séparer des matériaux actifs. Et à la fin, certes, je suis d’accord pour dire qu’on peut bien récupérer et réutiliser (donc recycler) le cuivre à l’électrode (-) et le réutiliser moyennant quelques traitements de surfaces, pareil l’aluminium à la électrode (+) si il n’est pas trop corrodé, l’acier, le plastique mais l’électrolyte est totalement inutilisable dans une batterie et pareil pour les matériaux actifs. Pour ces derniers, on récupère un amas de matière noir qu’on appelle black mass et je peux vous assurer que personne au monde n’est encore capable de les réutiliser en tant que matériaux actifs dans les batteries. Un lithium dans une batterie lithium métal qui a cyclé 700/800 cycles est tellement endommagé qu’on ne peut pas le réutiliser dans une batterie
On ne recycle pas des batteries comme on recycle des thermoplastiques qu’on peut fondre et réutiliser. C’est pourquoi il est de mon point de vue faux de parler de recyclage de batterie, dans l’écrasante majorité des cas car ce n’est pas du recyclage dans le sens auquel on l’entend. On devrait parler de récupération/séparation
On peut toujours redire et trouver des inconvénients !!! Y n’empêche, ça va dans le bon sens.
Une étude récente (une de plus…) américaine a encore confirmé que le VE n’est pas la solution parfaite (extraction des terres rares…) mais c’est toujours mieux que le VT et d’autant mieux pour la santé publique puisque contrairement au mazout, il n’y pas de rejet de NOx ni de suies !!!! Donc l’impact est direct …. et d’autant mieux si la VE est utilisée dans un pays utilisant le moins possible les énergies fossiles … Donc en France, c’est la panacée avec une électricité à 70% nucléaire…
Donc, les usines de recyclage des batteries ne peuvent qu’être un gros plus et aller dans le bon sens…
Tout sera forcément mieux qu’avec les VT !!!
On a beau de tourner dans tous les sens, in fine, plus ces process se développeront et plus ce sera bénéfique pour tout le monde.
Il faudrait plus d’initiatives comme celle ci et surtout, surtout, que l’Europe devienne autonome sur tout le cycle de vie des VE…
C’est encourageant…. Mais toute la réussite dépend des pouvoirs publiques…..
Il reste un argument de poids et qu’on a tendance à oublier, le prix du véhicule.
L’automobiliste qui fait 20000km/an contre celui qui en fait 5000km vacances compris comme moi n’auront pas la même rentabilité en achetant une VE.
J’ai fait 60000km en 9 ans dont plusieurs aller-retour Paris-Pologne.
Je post ce message depuis le quai du RER, ça vous situe l’utilisation de ma voiture
Il doit rester un dernier argument (même s’il est de mon point de vue à mettre en regard des externalités négatives de tout ce qui tourne autour du fossile) : être capable de recycler à 96%, c’est bien, mais on n’approchera du circulaire que quand on sera en régime de croisière sur le VE (i.e. quand les 1 ou 1.5 milliards de véhicules à électrifier le seront). En attendant, il va y avoir une extraction très importante pour disposer de la quantité de métaux nécessaires (en millions de tonnes).
C’est comme les voitures en alu : j’entends souvent « oui mais le recyclage », quand je donne l’impact (énorme) de l’extraction/transformation de l’alu. Le pb du recyclage, c’est que le fait de faire des VE en alu pour les alléger (ce qui n’est pas spécialement pertinent en plus, l’aérodynamique est bien plus impactante), ça ne nous fait pas arrêter de faire des cadres en alu pour les fenêtres et les supports de panneaux solaires, des canettes de soda, etc. Donc, on génère encore un besoin supplémentaire jusqu’à arriver à un stock stable qui permette de vivre sur le recyclage.
Ceci dit, entre une industrie qui a besoin de ressources, qui nécessite de s’organiser rapidement pour assurer le flux (le stock n’est pas un problème) et qui a des possibilités de recyclage, et une autre dont la production est par nature consumée (avec « qql » conséquences environnementales en prime), le choix est vite vu.
Oui, on peut se poser la question avec toutes les autres usines de retraitement actuelles, qui elles, n’arrivent toujours pas à atteindre cet objectif.
Mercedes ne fait que se conformer aux directives européennes obligeant les constructeurs de tout types d’accumulateurs à recycler avec des taux de collecte augmentant avec le temps. Maintenant ils auraient aussi pu sous-traiter. Effectivement, il semble que pour l’instant le taux de retour batterie est assez faible car leur longévité est plus importante qu’espérée. Et à 70% de soh, elle peut encore servir de longues années en stockage…
Ne seraient alors concernées que les batteries défaillantes ou de retour de sinistres assez majoritairement de ce que je comprends, ne facilitant pas les projets tiers (hors constructeurs) devant le peu de visibilité économique. Seul les gros constructeurs ont les reins assez solides pour ça.
Avoir un taux d’au moins 96% de recyclage est très bien pour éviter l’extraction de nouveaux minerais.
En revanche, il ne faut occulter certains points pour recycler par exemple une batterie de 50kWh. Il serait intéressant de connaitre la consommation d’eau, d’électricité, de produits chimiques et solvants, les rejets de ce recyclage (liquide, gazeux et solides et ne pas se limiter au CO2) de cette usine.
Automobile Propre, merci de ne pas participer au greenwashing: avoir des panneaux solaires ne veut pas dire neutre en CO2 ou alors Mercedes annonce une « neutralité » CO2 via des crédits carbones (greenwashing aussi) mais ce n’est pas indiqué.
L’AUTONOMIE !!! Je veux faire 1500 Km sans jamais m’arrêter touts les we !!! #monbonvieuxdiesel #rageux
Je vais troller… Il manque les éoliennes derrière et la machine qui extrait du charbon pour compenser les jours de non vent et pas de soleil l’absence d’EnR.
Je sais pas s’ils le font exprès ou ils se foutent bien de nous cers derniers jours les allemands ?