La climatisation présente une surconsommation modérée. Mais certains seraient tout de même tenté d’ouvrir les fenêtres sur la route des vacances. Une bonne idée ?

L’usage de la climatisation a forcément un impact sur l’autonomie puisque que le système puise l’énergie nécessaire à son fonctionnement dans la batterie de traction. Comptant parmi les plus gros postes de dépense énergique, le système n’est toutefois pas aussi gourmand que l’on pourrait le croire : on a observé un maximum de 2,4 kW en mettant la climatisation d’un Cupra Born dans les choux, alors que nous avons mesuré une consommation d’à peine plus de 1,1 kWh au bout d’une heure de fonctionnement. Vraiment pas de quoi s’inquiéter pour l’autonomie de son véhicule électrique sur la route des vacances. Reste que certains pourraient être tentés d’ouvrir les fenêtres pour des raisons économiques. Mais le jeu en vaut-il la chandelle ?

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Notre protocole

Pour ce test, nous avons décidé de mesurer la consommation sur un parcours unique dans les deux sens. Cependant, contrairement à nos précédentes expériences, nous avons décidé de prendre en compte l’intégralité du trajet, en plus de courtes mesures à une vitesse fixe de 130 km/h. Cela comprend donc les insertions, ralentissements, et portions à 90, 110 et 130 km/h, pour une vitesse moyenne finale de 106 km/h. La consommation absolue qui en résulte à une importance, mais ce sont surtout les écarts qui nous intéresseront ici. Pour le premier trajet, nous avons laissé la clim éteinte et ouvert les deux fenêtres avant. Pour la seconde mesure, nous avons remis l’habitacle à la même température avec le chauffage en fond (7,5 kW en pic, tout de même). Une triche, ou presque, afin de profiter des mêmes conditions climatiques et de circulation ce jour-là. Quand nous avons atteint une température de départ similaire, nous avons allumé la climatisation en même temps que nos compteurs.

Quelles différences de consommation ?

Avant de démarrer ce premier trajet, nous avons pris soin de stationner notre Cupra Born d’essai face au soleil. Le thermomètre indiquait une température extérieure de 28 °C, alors que l’habitacle était à 42 °C au moment de démarrer. Au terme de ce parcours, nous avons retenu une consommation de 18,5 kWh/100 km. À une vitesse fixe de 130 km/h, nous avons noté une moyenne de 21,0 kWh/100 km dans ces conditions.

Pour la deuxième mesure, nous avons donc remis l’habitacle à la même température qu’au départ grâce au chauffage embarqué. C’était le seul moyen de contrôler avec précision les conditions. Quand notre thermomètre témoin a touché à nouveau la barre des 42 °C, nous avons lancé la climatisation en mode Auto intermédiaire à 20 °C. À la fin du trajet aller/retour, nous avons calculé une consommation de 19,5 kWh/100 km (20,8 kWh/100 km à une vitesse fixe de 130 km/h).

Consommations relevées en kWh/100 km
Trajet total  à 130 km/h
Fenêtres ouvertes 18,5 21
Climatisation en marche 19,5 20,8

Nous avons donc noté une différence de seulement 5,4 % entre les deux scénarios. Avec sa batterie de 77 kWh, cette Cupra Born pourrait donc parcourir 21 km de plus sur un plein complet avec les fenêtres ouvertes. Une maigre différence. Mais celà n’est que très théorique, car n’oublions pas de préciser que c’est la surconsommation de la clim’ au départ qui a eu un véritable impact ici, et que sa part sur la consommation finale baissera au fil du temps.

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Preuve en est avec le détail de nos relevés. Dans le sens aller à 130 km/h, nous avons noté une consommation de 21,3 kWh/100 km avec la climatisation allumée, contre 20,5 kWh/100 km avec les fenêtres ouvertes. Cependant, sur le trajet retour pourtant plus énergivore, la climatisation devenue moins puissante a permis de prendre le dessus avec une conso’ de 20,2 contre 21,4 kWh/100 km respectivement. Mais cela n’est vrai qu’à 130 km/h, où l’impact aérodynamique des fenêtres ouvertes est conséquent. Aussi, si les deux intermédiaires sont plus élevés avec la clim’ en marche (plus l’on roule doucement, plus sa part est importante dans la moyenne), remarquons que les écarts se resserrent lors du trajet retour (7,1 % à l’aller contre 4,0 % au retour).

Quelle est la meilleure solution pour les passagers ?

Évoquer la consommation et l’autonomie est une chose. C’est même ce qui a motivé notre essai. Ce n’est cependant pas le seul paramètre à prendre en compte. Pour commencer, il ne fait aucun doute que la climatisation a été la plus efficace pour améliorer le confort thermique à bord. Avec les fenêtres ouvertes, nous avons terminé l’exercice avec un habitacle à 28 °C (équivalent à la température extérieure), soit un gain de 14 °C après 30 minutes de route. Avec la climatisation en marche, le gain est grimpé à 18 °C dans le même temps (une température finale de 24 °C) . Dans les deux cas, notons que la chute des températures a été plus importante sur la première moitié du trajet (11 °C avec les fenêtres ouvertes, 16 °C avec la climatisation) qu’au retour (1 °C contre 2 °C). De plus, si nous n’avons pas mesuré le taux d’humidité à bord, la climatisation donne une bien meilleure sensation que l’air à une température identique.

Rouler avec les fenêtres ouvertes augmente aussi le volume sonore à bord, alors que les vibrations créées par les flux d’air peuvent même devenir insupportables. C’est pour cette raison que nous avons décidé de n’ouvrir que les deux fenêtres avant : même si l’on est payé pour se sacrifier à votre place, les remous à bord de la Cupra font trop souffrir les tympans. En tout état de cause, même avec les deux fenêtres ouvertes, le volume sonore explose à l’intérieur : on a mesuré 20 dB de plus à 110 km/h, et 24 dB à 130 km/h, soit une augmentation moyenne de 33 % !

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Enfin, on pourra aussi mettre sur la balance tous les petits tracas que l’on rencontre avec les fenêtres ouvertes. L’air chaud et humide ainsi que la pollution extérieure ne sont pas agréables, alors que des insectes peuvent être aspirés, pouvant provoquer une panique à bord.

Fenêtres ouvertes ou avec la clim’ ?

Même si ce test met la climatisation dans les cordes sur le papier, cette solution apparaît déjà comme avantageuse par rapport aux fenêtres ouvertes, en cela qu’elle améliore très nettement le confort à bord. De plus, comme nous avons pu le voir, la consommation finale sera de plus en plus faible au fil des kilomètres : son impact sur les consommations sera similaire sinon plus faible que celui de l’aérodynamique. La climatisation est donc à privilégier… mais pas tout le temps

Comme nous le conseillons, pensez à aérer votre véhicule avant de prendre la route s’il est resté stationné sous le soleil. Gardez aussi les fenêtres ouvertes dès les premiers tours de roue à basse vitesse : l’air sera brassé plus rapidement sans sacrifier le confort à bord, tout en économisant de l’énergie. Au bout de 15 minutes ou dès que vous dépassez les 100 km/h, la climatisation sera moins énergivore grâce à la température intérieure plus basse, et vous ne serez pas embêtés par les bruits d’air. Hélas, on ne pourra pas vous apporter des chiffres : l’apparition d’orages au moment ne nous a pas permis de mesurer correctement les économies réalisées avec ce scénario. Mais il ne fait aucun doute que cela serait la solution la plus sobre et confortable possible.