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Voiture électrique, des expériences de recharge parfois déconcertantes

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Une jeune femme interrogative devant une borne de recharge pour voiture électrique
Une jeune femme interrogative devant une borne de recharge pour voiture électrique

Voyager en électrique est désormais une formalité aussi banale qu’en thermique. Mais il y a encore parfois quelques surprises au moment de recharger.

C’est la rentrée, et c’est devenu un marronnier, celui du retour d’expérience des roadtrips estivaux en voiture électrique, avec la plupart du temps des récits enthousiastes et clairement positifs (sauf chez TF1), mais parfois aussi quelques constats d’étonnement.

Je ne vais pas vous raconter mes vacances mais vous relater quatre petites expériences personnelles intéressantes vécues au cours de ces dernières semaines, qui montrent que certains opérateurs de recharge pourraient encore faire quelques progrès, si ce n’est sur la technologie, en tout cas sur leurs interfaces utilisateur et les explications fournies pour refaire le plein d’électrons. Rien de rédhibitoire car j’ai pu à chaque fois recharger sans encombres, mais au prix de quelques manipulations qui auraient pu être évitées, l’idée étant surtout de partager ces expériences pour aider ceux qui rencontreraient le même type de « points de friction ».

La borne de recharge qui ne sait pas lire

Première expérience, une jolie petite borne de recharge comme on les aime, perdue au fond du parking public d’une commune des Monts du Lyonnais, devant laquelle nous nous garons pour en profiter pour faire une petite recharge d’appoint pendant une pause café. Le besoin de recharge n’est pas impérieux puisque nous avons assez de batterie pour rejoindre notre destination, mais tant qu’à faire, la place est libre donc on y va. Je m’aperçois alors que j’ai oublié ma carte Chargemap dans l’autre voiture. Qu’à cela ne tienne, j’installe vite fait l’application de l’opérateur Qovoltis, je me crée un compte, je saisis ma carte de crédit comme moyen de paiement et hop ça va le faire. Une fois ces opérations préalables effectuées (heureusement qu’il faisait beau car ça prend quand même un peu de temps), pour lancer une charge à l’aide de l’app, il faut afficher sur son téléphone le QR code qui vous est attribué et approcher celui-ci du lecteur de la borne pour qu’il puisse vous identifier. Sauf que, surprise sur prise, la borne est équipée d’un capteur NFC, mais pas d’un lecteur optique. Il est donc impossible pour elle de lire le QR code affiché sur mon téléphone… et je ne peux donc pas lancer la charge. En résumé, la borne vous demande un QR code qu’elle ne peut pas lire, ce qui est assez cocasse. Pas grave, j’ai appelé la hotline, très réactive, qui a pu lancer la charge à distance, puis l’arrêter lors d’un deuxième appel. Mais avouez qu’en termes d’interface utilisateur on peut quand même faire un peu mieux.

La borne de recharge qui n’aime pas les étrangers

Deuxième expérience, en Espagne cette fois. Nous arrivons sur l’un des parkings publics (très remplis) d’une petite ville touristique. L’accueil est agréable puisqu’à peine la barrière d’entrée franchie, un agent en triporteur électrique vous attend et se charge de vous guider afin de fluidifier la recherche de places libres. Voyant que nous sommes en électrique, il nous conduit immédiatement vers les quatre bornes de recharge du parking, dont deux sont libres. Puisque c’est proposé aussi gentiment et qu’il y a de la place et que nous sommes des gens polis, nous en profitons pour faire une petite recharge d’appoint. Qui ne se fera pas car, pour la première fois dans ma vie d’électromobiliste, la carte Chargemap n’est pas reconnue (ou en tout cas ça ne fonctionne pas). La borne n’étant pas équipée d’un TPE, il me reste la solution là encore d’installer l’application de l’opérateur espagnol. Je scanne donc, prudemment et après avoir vérifié, le QR code affiché sur la borne, qui me conduit au site web de l’opérateur, lequel renvoie sur l’App Store pour installer l’application. Et là, surprise, l’application n’est disponible que sur le store espagnol, alors que je suis identifié comme compte Apple français. Résultat, « Application indisponible dans votre pays », et mon iPhone ne me propose pas, ou plus, de basculer sur un autre store de mon choix comme c’était le cas auparavant. J’aurais sûrement pu trouver une bidouille de manipulation pour le faire mais il pleuvait et je n’avais pas un besoin impérieux de recharger, donc l’expérience s’est arrêtée là. J’ai débranché et nous sommes allés nous garer à une autre place dans le parking. J’ai donc découvert à cette occasion la borne de recharge qui pratique la préférence nationale (émoji LOL).

Izivia en PLS, Tesla qui joue à cache-cache

Enfin, deux autres expériences – anecdotiques mais à connaître pour qui découvre le monde des voyages en électrique – pour conclure ce compte-rendu estival. Tout d’abord une station de recharge Izivia d’apparence très récente sur un parking de McDonald’s, faisant vraisemblablement partie du programme en cours dans le cadre du partenariat entre les deux marques. Je me gare, lance la charge avec ma carte Chargemap, ça démarre avec un excellent débit et ça charge. Une vingtaine de minutes plus tard, je ressors ma carte pour stopper la charge, et là c’est le drame. Non seulement la charge refuse de s’arrêter, mais la borne ne répond plus, son écran se fige et je ne peux plus débrancher la prise, bloquée dans le port de charge de la voiture. L’angoisse, d’autant que nous étions un dimanche… J’ai donc dû appeler la hotline Izivia qui a fait un reboot complet de la borne afin de me libérer, ce qui a bien pris une dizaine de minutes pas très rassurantes au téléphone. Un bug de communication entre la borne et la voiture, visiblement, mais j’avoue que même avec un peu d’expérience, la situation n’est pas la plus agréable.

Ensuite, Tesla, qui a maintenant ouvert l’intégralité de son réseau de Superchargeurs aux voitures d’autres marques, dans le cadre d’une mutation qui a démarré en 2021 en France, puis en Europe. L’intégralité ? Alors en réalité pas tout à fait, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Car il reste encore ici et là de petites stations qui n’acceptent que les Tesla. Je m’en suis aperçu à mes dépens quand je me suis arrêté de ma propre initiative au Superchargeur de l’aire du Caylar sur l’A75 pour recharger dans l’un des rares Superchargeurs installés sur autoroute. Je lance l’application Tesla pour lancer la recharge, mais celle-ci ne me géolocalise pas, et me propose un autre Superchargeur à quelques dizaines de kilomètres de là. Problème, ce n’est pas dans ma direction. J’insiste puis je finis par abandonner. Heureusement, une station TotalEnergies fait face à quelques mètres de là sur la même aire, et elle semble exceptionnellement fonctionner, avec deux bornes de 150 kW libres. J’y vais et je charge. Je remarque alors que plusieurs voitures non-Tesla effectuent la même manœuvre, confirmant que je ne suis pas le seul à m’être mépris. Je comprends alors une subtilité toute simple, mais que l’on ne comprend qu’après coup : les Superchargeurs non disponibles aux autres marques ne s’affichent tout simplement pas sur la carte de l’application Tesla. C’est logique, mais il faut être allé « manuellement » sur une station Tesla, c’est à dire sans planificateur ni avoir consulté l’application préalablement pour le comprendre…

Nous le démontrons fréquemment chez Automobile Propre, la recharge de voitures électriques en France, et plus largement en Europe occidentale, fonctionne de mieux en mieux, et nous sommes parmi les mieux lotis au monde dans ce domaine. A tel point qu’il est devenu aussi facile de voyager en électrique qu’en thermique, et que l’utilisation d’un planificateur d’itinéraire n’est peut-être même plus vraiment indispensable une fois qu’on a acquis un minimum d’expérience. C’est désormais dans les détails que se joue l’avenir de la recharge, que ce soit en termes d’information et de communication, d’interface utilisateur et de support client. Ce que démontrent tous les exemples mentionnés ici, où la frontière entre anecdote insignifiante et expérience désastreuse reste encore assez fine.

J’en tire en tout cas une conclusion : ne jamais arriver à une station de recharge sans une petite réserve d’autonomie, permettant de repartir et trouver un autre point de charge en cas de souci.

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