AccueilArticlesUtilitaires électriques : revoir les objectifs à la baisse serait une très mauvaise idée

Utilitaires électriques : revoir les objectifs à la baisse serait une très mauvaise idée

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Plusieurs constructeurs automobiles aimeraient réduire la voilure sur l’électrification des fourgonnettes. Ils plaident pour un assouplissement des normes dans l’Union. Une récente analyse montre que, si on suit leurs recommandations, cela réduirait de près de moitié l’adoption prévue des utilitaires électriques en 2030.

Dans une lettre adressée à la Commission européenne, l’ACEA (l’Association des constructeurs automobiles européens) réclame des flexibilités au sujet des normes européennes sur les émissions de CO2 des utilitaires légers. Selon les fabricants, la réglementation actuelle « fixe un cap irréaliste », cela malgré leurs investissements massifs dans l’électrification.Le lobby automobile souhaite que Bruxelles revoie ses ambitions à la baisse. Les marques réclament un objectif de réduction des émissions de 30 à 35 % en 2030, contre 50 % actuellement, et une moyenne calculée sur cinq ans.

Un recul aux conséquences importantes

Mais les experts de Transport & Environment alertent : céder à ces pressions risquerait de freiner la transition écologique d’un segment clé du transport routier. Selon lui, les ajustement réclamés par l’ACEA signifieraient une chute brutale du nombre d’utilitaires électriques sur les routes. Selon les projections, seuls 28 % des nouveaux modèles vendus en 2030 seraient électriques, contre 52 % avec la réglementation actuelle

Autrement dit, près de la moitié des ventes zéro émission risque de disparaître si Bruxelles cède. Les constructeurs avancent les difficultés de l’électrification : coûts élevés, autonomie encore limitée, contraintes réglementaires et infrastructures de recharge insuffisante. Mais comme le rappelle T&E, la plupart de ces obstacles sont déjà en voie de résolution. Les batteries, de plus en plus performantes, voient leur prix baisser. Les véhicules gagnent en autonomie et en capacité de charge et les bornes fleurissent.

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Par ailleurs, l’Union européenne a commencé à lever plusieurs freins administratifs. Les utilitaires électriques jusqu’à 4,25 tonnes pourront être conduits avec un simple permis B, et seront bientôt exemptés de tachygraphe et de limiteur de vitesse. Et la réalité, c’est que la dynamique est déjà bien lancée. Les données du premier semestre 2025 montrent qu’un quart des fourgonnettes entre 3,5 et 7,5 tonnes sont déjà électriques, et que les petites flottes professionnelles adoptent rapidement ces modèles.

Maintenir le cap pour rester compétitif

Affaiblir les objectifs de CO2 reviendrait à offrir un boulevard aux marques asiatiques déjà très présentes sur le segment des utilitaires électriques. Les fabricants européens risqueraient de perdre du terrain sur un marché en pleine expansion. À l’inverse, maintenir une trajectoire ambitieuse permettrait d’accélérer la baisse des prix, de diversifier les modèles et de stimuler l’innovation. Transport & Environment estime qu’il est donc nécessaire d’insister dans cette direction pour ne pas se laisser distancer.

Pour accompagner cette mutation, des incitations fiscales et des aides ciblées restent indispensables. Notamment pour les petites entreprises et artisans. L’accès à la recharge, parfois limité dans certaines zones, devra également être renforcé. Mais reculer aujourd’hui serait un très mauvais calcul. L’Europe ne peut pas s’offrir le luxe de ralentir.

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