AccueilArticlesTémoignage : après 9 ans et 230 000 km avec sa Tesla, ce pionnier ne veut rien changer

Témoignage : après 9 ans et 230 000 km avec sa Tesla, ce pionnier ne veut rien changer

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9 ans au volant d'une Tesla model S
Jean-Paul ne se lasse pas de la ligne et des performances de sa Tesla Model S

Retraité après une longue carrière de commercial qui le menait à parcourir jusqu’à 70 000 km par an entre la France et l’Allemagne, Jean-Paul a franchi le pas de l’électrique en 2016 avec une Tesla Model S 90D. Après un essai qui l’a littéralement conquis, il n’a pas hésité à relever considérablement son budget automobile habituel pour acquérir l’objet de son coup de foudre. Neuf ans plus tard, avec 230 000 km au compteur, sa Tesla continue de le ravir au quotidien. Retour sur l’expérience d’un électromobiliste pionnier qui ne regrette pas son choix.

Un grand rouleur habitué aux Mercedes diesel

Jean-Paul n’était pas destiné à devenir un pionnier de l’électromobilité. Pendant des décennies, notre commercial, désormais à la retraite, parcourait les routes de France au volant de Mercedes, principalement des Classe E breaks ou berlines diesel. « J’achetais toujours chez le même concessionnaire et j’avais un bon prix. Tout fonctionnait bien », se souvient-il. Avec 70 000 km annuels à son apogée, la voiture représentait bien plus qu’un simple outil professionnel pour lui. « C’était mon fond de commerce. Ce n’est même pas que je n’avais pas envie de rouler avec une poubelle, j’aimais vraiment la voiture ».

À l’époque, Jean-Paul se fixait un plafond à 72 000 euros pour l’achat de ses véhicules neufs. Un budget plus que confortable qui lui permettait de rouler longtemps et dans des conditions optimales. Rien ne laissait présager qu’il allait radicalement changer d’univers au cours de l’année 2016. « Je ne connaissais pas Tesla. Un jour, j’ai entendu parler de cette marque, je suis allé sur leur site web et j’ai rempli un formulaire. Puis ça s’est arrêté là ».

Un coup de fil qui change tout

Quelques temps après, alors que cela lui était déjà sorti de la tête, il se rend à Lyon pour un rendez-vous professionnel lorsqu’il reçoit un appel sur son portable. « Je me dis : tiens, un client parisien avec un numéro en 01. Et en fait, c’était un monsieur de Tesla qui m’appelait d’Amsterdam ! Un homme charmant qui ne m’a pas vendu la Tesla, il m’a juste parlé de Tesla ». Le commercial lui indique alors qu’il peut essayer une Model S à Lyon, avenue de Saxe. Jean-Paul s’y rend alors sans vraiment d’attentes particulières.

L’essai va littéralement le scotcher. « Quand j’ai pris le volant, c’était mort. À un moment donné, je lui ai même demandé : comment on fait pour passer au-dessus des voitures ? Parce que ça bouchonnait un peu », raconte-t-il en riant. Ce qui l’impressionne le plus ? « L’accélération bien sûr, mais aussi la décélération. Le freinage régénératif, c’est quelque chose ! Maintenant quand je monte dans la voiture de ma femme, une DS3 Crossback, je ne supporte plus. Il n’y a pas assez de frein moteur ».

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La Tesla Model S avec ses options affiche un tarif qui dépasse de loin son enveloppe habituelle : 121 000 euros ! « C’était impossible pour moi de mettre cette somme. Mais, finalement, c’est devenu possible », confie-t-il avec un sourire en coin. Après déduction du bonus écologique de 6 000 euros (bien moins que les aides norvégiennes et danoises de l’époque, se souvient-il), Jean-Paul signe donc pour 115 000 euros. « Je suis de la vieille école : la voiture m’appartient, donc je la paie, même si je prends un crédit sur quelques mois ».

La réception du véhicule

En 2016, le réseau Tesla en France n’en est qu’à ses débuts. Seuls deux sites permettent alors de récupérer les véhicules : Aix-en-Provence et la région parisienne. « On m’a payé le billet de train pour Aix-en-Provence. J’ai emmené ma femme que j’ai déposée à Lyon chez ma fille, puis j’ai pris le train. Ils sont venus m’accueillir, c’était très bien organisé ».

Entre la commande et la livraison, il se rappelle qu’il s’est écoulé environ deux mois maximum. Jean-Paul choisit la version full option, à l’exception de la surélevation du châssis. « Elle est très basse et parfois je touche sur les sorties de garage quand l’angle est trop pointu. Mais on m’a assuré que c’est tellement bien blindé en dessous qu’il ne se passe rien ».

Le plus grand avantage de ce modèle acheté en 2016 ? La recharge gratuite à vie sur le réseau de superchargeurs Tesla, une offre qui a réapparu début 2025 et qui représente un argument économique massif pour un grand rouleur comme Jean-Paul. « Vous vous rendez compte ? Je peux aller partout en Europe gratuitement ! C’est un truc de fou ».

L'intérieur de la Tesla model S n'a que peu vieilli
Écran central XXL, toit en verre, confort exceptionnel… Pour Jean-Paul, habitué aux Allemandes, l’intérieur de la Model S reste une référence malgré les années qui défilent.

L’adaptation au quotidien électrique

Habitant en copropriété, Jean-Paul ne peut pas immédiatement installer une borne à domicile. « Au début, le superchargeur le plus proche était près d’un Novotel, à six kilomètres de chez moi. Je chargeais là-bas, c’était gratuit donc pas de problème ». Environ un an après l’achat, il fait installer une borne de recharge dans son garage. L’opération n’est pas sans heurts à une époque où le droit à la prise n’avait été promulgué que quelques années auparavant : « EDF est venu installer mon compteur dans l’entrée de l’immeuble où il y avait de la place. Mais la concierge et le conseil syndical ne voulaient pas. Les techniciens d’EDF ont dit : ‘on ne part pas d’ici avant d’avoir installé le compteur’ ».

Heureusement, le garage de Jean-Paul est situé juste à côté du tableau électrique… ou plutôt de l’autre côté de la paroi !« Percer le mur a duré dix minutes maximum. Ensuite j’ai pris un électricien à moi pour toute l’installation ». Avec sa borne domestique, il récupère environ 35 km par heure, soit une recharge complète en environ 10 heures pour un coût qu’il estime à 7 euros le plein complet.

L’autonomie et la gestion de la recharge

Neuf ans après l’achat, la batterie de la Model S de Jean-Paul affiche une perte d’autonomie remarquablement faible. « À l’époque, j’avais 420 km d’autonomie sur une départementale. Maintenant je suis à 383 km. Ça fait pile 10 % de perte en neuf ans ! Sur une nationale, je pense pouvoir faire 350 km réels ».

En plus de la vitesse, les conditions météorologiques impactent fortement l’autonomie. « La consommation maximale, c’est avec le froid, la pluie, la nuit et l’autoroute. Là, je peux perdre 33 % d’autonomie. Avec la pluie c’est comme le vent, ça freine. La lumière, les essuie-glaces, le chauffage… tout ça consomme », explique-t-il avec pragmatisme. Mais cela ne l’empêche jamais de partir. « Je sais juste que je vais devoir m’arrêter un peu plus longtemps, voilà tout ».

Pour les longs trajets, notre rouleur expérimenté a développé sa propre stratégie. « Je charge entre 20 et 80 %. Sur mon trajet, je sais où sont les superchargeurs, l’ordinateur de bord me l’indique. Si j’arrive avec 10 ou 5 % de batterie, je sais que je vais y arriver. Et plus la batterie est basse, plus ça charge vite. C’est un jeu quelque part, j’aime bien me brûler les doigts ». Cette dimension ludique transforme la gestion de l’autonomie en véritable plaisir plutôt qu’en contrainte.

Une fiabilité exceptionnelle

Sur 230 000 km, Jean-Paul n’a connu qu’un seul problème technique majeur que ce fan de la marque rechigne un peu à partager. « Pendant environ un an, la voiture ne s’ouvrait parfois plus quand je m’approchais avec la clé. Impossible alors de l’ouvrir, je devais appeler Tesla pour qu’ils la déverrouillent à distance ».

Le problème sera finalement résolu dans un garage à Dardilly, près de Lyon. « Ils ont changé un boîtier, une grosse boîte noire où tout est dedans : la sécurité, toutes les fonctions. Depuis, ça fait cinq ou six ans, plus aucun souci ». Hormis cet incident, la fiabilité est totale. « Les plaquettes de frein ? Toujours les mêmes après neuf ans ! Je n’ai jamais fait de révision. J’avais oublié celle des 80 000 km et je ne l’ai toujours pas faite », avoue-t-il. Seuls les pneumatiques sont changés régulièrement, Jean-Paul disposant de deux trains de roues (été et hiver).

Cette absence d’entretien contraste radicalement avec ses anciennes voitures. « Quand je vais changer mes pneus au garage, je demande pour les plaquettes. Le garagiste me dit qu’il ne voit rien, elles sont nickel. C’est dingue quand même ! ».

Extérieur de la Tesla Model S
Cette sportive premium soigne les détails avec des poignées affleurantes chromées et des jantes alu noires un rien badass.

L’évolution de la communauté électromobiliste

Pionnier Tesla en France (NDLR : en 2016, la marque avait écoulé 944 véhicules dont 785 S), Jean-Paul a assisté à la transformation complète du paysage électromobiliste. « Au début, on se parlait tout le temps sur les superchargeurs. On n’était pas nombreux, c’étaient surtout des Model S et quelques Model X. Les gens venaient voir la voiture, on discutait ensemble pendant les recharges ». Il se souvient notamment d’un garagiste spécialisé en Porsche et autres marques de prestige qui lui avait dit : « Tu sais Jean-Paul, là on est dans un autre monde ».

Sur les autoroutes allemandes, les conducteurs Tesla se saluaient en roulant. « Les conducteurs se mettaient à côté, on se saluait. C’était une vraie communauté ». Aujourd’hui, l’ambiance a changé. « Maintenant on ne se parle plus. Avant, les électromobilistes étaient un peu des pionniers, une espèce bizarre faisant partie d’un microcosme. On recevait la sympathie des gens ».

Ce changement ne le dérange pas vraiment, mais il témoigne d’une démocratisation qui a profondément transformé l’électromobilité. « Beaucoup achètent maintenant en leasing. C’est bien pour démocratiser, mais l’esprit des débuts n’est plus le même ».

Le bilan après 9 ans et 230 000 km

Interrogé sur son niveau de satisfaction sur une échelle de 1 à 10, Jean-Paul n’hésite pas une seconde : « 10 sur 10. Même en incluant le problème de boîte noire qui m’a embêté pendant un an, je mets 10 ». Ce qui le ravit le plus ? « La décélération, je la mets même avant l’accélération. C’est jouissif. Je m’amuse encore comme un gamin. Quand j’arrive à un stop, je me dis ‘maintenant je lâche’ et j’arrive à 10 km/h pile au stop ».

La sécurité du véhicule le rassure également énormément. « D’un point de vue sécurité, c’est une voiture extraordinaire ». Concernant le confort et la qualité de finition, Jean-Paul, qui a longtemps roulé en allemande, considère que c’est équivalent. « Les mauvaises langues disent que ce n’est pas Mercedes ou Audi, mais moi qui ai eu des Mercedes pendant longtemps, je trouve que c’est kif-kif ». Et force est de constater à la découverte de l’intérieur de son véhicule que les revêtements tiennent le coup : cuir des sièges et de l’accoudoir central, textile sur le tableau de bord, etc.

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À la retraite et roulant désormais bien moins (environ 25 000 km par an), Jean-Paul a pris une décision définitive : « Je vais la garder jusqu’à la fin de mes jours. Je suis allé chez Tesla l’autre jour et j’ai demandé combien vaut ma voiture : 30 000 euros. J’ai dit non, je la garde ». Même la dernière Model S ne l’intéresse pas. « Je suis toujours sous le charme de ma voiture. Elle a une très belle ligne ».

À la question de la tentation de la concurrence, Jean-Paul reste fidèle à Tesla. « J’ai regardé la Lotus Eletre pour une sportive, la finition est bien, mais ça ne m’emballe pas plus que ça. Le fait d’avoir une voiture qui va dans tous les coins d’Europe gratuitement, qu’est-ce que je veux de plus ? ». Cette recharge gratuite à vie reste son argument massue, un avantage économique considérable qu’aucun autre constructeur n’offre en 2025.

Un message aux futurs électromobilistes

L’expérience de Jean-Paul démontre qu’un gros rouleur professionnel peut parfaitement basculer vers l’électrique, même avec des technologies datant de 2016. « Je n’ai jamais fait ça pour le réchauffement climatique ou pour la frime. J’ai fait ça parce que j’étais sous le charme. Et je le suis toujours », confie-t-il avec sincérité.

Son avis sur l’obsession de certains quant à l’autonomie des VE ? « L’autonomie, on aimerait avoir 100 km de plus, c’est sûr. Mais quand tu fais des longs trajets, il faut faire pipi, non ? Eh bien je fais pipi là où il y a des chargeurs, je bois un café et je repars ». Pour Jean-Paul, l’électromobilité n’est jamais une contrainte mais un plaisir renouvelé à chaque trajet.

Automobile Propre et moi-même remercions Jean-Paul pour son authenticité, son temps et son témoignage. 

Pour rappel, toute contribution désobligeante à l’encontre de nos interviewés, de leur vie, de leurs choix, et/ou de leurs idées sera supprimée. Merci de votre compréhension.

Jean-Paul a cassé sa tirelire pour acquérir la voiture de ses rêves. Alors oui, un budget Tesla Model S c’est rare mais vous, avez-vous aussi déjà dépassé l’enveloppe prévue pour l’amour d’une auto ? N’hésitez pas à nous le dire en commentaire !

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