AccueilArticlesSoyons positifs : l’hybride reste un chemin de choix vers la voiture électrique

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Sous le capot du Mitsubishi Eclipse Cross hybride rechargeable
Sous le capot du Mitsubishi Eclipse Cross hybride rechargeable

Des lecteurs aimeraient voir disparaître d’Automobile Propre les informations, essais et témoignages concernant les voitures hybrides, rechargeables ou pas. Si le site s’est ouvert dès l’origine à ces architectures, c’est parce qu’elles constituent un entre deux mondes, une sorte de sas où goûter au roulage à l’électrique et accéder à une mobilité alternative. L’urgence climatique ne peut servir de prétexte pour mal accueillir leurs utilisateurs. Montrer en quoi et comment l’électromobilité pourrait aussi leur convenir pour un prochain véhicule est la voie constructive sans limite de vitesse à privilégier.

L’électrique en balise

Pourquoi, en plus de la marche et du vélo musculaire, l’électrique est-elle la solution vers laquelle tendre pour une mobilité plus durable, à défaut d’être parfaitement propre ? Les arguments sont nombreux :

  • C’est celle qui est la moins fumeuse en CO2 et polluants sur le cycle de vie ;
  • À condition de ne pas sombrer dans la débauche des formats et des équipements, elle est une des cartes maîtresses pour infléchir à terme, on l’espère, la courbe du réchauffement climatique ;
  • Même si une diversité de solutions doit être encouragée, les biocarburants, carburants de synthèse et l’hydrogène montrent aujourd’hui déjà des limites (bloquantes ?) pour un usage par les automobilistes, alors qu’on progresse encore à vive allure avec l’électrique ;
  • La technologie est mature avec déjà de nombreux exemples de durabilité, même sur des modèles comme les Renault ZOE et Peugeot iOn. Avec de plus grosses batteries, donc moins souvent rechargées, on va forcément plus loin ;
  • Parce qu’il s’est bien développé, le réseau français de recharge permet déjà de voyager loin ;
  • Vous avez sans doute plein d’arguments à rajouter…

Beaucoup pourraient déjà adopter le VE

Les témoignages publiés sur Automobile Propre le montrent : de plus en plus de professionnels et particuliers utilisent des voitures et utilitaires électriques aussi facilement que les modèles à carburant olfactif. C’est même parfois plus simple en faisant gagner du temps lorsque la recharge de la batterie peut se faire chez soi ou à l’entreprise. Brancher et débrancher le câble est très rapide. Sauf pour ceux qui auparavant se contentaient de véhicules achetés à pas cher pour longtemps les conserver, le VE peut vite devenir économique.

Pour d’autres utilisateurs, passer à l’électrique va demander un peu, beaucoup ou passionnément d’organisation. C’est le cas s’il faut recharger (très) régulièrement à l’extérieur, soit localement, soit en cours de route pour des déplacements longs. Aux bienheureux qui sont suffisamment souples d’esprit et créatifs, les portes de l’électrique sont aussi ouvertes ! Il y a de multiples façons de ne pas perdre son temps aux bornes : organiser son travail, prendre des rendez-vous, fréquenter les réseaux sociaux comme on le ferait chez soi depuis son canapé, faire des courses, discuter gentiment avec un(e) collègue, acheter des fleurs à sa maîtresse, sa femme, sa mère (oui aussi), etc. Voulez-vous bien, chers lecteurs, étirer la liste vers l’infini ?

Avec un minimum de bonne volonté, c’est une majorité d’automobilistes qui pourraient adopter la mobilité électrique. Vouloir parcourir un maximum de kilomètres sans s’arrêter, prétendre que le réseau de recharge n’est pas assez développé quand on ne s’y est pas vraiment frotté, dire que les VE sont chers quand on est prêt à acheter des thermiques au même prix, avoir peur de perdre progressivement un peu d’autonomie avec le vieillissement des batteries, et autres preuves intéressantes d’imagination sont souvent de faux problèmes que mettent en avant ceux partis en croisade contre l’électromobilité. Le propre de l’homme et de la femme est de savoir s’adapter.

Bien sûr, il reste des cas où c’est aujourd’hui encore trop compliqué. Par exemple quand l’employeur s’y oppose. Mais aussi pour les automobilistes qui n’ont pas de moyens de recharger chez eux avec en plus une pauvreté du réseau de proximité et sur leur passage. C’est d’ailleurs une situation qui existe aussi pour les carburants, obligeant à l’inverse à adopter l’électrique par tranquillité. Il y a également les foyers chez lesquels le passage au VE déstabiliserait réellement un équilibre économique déjà difficile à trouver et sans grande visibilité sur l’avenir. Il existe donc bien des cas qui demandent encore du temps de maturation, sans jugement ni critique.

Les enjeux environnementaux sont-ils pris au sérieux ?

Beaucoup d’automobilistes sont passés à l’électrique par conscience des enjeux environnementaux, pensant à leurs enfants ou à leur propre avenir. Sans triomphalisme, j’avoue que c’est mon cas. Mon choix ne me donne pas le droit d’invectiver ceux font autrement. Il me donne au contraire une responsabilité : les comprendre ! Pourquoi les autres ne se convertissent-ils pas à l’électrique devant l’urgence climatique ?

Agir pour l’environnement, ce n’est pas que passer à la voiture électrique. Beaucoup se mobilisent ailleurs et ont déjà commencé à modifier leurs habitudes, et pas seulement le tri approximatif des poubelles. Quelques actions par exemple :

  • Laisser la voiture au garage pour marcher, utiliser un vélo, ou se réfugier dans les transports en commun ;
  • Oublier que l’avion existe ou moins souvent confier à lui son destin ;
  • Mieux isoler la maison ;
  • Chauffer moins ;
  • Changer d’énergie domestique et favoriser les offres vertes qui stimulent le renouvelable ;
  • Installer des panneaux photovoltaïques ou une éolienne de toit, utiliser un four solaire ;
  • Modifier la façon de se nourrir, faire confiance aux producteurs de proximité ;
  • Être lanceur d’alertes ;
  • Et là, c’est à vous…

La voiture électrique a pris une couleur politique biton (c’est bien à la mode les deux couleurs) : vert écologiste et bleu Macron. Ce qui en bloque plus d’un. Elle est alors chargée à tort avec un courant alternatif entre austérité des cavernes et salon doré de l’Élysée. Pour d’autres mouvements, le VE est devenu une cible à abattre.

Mais pour le plus grand nombre, il y a une impossibilité à accepter que le climat se dérègle et que limiter la casse demande des efforts dont les bénéfices ne seront potentiellement visibles que par les jeunes générations ou celles d’après. C’est trop lointain, trop abstrait pour ceux qui se débattent dans un quotidien déjà si précaire à bien des niveaux (emploi, logement, couple, famille, etc.). Des jeunes disent aujourd’hui qu’ils sont de la première génération qui ne connaîtra pas une amélioration de ses conditions de vie.

Pour mener une vie d’apparence normale sans trop déprimer, beaucoup ne veulent plus entendre parler de ces risques majeurs qui tombent directement dans leur assiette le soir avec le JT, les infos sur le Web ou les réseaux sociaux : conflits, nations qui inquiètent, suppressions d’emplois, catastrophes naturelles, etc.

Ces catastrophes naturelles attribuées au réchauffement climatique sont-elles suffisantes pour que les habitudes changent massivement ? Non déjà pour ceux qui ne le voient qu’à distance. Pas beaucoup plus chez ceux qui sont touchés directement ou de près. La preuve avec la Californie. Berceau de Tesla, pionnier dans les politiques publiques pour l’adoption de l’électrique, et scène de catastrophes à répétition : en 2024, les thermiques représentaient dans cet État encore trois ventes sur quatre de voitures particulières. Dans les zones françaises touchées par les incendies, les inondations et les sécheresses, croyez-vous que l’on passe davantage au VE ? Bref, ça ne sert pas à grand-chose pour le grand public de parler d’un futur potentiellement apocalyptique. Au contraire, ça le vide de son énergie.

Les qualités du VE

C’est autrement que les automobilistes viendront naturellement à la voiture électrique. Pour ses vraies valeurs que beaucoup ignorent encore, mais qui n’ont pas fini de progresser :

  • Son confort à bord en raison du silence de son moteur ;
  • Sa meilleure fiabilité et un entretien réduit, même si beaucoup de constructeurs orientent vers le tiroir caisse avec des révisions parfois coûteuses pour changer les bougies d’anniversaire, le filtre à huile d’Olive, ou le liquide qui sert parfois à la pédale du milieu de gauche ;
  • Son dynamisme sur la route ;
  • Sa facilité d’usage quand on peut recharger chez soi ;
  • Les systèmes qu’il est possible d’imaginer pour alléger les factures d’électricité de sa maison ;
  • Le V2L qui permet aux artisans de brancher perceuse, ponceuse, tondeuse, et plein d’autres trucs en « euse » dont les noms m’échappent ;
  • Top, c’est à vous !

Et l’hybride dans tout ça ?

Pour ceux qui ne sont pas encore très rassurés par la maturité de l’électrique, l’hybride, c’est la sécurité. Cette technologie permet de mettre parfois un premier pied dans la mobilité alternative. On peut vite devenir accro au mode EV et se rendre compte rapidement qu’on aurait pu passer au VE plus tôt.

C’est aussi le choix de ceux qui pensent qu’il n’y a pas suffisamment de bornes accessibles autour d’eux. Mais, roulant avec une hybride rechargeable, ils vont pour beaucoup s’apercevoir que finalement le réseau de recharge pourrait leur convenir. On ne parle bien sûr pas ici de ceux qui ont reçu en cadeau un tel véhicule de la part de leur entreprise et qui sont réfractaires à le brancher, mais de ceux qui au contraire vont vouloir rouler le moins possible avec les produits pétroliers.

Ils sont déjà nombreux parmi les lecteurs d’Automobile Propre où ils viennent chercher le plus souvent des infos à la fois pour les hybrides et les électriques, ces dernières étant sérieusement envisagées pour leur prochaine voiture. Plutôt discrets, les utilisateurs de ces véhicules qui offrent le meilleur des deux mondes le pire des deux mondes une solution cohérente pour eux sont parfois refroidis par les querelles de clochers entre électromobilistes.

On les voit rarement s’opposer en raison de la marque, du modèle, de l’équipement, du lieu de fabrication ou du patron de l’entreprise qui fabrique leurs voitures. Ils ne comprennent pas non plus toutes ces critiques qu’ils reçoivent souvent directement. Ce serait sans doute mieux de faire passer le courant et d’échanger en paix entre tous. Comme le disait Coluche, Françoise Sagan, Montesquieu peut-être : « Le mieux est l’ennemi du bien ! »

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