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Le lobby des constructeurs automobiles européens fait part de ses craintes à Bruxelles. Dans une lettre ouverte, les marques estiment qu’il faut « corriger le tir ». Pour Ola Källenius, président de l’ACEA, les firmes du Vieux continent sont confrontées à une dépendance quasi totale vis-à-vis de l’Asie. Il appelle la Commission européenne à mettre en place un choc de simplification et plaide la cause des véhicules hybrides rechargeables.
Dans un courrier adressé à Ursula von der Leyen et daté au 27 août 2025, les constructeurs européens tirent la sonnette d’alarme. Ils confirment partager l’objectif de neutralité carbone à horizon 2050, mais estiment que les politiques actuelles de l’Union européenne « n’offrent pas les conditions nécessaires » pour réussir cette transition. Les signataires rappellent avoir investi plus de 250 milliards d’euros dans l’électrification, mais dénoncent une approche trop « idéologique » et pas assez « pragmatique ».
À lire aussiL’ACEA critique notamment la forte dépendance à l’Asie au niveau de la chaîne de valeur des batteries. C’est le cas depuis l’extraction des matières premières jusqu’à l’assemblage final. L’ensemble repose encore sur des fournisseurs chinois ou sud-coréens. Une vulnérabilité qui, selon eux « pèse sur la compétitivité des usines européennes ». Les industriels pointent également des barrières commerciales, notamment les droits de douane de 15 % imposés par les États-Unis aux véhicules importés depuis l’Union.
Ils font un constat mitigé au sujet de la voiture électrique. Si l’offre est de plus en plus conséquente, les ventes restent limitées. En 2024, la part de marché des voitures électriques en Europe plafonnait à 15 %, bien loin des ambitions fixées par Bruxelles. Pour les fourgonnettes, cette part tombe à 9 %, et à seulement 3,5 % pour les poids lourds. L’ACEA affirme que les consommateurs sont encore freinés par le prix d’achat, le manque de bornes dans certaines régions et l’incertitude sur le coût de la recharge.
Le lobby européen du secteur automobile appelle à davantage de mesures incitatives. Dans la lettre adressée à la présidente de la Commission européenne, ils réclament une baisse durable du prix de l’électricité, des subventions ciblées, mais aussi une fiscalité favorable, notamment pour les flottes d’entreprise. Les industriels défendent également une approche « technologiquement neutre », où les hybrides rechargeables, l’hydrogène et les carburants synthétiques auraient encore leur place aux côtés du tout-électrique.
Une diversité qui n’est pour le moment pas à l’ordre du jour des objectifs fixés pour 2035. Mais l’ACEA est convaincu que cela permettrait « d’accompagner progressivement les consommateurs tout en évitant un décrochage industriel ». La question des normes CO2 à l’horizon 2030 cristallise également les tensions. Les marques européennes considèrent que les objectifs actuels ne sont plus réalistes dans un contexte de bouleversements géopolitiques et économiques.
Ils plaident pour un « recalibrage » afin de préserver la compétitivité, la cohésion sociale et la souveraineté industrielle. Sans ajustement, « la transition risque d’affaiblir durablement l’écosystème automobile européen ». Voilà qui annonce la couleur quelques jours avant le prochain dialogue stratégique sur l’avenir de l’automobile prévu le 12 septembre à Bruxelles. L’ACEA estime qu’il s’agit peut-être de « la dernière chance » pour l’Union d’adapter ses politiques aux réalités du marché.
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