Sans les anneaux, l'Audi E5 Sportback est-elle une vraie Audi ?

Découverte en version de production au salon de Shanghai il y a un mois, l’Audi E5 figure à présent officiellement au catalogue des véhicules autorisés à la vente. En Chine seulement puisque ce modèle ne viendra pas en Europe. Pourtant, il ne manque pas d’intérêt.

Figurant dans la dernière publication du Ministère de l’Industrie Chinois, le MIIT, l’Audi E5 Sportback porte une grande partie des espoirs de la marque allemande en Chine. Mais cette Audi plus chinoise qu’allemande par son contenu est peut-être aussi l’Audi la plus innovante proposée par la marque depuis des années.

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Plus d’anneaux ? Mais pourquoi ?

Pour séduire le client chinois, Audi a choisi de miser sur un contenu local. La technologie allemande ne fait plus recette : plateforme SAIC, aides à la conduite Huawei, batterie 100 kWh signée SAIC-CATL, moteurs des versions 300 kW, 386 kW ou 579 kW fournis par une filiale de SAIC. Seul le petit moteur 220 kW de la version d’accès est allemand, il provient de chez Bosch…

Le constructeur allemand a mis tout cela en musique, et supervisé le design de l’auto. Et c’est sans doute sur ce point que l’E5 Sportback convainc le plus. Voici une Audi qui change de ce que fait la marque sans grande créativité depuis quelques années. Ni une berline, ni un break, ni un SUV, un style qui rompt avec les habitudes, tout en venant subtilement glisser quelques clins d’œils à l’histoire de la marque.

La rupture la plus forte provient de l’absence remarquée des anneaux. Sur le salon de Shanghai, le constructeur disposait de deux stands, nommés « Audi 4 anneaux » et « Audi 4 lettres »… Alors que la plupart des marques abandonnent leur logo pour ne présenter qu’un simple lettrage, la pratique a de quoi surprendre chez Audi, si souvent appelée « la marque aux anneaux ». Mais ce n’est pas ici un effet de mode. Plus une question de droits…

Cette auto est née chez SAIC, avec des technologies SAIC. Il est donc impensable de la diffuser dans le réseau Audi partagé entre SAIC et le rival FAW. Elle sera donc vendue dans un réseau séparé, qui n’a pas le droit d’utiliser les fameux anneaux. Ce nouveau réseau sera en outre bien plus moderne, car il se focalisera, comme toutes les marques de modèles électriques, sur une diffusion dans les centres commerciaux et non plus sur des concessions « à l’ancienne ».

Rattraper le marché chinois ?

Avec cette E5 Sportback, Audi veut donc se replacer dans la course sur le marché chinois. Il semble peu probable que la marque retrouve sa place historique de numéro un du premium dans le nouveau monde de l’électrique. Mais l’E5 coche à peu près toutes les cases, sauf celle de l’habitabilité aux places arrière. Pour réussir son pari, Audi, pardon AUDI, doit désormais étoffer sa gamme autour de cette E5 : E6, E7, E8…