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Oublions un instant la crise financière qui monopolise la scène politique européenne pour revenir à un sujet sur lequel l’Europe tente d’affirmer son leadership depuis quelques années : la lutte contre le changement climatique.
Dans le secteur des transports, lorsque l’on parle de la réduction des émissions de CO2, le véhicule électrique est souvent cité comme porteur d’espoir, et pas seulement en France. Mais que peut-on attendre vraiment des VE pour réduire nos émissions de CO2 ?
Avant de tenter de répondre à cette question, rappelons quelques chiffres clés : En France, le secteur des transports représente 30% environ des émissions de CO2 du pays, soit 140 Mt environ sur un total de 465 Mt en 2005. C’est le premier secteur (*) émetteur devant le secteur résidentiel et tertiaire et le secteur industriel.
Voyons maintenant les économies potentielles de CO2 que l’on peut espérer grâce au déploiement massif de véhicules électriques à l’horizon 2020 : 2 Mt environ en se basant sur une hypothèse optimiste de 2 millions de VE en circulation à cet horizon. L’estimation est simple : à raison d’une consommation électrique de 1500 kWh environ par véhicule pour 10 000 km annuel en moyenne, les émissions de CO2 correspondantes atteignent une centaine de kilogrammes. Avec un véhicule thermique neuf acheté en 2020, le même kilométrage annuel engendrera un peu plus de 1 tonne de CO2, en conditions réelles d’usage (**).
Même en y ajoutant les économies obtenues grâce au renouvellement du parc roulant actuel par des véhicules moins consommateurs, on est encore loin d’atteindre les 40 Mt espérés ! Pour une raison simple : 2020, c’est demain (***). Surtout lorsque l’on considère le temps de mise en œuvre moyen des différentes mesures à mettre en place pour atteindre un tel objectif.
Pourtant le levier technologique est certainement celui qui permet d’agir le plus vite. Au moins comparé aux deux autres leviers que sont l’aménagement du territoire et les comportements. Ces trois leviers étant reliés entre eux par un 4ème : la fiscalité. Depuis 2008, l’évolution de la fiscalité automobile française a par exemple permis d’accélérer de manière considérable les ventes de véhicules faiblement émetteurs de CO2 au détriment des véhicules plus gourmands et donc plus émetteurs de CO2.
Reste quand même une inconnue et pas n’importe laquelle : quel sera le prix du pétrole et celui des alternatives disponibles en 2020 ? Une réponse à laquelle les spécialistes se risquent de moins en moins tant la prospective est devenue un exercice difficile dans le monde dans lequel nous vivons. Tous s’accordent néanmoins à dire que s’agissant du pétrole, son prix n’ira pas en diminuant. Il suffit d’ailleurs de regarder les investissements des grandes compagnies pétrolières actuelles pour s’en convaincre.
Une lueur d’espoir néanmoins : les progrès spectaculaires enregistrés par la filière solaire photovoltaïque ces dernières années. Imaginez un instant le jour où les gouvernements du monde entier accorderont les mêmes subventions – directes et indirectes – aux futurs géants de l’énergie solaire que celles accordées au secteur pétrolier et gazier depuis plus d’un demi-siècle. Le miracle « photovoltaïque » ne serait alors plus très loin de pouvoir répondre à lui seul (ou presque…) aux enjeux colossaux de l’énergie durable pour tous…
(*) Une singularité qui tient pour l’essentiel aux faibles émissions de CO2 de la production électrique nationale (…).
(**) sur la base d’une consommation moyenne réelle de 4L/100km environ.
(***) En 2011, l’âge moyen du parc automobile français était de 8,5 ans. En 2012, on peut donc pratiquement affirmer que près de la moitié du parc roulant de 2020 est déjà en circulation.
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