Prise en main : Volvo XC60 T8 hybride rechargeable restylé, une évolution timide en attendant l'EX60

Commercialisé depuis 2017, le Volvo XC60 de seconde génération est un véhicule incontournable de la gamme Volvo. Le SUV est même le bestseller de la marque suédoise. Et, pour le moment, les ventes ne faiblissent pas. La firme de Göteborg a donc souhaité capitaliser sur cet engouement en proposant une version restylée de son modèle. Nous nous sommes rendus en Suède pour découvrir cette évolution.

Un restylage à pas feutrés

Avec plus de 2,7 millions d’exemplaires vendus dans le monde, le Volvo XC60 est devenu en 2025 le modèle le plus vendu de toute l’histoire du constructeur, devant même le mythique break 240. Un succès qui s’explique par une recette bien huilée : un design sobre, des prestations soignées et une attention particulière à la sécurité, marque de fabrique de Volvo. Avec ce restylage, la marque ne cherche donc pas à tout changer, mais à maintenir cette dynamique. En clair, on ne touche pas trop à ce qui fonctionne. Et c’est peut-être là le principal reproche qu’on peut faire à ce XC60 restylé.

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Alors que certains profitent de ce moment pour revoir en profondeur l’expérience à bord ou le design, Volvo joue la prudence. Extérieurement, seuls les plus avertis remarqueront les différences. Le design reste élégant, mais quasiment inchangé dans ses grandes lignes. La calandre évolue légèrement, quelques éléments de style (feux arrière assombris, nouvelles jantes) modernisent le profil, et trois teintes inédites apparaissent au nuancier, dont un séduisant Vert Séquoia. L’allure globale du SUV demeure fidèle à celle lancée il y a huit ans. Nous n’avons même pas droit à une nouvelle signature lumineuse.

À bord, ça change quoi ?

À bord, même constat : Volvo peaufine son offre sans prendre de risques. L’écran central de 11,2 pouces (contre 9 pouces précédemment) constitue la nouveauté principale. Intégré au système Volvo Car UX, il est plus réactif et mieux défini (+21 % de densité de pixels). Mais, bizarrement, son intégration au tableau de bord donne l’impression d’être déjà dépassée. L’interface Google reste agréable, intuitive, et bien pensée pour la route. La navigation est fluide, la commande vocale efficace, et l’ensemble plutôt cohérent. Mais, là encore, on est très loin d’une révolution de l’expérience de conduite.

On retrouve toutefois de nouveaux matériaux, comme le tissu recyclé City Weave ou le revêtement Nordico sans cuir, modernisent l’ambiance sans renier les codes Volvo. L’habitacle est toujours aussi clair, chaleureux et bien insonorisé. Mention spéciale aux sièges, dont le confort reste l’un des meilleurs du segment. Au volant, le XC60 T8 hybride rechargeable reste fidèle à sa vocation : transporter des voyageurs dans le calme et la douceur. Avec ses 455 ch en cumulé (moteur essence + moteur électrique), les performances sont au rendez-vous (0 à 100 km/h en moins de 5 secondes), mais jamais de manière démonstrative. Tout est feutré et aseptisé.

Un châssis presque trop confortable

Le châssis privilégie clairement le confort. La suspension pneumatique optionnelle lisse efficacement les défauts de la route, même si elle induit une certaine mollesse dans les virages. Le XC60 n’est pas un adepte des routes de montagne ou des enchaînements de virages serrés. La direction, bien que précise, manque de consistance. Le freinage conserve ce caractère typique des hybrides rechargeables, avec une légère inertie à la pédale due à la gestion de l’énergie régénérative. Grâce à une batterie de 18,8 kWh, le XC60 T8 est capable de rouler longtemps sans consommer une seule goutte d’essence : de 75 à 85 km en conditions réelles.

On a eu l’occasion de vérifier ces chiffres de nos propres yeux. Volvo revendique que « près de 50 % des trajets effectués par les utilisateurs sont réalisés en mode 100 % électrique ». La recharge est assurée par un chargeur AC 6,4 kW, suffisant pour récupérer la pleine autonomie en trois à quatre heures sur une borne domestique. Autre avantage de ce SUV : la transition entre les deux motorisations est douce, quasiment imperceptible. En ville ou en circulation périurbaine, on oublie volontiers le moteur thermique.

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Côté technologie embarquée, le XC60 T8 reste dans la lignée des standards de la marque. Les aides à la conduite sont nombreuses, mais pas invasives : régulateur adaptatif, assistance au maintien dans la voie, reconnaissance des panneaux, alerte d’angle mort… Toutes ces fonctions sont bien intégrées et paramétrables. Le système Pilot Assist, qui combine maintien de voie et régulateur, est utile sur longs trajets. Il est presque aussi fluide que ceux proposés chez Tesla ou Mercedes. Comme la plupart des marques, Volvo promet des mises à jour régulières en OTA (over-the-air), ce qui permettra à l’interface de continuer à s’enrichir dans le temps.

Stratégie de transition

Ce restylage montre surtout que le XC60 est en fin de cycle. Il reste pertinent et plutôt dans le coup, mais n’ouvre aucune nouvelle voie. Et pour cause : Volvo concentre désormais tous ses efforts sur une nouvelle génération 100 % électrique. Après les EX30 et EX90, la gamme 60 aura bientôt droit à son modèle avec l’arrivée très attendue de l’EX60 en 2026. Ce dernier adoptera la plateforme SPA2 et, semble-t-il, une interface encore plus poussée. En attendant, le XC60 continue d’assurer une présence stratégique dans la gamme. Il rassure et reste un modèle clé pour ceux qui ne sont pas prêts à passer à l’électrique.

Sur un marché français où l’hybride rechargeable reste plébiscité par les entreprises et les flottes, il conserve une vraie légitimité. Le XC60 T8 PHEV est même arrivé en sixième position (4 884 unités) dans le classement des ventes de voitures hybrides rechargeables en France l’année dernière. Devant lui, on retrouve les Mercedes GLC (9 897), BMW X1 (6 696), Peugeot 308 (6 459), Cupra Formentor (6 451) et Range Rover (5 009). Si ce XC60 T8 séduira sans aucun doute ceux déjà convaincus par la marque, ou les réfractaires au tout-électrique, les automobilistes en quête de nouveauté devront encore patienter.