Prise en main : GAC Aion Y Plus, que vaut cet équivalent chinois du Renault Scénic électrique ?

Nous avons eu l’occasion de découvrir l’Aion Y Plus, un véhicule entre le monospace et le SUV, dans la veine de nos Renault Scénic E-Tech, Peugeot e-3008, Skoda Enyaq et autres Volkswagen ID.4. Voilà ce qu’on en pense.

Quand les Chinois s’emparent d’un sujet, ils ne font pas les choses à moitié. Leur passion soudaine pour la voiture électrique en est une belle démonstration. Au cours des dix dernières années, les constructeurs de l’empire du Milieu ont mis les bouchées doubles pour rattraper leur retard dans le domaine de l’automobile et doubler les marques historiques sur l’électrique. Résultat : sur le marché domestique, on dénombre près de 150 constructeurs, on vous laisse imaginer combien ça fait de véhicules commercialisés.

Aion, un nouveau venu en Europe ?

GAC fait partie des entreprises qui comptent dans le secteur de l’électrique. Avec ses différentes filiales, le géant chinois tente de se faire une place aux côtés de BYD, Geely et SAIC. Dans la galaxie GAC, il y a une marque forte : Aion. Un nom que nous pourrions bientôt retrouver sur le marché européen. Nous vous avons récemment présenté une compacte électrique connue sous le nom de code AY2. Une auto qui viendrait concurrencer notre R5 en France mais qui tentera d’ici là de rivaliser avec l’ID.3 en Chine.

Avec ses usines en Thaïlande et en Indonésie, la marque est prête pour une incursion au-delà de ses frontières et en particulier sur le Vieux continent. Aion dispose pour cela de plusieurs modèles. Nous avons justement eu l’opportunité de monter à bord du Y Plus. Un engin qui se positionne sur le segment très disputé des crossovers électriques. Mais difficile de ranger ce véhicule dans une case bien précise. Long de 4,53 m, il joue les équilibristes entre SUV urbain et monospace familial.

Comme vous pourrez le constater sur nos photos, sa face avant ne passe pas inaperçue : les feux de jour en forme d’ailes d’ange lui donnent une identité forte, presque futuriste. Il a une allure imposante avec ses lignes tendues.

Dimensions du Aion Y Plus

• Longueur : 4 535 mm
• Largeur : 1 870 mm
• Hauteur : 1 650 mm
• Empattement : 2 750 mm
• Poids : 2 180 kg
• Volume de coffre : 405 litres ou 1 200 litres sièges rabattus

À l’arrière, le style se fait plus sage, plus consensuel, avec un bandeau lumineux qui traverse le hayon. Une touche classique, presque européenne. Une fois à bord, le contraste est saisissant. Honnêtement, on ne s’attendait pas à cela. L’intérieur de l’Aion Y Plus surprend par sa qualité de présentation. Certes, quelques plastiques durs subsistent sur les contreportes ou la console centrale, mais l’ensemble est bien assemblé, sans craquements, même sur ce modèle d’essai ayant déjà roulé plusieurs milliers de km.

Une sensation étonnante de confort

La planche de bord est plutôt esthétique. On a deux écrans : un combiné de 10,25 pouces derrière le volant et un large écran tactile de 14,6 pouces au centre. Les commandes essentielles restent accessibles via des touches haptiques sur le volant, une rareté dans le monde des électriques chinoises où le tout-tactile domine. L’interface est fluide, avec un accès rapide à Apple CarPlay (filaire uniquement), et une ergonomie soignée. Seul bémol : l’absence de compatibilité CarPlay/Android Auto sans fil).

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Sinon, l’espace à bord est tout simplement remarquable. À l’avant, les sièges peuvent s’incliner totalement pour former un lit avec les places arrière. Une configuration pensée pour le camping, ou les longues pauses sur borne de recharge. À l’arrière, les passagers profitent d’un très bel espace au niveau des jambes. L’habitabilité globale est excellente, au point de faire rougir certains modèles premium. Mais on ne peut pas tout avoir : le volume de coffre est décevant avec seulement 405 litres en configuration 5 places.

Autre détail apprécié là où nous avons testé l’engin : la climatisation. Le système est d’une redoutable efficacité, même en réglant la température à 25 ou 26 degrés.

C’est mou, et alors ?

Sous le capot, pas de grosse surprise : le Y Plus embarque un moteur électrique de 100 kW (134 ch) pour un couple de 225 Nm. Des chiffres modestes, mais qui suffisent pour un usage quotidien. Le 0 à 100 km/h est annoncé en 9,8 secondes, une valeur classique pour un véhicule de ce gabarit. À la conduite, le Y Plus séduit par son silence et sa douceur. L’accélération est linéaire, sans à-coup, et le comportement routier inspire confiance. Même sur chaussée dégradée, l’amortissement reste souple et bien filtré.

L’autonomie WLTP annoncée est de 430 km avec la batterie de 63,2 kWh. Dans les faits, une autonomie réelle aux alentours des 350 à 380 km paraît réaliste. L’auto accepte la recharge rapide (90 kW maxi) et peut passer de 20 à 80 % en 40 minutes. C’est assez loin des standards auxquels nous commençons à nous habituer en Europe. Mais, en Indonésie, vu l’état des infrastructures de recharge, ce chiffre n’est pas réellement un critère pris en compte par les clients. Le véhicule est majoritairement branché à la maison.

Les chiffres à retenir

• Batterie : 50,6 kWh ou 63,2 kWh
• Autonomie WLTP : 350 km ou 430 km
• Puissance et couple : 100 kW (134 ch) et 225 Nm
• Accélération : 0 à 100 km/h en 9,8 secondes
• Compatibilité recharge : AC (Type 2) et 6,6 kW ou DC (CCS2) 90 kW
• Temps de recharge : 0 à 80 % en 40 minutes

Au volant, pas plus pas moins

J’ai pris le volant du GAC Aion Y Plus à Bali, sur un parcours de 70 km. Entre les scooters omniprésents, les files interminables et les travaux routiers, les embouteillages sont légion. Dans ce contexte, on a pu apprécier l’excellente habitabilité du Y Plus. Dès les premiers tours de roue, on comprend que ce véhicule n’est pas conçu pour enchaîner les cols ou les routes de campagne sinueuses. Il excelle plutôt dans la circulation urbaine. À basse vitesse, la direction est très assistée. C’est idéal pour les manœuvres.

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Là où le Aion Y Plus impressionne, c’est dans sa capacité à créer une bulle de sérénité dans l’agitation ambiante. Autre point fort : le système audio. Sans être signé par un grand nom, il propose une restitution sonore étonnamment équilibrée. Entre deux bouchons, on apprécie. Côté consommation, sur les 70 km, dont près de la moitié en circulation très ralentie, la moyenne affichée s’est établie à 14,5 kWh/100 km, un score très correct compte tenu des conditions et du gabarit de l’engin.

En revanche, le comportement de certaines aides à la conduite mérite d’être affiné pour un usage à l’européenne. Le maintien actif dans la voie s’active parfois de manière trop brusque dans les virages serrés ou lorsque les marquages sont effacés. Le régulateur adaptatif fonctionne correctement à vitesse constante, mais dans les embouteillages, il génère parfois des ralentissements trop prononcés. Je me suis fait surprendre plus d’une fois et j’ai eu peur que celui de derrière n’anticipe pas.

Un prix sous les 25 000 euros

Cela dit, ces systèmes ont le mérite d’être présents, et pour une voiture dont le prix en Indonésie démarre à 430 millions d’IDR (22 500 euros), difficile de faire la fine bouche. Un tarif plus intéressant que son concurrent direct ici, la Wuling Cloud EV. C’est globalement une bonne alternative à nos équivalents européens sur le plan de l’habitabilité et du confort, mais pas pour les performances essentielles que sont l’autonomie, la puissance du moteur et la vitesse de recharge. Il va falloir faire mieux.

On peut compter sur Aion pour peaufiner tout cela avant de faire son entrée officielle sur notre marché. Je pense qu’avec son format monospace plus que SUV, ce véhicule pourrait susciter un certain intérêt auprès des Français.