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Peugeot e-208 GTI, tout est dans le nom : 41 ans après la 205, voici le retour du fameux label sur un modèle de la marque au lion. Il apparaît à l’arrière d’une 208 électrique dotée de 280 ch. Ce modèle sportif a été révélé vendredi dernier, en marge des 24 Heures du Mans. Nous y étions.
Musique, effets de lumière et lever de voile : voici la 208 GTi version 2026. « C’est une question d’équilibre, nous explique Matthias Hossann, le patron du style de Peugeot. Sur la partie extérieure, on n’est pas sur une surexpressivité de la sportivité ». Un œil vif captera le spoiler avant découpé par trois encoches, le grand becquet de toit ou les jantes spécifiques façon cadran de téléphone.
Détail évocateur : le « E » rouge précédant le 208 sur la poupe de la voiture semblait presque disparaître dans la carrosserie écarlate. Peugeot ne veut pas s’attirer les foudres des puristes et efface un peu l’argument électrique.
La 208 GTi présentée au Mans n’est pas la version 100 % définitive. Les véhicules subiront encore quelques menues modifications en vue de leur commercialisation. Certains éléments du modèle d’exposition nous avaient alertés. Par exemple les pneumatiques Michelin Pilot Sport Cup débordant légèrement des passages de roues. Cela nous semble problématique pour l’homologation.
C’est pour quand ? On pourra passer commande à partir de l’automne et les premières livraisons auront lieu au premier semestre 2026, précise-t-on chez Peugeot.
La chaîne de puissance provient du récent Alfa Romeo Junior Veloce. Le moteur eMotors, dérivé de celui du e-3008 et fabriqué à Trémery (Moselle), développe ici 280 ch. Clin d’œil de l’histoire : le bloc XU des 205 GTi était assemblé dans la même usine, désormais convertie à l’électrique. La machine synchrone à aimants permanents est placée à l’avant, excluant l’adjonction d’un frunk (coffre avant). Pour éviter les pertes de traction, le bureau d’études a opté pour un différentiel mécanique à glissement limité Torsen.
Je laisse le soin à mon illustre collègue de définir la chose ci-dessous.
« Un Torsen est l’un des différents types de différentiels à glissement limité (Limited Slip Differential ou LSD en anglais), qui tire son nom de la technologie Torque-Sensing. Installé sur l’essieu moteur (à l’avant ici), il permet une meilleure répartition du couple en fonction des situations. Ainsi, quand le couple est envoyé vers la roue qui a le moins d’adhérence avec un différentiel classique, le Torsen va équilibrer la différence (d’où son nom), via un complexe système d’engrenage à vis sans fin. C’est la friction (aussi appelée couple de frottement) entre les engrenages qui va limiter la vitesse de rotation des roues opposées. Dès lors, la roue qui tourne le plus vite (manque d’adhérence, délestage de la roue intérieure au virage…) sera ralentie alors que l’autre recevra plus de couple. Cela permet de ne pas faire partir en fumée le couple, mais aussi de retarder l’intervention des aides électroniques, plus efficaces lorsqu’elles entrent en action. »
Soufyane Benhammouda, 2025Les voies ont été élargies de 3 cm à l’arrière et de 5 cm à l’avant. La garde au sol a été rabaissée de 3 cm.
Dans les années 1980, les GTi ont éclipsé les coupés traditionnels (Alpine GTA, Matra Murena…). Pourquoi ? Parce qu’ils pouvaient proposer des performances à prix modique. Comment ? En se basant sur des véhicules de grande série. Par exemple, la 205 GTi version 1984 reprenait la planche de bord des braves 205. On y ajoutait une belle moquette écarlate, des compteurs façon compétition et un volant plus joli. Mais les équipes du designer Paul Bracq avaient conservé nombre de plastiques…
À lire aussiMontons dans la 208 GTi : l’impression est similaire. La planche de bord est celle de l’e-208 avec son architecture i-Cockpit (instrumentation en surplomb, petit volant…). Tous les plastiques ne sont pas de premier choix et les commandes de sélection du mode de conduite ou du rapport sont omniprésentes chez Stellantis. Cependant, les designers ont habillé tout cela avec soin. Le volant est revêtu d’alcantara. Le plancher se couvre d’une épaisse moquette rouge.
Pour parfaire l’atmosphère, Peugeot a ajouté des informations sur l’écran central sous forme de compteurs : état de charge, voltage, température de batterie. Cela s’affiche en écarlate. Au Mans, les animations étaient en mode « démo ». Difficile, donc, de se faire une opinion définitive. L’instrumentation de démo affichait 397 volts. C’est plus que ce qui était annoncé en théorie sur le Junior Veloce. Voilà qui demandera vérification…
La petite indication « sound generator » pointe logiquement vers l’adjonction d’une sonorité artificielle via les enceintes. Le Lion est pour l’instant resté muet sur ce sujet. Les sièges semi-baquets, avec marquage rouge, offrent un excellent maintien latéral. Espérons qu’ils seront bien présents sur la GTi définitive.
Pour l’heure, Peugeot ne veut rien dire des tarifs de sa Lionne (on a essayé…). Plus puissante, plus luxueuse, plus raffinée côté châssis, elle coiffera logiquement la gamme. Aujourd’hui, l’e-208 Style d’entrée de gamme démarre à 28 000 euros, hors bonus écologique et aides. La GT s’affiche officiellement au catalogue à 38 000 euros.
On peut donc tabler sur des tarifs dans une fourchette de 42 000 à 45 000 euros. Les prix seront donc voisins d’une Alpine A390 moins puissante (220 ch).
Le label GTi sera-t-il appliqué à d’autres modèles ? Rien n’est certain… Alain Favey, nouveau patron de Peugeot : « On ne l’exclut pas. C’est un label qui a beaucoup de pertinence pour Peugeot et qui pourrait très bien se décliner. Mais, bien entendu, il faut que l’on soit à la hauteur des attentes de nos clients sur ce type de performance. On continue à y travailler ». Il n’en dira pas plus.
En 1984, Peugeot avait lancé la 205 GTi, mais aussi la Turbo 16, dite « série 200 ». Produite à 200 exemplaires, elle se distinguait par son empattement rallongé, sa transmission intégrale ou l’adjonction d’un turbo KKK. Son rôle était d’obtenir l’homologation dans le Groupe B, alors sommet du rallye mondial.
Une nouvelle version ferait un amusant miroir à la Renault 5 Turbo 3E. N’est-ce pas, Alain Favey ? « Vous n’arrêtez jamais, vous… », esquive-t-il, souriant. Oui, et je suis même payé par Automobile Propre pour cela.
À lire aussiLe lancement a eu lieu dans le cadre des 24 Heures du Mans. Le Lion avait vu grand avec un grand réceptif en bord de piste, bon nombre d’invités et donc le lancement de cette 208 GTi. Jean-Philippe Imparato, patron de Stellantis Europe, a roulé sur la piste avec une 205 GTi lors d’une parade.
Mais ce n’est pas la grande forme pour le seul programme officiel de Peugeot en compétition. Les 9X8, avec leur chaîne de puissance hybride, ont roulé toute la semaine à trois secondes des meilleurs chronos. La n° 94 a bouclé la classique au 11ᵉ rang, après une course menée avec beaucoup de sérieux par Loïc Duval, Stoffel Vandoorne et Malthe Jakobsen.
En termes cryptiques, la marque évoquait un « manque de rythme ». Elle se désole en réalité face à la Balance de Performance, chargée d’équilibrer les caractéristiques de toutes les voitures engagées en Hypercar. Or, les concurrents n’ont pas le droit de la commenter officiellement…
Ancien metteur au point à Belchamp (à l’époque de la 205 GTi 1.9 litre), Jean-Marc Finot entend nous rassurer sur l’avenir du programme sportif : « Notre volonté, c’est de continuer. C’est la volonté de tout le monde, puisque la présence de Peugeot est forcément aussi un atout pour le championnat. Nous devons trouver le chemin pour que ce soit juste pour tout le monde. Mais il y a vraiment une très forte volonté d’engagement du groupe Stellantis ».
Cela serait contradictoire de lancer des GTi et de se désengager des sports mécaniques, non ?
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