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Hybride, électrique, hybride rechargeable : avec Omoda et Jaecoo, Chery détaille son plan de bataille pour la France

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Marque du groupe Chery, Omoda cible le marché des crossovers

Avec ses marques Omoda et Jaecoo, le groupe chinois Chery officialise son arrivée sur le marché français avec une première gamme constituée de quatre modèles attendue dès le printemps 2026. On fait le point sur les ambitions et le positionnement du groupe dans l’Hexagone.

À retenir
  • Chery arrive officiellement en France au printemps 2026 avec ses deux marques : Omoda et Jaecoo.
  • Quatre modèles dès le lancement : Jaecoo 5 et 7 ; Omoda 7 et 9, tous électrifiés (HEV ou PHEV).
  • Un focus sur l’hybride avec des versions rechargeables jusqu’à 145 km d’autonomie électrique et charge rapide DC.
  • L’électrique en second temps avec une production prévue en Europe
  • Une filiale française déjà structurée : 30 salariés et 70 concessions prévues au lancement
  • Objectif : 10 000 immatriculations la première année et une montée en puissance progressive du groupe en Europe.

Et un de plus ! Après MG, BYD, Leapmotor ou XPENG, c’est au tour de Chery d’officialiser son arrivée sur le marché automobile français.

Si le nom de Chery est relativement nouveau dans l’Hexagone, la stratégie à l’international du constructeur ne date pas d’hier. Présent à l’export depuis plus de 20 ans, le groupe chinois né en 1997, soit deux ans après BYD, a intensifié ses efforts en Europe au cours des derniers mois en commençant par attaquer des marchés comme l’Espagne, l’Italie, la Belgique et le Royaume-Uni. Après avoir lancé sa filiale allemande en septembre, en marge du salon de l’automobile de Munich, le groupe investit officiellement le marché français en installant une nouvelle filiale, sa 8e en Europe !

Omoda et Jaecoo pour fer de lance

Luxeed, Exeed, Chery, iCar, Lespas… s’il dispose d’une véritable galaxie de marques, Chery a choisi de concentrer la première partie de son offensive française sur deux d’entre elles : Omoda et Jaecoo. Respectivement positionnées sur le segment du crossover et le SUV, celles-ci ont été spécialement créées pour l’export – comprenez qu’elles ne sont pas commercialisées en Chine – et partagent les mêmes plateformes.

Si leur lancement remonte à fin 2023, elles affichent déjà de belles performances. Présent sur 55 marchés à travers le monde, le duo Omoda-Jaecoo a cumulé 650 000 immatriculations à travers le monde, dont plus de 100 000 en Europe. Le constructeur y a d’ailleurs établi un record en septembre avec près de 18 000 unités écoulées, dont une part croissante de modèles électrifiés.

En Europe, Omoda Jaecoo a franchi le cap des 10 000 immatriculations avec de très bons résultats sur le marché britannique.

Sur la philosophie produit, les deux marques sont aux antipodes. Omoda cible une clientèle jeune avec un style à la fois tech et lifestyle tandis que Jaecoo, dont les lignes ne sont pas sans rappeler celles du Range Rover Evoque, vise davantage une clientèle familiale. Une façon pour Chery d’élargir au maximum le spectre : ceux qui aimeront Jaecoo détesteront Omoda et inversement (du moins, c’est l’idée !).

Si elles reposent sur les mêmes plateformes, les marques Omoda et Jaecoo arborent des philosophies très différentes.
Une équipe qui se structure
Les marques chinoises ont parfois beaucoup d’ambitions, mais peu de moyens pour s’implanter correctement sur de nouveaux marchés. Ce n’est pas le cas de Chery. S’il arrive après ses concurrents MG et BYD, force est de constater que la filiale française est déjà bien structurée.

Au poste de directeur général, on retrouve Hanbang Xu. Ce nom ne vous dit probablement rien, mais c’est lui qui a participé au lancement de MG dans l’Hexagone avec le succès qu’on connait. Aux commandes du marketing, on retrouve Thomas Chrétien qui avait notamment travaillé chez Nissan avec la Leaf. Passé par Vinfast, puis Nio, il a rejoint la filiale française de Chery depuis la rentrée. Respectivement aux commandes des ventes et de l’activité B2B, on retrouve deux anciens de chez Xpeng : Antoine Roussel et Guillaume Cohen. Ancien de chez MG, Boris Ollagnier a été nommé au développement du réseau de distribution.

Entre ceux déjà en place et ceux en cours d’onboarding, la branche française compte déjà une trentaine de salariés. D’autres recrutements sont attendus en 2026.

Une première gamme de quatre modèles au lancement

En matière de construction de gamme, Chery s’appuiera sur une offre réduite avec deux modèles pour chaque marque dans la phase ed lancement.

Chez Omoda, on comptera les Omoda 7 et Omoda 9. La gamme sera rapidement complétée avec la nouvelle Omoda 4, dont nous vous parlions il y a quelques jours, et la future version restylée de l’Omoda 5 dont la longueur sera portée à 4,54 m.

Chez Jaecoo, on retrouvera le Jaecoo 5 qui concurrencera le Jeep Avenger sur le segment des SUV du segment B et le Jaecoo 7, du gabarit d’un Volkswagen Tiguan ou d’un Dacia Bigster. Grand SUV 7 places, le Jaecoo 8 pourrait aussi arriver dans nos contrées. Mais ce ne sera probablement pas avant 2027 !

Omoda – Jaecoo : gamme prévue au lancement en France (printemps 2026)

ModèleJAECOO 5JAECOO 7OMODA 7OMODA 9
SegmentB-SUVC-SUVC-SUVD-SUV
Longueur4380 mm4500 mm4621 mm4775 mm
Largeur1860 mm1865 mm1872 mm1920 mm
Hauteur1650 mm1670 mm1673 mm1671 mm
MotorisationHEVHEV / PHEVPHEVPHEV
Le crossover Omoda 7 sera proposé en version hybride rechargeable.

Un gros focus sur l’hybride

Si Chery distribue également des modèles 100 % thermiques dans d’autres pays européens, le groupe se concentrera en France uniquement sur ses technologies électrifiées. En l’occurrence, c’est surtout l’hybride qui sera mis en avant sur la première année de la commercialisation avec deux technologies.

Prévue sur les Jaecoo 5 et 7 et sur les futurs Omoda 4 et 5, la solution « full hybrid » reposera sur un bloc essence 1.5 TGDi à cycle Miller de 143 ch complété par un bloc électrique de 150 kW alimenté par une petite batterie de 1,83 kWh. L’ensemble développera 225 ch.

Réservé aux plus grands segments (C et supérieurs), l’hybride rechargeable reposera sur la technologie SHS-P et reprendra le même bloc thermique que la version full-hybrid. La configuration électrique dépendra ensuite du modèle. Pour le C-SUV, celle-ci reprendra le même bloc de 150 kW mais avec une puissance totale portée à 347 ch grâce à une batterie de 18,3 kWh. Sur le grand Omoda 9, en segment D, c’est une configuration à trois moteurs électriques – deux pour la transmission, un pour la régénération – qui sera adoptée. La puissance totale bondit à 537 ch et la capacité batterie à 34,46 kWh pour une autonomie électrique allant jusqu’à 145 km en cycle WLTP.

Point intéressant : tous les modèles hybrides rechargeables intégreront de la charge rapide en courant continu (DC) avec des niveaux de puissance variant de 40 à 65 kW. La charge en V2L sera aussi de la partie, jusqu’à 3,3 kW.3 kW.

ConfigurationHEVPHEVPHEV
TechnoSHS-HSHS-PSHS-P
Moteur thermique1.5 TGDi cycle Miller – 105 kW / 143 ch à 5200 tr/mn / 215 Nm de 2000 à 4000 tr/mn
Moteur électrique AV150 kW / 204 ch / 310 Nm75 kW / 102 ch
Moteur électrique AV n°290 kW / 122 ch
Moteur électrique AR175 kW / 238 ch
TransmissionTractionTractionIntégrale
Puissance maxi cumulée165 kW / 225 ch255 kW / 347 ch395 kW / 537 ch
Couple maxi cumuléncnc650 Nm
Batterie LFP1,83 kWh18,3 kWh34,46 kWh
Recharge rapide40 kW65 kW
Chargeur embarqué6,6 kW
V2L3,3 kW
Autonomie électrique WLTPnc90 km145 km
Le Jaecoo 5 sur une piste d’essai à Wuhu, siège mondial du groupe Chery.

L’électrique en seconde phase

Et l’électrique dans tout ça ? Si elle est bien intégrée dans la gamme avec le Jaecoo 5 et les Omoda 4 et 5, la solution ne sera pas présente au lancement sur le marché tricolore. Ce n’est pas une question d’intention, mais plus de positionnement sur un marché où les eco-scores favorisent les véhicules « made in Europe ». Comprenez que le duo Omoda – Jaecoo aura du mal à placer des offres compétitives. Cela dit, Chery ne cache pas ses ambitions d’industrialiser ses véhicules électriques et ses batteries en Europe. Le groupe a déjà une usine à Barcelone. Actuellement dédiée à la production des modèles Ebrot, celle-ci pourrait migrer vers la production des voitures électriques Omoda – Jaecoo.

On sait que des réflexions pour d’autres sites industriels en Europe sont en cours. Il y a quelques mois, il était question d’échanges avec Volkswagen pour utiliser des capacités de production en Allemagne. Une information qui n’a pas été confirmée par le groupe. Si le temps industriel reste un temps long, cette production électrique européenne pourrait aller très vite.

Des tarifs à préciser

La question du pricing est centrale pour tout nouvel entrant sur le marché. Si la grille de tarifs ne sera officiellement révélée que début 2026, on sait que le groupe à des ambitions fortes. Globalement, l’idée est de parvenir à proposer l’hybride au tarif du diesel et l’hybride rechargeable au tarif de l’hybride. Pour pousser son offre, le constructeur proposera des formules en LOA et LLD qui devraient représenter une grosse partie des commandes. Une offre dédiée aux professionnels est aussi en préparation, notamment pour les hybrides rechargeables où le constructeur souhaite se placer en alternative de certaines marques premium.

En matière de finition, on sait que chaque modèle sera proposé en deux niveaux d’équipements. Pour les PHEV, la charge rapide en DC sera proposée de série, dès le premier niveau de finition.

Sur la garantie, les éléments n’ont pas encore été communiqués. Ils seront probablement dans la continuité de ce qui est proposé en Europe, à savoir 7 ans sur le véhicule et 8 ans/160 000 km sur la batterie.

Un objectif de 10 000 immatriculations pour 2026

Le constructeur mise sur 10 000 immatriculations dans l’Hexagone sur l’année 2026 avec une répartition quasi iso entre ses deux nouvelles marques. L’objectif est ambitieux pour une année qui ne sera pas « pleine », le début d’activité n’étant prévu qu’à compter du printemps. Surtout, on parle de deux marques qui, en l’état, sont totalement inconnues du grand public.

« Nous disposons d’un budget suffisant pour construire une image de marque et une notoriété dignes de ce nom » insiste Hanbang Yu. « Pour chaque campagne produit, nous nous efforcerons de générer le plus de trafic possible vers les concessionnaires » a-t-il complété.

70 concessions au lancement
Une gamme de produits c’est bien, un véritable réseau de distribution, c’est mieux ! Sur ce point, Chery a bien l’intention de frapper fort. Le groupe vise 70 concessions dès le lancement, au printemps 2026, soit un réseau équivalent à celui de BYD ou Xpeng.

Le réseau SAV n’est pas oublié. Dès 2026, le constructeur installera dans l’Hexagone un premier entrepôt dédié au stockage de pièces détachées.

Un portfolio appelé à s’étendre

« Step by step… »… sur la question de l’extension de l’offre à d’autres modèles de l’univers Chery, Hanbang Xu se veut prudent. L’enjeu est déjà de parvenir à poser ces deux premières marques sur le marché français avant d’envisager de passer à la vitesse supérieure.

Justement, quelles seront les prochaines étapes ? Après avoir baigné dans l’écosystème Chery durant plusieurs jours lors de notre déplacement en Chine, on comprend que tout est ouvert. Du côté des « lancements probables », on pense notamment à la marque Exeed. Commercialisée sur certains marchés sous le nom de Exlantix pour ne pas créer de confusion avec un certain SUV coréen, la marque premium est déjà présente dans plusieurs pays européens. La France pourrait donc être un prolongement naturel même si ce ne sera probablement pas avant 2027 ou 2028 voire au-delà.

Exeed propose une gamme de véhicules premium, dont la ES7 rivale de la Tesla Model S sur le segment des grandes berlines électriques.

De façon plus générale, Chery dispose déjà d’un panel de produits sur étagère qui, déjà proposés en Chine, pourraient également s’adapter au marché européen. Sur le segment de la micro-citadine, on pense notamment à la petite Chery QQ. Si elle devra changer de nom en France, cette concurrente de la Leapmotor T03 aurait toute sa place sur un marché européen en pleine réflexion sur la création d’un nouveau segment dédié aux eCar, genre d’équivalent des kei-cars japonaises. Les équipes de Chery France nous ont d’ailleurs confirmé travailler sur le sujet. Les réflexions se porteraient notamment sur le développement d’une version « quadricycle lourd », limitée à 80 km/h, qui viendrait concurrencer des modèles comme le Mobilize Duo.

Sur le développement de la gamme, tout sera au final question de potentiel. « Nous irons là où les opportunités de marché nous mèneront » nous ont répété les équipes de Chery.

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