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Rolls-Royce, c’est un concentré de luxe discret et de force tranquille. Pas pour Mansory qui a décidé de courir dans la direction opposée. Avec sa Spectre Equista Linea d’Oro, le préparateur allemand recouvre le premier coupé électrique de Rolls-Royce d’or, de carbone… et lui greffe même des haut-parleurs externes pour simuler un bruit de moteur thermique.
Il y a des certitudes dans la vie. La mort, les impôts… et le fait que Mansory ne fera jamais dans la discrétion. Le préparateur allemand, spécialiste autoproclamé de l’excès automobile, continue de transformer des voitures déjà hors normes en objets roulants qui oscillent entre le luxe ostentatoire et la performance artistique involontaire.

Sa dernière “création” s’attaque à un monument du silence électrique : la Rolls-Royce Spectre, premier coupé 100 % électrique de la marque britannique qui échange contre un minimum de 340 000 € un troupeau de 585 chevaux envoyés aux quatre roues et alimentés par une batterie de 102 kWh. Un modèle pensé comme un manifeste du calme, du raffinement et du silence absolu. Ou une page blanche pour Mansory pour qui la question n’est pas « pourquoi », mais plutôt « jusqu’où ». Et la réponse « si loin, vraiment ? ».
Baptisée Equista Linea d’Oro parce qu’un Allemand se doit visiblement de baptiser une Anglaise en italien, ce modèle unique de Spectre revisitée ne fait pas dans la demi-mesure. La première ligne du cahier des charges (jeu de mots maîtrisé) est claire : mettre de l’or partout, ou presque. La calandre, autrefois élégante mais déjà imposante, reçoit une finition dorée intégrale pour s’identifier à une porte de coffre de banque monégasque. Même la mythique Spirit of Ecstasy se voit transformée en trophée de bowling. On ne regarde plus la voiture, on la contemple. En crispant le front.


Le capot est lui aussi nouveau, fabriqué en carbone forgé, avec de larges inserts du précieux métal. Pour respecter une cohérence que personne ne réclamait, cette combinaison se prolonge sur les flancs avec de grands panneaux en carbone sur les ailes avant et une ligne de caisse assortie courant sur toute la longueur de la voiture. Les poignées de porte et les entourages de vitres reçoivent également leur dose de doré pour éviter toute ambiguïté : ici, rien n’est laissé au hasard, surtout pas la subtilité. En partie basse, le traitement est identique : touches d’or et de carbone sur les bas de caisse, autour des feux arrière, sur le diffuseur et jusqu’au petit becquet de coffre. Mansory souligne l’ensemble de jantes forgées de 24 pouces, évidemment dorées. À ce stade, le terme “surcharge visuelle” n’est plus un jugement, mais une description factuelle.
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Voici la Rolls-Royce la plus puissante de l’histoire (et elle est électrique)À l’intérieur, Mansory poursuit son œuvre sans retenue. Les sièges sont désormais habillés de cuir blanc, agrémentés de surpiqûres et de liserés dorés. Les ceintures de sécurité sont blanches elles aussi, afin de rappeler que le luxe n’a peur de rien, pas même des jeans neufs. Le tableau de bord, la console centrale et le volant mêlent eux aussi carbone et or à haute dose pour ne pas faire de jaloux. Les grilles de haut-parleurs, les boutons, les interrupteurs… tout y passe, une véritable ode au communisme de la vulgarité. Même les parapluies logés dans les portières héritent de poignées dorées. À ce niveau-là, on ne parle plus de finition, mais d’un concept.
Traditionnellement, c’est ici que Mansory annoncerait une hausse de puissance ou des performances revues à la hausse. Ici cependant, pas de cylindrée à majorer ou de turbos à essouffler, le préparateur a donc, pour une fois, décidé de ne pas toucher à la mécanique. En revanche, Mansory ne pouvait pas repartir sans laisser sa signature. La solution ? Des haut-parleurs externes, installés sous le pare-chocs arrière, capables de diffuser de faux bruits de moteur thermique. Au final, on peut tout de même lui tirer son chapeau pour saluer ce tour de force d’avoir rendu une voiture électrique bruyante autant visuellement qu’acoustiquement.
Comme le veut le dicton, si vous demandez le prix, c’est que vous n’en avez pas les moyens. Mais, pour vous donner un ordre d’idée, un revendeur néerlandais a actuellement dans son inventaire, ici et ici, pas moins de deux Spectre revues et corrigées, dans une bien moindre mesure, par Mansory, et la facture s’élève déjà à 585 000 €. Hors taxes.
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