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La Commission européenne vient de manquer une occasion unique de gagner en souveraineté dans le domaine des batteries pour voitures électriques. Publié le 25 juin 2025, le CISAF (le cadre européen des aides d’État pour le Clean Industrial Deal) ne va pas assez loin. Il s’agit d’un « revers » pour l’industrie européenne des batteries selon les experts de Transport & Environment.
Adopté dans le cadre du Pacte vert européen, le CISAF avait pour ambition de stimuler l’industrie bas carbone face à la concurrence américaine et chinoise. Mais à la surprise générale, la Commission européenne a décidé d’exclure les aides à la production, pourtant jugées essentielles par de nombreux acteurs du secteur. Contrairement à l’Inflation Reduction Act (IRA) des États-Unis, qui offre des subventions simples et massives pour chaque unité produite, l’Europe continue de privilégier des mécanismes trop complexes.
À lire aussiLe règlement permet certes aux États membres de soutenir l’investissement ou de prendre des participations dans certaines entreprises, mais ces dispositifs restent conditionnés à des critères stricts et opaques. D’après l’ONG Transport & Environment, cette approche « au cas par cas » ne permet pas de répondre à l’urgence de la situation ni de garantir une véritable souveraineté industrielle. Pour son directeur William Todts, seule une aide directe à la production pourrait vraiment changer la donne.
Pendant que Bruxelles tergiverse, Washington et Pékin accélèrent. Les États-Unis ont déjà attiré plusieurs gigafactories grâce à l’IRA. En Chine, les subventions à la production sont massives depuis des années. Faute de soutien clair et massif, l’Europe prend le risque de voir ses projets de batteries délocalisés ou abandonnés. Il faut désormais attendre le prochain cycle de financement dans le cadre des Fonds pour l’innovation et pour la compétitivité. Mais ces instruments ne seront pleinement opérationnels qu’en 2028.
À lire aussiMais combien restera-t-il d’acteurs dans le domaine des batteries sur le Vieux continent à cette date ? T&E estime que cette échéance est trop lointaine et constate que de premiers acteurs européens commencent déjà à jeter l’éponge. Le plus frustrant est de constater que les nouvelles règles autorisent les aides d’État pour des projets de production d’hydrogène à partir de gaz fossiles. Une décision « qui est en contradiction avec les ambitions climatiques de l’Union européenne », comme le rappelle T&E.
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