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Est-ce toujours un luxe de pouvoir acheter une voiture électrique en 2025 ? Quelle est réellement la capacité des ménages à investir dans une mobilité plus propre ? Les auteurs d’une étude publiée par l’I4CE (Institute 4 Climate Economics) tentent d’y répondre.
Vous l’avez certainement remarqué lors de vos discussions avec vos amis ou votre famille, la mobilité électrique est encore considérée comme un luxe réservé aux plus riches. Dans l’esprit d’un grand nombre de Français, acheter une voiture électrique neuve reste synonyme de dépenses importantes. Dans le cadre de l’édition 2025 de « l’Observatoire des conditions d’accès à la transition écologique pour les ménages », l’I4CE a tenté de comprendre si la watture était accessible ou non aux classes moyennes.
À lire aussiLes auteurs du rapport se sont intéressés à deux types de ménages avec des profils légèrement différents. La famille Deschamps, rurale et de « classe moyenne inférieure », et la famille Villeneuve, vivant en zone périurbaine et de « classe moyenne supérieure ». Deux cas de figure qui doivent permettre de saisir l’ampleur des écarts d’accessibilité à la mobilité électrique. La question est la suivante : pour faire des économies, est-il préférable d’acheter une voiture électrique ou vaut-il mieux conserver sa voiture à essence ?
Résultat, pour la famille Deschamps, même en tenant compte des économies de carburant (environ 120 € par mois), les mensualités de crédit restent trop élevées pour compenser l’investissement dans une voiture électrique. Seul le dispositif de leasing social proposé par le gouvernement en 2024 (et qui se fait attendre en 2025) aurait pu permettre de réduire le budget mobilité de ce type de foyer. Sans mécanisme équivalent, « le risque est réel de voir ces ménages se détourner durablement de la mobilité électrique ».
Le rapport souligne que l’accessibilité de la voiture électrique dépend fortement des aides publiques. Or, celles-ci ont diminué au cours des dernières années. Le bonus écologique a été raboté, la prime à la conversion est devenue plus restrictive, et les voitures d’occasion électriques ne sont plus éligibles à certaines aides. Le score environnemental, introduit fin 2023, a exclu plusieurs modèles importés (et bon marché) du dispositif de bonus. Toutes ces mesures ne vont pas dans le sens des ménages les plus modestes.
Pour la famille Villeneuve, le tableau est différent. Ce ménage parvient encore à équilibrer son budget grâce aux économies de carburant. En 2025, les économies nettes sur le poste mobilité sont estimées à quelques dizaines d’euros par mois. En 2020, ces économies étaient plutôt de l’ordre de 140 euros par mois. Le coût d’achat reste néanmoins en hausse, et sans une solide capacité d’emprunt ou d’épargne, même ces foyers risquent à terme de repousser leur passage à l’électrique.
On voit bien que l’accessibilité à la voiture électrique n’est pas si évidente que cela pour les classes moyennes. Il y a toutefois un levier qui pourrait tout changer : la montée en puissance du marché de l’occasion. De plus en plus de véhicules électriques reviennent sur le marché après des contrats de location longue durée ou un passage dans des flottes professionnelles. Cela ouvre des opportunités pour les classes moyennes. Mais un bonus écologique sur les modèles de seconde main ne serait clairement pas de trop.
La hausse des prix du carburant ces dernières années, plus de 20 % pour l’essence entre 2015 et 2023, ont accru l’attractivité économique de la voiture électrique. Mais pour les foyers qui n’ont pas les moyens d’un achat immédiat, ces économies futures ne suffisent pas à lever la barrière de l’investissement initial. D’autant plus que le prix des véhicules électriques a lui pu augmenter, en partie à cause de l’inflation sur les matières premières et de la mise en place de nouveaux droits de douane en Europe.
En définitive, l’étude de l’I4CE montre que l’accessibilité de la mobilité électrique pour les classes moyennes progresse lentement. Les auteurs du rapport précisent qu’elle « reste fortement conditionnée par les politiques publiques ». On l’a vu en Allemagne en 2024. Sans aides adaptées, la voiture électrique reste perçue comme un produit premium, réservé aux ménages les plus aisés. La mise en œuvre d’un dispositif comme le leasing social sur le long terme, et au niveau européen, pourrait faire basculer la tendance.
À lire aussiEnfin, l’étude rappelle aussi que la réussite de la transition écologique ne repose pas uniquement sur les ménages. Accès aux bornes, régulation des prix, fiscalité, autant de leviers qui relèvent de décisions collectives. Si l’automobile reste un besoin quasi-vital pour des millions de Français, l’électrification devient un enjeu profondément social.
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