Les hybrides aussi utiles que les aides à l’achat pour passer à la voiture électrique ?

Aux Etats-Unis aussi le développement des voitures électriques est loin d’atteindre le régime de croisière qu’espéraient pourtant nombre de professionnels concernés. Ce n’est pas l’administration Trump qui va booster le mouvement, bien au contraire. Si bien des constructeurs en profitent pour se replier sur l’hybride, histoire de faire perdurer le thermique plus juteux tout en profitant des avancées obtenues avec l’électrique, un cercle vertueux pourrait bien émerger au final de tout cela.

Plombé par la suppression de l’aide fédérale

Outre-Atlantique, la part des modèles thermiques dans les ventes de voitures particulières s’émousse petit à petit depuis plusieurs années. Au troisième trimestre de 2025, elle était de 75 %. Les électriques pesaient 10 % et, entre les deux, les hybrides ont profité d’un meilleur dynamisme qui les place à 15 %.

Le quatrième trimestre devrait confirmer cette tendance amplifiée par la suppression, fin septembre, de l’aide à l’achat de 7 500 $ pour les VE. Correspondant pour le groupe financier américain Bloomberg, Kyle Stock s’attend à un plongeon de 30 % au quatrième trimestre 2025.

L’année prochaine, ce niveau serait stable. Ce qui signifie une part d’électriques qui ne progresserait pas ou peu pendant au moins un an. Serait-ce au profit des moteurs les plus gloutons en essence comme les Américains savent si bien les faire ? Non, plutôt vers les hybrides dont le marché s’est particulièrement diversifié.

Choix pragmatique

En cinq ans, les automobilistes américains ont eu à leur disposition 50 % de modèles en plus. Sur près de 400 voitures particulières différentes toutes énergies confondues, près de 90 sont des hybrides. Avec comme mascotte le Hyundai Palisade qui a été la voiture la plus vendue aux Etats-Unis tout au long de l’année 2025. Il s’agit d’un imposant SUV long de 5 mètres, pour 1,98 de large.

Comme en Europe, la voilure se réduit concernant les électriques sur le marché américain de l’automobile. A l’image de Ford qui a décidé d’abandonner son pick-up F-150 Lightning, les constructeurs préfèrent développer l’hybride que les automobilistes adoptent d’autant plus facilement que leurs batteries ont gagné en capacité énergétique.

En l’absence d’aide à l’achat, les automobilistes useraient de pragmatisme en signant pour disposer de cette motorisation. Ainsi, ils cherchent à limiter le prix d’achat d’une voiture ou d’un pick-up neuf tout en réduisant le budget carburant et une part de leurs émissions de CO2.

Puissance de l’hybride pour passer au VE

Avec ce report, on s’attend outre-Atlantique à ce que les hybrides représentent en 2026 à peu près une voiture neuve sur six. Le phénomène serait même amplifié auprès des habitants des territoires ruraux qui perçoivent davantage comme utilitaires ces modèles et dans les Etats votant pour le Parti républicain.

Le game est-il pour autant plié en faveur de l’hybride ? Kyle Stock s’attend plutôt à un fonctionnement en deux temps. Il a remarqué que le tiers des conducteurs de ces voitures adoptent une électrique au prochain changement de véhicule. En septembre, environ 57 % des automobilistes envisageaient un VE à l’avenir. Ce taux grimpait à 70 % chez les utilisateurs d’hybrides.

Ce qui fait dire au correspondant de Bloomberg : « En fin de compte, les hybrides pourraient s’avérer aussi puissants que les incitations fédérales pour stimuler les ventes de véhicules électriques ».