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Le secrétaire général de l’ONU tire la sonnette d’alarme sur les énergies fossiles à l’échelle mondiale. Il rappelle le peu d’investissements des acteurs de l’industrie dans les énergies plus vertes.
Récemment, Shell annonçait sa volonté de réduire la part d’investissements dans les énergies renouvelables. Le pétrolier reconnaissait ouvertement vouloir maximiser ses profits sur les énergies fossiles.
Shell décidait ainsi de moins se concentrer sur la réduction du pétrole et du gaz pour « récompenser les actionnaires ». Tels étaient les mots de Wael Sawan, nouveau PDG de Shell, pour justifier l’inversion d’une décision prise l’année précédente.
Pour justifier leur manque d’investissement sur le renouvelable, les pétroliers travaillent sur la capture de carbone. Cette stratégie vise à capturer du CO2 dans l’air, et à le transformer notamment en carburant de synthèse.
Mais cette politique, que certains qualifient de greenwashing, n’est pas suffisante pour le secrétaire général de l’ONU. Antonio Guterres a ainsi rappelé que la capture de CO2 ne sera pas suffisante pour compenser les dommages que les énergies fossiles infligent à la planète.
« L’année dernière, l’industrie pétrolière et gazière a engrangé un revenu net record de 4 000 milliards de dollars », a déclaré Guterres. « Pourtant, pour chaque dollar dépensé pour le forage et l’exploration pétrolière et gazière, seuls 4 cents ont été consacrés aux énergies propres et au piégeage du carbone. »
Un manque d’investissements dans le renouvelable qui est, selon lui, « incompatible avec la survie humaine ». Sans compter que, toujours d’après ses propos, « échanger l’avenir contre trente pièces d’argent est immoral. »
Interrogé sur les conséquences de l’exploitation des énergies fossiles, Guterres précise son grief. Il rappelle que les émissions ne sont qu’une part du problème que génèrent ces énergies. « Le problème n’est pas seulement celui des émissions des énergies fossiles, mais celui des énergies fossiles, point. »
À lire aussiLes pétroliers n’essaient même pas de limiter le dérèglement climatiqueL’ONU a révélé récemment que les délégués envoyés à la prochaine COP28 devront dévoiler les identités de leurs soutiens. Cela doit éviter que des gens viennent défendre les intérêts des lobbies sans que d’autres personnes le sachent.
Selon lui, l’ingérence des entreprises pétrolières ne doit plus exister. Il leur demande de « cesser et renoncer au trafic d’influence et aux menaces juridiques visant à ralentir les progrès ».
En effet, les géants du pétrole ont essayé de peser auprès de certains États américains pour empêcher les compagnies d’assurance d’imposer des standards environnementaux au sujet des entreprises dans lesquelles elles investissent.
« Je pense en particulier aux récentes tentatives de subversion des alliances net zéro, en invoquant la législation antitrust », a poursuivi Guterres. Il a également apporté son soutien à ces compagnies, qu’il encourage à « ne pas céder face aux attaques sur le progrès. Vous faites ce qu’il faut, continuez. »
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