AccueilArticlesLe cours de l'action Tesla plonge ? Non, il résiste envers et contre tout !

Le cours de l'action Tesla plonge ? Non, il résiste envers et contre tout !

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Sur Tesla Model S
Sur Tesla Model S

Passage houleux d’Elon Musk au gouvernement américain, soutiens politiques controversés, voitures électriques de plus en plus sérieusement concurrencées, échec commercial du Cybertruck, retards dans la sortie de nouveaux modèles, virage vers la robotique, clientèle et public de plus en plus nettement partagés, et maintenant création d’un nouveau parti politique : beaucoup de sociétés auraient déjà plongé dangereusement et durablement en bourse. Tesla résiste. Billet.

Baisse modérée et très courte

« Le cours de Tesla chute après l’annonce de la création du parti d’Elon Musk » (RFI, 08/07/2025) ; « Tesla chute à Wall Street après le lancement par Elon Musk de sa formation politique » (Le Monde, 07/07/2025) ; « Tesla dévisse en bourse après le lancement par Musk de son propre parti politique » (20 Minutes, 07/07/2025) ; « Les actions en Bourse de Tesla chutent après le lancement du parti de Musk » (Libération, 07/07/2025), « Avec l’annonce de son nouveau parti politique, Elon Musk fait encore chuter Tesla » (AP, 08/07/2025), etc.

Comme à chaque nouvel épisode où Elon Musk fait preuve d’impulsivité et/ou d’imprévisibilité, des dizaines de médias ont titré sur une importante baisse du cours de l’action Tesla après la création de l’America Party. S’il est vrai que la cote de l’action a connu un creux, il n’a été que très temporaire. C’est davantage la stabilité du cours qui est remarquable.

Juste avant l’annonce par Elon Musk de la création de son parti, le titre TSLA était à presque 318 dollars. Le 7 juillet, on observe effectivement un brusque recul de 8,5 % qui ramène sa valeur à 291 dollars environ. Le lendemain, un premier rebond l’élevait à presque 303 dollars. Après une nouvelle baisse plus modérée, le cours était à nouveau au-delà des 310 dollars le 11 juillet. Ce 21 du même mois, on l’a déjà vu à plus de 330 dollars. Il y a un an, sa valeur était à peine supérieure à 240 dollars.

Une histoire de confiance

Ce que nous venons d’observer sur quatre jours ressemble surtout à un brusque coup de volant donné par un automobiliste en voiture pour éviter un danger avant de revenir à la trajectoire initiale. Si l’on recule de quelques mois sur la frise du temps, on retrouve sur une période finalement assez courte diverses raisons de craindre pour l’avenir de Tesla, à commencer par le parcours politique chaotique d’Elon Musk.

Beaucoup ont imaginé une sanction des investisseurs par la revente massive des actions. Ce qui aurait donné un signe très négatif se traduisant par un effet boule de neige. Ça n’a pas été le cas. Et pourtant, si l’on se limite à la production automobile, la marque n’a fait ces derniers temps que rafraîchir ses deux modèles les plus vendus, les Tesla Model Y et Model 3.

Et sans apporter les quelques modifications qui pourraient les rendre plus désirables auprès d’une large catégorie de conducteurs pour lesquels des commandes classiques et le combiné d’instrumentation derrière le volant sont toujours incontournables.

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L’actuel cours en bourse et le graphe que l’on observe aujourd’hui pour Tesla est à un niveau qui est d’ordinaire celui de la confiance en l’avenir d’une entreprise. Cependant, pour beaucoup, la confiance n’est plus là. Elle se rattache souvent à la personnalité des dirigeants et à leur capacité à rassurer sur l’avenir et à prendre un choix payant de trajectoire.

Le pire comme le meilleur sont possibles

Tesla est hors norme, à l’image de son sulfureux dirigeant. Les habituels mécanismes boursiers ne s’appliquent pas de la même façon qu’aux autres entreprises. L’avenir du cours de l’action TSLA est imprévisible sur le court, le moyen et le long termes.

En l’état, avec une gamme devenue moins avancée sur la concurrence, les retards au démarrage du Semi, du Cybertruck et du Roadster, ainsi que le manque de visibilité pour de futurs modèles pouvant convenir à une large part d’automobilistes, on pourrait parier sur une prochaine baisse, d’abord en pente douce, puis de façon de plus en plus marquée.

Sauf que ce n’est pas dans les habitudes d’Elon Musk et de Tesla de ne pas réagir. Au moins pour entretenir le mouvement. Il serait, par exemple, relativement facile pour cette entreprise d’annoncer aujourd’hui et de lancer assez rapidement derrière la production d’un modèle populaire aux dimensions européennes à partir du Cybercab.

Ce qui pourrait alors relancer la machine à faire des ventes et rassurer les investisseurs de tous horizons et refaire partir la machine à gonfler la cote de l’action. En revanche, si le constructeur s’englue dans la conduite autonome et la robotique en délaissant sa gamme de véhicules électriques, le pire comme le meilleur sont possibles.

Évolution des mentalités

Il y a encore quelques années, essentiellement deux catégories d’automobilistes s’exprimaient sur Tesla : ceux qui aiment les voitures de la marque et ceux qui n’y sont pas sensibles. Avec les diverses prises de position d’Elon Musk, de nouvelles partitions sont nettement apparues en France au sein desquelles des voix expriment des sensibilités plus complexes. Nous recevons leurs témoignages et pouvons aussi les lire dans les commentaires à la suite de nos articles gravitant autour de cet homme et des productions de son entreprise.

Ce sont par exemple : des personnes qui défendent le boss sans s’intéresser ni rouler dans ses voitures électriques ; des utilisateurs de Tesla qui marquent leur désaccord avec sa personne ; des électromobilistes qui mettent en avant l’écart qui se réduit avec la concurrence ; ceux qui roulent dans un VE de la marque en indiquant qu’ils iront voir ailleurs pour leur prochain ; les passionnés qui comptent au contraire rester fidèles dans tous les cas, etc. Le tout avec parfois une dose de provocation et un soupçon de mauvaise foi.

En bref, l’atmosphère s’est chargée d’électricité, mais Nikola Tesla n’est plus là pour l’exploiter en énergie et faire avancer sa Pierce Arrow. Le clivage que l’ont pouvait de temps en temps ressentir dans les stations de recharge entre les utilisateurs de Tesla et ceux des autres marques a tourné à la méfiance et occasionnellement à l’agressivité. Dommage !

Nous ne sommes pas au bout de nos surprises !

Laissons aux spécialistes en politique américaine le soin de se prononcer sur l’avenir du parti d’Elon Musk. Comme pour ses précédentes prises de position controversées, on pouvait imaginer que l’annonce de la création de l’America Party pourrait plomber le cours de l’action TSLA. C’est pourtant sans doute la décision qui peut rendre le milliardaire encore plus populaire aux États-Unis, et dans une moindre mesure ailleurs aussi.

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Au-delà de l’aspect clairement revanchard qui confirme la susceptibilité de son auteur, elle peut être perçue comme un moyen de rassembler un peu tous les déçus des Républicains et Démocrates. L’adhésion de nombreux Américains au nouveau courant est en puissance une formidable source pour de nouvelles ventes de Tesla et un soutien inattendu à la marque. Avec tout de même un risque important d’une montée de certains fanatismes outre-Atlantique.

Bref, chaque fois qu’Elon Musk fait un geste clivant, il rebat les cartes autour de toutes ses entreprises, commerciales ou non. Et nous ne sommes sans doute pas au bout de nos surprises ! On en oublierait que Tesla est un acteur qui compte dans le jeu de la décarbonation et d’une moindre pollution.

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