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Cela n’aura échappé à personne, Smart a totalement changé de dimension au cours des dernières années. Mi-chinoise, mi-allemande, la firme connue principalement pour sa petite ForTwo a bien grandi. Après la commercialisation des #1 et #3, deux petits crossovers mignons, la #5 vient positionner la marque sur un tout autre segment : celui du SUV familial, le graal de tous les constructeurs qui se respectent dans les années 2020. Nous avons discuté avec Gauthier Nerzic, Sales Planning Logistics and Product Manager (rien que ça) chez Smart, pour comprendre les dessous de ce lancement si important pour la marque allemande.
Le lancement de la Smart #5 n’est pas un simple ajout à une gamme en expansion. Il symbolise un véritable tournant dans l’histoire de la marque. Longtemps cantonnée à la citadine ForTwo, Smart a dû se réinventer face à l’électrification du marché et à une rentabilité inexistante depuis sa création. « Il a fallu décider : abandonner la marque ou en faire quelque chose de nouveau. C’est là que la co-entreprise avec Geely a été mise en place », rappelle Gauthier Nerzic, Product Manager chez Smart.
À lire aussiEn plus de conserver la marque, les équipes ont pensé qu’il serait bien de mettre en place une stratégie qui permettrait de faire de Smart une société rentable, ce qui n’est jamais arrivé en 25 ans d’existence. Longtemps considéré comme une sorte de « laboratoire géant au sein du groupe Mercedes, il a fallu faire comprendre à nos clients que Smart n’était pas simplement un produit cool, mais bien une marque à part entière avec une ambition, une stratégie et un ADN à part entière ».
Avec les #1 et #3, le constructeur a pris pied dans le segment C, tout en conservant une philosophie urbaine. Mais avec la #5, la rupture est réelle : « il s’agit du premier modèle pensé pour répondre aux besoins d’un foyer entier, dans une logique de voiture principale, et non plus de second véhicule ». Pour notre interlocuteur, cela ne fait aucun doute : « la Smart #5 est le nouveau vaisseau amiral de la marque ». Un fer de lance avec lequel Smart compte bien conquérir de nouveaux clients.
La Smart #5 est le véhicule électrique de tous les superlatifs : plus grand, plus puissant, plus ambitieux, plus technologique, offrant plus d’autonomie et une meilleure puissance de recharge que ses devancières, ce SUV assume un changement de stature. « Avec la 5, on passe un cap. C’est un véhicule pensé pour les familles, pour les trajets du quotidien comme pour les escapades du week-end ». Avec ses 4 695 mm de long, ce grand véhicule marche sur les plates-bandes de son cousin éloigné, le Mercedes EQB.
En matière de conception, il y avait des priorités : confort, habitabilité, recharge rapide et technologies embarquées font partie des piliers sur lesquels repose la #5. Il est question de la toute première plateforme 800 volts de la marque, une techno proposée avant Mercedes au passage, permettant une recharge de 10 à 80 % en seulement 18 minutes. Et cela malgré une batterie de 100 kWh. Côté puissance, la gamme s’étale de 250 à 475 kW, faisant de la #5 le modèle le plus performant jamais produit par Smart.
Cette montée en gamme ne signifie pas pour autant un renoncement à l’ADN Smart. Le design intérieur privilégie le confort et la technologie avec un double écran OLED, dont un écran secondaire côté passager. « On n’a pas fait le pari du tout épuré à la Tesla. On est plus dans l’univers Mercedes, avec une touche ludique », souligne Gauthier. Le souci du détail s’exprime aussi dans l’ergonomie générale du véhicule, pensée pour plaire aussi bien au marché européen qu’à la Chine.
Car si la #5 vise clairement le public européen, la marque ne cache pas ses ambitions asiatiques. Et notamment chinoises. « Évidemment, les nombreuses technologies embarquées sont aussi là pour séduire le consommateur chinois, mais attention, c’est quand même un véhicule conçu pour l’Europe avant tout », précise notre interlocuteur. Avant d’ajouter que la version chinoise sera probablement légèrement différente de celle commercialisée sur le Vieux continent.
La genèse de la Smart #5 résume parfaitement la logique de la co-entreprise entre Mercedes-Benz et Geely. Le design, européen et très marqué par l’univers Mercedes, a été entièrement pensé en Allemagne, tandis que la production et l’ingénierie sont assurées par Geely, en Chine. « Sans la force de frappe industrielle et technologique de Geely, on n’aurait jamais pu sortir un tel véhicule. Ça coûte très cher de lancer une nouvelle plateforme », reconnaît Gauthier.
À lire aussiAu passage, l’architecture utilisée par la Smart #5 est partagée avec d’autres modèles du groupe chinois, mais exclusivement commercialisés en Chine. Aucun véhicule européen ne repose sur cette même base. Le design, lui, reste fidèle à l’esprit Smart, avec des rondeurs et une certaine sensualité dans les lignes. « On n’a jamais voulu effacer l’héritage de la ForTwo. Quand on regarde de près, on peut trouver des similitudes entre nos nouveaux modèles et les anciens », assure-t-il.
Comme de plus en plus de marques, Smart a fait le choix de décliner son modèle en version sportive : la #5 Brabus. Cet engin, véritable vitrine technologique et sportive pour la marque, développe 645 ch et 710 Nm de couple, dispose d’une transmission intégrale et peut abattre le 0 à 100 km/h en 3,8 secondes. Proposée à partir de 61 600 euros, cette version sportive vise une clientèle en quête de sensations, mais sans tomber dans la surenchère ou chercher à concurrencer la gamme Plaid de Tesla.
Logiquement, la Smart #5 sera produite en Chine, dans une usine du groupe Geely. Ce choix stratégique permet d’accéder aux dernières technologies du géant chinois, tout en maintenant des volumes de production élevés. Mais cela signifie aussi que le modèle est soumis aux droits de douane européens, un facteur qui pourrait jouer sur sa compétitivité face à des SUV électriques assemblés en Europe. Toutefois, à ce jour, la firme n’a pas prévu de délocaliser la production de son modèle.
Smart assume et revendique une identité hybride : « la #5 est à 50 % chinoise et à 50 % européenne. C’est ce mélange qui fait sa force. » Un équilibre délicat, entre pragmatisme industriel et volonté de se réinventer sans renier son histoire. Maintenant que les fondations sont posées, seuls les chiffres de ventes seront juges de paix.
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