Kia EV3 vs Renault Scenic e-Tech : lequel de ces SUV électriques choisir ?

S’ils appartiennent à deux catégories différentes, les Kia EV3 et Renault Scenic e-Tech sont plus proches qu’il n’y paraît. On les départage avec nos chiffres !

D’une longueur de 4,30 m contre 4,47 m respectivement, les Kia EV3 et Renault Scenic e-Tech n’appartiennent pas à la même catégorie de SUV électriques. Pourtant, les deux propositions présentent des fiches techniques très proches dans leur configuration Grande Autonomie. Et, sur la route, les résultats sont aussi très serrés. On compare nos mesures.

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La technique

S’il cache bien ses mensurations, le Kia EV3 n’occupe pas plus de place au sol qu’une Peugeot e-2008, et appartient donc à la catégorie des SUV urbains. Il est même plus court que le Niro EV, avec lequel il entre en concurrence au sein de la gamme. Il partage avec lui de nombreux éléments de sa plateforme, ici rebaptisée e-GMP. Dans sa version la plus huppée, l’EV3 récupère une batterie de 81,7 kWh de capacité nette pour alimenter une machine avant pouvant débiter jusqu’à 204 ch/283 Nm de couple. En entrée de gamme, il annonce 605 km d’autonomie WLTP. Cette version GT-Line dotée de jantes de 19 pouces tombe à 563 km

En face, le Renault Scenic e-Tech repose lui aussi sur une plateforme dédiée aux motorisations électriques, la CMF-EV développée initialement par Nissan. Dans le plancher prend place un accumulateur de 87 kWh de capacité utile, soit l’une des plus grosses batteries hors voitures premium. On retrouve sous le capot au sens propre du terme une machine capable de délivrer un maximum de 218 ch/300 Nm. Avec des jantes de 19 pouces, l’entrée de gamme Techno promet 610 km WLTP.

Accélérations et reprises

Avec 10 kW en pic (14 ch) pour à peine 32 kg de plus, le Renault Scenic e-Tech a un léger avantage sur le papier. En revanche, en raison d’une distribution très douce de la puissance pour ne pas saturer le train avant (un comportement similaire avec la Megane e-Tech), le Français n’accélère pas plus vite que son concurrent. Reste que la différence au chrono’ est quasi insignifiante, et totalement imperceptible derrière le volant.

Même chose en matière de reprises de 80 à 120 km/h, où la tendance s’inverse avec un chrono de 5,4 s pour le Scenic et de 5,5 s pour l’EV3. Cependant, notons que la perte de puissance disponible au fil de la charge est plus sensible avec le Kia : il faut compter 6,1 s à 20 % de charge contre 5,7 s pour le Renault.

Freinage et récupération

Quatre modes de freinage régénératif, un mode roue-libre, un mode Auto, un système i-Pedal qui permet de coupler le One-Pedal aux différents modes : le Kia EV3 met le paquet pour satisfaire tous les utilisateurs, qui peuvent, de surcroît, tout paramétrer avec les palettes au volant. Équipement que l’on retrouve aussi à bord du Scenic e-Tech, qui propose quatre modes différents, mais pas encore de One-Pedal comme sur la Renault 4 e-Tech par exemple.

En mode roue-libre depuis 80 km/h, c’est le Kia EV3 qui offre le moins de résistance, et ce, malgré des pneus plus larges. A contrario, c’est le Coréen qui s’arrête le plus vite avec le plus fort des modes engagés en raison d’un pic de puissance de récupération bien plus important.

Kia EV3 vs Renault Scenic e-Tech : l’autonomie et les consommations

La consommation au quotidien

Sur notre parcours mixte simulant un usage quotidien, le Kia EV3 a présenté un appétit final de 16,9 kWh/100 km, soit près de 480 km d’autonomie total théorique dans ces conditions. De son côté, le Renault Scenic e-Tech est plus gourmand, avec une moyenne de 18,1 kWh/100 km. Au final, le Français propose la même autonomie totale. En revanche, soulignons ici un important écart de 22 % par rapport à la valeur WLTP, quand l’EV3 reste sous la barre des 15 % ! La performance du système de climatisation n’est pas étrangère à ce résultat.

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La consommation sur autoroute

Les deux SUV n’ont pas des physiques pensés pour l’aérodynamisme et le font sentir une fois sur l’autoroute. Climatisation désactivée pour éviter de mauvaises influences sur la mesure, on remarque que le Kia EV3 a toutefois besoin de moins d’énergie pour avancer, avec 19,2 kWh/100 km à 110 km/h, contre 22,1 kWh/100 km pour son concurrent du jour. Sur notre trajet type exclusivement autoroutier de 500 km entre Lyon et Paris, la tendance est similaire avec 23,8 kWh/100 km contre 25,3 kWh/100 km. Mais là encore, les deux SUV font jeu égal en matière de rayon d’action : la surconsommation du Scenic e-Tech est compensée par sa grosse batterie. Au final, les deux SUV plafonnent à 340 km d’autonomie totale sur autoroute !

Kia EV3 vs Renault Scenic e-Tech : les temps de recharge

Courbe de recharge

Sur le papier, les deux SUV font pâle figure par rapport aux standards du marché. Mais rappelons qu’il ne faut pas se fier uniquement aux puissances de recharge rapide en pic annoncées, de 128 kW pour le Kia EV3 Autonomie Longue et de 150 kW pour le Renault Scenic e-Tech Grande Autonomie.

Dans les faits, la courbe étonnamment plate de l’EV3 (nous pensons à un bridage volontaire de la puissance) lui permet de réaliser le 10-80 % en 32 minutes. En face, le Scenic a besoin de 38 minutes pour le même exercice. Dès lors, malgré un pic supérieur, le SUV tricolore réalise le ravitaillement à une puissance moyenne de 101 kW, contre 110 kW pour l’EV3. À noter que ce dernier a besoin de 50 minutes de plus pour atteindre les 100 %, contre 61 minutes pour le Scenic.

L’autonomie récupérée sur autoroute

En prenant en compte l’autonomie constatée sur autoroute et les courbes de recharge, les deux SUV sont encore une fois au coude à coude en matière d’autonomie récupérée par temps de recharge. Leger avantage au Kia EV3 toutefois au moment où la courbe du Scenic décroche après 15 minutes de recharge, permettant au Coréen de se détacher avec 230 km récupérés en 30 minutes contre 210 km pour le Scenic. Ensuite, les deux courbes se rejoignent à nouveau.

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Temps de trajet pour 500 km

Grâce à son léger avantage au moment de recharger, le Kia EV3 devance le Renault Scenic e-Tech sur notre épreuve des longs trajets qui se compose, pour rappel, d’un parcours exclusivement autoroutier de 500 km entre le sud de Lyon et le périphérique parisien. Dans les deux cas, les SUV n’ont besoin que d’un seul arrêt recharge, 300 km tout rond après notre départ. Mais en restant moins longtemps devant la borne, le Kia EV3 a bouclé notre exercice en 4 h 56, contre 4h 58 pour le Scenic e-Tech. On joue avec les petits chiffres, mais la différence est bien entendu totalement imperceptible dans le monde réel.

La vie à bord

Plus de batterie pour à peine quelques kilos de plus : le Scenic e-Tech séduit toujours autant sur la balance. Il parvient même à se montrer plus léger de 216 kg qu’un Nissan Ariya, doté de la même plateforme et d’une batterie plus lourde d’une soixantaine de kilos seulement. On s’éloigne, mais il ne fait aucun doute que le Scenic fait des économies, notamment en matière d’insonorisant. Cela s’entend sous la pluie, se ressent sous le soleil en été, et se mesure au sonomètre avec 70 dB à bord à 130 km/h contre 68 dB à bord du Kia EV3.

À l’avant, le poste de conduite de l’EV3 est plus épuré, plus aérien. En revanche, le Scenic l’emporte d’une courte tête grâce à son poste de conduite impeccable, avec notamment une dalle verticale qui donne accès à un système Google qui ne prête pas le flanc à la critique lui aussi. Ce qui n’est pas le cas à bord de l’EV3, avec des fonctions basiques, un planificateur d’itinéraire moins performant et une ergonomie plus complexe. Avec son empattement de 2,78 m, le Renault Scenic e-Tech a l’avantage face au Kia EV3, qui offre un plancher de 2,68 m, tout de même impressionnant pour la catégorie. On dispose donc d’un peu plus de place à l’arrière du SUV français, sans toutefois en faire une limousine face à l’EV3, agréablement étonnant en la matière.

Côté coffre, le Kia EV3 promet 460 l alors que le Scenic annonce 440 l, tous deux selon la norme VDA. Outre le volume indiqué, le coffre du Kia est plus pratique à l’usage. Si le plancher est en place, le Scenic e-Tech est meilleur avec une hauteur supérieure permettant d’empiler plus d’affaires qui ne rentreront pas en largeur dans l’EV3. En revanche, avec son plancher en position basse, l’EV3 offre autant de place. Dans cette configuration, les câbles peuvent migrer dans la boite sous le capot, qu’on ne retrouve pas dans le Scenic. Ce dernier dispose cependant d’un énorme bac sous le plancher en deux parties, mais il faudra décharger quelques affaires pour y accéder. Mais on accorde deux avantages à ce dernier : une banquette 40/20/40 (contre 40/60 pour l’EV3) et, surtout, un revêtement nettement plus qualitatif que des habillages en plastiques durs (et donc très fragiles dans un coffre) dans la malle de l’EV3.

Le prix de vente

En finition Earth, le Kia EV3 Autonomie Longue démarre au prix de 43 090 €, et grimpe à 45 990 € en finition GT-Line. Cette dernière apporte l’assistance active à la conduite, le freinage d’urgence, un kit carrosserie spécifique, des optiques LED, le hayon électrique ou le système audio Harman Kardon. Demeurent en option la pompe à chaleur, le système V2L, la caméra 360 °, le toit ouvrant, l’affichage tête-haute où les sièges avant électriques et ventilés.

Dès l’entrée de gamme Techno affichée à 46 990 €, le Renault Scenic e-Tech livre de série des équipements indisponibles sur l’EV3 (jantes 19 pouces, hayon électrique, pompe à chaleur, …) mais n’a pas les sièges chauffants (option à 600 €). Comme ce dernier, il demande 1 500 € pour le pack d’aides à la conduite où l’on retrouve la caméra 360° notamment (à la qualité d’image exécrable). En haut de gamme Iconic, le Scenic monte à 52 490 €.

Kia EV3 vs Renault Scenic e-Tech : le verdict

Plus long qu’une Renault Megane e-Tech de seulement neuf centimètres, le Kia EV3 Autonomie Étendue parvient à se montrer tout aussi polyvalent que le Renault Scenic e-Tech de la catégorie supérieure ! Un véritable coup de maître pour ce SUV urbain doté d’une batterie digne d’une grande routière électrique, qui lui permet donc d’afficher des autonomies quasi identiques à celles du Scenic, et ce dans un gabarit plus compact. Il ne reste plus qu’au SUV français un peu plus de place à l’arrière, une meilleure ergonomie et un toucher de route beaucoup plus plaisant. Suffisant pour justifier les écarts tarifaires compris de 4 000 à un peu plus de 6 000 € ? Pas si sûr. Mais notons que l’écart se ressert fortement à niveau d’équipement équivalent. Ainsi, un Kia EV3 GT-Line toutes options pour se mettre au niveau d’un Scenic e-Tech Iconic équivalent s’affiche à 50 740 € contre 52 490 €, soit plus que 1 750 € d’écart.