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C’est officiel : la Prelude est de retour. Après un arrêt des ventes en 2001, Honda a décidé de redonner vie à son célèbre coupé. Timide au sujet du tout-électrique, la firme de Tokyo continue de miser sur l’hybride (HEV). Nous nous sommes rendus en Angleterre, en marge du Festival of Speed de Goodwood, pour découvrir l’engin et tester les technologies promises par le constructeur japonais.
Présentée pour la première fois en 1978, la Honda Prelude a toujours incarné le plaisir à la japonaise. D’abord pensée comme un modèle vitrine, elle a finalement introduit de nouvelles solutions technologiques tout au long de sa carrière. Cinq générations se sont succédé jusqu’en 2001, chacune marquant son époque à sa façon, sans jamais véritablement devenir un phénomène commercial en Europe. La dernière en date, la cinquième, s’était notamment heurtée à un marché en déclin pour les coupés deux portes.
À lire aussiHonda avait donc fait le choix d’arrêter de vendre la Prelude au début de notre siècle. Mais, aujourd’hui, pour célébrer les 25 ans de la technologie hybride en Europe, une nouvelle version de la Prelude s’apprête à voir le jour. Automobile Propre a été invité par Honda pour découvrir l’engin sur le circuit de Thruxton, dans le comté du Hampshire, au sud-ouest de Londres. En arrivant sur place, impossible de passer à côté de l’engin. La Prelude est reconnaissable de par ce bleu flamboyant qui lui va plutôt bien et qui rappelle les teintes vives prisées par les coupés japonais dans les années 1990.
Esthétiquement, cette sixième génération reprend les traits déjà dévoilés par le concept à l’occasion du dernier Japan Mobility Show. Les lignes sont sobres, équilibrées, et évoquent davantage un coupé Grand Tourisme qu’un véritable coupé sportif. Pas de prises d’air béantes ni d’ailerons ostentatoires, mais un profil fluide et un habitacle épuré, dans la veine des dernières productions de la marque. À l’intérieur, même constat : Honda privilégie une présentation sobre, avec des matériaux de qualité correcte. Le combiné d’instrumentation est bien positionné et l’ergonomie reste fidèle aux standards maison. C’est lisible et intuitif.
Sur le circuit de Thruxton, la Prelude se découvre sous trois modes de conduite distinctifs : Confort, GT et Sport. Ces derniers agissent principalement sur la réponse de la pédale d’accélérateur, l’amortissement piloté et la sonorité synthétique du moteur. Précision : nous ne connaissons pas encore les caractéristiques techniques du moteur hybride logé dans le coupé. Ni la puissance, ni le couple n’ont pour le moment été communiqués. Honda préfère mettre en avant l’agrément de conduite et le travail sur les sensations.
La grande nouveauté avec ce modèle se nomme S+ Shift. Une technologie qui se rapproche du système N Active Sound+ des Hyundai Ioniq 5 N et Ioniq 6 N, dont la promesse est de « simuler le son et la sensation des changements de vitesse ». Vous l’aurez deviné, la Prelude n’aura pas le droit de profiter d’une boîte manuelle. Elle reprend la transmission à train épicycloïdal de la Civic hybride dernière génération. Ce sera probablement une petite déception pour les puristes, mais il faut vivre avec son temps.
Notre instructeur démarre l’essai sur piste en mode GT, le niveau intermédiaire. On sent que les réglages sont bien adaptés pour une conduite dynamique. Ce n’est clairement pas suffisant pour s’amuser sur circuit, mais la direction est consistante et la réponse à l’accélérateur assez franche. Le véhicule a toutefois un peu de mal à bien absorber les courbes. Comme il s’agit d’un exemplaire de pré-série, la marque nous demande de ne pas trop mettre le pied dedans. On respecte les consignes à la lettre !
On passe ensuite en mode Sport, le plus démonstratif. Si les sensations au volant sont assez subtiles, la sonorité est plus insistante, l’accélération légèrement plus puissante et la direction encore plus réactive. Mais on ne sent pas une métamorphose radicale de l’expérience de conduite. Le système S+ Shift simule des passages de rapports rapides pour renforcer l’impression d’un moteur plus nerveux, mais les performances du modèle hybride restent mesurées. Là aussi, on est plus sur un mode plaisir qu’un vrai mode sport.
À lire aussiSur ce point, difficile de parler d’une véritable voiture de sport. Les relances sont correctes, mais on reste loin des sensations brutales qu’offrent des voitures électriques comme les Ioniq 5 N ou Lotus Emeya. La Prelude ne joue évidemment pas dans la même catégorie, mais on en attendait un peu plus de cette réédition. L’ensemble est cohérent. Pour ce qui est de la fonctionnalité S+ Shift, il faut bien reconnaître que c’est un petit plus sur une hybride. Comme promis, le système permet de faire corps avec la voiture.
Reste la question de la pertinence d’un tel modèle sur le marché français. Si les coupés compacts et intermédiaires se sont effondrés depuis une quinzaine d’années, l’électrification du marché change les règles du jeu. Mais, en France, les hybrides-électriques (HEV) souffrent depuis peu d’un malus CO2 plus sévère que leurs homologues PHEV ou 100 % électriques. Un problème de positionnement qui pourrait vite plomber les ambitions de la Prelude, malgré son image flatteuse et sa bonne bouille.
Ajoutons à cela un prix qui, sans avoir encore été annoncé officiellement, devrait se situer autour des 45 000 euros. Un ticket d’entrée hypothétique assez haut qui risque de refroidir plus d’un acheteur. Reste que cette Prelude a le mérite de perpétuer une philosophie en voie de disparition : celle du coupé « accessible » et polyvalent, capable de concilier plaisir de conduite et usage quotidien. Un modèle attachant, mais dont la carrière pourrait bien se limiter à une poignée de passionnés. Rendez-vous début 2026.
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