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Les prix des carburants pourraient augmenter de 5 à 6 centimes par litre le 1er janvier 2026. En cause : l’évolution du système des CEE… qui servent notamment à financer le bonus écologique, dont les montants vont augmenter.
C’est le grand bazar autour du budget 2026. Mais même s’il n’est pas voté, plusieurs mauvaises nouvelles attendent déjà les automobilistes pour la prochaine année. Il y aura notamment le 1er janvier un durcissement des malus (CO2 et au poids), déjà validé par le vote de la loi de finances 2025 (qui englobait des barèmes jusqu’à 2027). Mais ce n’est pas tout. Une hausse des prix des carburants est à prévoir. Le 1er janvier, le litre pourrait prendre 5 à 6 centimes !
Voilà qui peut en étonner certains, qui n’ont pas l’impression d’avoir entendu parler d’une hausse des taxes sur les carburants. Et c’est bien vrai, car cela ne vient pas des taxes classiques, qui ne bougent plus depuis les gilets jaunes. Aucun gouvernement ne s’est risqué à augmenter les taxes depuis cette crise, d’autant que les prix ont entre-temps flambé à cause d’autres facteurs, notamment la guerre en Ukraine.
Le fautif ? Il se nomme « CEE », pour certificats d’économies d’énergie. Il s’agit d’un mécanisme qui oblige les fournisseurs d’énergie (carburants, gaz, électricité…) à financer des dispositifs qui permettent aux particuliers de faire des économies d’énergie. Les aides sont notamment connues dans le milieu du logement (la fameuse PrimeRenov).
Mais derrière la générosité se cache une taxe qui ne dit pas son nom. Les fournisseurs d’énergie répercutent directement une grosse partie (environ deux tiers) du coût des CEE sur leurs factures ! C’est donc déjà le cas pour les carburants. On estime qu’actuellement, les CEE ajoutent environ 11 centimes par litre.
Le souci est que le gouvernement se sert de plus en plus de ce système pour financer la transition énergétique sans utiliser le budget de l’Etat. L’effort demandé aux fournisseurs d’énergie va ainsi augmenter le 1er janvier, suite à la publication d’un décret au Journal officiel en octobre dernier qui fixe les conditions pour la période 2026/2030. D’où une hausse pour les carburants estimée à 5 ou 6 centimes par litre dans quelques semaines.
L’enveloppe des CEE va passer de 6 à 8 milliards d’euros par an, une somme revue à la hausse qui permettra notamment de financer les aides à l’achat de voitures électriques. Depuis le 1er juillet 2025, le bonus écologique est financé de la sorte. Il en est de même pour le leasing social 2025, avec un budget de près de 400 millions d’euros pour celui-ci.
Le passage aux CEE a ainsi bien arrangé le gouvernement en quête d’économie. Et il a aussi permis de revoir à la hausse les aides… et cela à plusieurs reprises.
Le bonus payé par l’Etat était de moins en moins généreux. Par exemple, en 2023, il allait de 5 000 à 7 000 € selon les revenus. Début 2024, c’était de 2 000 à 4 000 €. On s’attendait à une poursuite de cette courbe descendante.
Mais avec le passage aux CEE, le bonus maxi est monté à 4 200 € en juillet, puis 5 200 € en septembre. Et le ministère de l’Economie vient de promettre jusqu’à 7 700 € avec la surprime pour les modèles ayant une batterie made in Europe.
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Bonne nouvelle : le bonus écologique pour les voitures électriques va augmenter en 2026 !L’Etat se fait généreux quand ce n’est plus son argent, alors que les ventes de modèles électriques progressent ! Avec donc le sentiment d’un cercle vicieux qui se met en place : plus d’aides financées par une hausse des prix sur les énergies !
Le conducteur d’une électrique n’est pas totalement épargné, puisque sa facture d’électricité est aussi touchée par les CEE. Mais c’est clairement dans une moindre mesure que pour le conducteur d’une thermique, avec donc un litre d’essence qui comportera en 2026 environ 16 centimes de « taxe » CEE.
La voiture électrique n’est toutefois pas seule fautive, puisque les CEE servent avant tout aux travaux de rénovation de maison, avec des sommes considérables épinglées en 2024 par la Cour des Comptes, qui avait dénoncé au passage « d’importants phénomènes de fraude ».
Si on ne peut parler de fraude pour l’achat d’une voiture, on ne peut que rappeler que la hausse de ces aides n’incitera pas les constructeurs à baisser leurs prix, profitant du mécanisme pour mieux assurer leur marge en s’aidant d’une sorte de promo financée par l’ensemble des Français !
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