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Fin des moteurs thermiques en 2035 : l'Europe sur le point de faire marche arrière ?

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BMW i4 en concession
BMW i4 en concession

Bruxelles pourrait changer son fusil d’épaule sur le sujet de la fin du thermique initialement prévue pour 2035. Sous la pression de l’Allemagne, la Commission européenne envisage vraisemblablement des assouplissements. D’autres types de motorisations, en plus de l’électrique, pourraient être autorisés.

Les moteurs hybrides autorisés après 2035 ?

Si la fin des moteurs thermiques en 2035 semblait verrouillée, le dossier est en train de se rouvrir à Bruxelles. La Commission, qui doit présenter début décembre un nouveau paquet de mesures pour soutenir l’industrie automobile, laisse entendre que le calendrier et les modalités pourraient être ajustés. L’Allemagne, dont le secteur automobile traverse une zone de turbulences, met une pression énorme sur les instances européennes.

Berlin martèle depuis des mois qu’une transition unique vers le tout-électrique fragiliserait son industrie. Les constructeurs allemands font face à de grandes difficultés. Ils sont confrontés à un recul de leurs marges, à une concurrence chinoise de plus en plus agressive et à une demande moins dynamique que prévu. Ils réclament donc davantage de flexibilité. Par conséquent, Bruxelles commence à évoquer une « adaptation du chemin ».

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Stéphane Séjourné, commissaire européen en charge de la stratégie industrielle, a récemment laissé entendre que des assouplissements devraient être accordés. Dans les faits, les technologies hybrides, ou encore les systèmes à prolongateur d’autonomie, pourraient faire partie du paysage au-delà de 2035. Selon lui, l’objectif serait aussi « d’offrir des perspectives claires pour les consommateurs ».

BMW insiste pour une approche pragmatique

Certains constructeurs avancent même leurs propres propositions. BMW, malgré une part de marché de 27 % de ventes sur le tout-électrique en France, plaide pour une stratégie plus diversifiée. Dans Les Échos, le groupe rappelle que l’électrification reste un moyen, non une finalité, et qu’une politique climatique cohérente doit activer plusieurs leviers et « pas se contenter d’imposer des obligations de vente aux constructeurs ».

Si BMW ne « remet pas en cause la lutte contre le changement climatique », la firme de Munich insiste pour la mise en place d’une stratégie graduée et pragmatique, plutôt qu’un basculement brutal. Pour soutenir la demande, la marque allemande plaide pour un ensemble de mesures concrètes : un réseau de recharge plus dense, une fiscalité stable et incitative, une électricité moins coûteuse et une visibilité à long terme pour les acheteurs.

BMW défend également une approche plus large de la décarbonation, dépassant la seule question du type de motorisation. Le constructeur met en avant d’autres leviers comme la réduction des émissions liées à la production grâce à l’acier décarboné, l’utilisation de carburants intégrant des renouvelables ou encore le maintien de certaines technologies hybrides. « Interdire certaines motorisations risquerait d’inciter les automobilistes à garder des véhicules anciens bien plus polluants », affirme la marque.

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