La suite de votre contenu après cette annonce
Porter un badge héritage est toujours casse-gueule pour une voiture moderne, car le caractère initial dudit badge ne se retrouve pas forcément dans le modèle contemporain. C’est encore plus le cas lorsqu’il s’agit d’une voiture électrique, qui ne partage en rien la philosophie du modèle qui, jadis, inaugura la série spéciale à laquelle elle tente de rendre hommage.
En approchant du Mini Aceman John Cooper Works, on était sérieusement en droit de se demander quel héritage des Mini les plus débridées de l’Histoire nous allions retrouver dans ce nouveau modèle 100 % électrique, et dans cette édition si particulière.
Un peu plus de 60 ans après la victoire de la marque au Rallye Monte Carlo, quoi de mieux que les routes autour du Col du Turini pour découvrir cette toute nouvelle sportive électrique ? Des célèbres spéciales montagneuses jusqu’à l’arrivée à Monaco, nous avons parcouru au volant de l’Aceman JCW le même tracé que celui emprunté par les vainqueurs du Monte Carlo 1964 dans la citadine au numéro 37.
Entre pluie et soleil, ce fut l’occasion de découvrir cette nouvelle héritière de la marque dans les conditions pour lesquelles elle a été pensée et conçue. Et de découvrir des qualités que l’on ne soupçonnait pas sur cette compacte électrique.
Le Mini Aceman JCW reprend les designs des nouvelles voitures de la marque, notamment les phares ronds à l’avant avec les feux diurnes les entourant. La large calandre s’affiche comme un rappel de l’ADN de la firme, mais elle est évidemment pleine, puisque les besoins en refroidissement ne sont pas les mêmes sur un modèle électrique.
De profil, l’Aceman affiche des lignes plus acérées que la Mini classique ou que le Countryman, qui est désormais un SUV imposant. Le design bi-ton avec le haut noir et la caisse en couleur affine la ligne du véhicule, et les touches de noir autour des ailes, sur les rétroviseurs et sur les finitions aident aussi à jouer sur ce contraste.
Les bas de caisse arborent également ce noir brillant et des logos John Cooper Works. Avec ses barres de toit et sa casquette arrière imposante, l’Aceman JCW joue sur le contraste entre véhicule pratique et compacte dévergondée. A l’arrière, le design des phares est complexe, mais on remarque facilement l’intégration de l’Union Jack, le drapeau britannique.
Le Mini Aceman JCW est personnalisable très largement avec plusieurs teintes pour la caisse, un bi-ton qui peut contraster avec du noir, du rouge ou un dégradé. Il y a aussi des jantes différentes, avec un concept aéro efficient, soit un design plus recherché et esthétique. Enfin, il est possible d’ajouter des bandes sur le capot (visibles sur notre modèle d’essai) qui se muent en des drapeaux à damier. L’accessoirisation est encore plus poussée sur la Mini électrique classique, avec des jantes rally et un numéro 37 qu’il est possible d’ajouter sur les portières.
Puisque l’on est dans une Mini, on sait déjà à quoi s’attendre quand on prend place dans l’habitacle. En écho à la toute première voiture miniature de l’histoire, on retrouve un gros affichage central rond, qui sert d’instrumentation et d’info-divertissement. Un défi important à relever, puisque la plupart des véhicules ont besoin de deux écrans distincts pour offrir toutes les informations nécessaires à l’occupant.e du siège conducteur, ainsi qu’aux autres personnes présentes dans l’habitacle.
Et c’est plutôt réussi, car la Mini reprend le système des BMW récentes, mais condense le tout sur ce large écran. Plusieurs utilisations sont possibles, avec le GPS en plein écran ou en version réduite au milieu. Notons que le GPS affiche la direction en réalité augmentée, ce qui est très efficace. Mais quel que soit le choix d’affichage, on dispose facilement de toutes les informations. Le bouton ‘home’ et l’accès aux applications se situent toujours au même endroit et sont aussi faciles à retrouver que sur une BMW. Et c’est ce qui en fait le point fort, puisque les fonctionnalités et informations ne sont jamais à plus de trois clics.
L’écran Samsung à technologie OLED possède une fonctionnalité intéressante disponible dès le premier pack d’options. Il s’agit du Mini Experience Modes, qui offre différents thèmes personnalisables, d’un affichage zen à une expérience bien plus sportive. Le choix du thème le plus sportif permet d’obtenir une sonorité artificielle de moteur, et elle se distingue par un petit cri d’enthousiasme entendu dans la voiture lorsqu’on l’active. Chaque thème dispose de son bruit d’activation, avec un chant d’oiseaux, par exemple, pour le mode le plus zen.
Sur le plan des matériaux utilisés, on retrouve beaucoup de tissus, avec des couleurs qui ne sont pas forcément du meilleur gout sur le tableau de bord. Il y a aussi du cuir végétal et des imitations de cuivre pour certaines parties de l’intérieur. Le volant possède deux branches solides et une branche en tissus, ce qui est original. On reconnait très bien l’architecture du volant des BMW, que ce soit par la disposition des boutons, la roue épaisse, où la présence à gauche en arrière du bouton Boost.
La présentation se veut plus modeste que dans une BMW, mais le tout est sérieux. La présence de plusieurs badges John Cooper Works nous rappelle que l’on est dans un véhicule à vocation sportive. Alors prenons la route à son volant !
En prenant le volant depuis l’aéroport de Nice en direction du Col du Turini, on a pu découvrir le comportement de l’Aceman JCW sur des routes plus classiques, qu’il s’agisse d’autoroutes ou de nationales larges et peu sinueuses. L’occasion de tester les modes de conduite les plus civilisés, Normal et Eco. Dans ce cas-là, la compacte électrique est confortable, et l’on peut enchainer les kilomètres avec un certain confort. Le véhicule est agile, doux, et même s’il est joueur, on se surprend à laisser de côté ses velléités sportives.
Dès les premiers lacets de la montée nous menant au Turini, on a quand même décidé de tester ce que Mini met en avant sur cette édition John Cooper Works, à savoir ses capacités à répondre à une conduite plus musclée. Sans s’affranchir évidemment des règles de conduite, nous avons profité d’une route peu encombrée en ce mercredi de juin pour user à bon escient des lacets, courbes rapides et autres lignes droites qui constituent une route encore empruntée aujourd’hui par le championnat du monde des rallyes.
Et ce que l’on peut dire, c’est que l’Aceman JCW n’a pas déçu. Qu’il s’agisse de son châssis rigidifié par la batterie, de ses suspensions réactives permettant d’asseoir la voiture sur la route, ou d’une direction joueuse, mais d’une précision redoutable, tout permet de s’amuser sans contraintes au volant de l’Anglaise. Notons toutefois qu’en conduite plus classique, les suspensions sont un peu dures, et l’on ressent violemment les défauts des routes cassantes.
Après avoir testé quelques freinages un peu plus appuyés, on peut se permettre d’enchaîner plus rapidement les épingles et les courbes rapides en comprenant quelles sont les limites de la voiture. Et ces limites sont difficiles à atteindre, tant le comportement de l’Aceman est homogène, stable et prévisible. Le train avant d’une précision chirurgicale aide grandement à savoir ce que l’on peut attendre de la voiture.
À lire aussiCar, quand on inscrit l’avant dans un virage, la connexion avec le train arrière se fait à la perfection, et jamais l’un ne dépasse ou décroche par rapport à l’autre. C’est justement ce qui rend la voiture prévisible et aussi plaisante. Les seules limites que l’on s’est imposées avaient plutôt un lien avec l’humidité présente sur la route, qui nous faisaient naturellement lever le pied lorsque l’on voyait l’asphalte s’assombrir. Et l’on regrette des sièges manquant de maintien latéral, ce qui nous balade un peu trop quand on cherche à jouer avec la voiture.
On peut saluer la capacité de Mini à rendre une voiture très précise tout en la faisant joueuse. Et l’on ne ressent pas les 1825 kilos à vide de la bête, grâce à un centre de gravité bas et une direction maniable.
Du côté du moteur, Mini a fait au plus simple avec un moteur qui développe 190 kW, soit 258 chevaux. Reposant sur la plateforme de ses cousins de BMW, les iX1 et iX2, la puissance passe aux roues avant. Sa puissance se situe entre les versions eDrive 20 et xDrive 30 de BMW, qui développent respectivement 204 et 313 chevaux. Etonnamment, la sensation est très différente des moteurs de ses cousins.
Là où le moteur du BMW iX1 eDrive 20 joue l’agrément et le confort avec une accélération linéaire, mais mesurée, celui du xDrive 30 est bien plus violent, avec un sentiment de On/Off très présent et une accélération violente. Chez Mini, le moteur donne un ressenti différent et plus adapté à une vocation sportive. Très réactif, il est légèrement moins brutal, et cela se ressent dans ses performances.
Quand le BMW iX1 fait le 0 à 100 km/h en 5,88 s, l’Aceman JCW l’abat en 6,4 s. Une différence somme toute minime pour 55 chevaux d’écart. De plus, la puissance semble bien plus linéaire sur le moteur Mini, qui est donc le parfait compromis entre les deux motorisations de ses cousins allemands.
Pour ne pas trop alourdir l’Aceman, Mini a décidé de mettre un pack batterie de seulement 49,2 kWh. C’est un peu court, en particulier sur autoroute où l’autonomie va être plus proche des 250 kilomètres que de la barre des 300. Sur nationale et dans un usage raisonné, les consommations sont très sobres. Avec un peu d’écoconduite sur les routes de l’arrière-pays monégasque, on a atteint la moyenne de 14,9 kWh. Une valeur plutôt correcte, compte tenu de la topographie des lieux. Et dans ce cas, l’autonomie de 345 à 355 km annoncée par le constructeur se vérifie.
En revanche, l’Aceman JCW est gourmand dès lors que l’on alourdit un peu le pied droit. Sans même avoir besoin d’aller vite, les accélérations plus appuyées font s’envoler les consommations. Dans ce cas, il faudra tabler sur plus de 20 kWh/100 km, ce qui aura pour effet de réduire l’autonomie autour des 220 kilomètres. Si vous décidez d’aller rouler sur circuit, pensez donc à vérifier la présence de bornes de recharge ! Et prévoyez du temps, car la puissance de charge rapide plafonne à 95 kW. Les temps de charge, environ 31 minutes pour passer de 10 à 80 %, sont corrects uniquement parce que la batterie est limitée en capacité.
Au moment de tirer le bilan de cet essai, on ne peut qu’être élogieux au sujet de cet Aceman JCW. Bien sûr, il y a des défauts, et l’on sent que Mini a hésité longuement sur le placement à donner à ce modèle. Mais la philosophie choisie est clairement la bonne. En effet, pour les personnes séduites par l’Aceman qui voudront du pragmatisme, il existe les versions E et SE, qui débutent respectivement à 33 550 et 37 350 euros.
Pour les autres, il y a cette version John Cooper Works, qui fait honneur à son prestigieux badge. Le prix est évidemment plus élevé, car même si l’Aceman JCW débute sous les 46 000 euros et est donc éligible au bonus, le moindre pack d’options va augmenter la facture et le rendre inéligible.
Le modèle bleu, avec moins d’options esthétiques et fonctionnelles, pointe à 46 560 euros. Pour une LOA avec 15 000 km par an sans apport, il faut compter 532, 14 euros mensuels. La version verte, plus cossue et mieux équipée, grimpe à 49 300 euros. Dans une offre de leasing avec option d’achat similaire, il faut compter 565,44 euros par mois, selon les chiffres du configurateur Mini.
Mais à ce prix-là, le Mini Aceman JCW peut représenter un bon compromis de crise de la quarantaine pour les parents voulant s’amuser au volant d’une voiture électrique proposant un bon volume.
La suite de votre contenu après cette annonce
Mini Aceman
Le meilleur d'Automobile Propre, dans votre boite mail !
Découvrez nos thématiques voiture électrique, voiture hybride, équipements & services et bien d’autres
S'inscrire gratuitement