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L’idylle aura été de courte durée entre Elon Musk et Donald Trump. Après avoir financé une bonne partie de la campagne du républicain et intégré brièvement son équipe avec la création du DOGE, le milliardaire a quitté le gouvernement. Sur fond de désaccords entre les deux hommes, l’action Tesla a plongé à Wall Street.
La rupture a été brutale entre Elon Musk et Donald Trump. Jeudi 5 juin 2025, l’action Tesla a dégringolé de 14,26 % à la Bourse de New York. La capitalisation boursière de la firme d’Austin a ainsi chuté de 150 milliards de dollars en une seule séance. Cette baisse fait repasser l’entreprise sous le seuil symbolique des 1 000 milliards de dollars. C’est la plus forte baisse pour Tesla depuis septembre 2020. Et un nouveau coup dur pour les actionnaires et les équipes de l’entreprise.
À lire aussiEn toile de fond, un conflit ouvert entre le patron de Tesla et le président des États-Unis. Ils étaient pourtant devenus des alliés stratégiques au moment de la réélection du républicain. Donald Trump, visiblement irrité par les critiques du milliardaire à l’encontre de son nouveau plan budgétaire, a rompu publiquement avec son ancien conseiller. Dans un échange avec la presse, Trump s’est dit « très déçu » par le comportement de son camarade. Musk, fidèle à lui-même, a immédiatement réagi sur X.
« N’importe quoi », a-t-il commenté sous une vidéo où Trump évoque la perte de subventions comme moteur de leur différend. « Faux », poursuit-il en accusant le président d’avoir délibérément écarté Tesla d’une série de décisions fédérales. Dans un message publié sur Truth Social, Donald Trump a ensuite confirmé avoir mis fin à la mission de Musk au sein du DOGE (le Département de l’efficacité gouvernementale). Il a qualifié ce dernier de « fou » et dénoncé son « influence croissante » sur les politiques publiques.
Walter Isaacson, biographe du multi-milliardaire originaire d’Afrique du Sud, avait parié sur la courte durée de l’entente entre les deux hommes. Il ne s’est pas trompé. Après les propos tenus par le président américain, Elon Musk a rappelé avoir investi près de 280 millions de dollars dans la campagne du candidat républicain. Et cela, malgré sa position anti-voitures électriques. Il a été jusqu’à dire que Trump « aurait perdu l’élection sans ce financement » et l’accuse de « trahison » et « d’ingratitude ».
L’effet sur les marchés ne se limite pas au titre de Tesla. À Wall Street, le Dow Jones, le Nasdaq et le S&P 500 ont tous terminé dans le rouge. Le climat d’incertitude généré par cette querelle inquiète les investisseurs. Au-delà de la dispute entre deux hommes, ce sont des enjeux politiques et économiques majeurs qui sont en jeu. Tesla dépend en partie de financements publics et de contrats fédéraux, notamment pour ses projets liés aux infrastructures de recharge et aux véhicules autonomes.
À lire aussiUne remise en cause de ces soutiens pourrait freiner le développement de la marque. Et c’est justement la menace brandie par Donald Trump. Sur Truth Social, le président américain a menacé de « supprimer des milliards de dollars de subventions et de contrats fédéraux aux entreprises d’Elon Musk ». Tesla et SpaceX sont évidemment dans le viseur. Pour riposter, Elon Musk a de son côté dit qu’il arrêterait de mettre sa navette spatiale (Dragon) à disposition de la NASA. Oups !
Plus largement, la stratégie politique de Musk commence à peser sur l’image de ses entreprises. En particulier de Tesla. Après s’être aligné sur Trump, il s’en prend désormais frontalement à son administration. Un positionnement qui brouille son image auprès des consommateurs, quel que soit leur bord politique. « L’amitié qui s’est rapidement détériorée et maintenant le conflit majeur entre Musk et Trump est stupéfiant. C’est un choc pour le marché », analyse Daniel Ives, de Wedbush Securities.
Certains observateurs s’inquiètent également des conséquences réglementaires : le département américain des Transports pourrait être tenté de durcir sa position à l’égard de Tesla. Pour l’heure, la marque californienne encaisse le choc. À court terme, la défiance des investisseurs pourrait freiner les projets du constructeur, à commencer par le déploiement des taxis autonomes. À moyen terme, ce nouveau coup d’éclat pourrait accélérer la déconnexion entre le personnage et son entreprise.
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