Chronique de la Revolte : tour du monde en 80 bornes, e-Garage de Lyon, nouveau site dédié à l’électronique, outil pour autres pros au contact avec des électromobilistes

Chez Revolte, les projets avancent aussi pendant les vacances. Ainsi, deux aventuriers complémentaires ont été sélectionnés pour la première édition du Tour du monde en 80 bornes. Du côté de Lyon, une équipe est en train de se constituer en amont de l’ouverture du prochain e-Garage. Fait aussi partie de ce réseau l’atelier de Noyal-sur-Vilaine dédié à la partie électronique. Dernière nouveauté de cette septième Chronique de la Revolte présenté par Alexis Marcadet – cofondateur -, un outil accessible à certains professionnels pour mieux connaître la mobilité électrique et bien répondre aux attentes de leurs clients.

Tour du monde en 80 bornes

Début juin dernier, Revolte a ouvert la voie à un projet qui devrait se renouveler chaque année : un Tour du monde en 80 bornes dont l’évolution pourra être suivie sur les réseaux sociaux. L’idée est d’aller le plus loin possible en rechargeant un maximum de 40 fois une voiture électrique.

Le tracé a maintenant été défini : « Le départ sera donné début septembre pour le Maroc depuis notre e-Garage de Thiais. Une fois au Sahara, la voiture remontera jusqu’en Norvège en passant par l’Espagne, la France, l’Allemagne et le Danemark, puis reviendra par une autre route pour former une boucle via la Suède, la Finlande, les pays baltes, la Pologne et à nouveau l’Allemagne ».

C’est un binôme particulièrement complémentaire qui va inaugurer l’événement : « Ils ne se connaissent pas, mais tous les deux ont à leur actif de nombreux roadtrips en électrique. À 49 ans, Arnaud connaît par cœur ces véhicules dont il est passionné depuis dix ans. À partir de son tour d’Europe en 2019 avec son premier VE, il a réuni progressivement divers outils pour exploiter au mieux ces voitures. Il fera route avec Kiliam, 24 ans, photographe, qui devrait nous régaler avec un très bon contenu visuel ».

À lire aussi

Chronique de la Revolte : le réseau monte en puissance pour satisfaire les électromobilistes

Spécialiste de la location de Tesla pour les chauffeurs de taxis et VTC, c’est Urban COD, partenaire du Tour du monde en 80 bornes, qui fournit le véhicule : « Il s’agit d’une Tesla Model 3 avec environ 400 000 km au compteur. C’est la mascotte de cette entreprise ». Construite à l’usine de Frémont en Californie, la berline a été mise en circulation fin septembre 2020. Il s’agit d’un modèle à motricité intégrale et à grande autonomie équipé de la batterie de 75 kWh.

Une Tesla de 400 000 km pour réussir l’aventure

Toujours louée à des professionnels du transport de personnes, cette Tesla Model 3 n’avait coûté que 2 038 euros HT en réparation lorsqu’elle avait 375 000 km : 110 euros pour un faisceau de câble haute tension à 180 000 km + le PCS (Power Conversion System) facturé 1 500 euros à 280 000 km, et le faisceau de radar avant (428 euros).

Son millier de recharges a permis d’effectuer 25 000 courses dans Paris intramuros en transportant autant de passagers que 24 Airbus A380. Pour Urban COD, cet exemplaire (double sens) qui symbolise parfaitement le mode de gestion de l’entreprise « prouve que les Tesla tiennent la route longtemps ». Avant d’être mobilisée pour le Tour du monde en 80 bornes, elle continuait « à gagner sa vie tous les jours ».

Fin août, cette voiture était à l’atelier chez Revolte. « On veut qu’elle parte dans les meilleures conditions », commente Alexis Marcadet. « Que cette aventure soit réalisée avec une voiture électrique autant kilométrée a vraiment du sens pour nous. Bien sûr, il peut y avoir une panne ou l’autre, mais nous avons avec nous de bons partenaires ». Ce sont l’opérateur de recharge Electra, le groupe IMA spécialisé dans l’assistance des véhicules électriques, et Schaeffler qui met des kits de réparation à disposition du binôme.

Au 26 août 2025, les lieux d’hébergement n’étaient pas encore tous trouvés pour cette première édition : « Notre objectif est de rendre annuel cet événement en allant de plus en plus loin vers la Chine et en Afrique en fonction des conditions diplomatiques ».

Des nouvelles du e-Garage en Rhône-Alpes

La date d’ouverture du troisième e-Garage après Carquefou et Thiais n’est pas encore connue : « Ce sera avant la fin de l’année normalement pour ce site qui comprendra aussi un atelier de réparation pour véhicules électriques et hybrides ainsi qu’un centre de formation. Comme à Thiais. Le mois prochain, nous devrions pouvoir être plus précis. Nous avons recherché et déjà trouvé nos mécanos pour le démarrage, avec une solide expérience du VE ».

Tous les deux ont chacun plus de dix ans de recul dans le domaine : « Le premier était chez un constructeur allemand avant de passer par Tesla et de nous rejoindre. Son collègue a travaillé pour plusieurs marques françaises puis un gros distributeur automobile du top 5. Nous sommes actuellement en phase d’installation, avec déjà une liste de véhicules en attente d’intervention venant de Savoie, d’Isère, du Rhône et même de Suisse. Nous allons donc très vite faire rentrer les premiers dans le bâtiment ».

La localisation de ce e-Garage n’a pas encore été révélée : « Nous communiquerons bientôt là-dessus aussi. Ce sera dans l’est de Lyon. Dans le secteur, nous comptons déjà plusieurs garages branchés qui marchent bien. Nous n’allons pas leur prendre leur travail, mais au contraire développer une articulation qui sera profitable à tous. Nous allons bientôt leur expliquer tout cela ».

Le e-Garage spécialisé en électronique

Carquefou, Thiais et bientôt dans le secteur de Lyon, ce qui ferait trois e-Garages Revolte. Ce serait même plus exactement quatre si l’on compte le site spécialisé dans la réparation de l’électronique. Il est différent car pas ouvert aux électromobilistes particuliers. A l’origine localisé à Rennes, il est désormais situé à Noyal-sur-Vilaine : « Egalement cofondateur de Revolte, Erwan est très bon en calculateurs électroniques. Nous avons pensé à une petite inauguration de ce e-Garage pour expliquer aux professionnels concernés ce qu’on y fait ».

Puisque cet établissement est différent des trois autres, sa présentation sort du lot : « Actuellement en cours de réalisation, elle a été pensée un peu à la manière des motels américains. Intervenir sur l’électronique est un métier passionnant à l’heure où les marques changent des systèmes complets en cas de panne. Mais en fait, toute la réparabilité se résume à l’échelle des petites pièces, et il faut suivre une certaine logique de découverte pour aller pêcher les lignes de code ».

Outil de service pour d’autres professionnels

Une des missions que poursuit Revolte est de permettre à différents professionnels d’accéder à des connaissances nécessaires concernant les véhicules électriques et hybrides afin qu’ils puissent bien répondre à leurs propres clients ou interlocuteurs : « Ce sont, par exemple, des loueurs à courtes ou moyennes durées, des assureurs, des revendeurs de véhicules d’occasion, des casses automobiles, etc. Beaucoup ne roulent pas en électriques et ne connaissent pas ces voitures. Ces professionnels ont souvent besoin de réponses rapides ».

À lire aussi

Chronique de la Revolte : et si on améliorait plutôt les vieilles voitures électriques ?

A la base, l’outil qui leur serait utile pour cela a été développé pour des besoins internes à Revolte : « C’est une sorte de super ChatGPT mis sur le cloud avec lequel ces professionnels pourraient communiquer après une identification avec mot de passe. Comme nous avions cet outil en développement, nous avons permis à quelques structures externes d’y accéder. Pour un loueur comme Hertz, par exemple, il suffirait qu’un certain nombre des collaborateurs concernés puissent s’y connecter pour fournir ou diffuser les informations attendues ».

Ce sont souvent des questions très concrètes pour lesquelles les réponses fiables ne sont pas si faciles à trouver ailleurs  : « Par exemple ‘Peut-on recharger une voiture électrique quand il fait de l’orage ?’ Ou ‘Un voyant s’affiche, que faire ?’. En passant des requêtes sur notre outil, ces professionnels assez dépassés par l’évolution rapide des technologies pourraient gagner beaucoup de temps. On va affiner le fonctionnement avec un premier partenaire avant que trois ou quatre clients ne s’y lancent ».