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Ce que l’on sait des futures Lancia Gamma et Delta électriques

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Lancia va faire revivre la Gamma et la Delta pour enrichir l’offre électrique de la marque historique.

L’an prochain, Lancia fêtera ses 120 ans. Récemment relancée sous la houlette de Stellantis, la griffe italienne prépare deux nouveaux modèles qui s’additionneront à l’Ypsilon.

La Gamma est (presque) prête

La première sortira dès 2026. Il s’agit de la Lancia Gamma, réinterprétation moderne d’une routière innovante des années 1970. Elle sera basée sur la plateforme STLA-Medium. « C’est une très belle voiture, extrêmement élégante, promet Charles Fuster, le directeur marketing de Lancia. C’est une proposition qui va être très intéressante parce qu’en termes de style, il n’y a rien de comparable sur le segment ».

Mais de quel segment parle-t-on exactement ? « Je n’arriverai pas bien à définir ce que c’est, brouille le directeur marketing. Ce n’est pas une berline, ce n’est pas un SUV, ce n’est pas une DS n°8, c’est extrêmement différent ».

La voiture sera produite à Melfi, entre Naples et Bari, au sud de la Botte. Le site produisait autrefois l’Ypsilon et attaque l’assemblage de la DS n°8. Opérateurs et cadres ont été invités à en savoir plus sur le nouveau modèle, avec notamment une intervention du patron de la marque, Luca Napolitano.

Une photo de l’évènement, publiée sur le compte Linkedin de Lancia, nous donne d’ailleurs un indice supplémentaire sur le format. Le pavillon du modèle, présenté sous bâche, atteint le cou, voire le visage des invités. Un SUV-C qui ne dit pas son nom ? Voilà qui serait certainement porteur de volumes pour un blason qui en a besoin.

Rappelons ici que le Peugeot e-3008, basé lui-aussi sur la base STLA-Medium, culmine à 1,64 m. Le format pourrait donc être assez voisin, peut-être un peu plus long (4,65 m ?), mais avec une ligne fastback. Un SUV coupé, donc, à mettre, par exemple, en face du Renault Rafale ?

Pour se distinguer davantage dans la galaxie Stellantis, le/la Gamma devrait aussi reprendre les codes établis par le designer émérite Jean-Pierre Ploué. La proue pourrait ainsi arborer les trois lignes lumineuses concentrant le regard vers le calice fumé. Les projecteurs se découperaient en dessous. La poupe s’agrémenterait d’une queue de canard et des fanaux ronds, rappels de la Stratos. L’été dernier, le patron de Lancia, Luca Napolitano, nous expliquait : « Nous avons fait des tests auprès de clients potentiels italiens et allemands, les résultats sont très bons. Le mot qui a été le plus prononcé est « futuriste », ce qui prouve à mes yeux que nous allons dans la bonne direction. »

L’habitacle bénéficiera d’un soin esthétique particulier. Il se distinguera notamment par le tavolino, tablette circulaire et signature de Lancia. On pourrait même retrouver les stores vénitiens qui faisaient le charme de la Beta HPE, à l’âge d’or du design transalpin.

Pas seulement électrique

À l’origine, la Lancia Gamma devait uniquement être animée par une chaîne de puissance électrique. Or, le marché italien, importantissime pour Lancia, demeure électrosceptique. En témoigne un chiffre : sur les six premiers mois de l’année, la part de VE s’élevait à 5,2 % contre 18 % en France. À Turin, la marque en a pris bonne note : « La grande force de Lancia, c’est d’être pragmatique et humble, témoigne Charles Fuster. Si le marché ne veut pas de voitures électriques et réclame des moteurs alternatifs, nous devons proposer des moteurs alternatifs. La bonne nouvelle est que nous lancerons la Gamma en 2026, comme prévu ». Par alternative, le monsieur marketing de Lancia entend probablement l’hybride léger de 136 ch et un plug-in de 195 ch, associé à des accus de 18 kWh.

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Le configurateur pourrait aussi proposer plusieurs chaînes électriques, à l’image du Peugeot e-3008. On peut ainsi envisager un électromoteur de 213 ch et une batterie de 73 kWh en entrée de gamme. Stellantis pourrait aussi être tenté de calquer la pile rechargeable de 97 kWh associé à une machine de 231 ch. Les autonomies pourraient alors approcher les 700 kilomètres.

En plus de ces tractions électriques, la plateforme autorise aussi la présence de moteurs sur les deux essieux. « Cela nous offre la possibilité de passer de HF avec l’Ypsilon à HF Integrale », ajoutait Luca Napolitano, lorsque nous l’avions rencontré il y a un an. Le label sportif historique de Lancia et son éléphant rouge seront donc déclinés sur Gamma. Peut-être avec la chaîne cinématique du récent Peugeot e-3008 dual motor… Ou une version plus puissante : il est question de 390 ch comme plafond sur STLA-Medium.

Quant à la mention « Integrale », elle renvoie évidemment aux années Delta en rallye (un peu d’ambiance par ici). Vous connaissez peut-être les mots-clés : Biasion, Martini, Fiorio, Jolly Club, Auriol, Sanremo, Totip

La Delta en attente

La troisième Lancia de l’ère Stellantis sera la Delta. Comme son ancêtre, il s’agira sans doute d’une compacte de format généreux. L’an dernier, Luca Napolitano évoquait une sortie en 2028. « Le lancement pourrait glisser vers 2029, admettait quelques mois plus tard le dirigeant à nos confrères de Formula Passion. Ce n’est pas un retard, mais un réalignement lié au contexte. Les lancements de différents modèles ont demandé des petites modifications ».

Un accident de calendrier heureux. 2029 marquera, en effet, le 50ᵉ anniversaire du lancement de la Delta originale (vous reprendrez bien encore un peu d’ambiance par ici). « La Delta, on l’a faite, on l’a déjà présentée plusieurs fois en interne, entend rassurer Charles Fuster. Pas d’alarme de ce côté ».  « La voiture que nous imaginons est très musclée, sportive, poursuivait le patron de la marque dans son entretien. Celle qui plaît à tout le monde ».

Décaler le gel du projet permet aussi d’observer le marché avant de se décider. « Nous verrons en 2026 comment évoluent les réglementations européennes, les problèmes de droits de douane, les nouveaux compétiteurs, etc., témoigne Charles Fuster. Nous aurons la possibilité, comme un grand groupe agile, d’ajuster le plan ». Lancia pourra ainsi trancher entre un modèle 100 % électrique et/ou partiellement hybridée. L’avis du nouveau boss de Stellantis, Antonio Filosa, comptera aussi.

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D’ailleurs, on ne sait pas sur quelle plateforme sera basée cette Lancia Delta IV. STLA-Medium apparaît comme le choix logique, d’autant que l’arrivée d’une version HF Integrale est évidente. Mais Luca Napolitano n’était pas définitif dans son interview à Formula Passion : « Une possibilité que nous étudions est de réaliser la Delta sur une plateforme medium. Mais nous devons encore décider ». L’idée d’utiliser une plateforme STLA-Small moins coûteuse pourrait être séduisante…

De là découlera probablement le choix de l’usine d’assemblage. Cassino, près de Rome, en accord avec Alfa Romeo ? Ou Pomigliano d’Arco, non loin de Naples, avec la Pandina ? Cette dernière pourrait aussi accueillir la remplaçante de l’Ypsilon, à l’horizon 2030.

L’avenir de Lancia a cette échéance apparaît encore bien lointain.

Le made in Italy en question

Dans sa communication, la marque met en avant le savoir-faire et le design italien. Mais la Gamma sera la première voiture de la Lancia 2.0 à être assemblée dans la Botte. L’Ypsilon vient de Saragosse, où elle naît aux côtés des Peugeot 208 et Opel Corsa. Avec le départ de Carlos Tavares, les relations de Stellantis avec le gouvernement de Giorgia Meloni et son « Mimit » (ministère du made in Italy) se sont détendues.

Mais à l’occasion d’une intervention devant les membres du parti Forza Itali(majorité) à la Chambre des députés de Rome, Jean-Philippe Imparato, patron de Stellantis Europe, a une nouvelle fois pointé une faiblesse de l’industrie dans le Bel Paese : « En France, je paie le mégawattheure d’énergie 65 euros. En Espagne, je paie 80 euros. En Italie, c’est plus de 180 euros. Ce prix tue la compétitivité », s’inquiète Jean-Philippe Imparato.

En parallèle, le patron de Stellantis Europe a pointé les pénalités CO2 mises en place par l’Union européenne pour les véhicules commerciaux. « Si, à la fin de l’année, cela ne change pas, je devrai prendre des décisions difficiles », a indiqué le responsable, donnant en exemple l’usine d’Atessa, dans les Abruzzes. Le site assemble les Fiat Ducato et autres Peugeot Boxer.

Il a également accusé, conformément à la nouvelle stratégie de lobbying de Stellantis, les normes européennes de sécurité d’accroître les prix des voitures d’entrée de gamme. « Le coût d’homologation d’une Fiat 500 ou d’une Ypsilon me coûte 2 000 euros, explique-t-il devant les députés de droite. Avez-vous vraiment besoin du maintien dans la ligne ? Cette alarme qui vous pollue la vie tous les jours… 250 euros par voiture, en avons-nous besoin ? »

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