Toutes les annonces des constructeurs autour de leurs (futurs) modèles de voitures électriques feraient presque oublier le véritable challenge que constitue le déploiement d’une infrastructure de recharge suffisante pour leurs (futurs) clients.
À l’occasion de la livraison des Toyota Prius hybrides rechargeables à la ville de Strasbourg, j’ai pu rencontrer les équipes de Hager et de Technolia en charge de la conception des bornes de recharges pour véhicules électriques. Ce fut l’occasion d’aborder avec eux les différentes contraintes relatives à ces bornes.
Hager a d’ailleurs publié une vidéo très intéressante qui présente le travail réalisé par leur équipe pour la conception de la borne de recharge utilisée à Strasbourg.
Je vous propose donc un petit tour d’horizon des contraintes auxquelles les constructeurs d’infrastructures de recharge vont faire face.
La première contrainte : l’inconnu
La première contrainte rencontrée au niveau de la conception d’une borne de recharge est certainement qu’on navigue encore dans des eaux inconnues. Les bornes sont de nouveaux produits, dont l’usage n’est pas encore vraiment défini : les véhicules électriques sont quasiment inexistants aujourd’hui. Il faut donc réussir à se projeter et à imaginer la manière dont la borne va interagir avec son environnement. Il y a tout à inventer.
Sécurité de la borne de recharge
La sécurité des bornes de recharge est un point crucial, aussi bien sur le plan de la connexion au véhicule qu’au niveau des dégradations possibles. Les bornes ont l’obligation d’éviter tout risque de choc électrique pour l’utilisateur et doivent garantir l’intégrité des batteries du véhicule.
Les contraintes liées au mobilier urbain s’ajoutent donc aux contraintes d’un équipement électrique qui doit être d’une taille raisonnable pour pouvoir être implanté à proximité des places de parking, en intérieur comme en extérieur.
Un autre élément important du point de vue de la sécurité est celui du paiement. Même si le modèle de facturation du coût de la recharge se cherche encore, il est certain que le paiement du service devra se faire d’une manière complètement sécurisée et transparente.
Des bornes de recharges intelligentes et communicantes
Pour gérer la facturation, mais également la disponibilité des points de charge et leur maintenance, les bornes de recharge devront tirer profit des nouvelles technologies de communication. Il en découle tout un tas d’applications possibles : localiser la borne de recharge disponible la plus proche via son téléphone mobile, consulter son relevé de facturation via Internet, etc.
La communication entre la borne et le véhicule est également un point crucial. Outre le fait qu’il soit nécessaire d’aboutir à des standards dans ce domaine, on imagine aisément ce que peux apporter une borne de recharge capable d’interagir avec le véhicule : identification de la voiture, transfert des informations de facturation, statistiques sur l’usage des types de véhicules, etc.
Le logiciel sera donc un point central des bornes de recharge.
La standardisation, un enjeu majeur
Malgré toutes ces contraintes, le défi le plus important auquel vont devoir faire face les fabricants d’infrastructures est certainement celui de la standardisation. En effet, il paraît impensable que les formats de prises ne soient pas harmonisés, en France comme en Europe. Il en va de même de la communication entre les bornes et les véhicules, il va falloir définir des protocoles standards sous peine de freiner l’adoption des voitures électriques.
C’est donc sur ce point que sont attendus les fabricants de bornes de recharges pour véhicules électriques, et vu le nombre d’acteur à coordonner, ça risque de ne pas être simple, même si des initiatives existent déjà au Japon (initiative CHAdeMO).
La borne a domicile c’est toujours d’actualité avec ce nouveau moteur électrique ? merci
Il y a un gros problème ! Tout le parc actuel automobile ne pourra jamais basculer sur le tout électrique car il faudrait multiplier la puissance électrique fournie par 5 environ. En tout nucléaire, cela signifie 4 à 5 fois plus de réacteurs qu’aujourd’hui. Or le refroidissement nécessaire de tous ces réacteurs est impossible, du moins pour ceux qui sont disposés le long des cours d’eau; la fourniture d’eau froide par les fleuves français est insuffisante ! Et disposer tous ces réacteurs en bord de mer pose d’autres problèmes (risque d’inondation (comme à Fukushima), conflit avec les lieux touristiques, nombreuses lignes THT pour acheminer l’électricité dans l’intérieur du pays). Enfin le risque d’un accident nucléaire majeur est multiplié par 4 ou 5, ce qui est intolérable pour quelqu’un de sensé.
Reste à imaginer que chaque particulier produise bien son électricité par ses propres moyens et grâce aux seules énergies renouvelables; est ce possible ? très peu probable car chaque logement ne peut produire, au mieux, que 3000 kWh d’électricité venant de panneaux photovoltaïques, moins encore par l’éolien car tout le territoire n’est pas bien venté (et particulièrement peu en ville).
Quand à produire l’électricité par des hydrocarbures, c’est un non sens; certes le véhicule roulera propre mais les centrales thermiques pollueront et aggraveront l’effet de serre.
Bref, l’alimentation générale des voitures individuelles par l’électricité est une utopie irréalisable. Seuls quelques initiés bénificieront ils de cette technologie, du moins en phase initiale.
la carte de france de toutes les pompes de recharge pour les véhicule hybride
Il manque aussi un référentiel pour trouver facilement des bornes de recharge … mais j’y travaille :-)
Je pense que dès lors que les bornes de recharge seront visibles, bien placées et en quantités suffisantes, les automobilistes hésiteront moins à acheter un véhicule électrique.
Pour le moment, si on habite en ville, dans un appartement, la voiture électrique est loin d’être pratique : où et comment la recharger ? manque de place pour garer sa voiture à proximité d’une prise etc…