Ampere, la nouvelle entité dédiée aux voitures électrique de Renault, aura une gamme de six voitures à la fin de décennie. Cela peut sembler peu. Mais Renault, c’est aussi un groupe !
Après sa refondation, Renault a donné le coup d’envoi de sa révolution. La semaine dernière, Luca de Meo, directeur général du Losange, a en effet dévoilé la nouvelle organisation du groupe, avec notamment une scission des activités thermiques et électriques. Ces dernières sont ainsi regroupées dans une nouvelle entité, nommée Ampere, qui a vocation à être introduite en Bourse en 2023.
Présenté par Renault comme « un constructeur automobile à part entière », Ampere « développera, fabriquera et commercialisera des voitures particulières 100 % électriques sous la marque Renault ». Le Losange a indiqué que la gamme d’Ampere comportera d’ici à 2030 six véhicules électriques.
Et 2030 est une échéance importante, car à ce moment-là, Renault deviendra une marque 100 % électrique en Europe. On est donc intrigué par le nombre de modèles prévus pour une firme qui aura mis fin au thermique. Six, cela peut sembler peu pour un constructeur généraliste !
Cette impression est même renforcée quand on découvre le nouveau programme d’Alpine. Après avoir annoncé trois nouveaux modèles électriques pour la firme sportive, Luca de Meo en promet cinq, soit seulement un de moins qu’Ampere ! Pourtant, même si Alpine va voir ses ventes s’envoler avec ces nouveaux modèles, le label restera un petit constructeur dans le groupe, bien loin des scores de ventes attendus chez Renault.
À lire aussi Alpine va lancer trois crossovers électriquesRenault va-t-il avoir une gamme électrique construite à l’économie ? Ce n’est pas aussi simple. Déjà, avec les six modèles d’Ampere, Renault va couvrir une très large majorité des besoins du marché européen.
Une partie du programme est déjà connue, un modèle existe même déjà, c’est la Mégane E-Tech électrique, soit une compacte. Puis il y aura le duo néo-rétro R5 et R4, qui seront dans cette ordre une citadine et son dérivé SUV urbain. A cela s’ajoutera la nouvelle génération du Scénic, qui prendra la forme d’un SUV compact électrique.
Cela fait donc déjà un équivalent électrique aux actuels Clio, Captur, Mégane et Austral (le SUV qui vient de remplacer le Kadjar). Les deux autres véhicules pour Ampere restent encore secrets. Mais il devrait y avoir un modèle plus grand que le Scénic, probablement un SUV plus volumineux.
Ainsi, selon Renault, ces six modèles « idéalement » placés vont couvrir 80 % du marché électrique des marques généralistes. Ces derniers mots sont importants : si Luca de Meo a voulu refaire monter en gamme Renault, c’est en conservant l’ADN généraliste du constructeur, qui n’a ainsi aucune intention de se « premiumiser ».
L’attente numéro 1 du nouveau DG est de remettre l’accent sur le marché des compactes, le coeur du marché européen, alors que Renault était trop dépendant de ses citadines Clio et Captur. A l’heure où la rentabilité prime sur les volumes, la marque n’a donc aucune intention de se perdre sur des niches peu rentables ou des segments où on ne l’attend plus, comme le haut de gamme.
Pour cela, il y a Alpine. Car Luca de Meo va jouer la carte de la complémentarité dans le groupe. C’est Alpine qui a pour mission de chasser sur les terres du premium, voire du luxe. Les deux projets ajoutés au programme de la firme de Jean Rédélé sont ainsi deux grands crossovers, dont un de segment E, où les gabarits frôlent les 5 mètres.
A l’opposée de l’offre, il y a Dacia. Si la Twingo électrique n’est pas remplacée, ses clients se tourneront vers la Spring, dont une version plus aboutie est déjà en préparation pour 2024. Une variante de la R5 avec plus petit moteur et plus petite batterie doit aussi capter une partie de sa clientèle.
Il ne faut pas oublier non plus les utilitaires, qui ne sont pas englobés dans Ampere, ainsi que leur dérivé pour les particuliers. Renault vient ainsi de lancer un Kangoo familial branché. Il a de plus officialisé le projet d’une nouvelle génération de van électrique, nommé pour l’instant FlexEVan, un véhicule promis révolutionnaire, qui prendra des allures de couteau-suisse sur une nouvelle plateforme.
Je suis convaincu que nos constructeurs pourraient faire mieux que ce qu’ils proposent actuellement. Un VE de 1450kg, type 208/CLIO – 100CV, 50KWh de base, est techniquement faisable pour 25000€. Le problème est commercial. S’il le sortait maintenant, il faudrait revoir toutes les concessions pour le SAV (zone dédiée pour la haute tension, formation qui va avec, etc.), en diminuant bien-sûr la zone restante pour les thermiques qui rapportent encore pas mal en entretien. Bref, ils veulent bien la transition mais douce. Alors on freine un peu par le prix, mais l’Asie l’a bien compris. Malgré son handicape du transport par bateau, elle est à l’affut et essaye de se glisser avant le grand basculement du marché.
Qui achète du neuf? Les CSP+ et les retraités (même ceux qui n’étaient pas CSP+). C’est pas nouveau et ne va pas changer.
La démocratisation du VE passe forcément par l’occasion ce qui prend nécessairement du temps. Sauf quand Dacia propose des « voitures neuves au prix de l’occasion des autres ».
Par ailleurs la montée générale du prix des voitures n’est pas que le fait du coût de l’énergie et des matières premières, c’est aussi le contenu « obligatoire » de sécurité ». Les airbags, aides à la conduite et au freinage d’urgence, etc. Voulu par la règlementation et accueilli avec bienveillance par les constructeurs.
Il est techniquement possible de construire une 2CV électrique vraiment abordable. Seulement elle n’aurait pas le droit d’être mise en circulation (nombre négatif d’étoiles!).
C’est ainsi au pays des riches. Et des parapluies administratifs.
Si on appliquait à un simple vélo (non électrique) les mêmes exigences de sécurité « 5 étoiles », ce vélo pèserait 100kg et coûterait 15k€. Un vélo de riche (et musclé)!
La stratégie globale de DeMeo me parait raisonnable vu l’ incertitude sur les approvisionnements de matière premières.
L’ intégration verticale de l’ ensemble du process dans le nord de la France permettra sans doute de proposer du made in France à des prix raisonnables .
Reste encore à proposer des bonus écologique cohérents en fonction des rejets de CO2 émis pour la production du véhicule .
Le made in charbon – 1kg CO2 / KW -subventionné par l’ état chinois et les contribuables français est inacceptable et fortement dommageable pour l’avenir de la planète .
Quel est ce journaliste d’AP qui ose émettre des doutes ou critiquer Renault ?
Tiens t il vraiment à son poste au vue de la ligne éditoriale souvent pro Renault, sans parler des lobbyistes et des fanboys du losange qui vous invectivent voir vous insultent gratuitement, simplement parce que vous faites remarquer factuellement les lacunes et parfois le nivellement par le bas de Renault.
Renault avait 10ans d’avance grâce à sa Zoé et maintenant il ne fait que suivre la concurrence, supprime le 22 en natif, alors que c’était une de ses forces.
Ils nous sortent une Mégane au prix indécent, qui manque d’habitabilité et d’efficience. Ils font du neuf avec du vieux concernant la R5, car ils ne savent plus innover comme Tesla ou les coréens, même les chinois sont devant eux.
Leur Mégane fait le job en tant que citadine mais aucunement, elle ne peut se prévoir du statut de familiale.
C’est une citadine hors de prix pour ce que elle offre, autant prendre une MG4 ou vieux Kona qui est bien plus efficient.
Je préfère Renault qui annonce 6 modèles en 2030 qu’une start-up dont personne n’a jamais entendu parler et qui n’a jamais rien produit mais qui lève des millions pour annoncer 18 modèles en 2025…
On aurait besoin en France d’une version Dacia du Renault Kiger indien. avec 350 km d’autonomie…ça ferait une petite familiale à prix abordable.
Depuis toujours, les acheteurs qui veulent dépenser moins sur une voiture achètent d’occasion. C’est pour cela qu’il y a 4 ventes d’occasion pour 1 seule vente neuve : l’occasion récente a alors un peu moins de nouveautés que le modèle neuf mais l’acheteur sait s’en passer.
Le principal pb d’accès à l’achat des VE n’est pas seulement le prix du neuf. C’est surtout l’absence de modèle d’occasion avec des performances comparables au neuf.
Il n’existe pas de Zoe 3 ans – 400 km autonomie – 45 000 km – 14 000 € sans location batterie.
pas plus que de Zoe 5 ans – 400 km d’autonomie – 75 000 km – 10 000 € sans location batterie
Pas plus que de Megane 3 ans – 470 km – 45 000 km – 20 000 €
ou de mégane 5 ans – 470 km – 75 000 km – 14 000 €
On aura seulement ces véhicules dans 3-4 ans …
Faire 50 modèles même avec la même structure a un coût, et le consommateur a besoin de véhicule performant et économe, une petite une moyenne et une grosse, et un prix assez accessible. Pour le moment là emegane coûte 8k€ de plus que la mg4, soit Renault fait semblant d’ignorer soit il baisse son coût de production, je lui conseille la deuxième solution.
Pour alpine qu’il fasse bien ou pas tout le monde sans b****, voiture de b** et de F1 , donc nuisible à l’effort collectif sur le changement climatique à bannir.
C’est déjà pas mal 6 modèles pour dans à peine 8 ans.
Par contre, si Renault veut rester le « N° 1 du cœur du marché européen », il a intérêt à revoir les prix, et garder à l’esprit que les VP les plus vendus dans l’ordre en 2022 sont justement les 208, Sandero, CLIO, C3, 2008, Capture, etc …, soit en équivalent VE, un gap de 10000€ max dû aux batteries.
6 modèles ça paraît déjà conséquent. Il vaut mieux avoir une gamme resserrée et faire du volume (comme Tesla, ou Apple à une époque dans un autre domaine).
Par contre en effet les tarifs sont très élevés. C’est nécessaire pour l’instant pour la période difficile que traverse Renault (période après Gohsn et retrait de Russie). Mais il va falloir trouver un équilibre (soit en maintenant les tarifs mais en augmentant la taille des batteries (+5 ou 10kWh en plus pour la Mégane par ex).
6 modèles… en 2030… contre combien chez la marque avec T ?
Plus sérieusement si limiter le nombre de modèles permet donc d’arrêter de courrir dans tous les sens et de baisser les coûts c’est une bonne idée.
Ceci dit, c’est maintenant qu’on en as besoin pas dans 8 ans…
Qu’ils réduisent un peu l’étendue de leur gamme se comprends. C’est une moindre prise de risque dans un marché naissant.
Qu’ils veuillent rester un constructeur généraliste, tant mieux, il en faut.
Par contre je rejoins les autres commentaires, il va falloir faire attention aux prix de vente. Les gens aisés peuvent payer plus cher parce qu’ils ont du budget ; les classes moyennes ont bien moins de latitude budgétaire.
Il est très fort FF, l’article est l’exacte opposé du titre ! si ça ce n’est pas pour cliquer ? je comprends pas qu’on n’en soit arrivé à telle manière de travailler, vos partenaires sont en phase ?
Je trouve pour ma part la stratégie de Renault cohérente, le succès des derniers modèles est d’ailleurs plutôt rassurant pour l’avenir.
Les rumeurs évoquaient aussi récemment un Captur 3 électrique (ce qui n’a aucun sens, sachant qu’il y a déjà la Megane et la 4L, mais passons). On peut aussi craindre un « SUV coupé », puisqu’apparemment c’est la dernière marotte des constructeurs. Donc clairement, cette gamme à 6 modèles n’est pas très rassurante.
Une Mégane polyvalente (60kWh) démarrant à 40k€, gageons qu’un Scenic démarrera bien 5k€ au-dessus, et un gros SUV autour des 50k€.
Moi, j’appelle ça des prix premium. Il y a une déconnexion croissante entre le petit monde du VE, qui chronique, achète et s’enthousiasme des derniers VE, et le pouvoir d’achat réel des gens. Il va falloir redescendre sur terre, aussi espérons que les R5 et 4L seront aussi abordables que promis, et que la 4L sera suffisamment bien fichue pour servir de véhicule familial ; sans ça, à moyen ou long terme, d’autres constructeurs (chinois ou pas) finiront par occuper le segment. J’ai hâte de voir des Citroën Oli et Ami 4 places de série, par exemple.
Les grandes questions que se posent les etat-majors de tous les constructeurs généralistes européens (et que Tavarez a recemment publiquement mise sur la table), sont les suivantes : comment les automobilistes des classes moyennes (on ne parle évidemment pas des menages des 3 ou 4 premiers deciles qui vont clairement être sortis de la mobilité motorisée individuelle) vont-ils faire pour se payer nos vehicules ? Comment faire pour echapper a la concurrence des VE chinois ‘abordables’ (fabriquer des vehicules encore plus puissants, plus équipés, plus lourds, plus luxueux, plus statutaires…) ? A l’analyse de l’annonce de la future gamme Renault, on sent que le problème reste entier. Pas simple.
Oui, mais toujours pas de compacte » accessible « , la Mégane etech étant trop chère pour nombre de ménages.