Photographie : Volkswagen

Alors que le gouvernement allemand vient d’annoncer la fin du bonus pour les voitures électriques, deux grands constructeurs ont fait une déclaration surprenante. Volkswagen et Stellantis vont « prendre en charge la part » des autorités. Mais pour combien de temps ?

La fin du bonus écologique n’a pas encore sonné en Allemagne

Fin du bonus en Allemagne ? Pas tout à fait. Volkswagen et Stellantis se disent prêts à prendre en charge la part du gouvernement pour éviter une baisse des ventes. Lundi 18 décembre, l’Allemagne a décidé de mettre fin brutalement au bonus écologique dont bénéficiaient de nombreux véhicules électriques. La raison ? Le Bundesregierung n’a pas d’autre choix que de faire des coupes budgétaires. Les aides à l’achat pour les voitures électriques ne sont plus prioritaires.

Volkswagen a déclaré que ses clients auront le droit en 2024 à un bonus. En revanche, il ne sera pas tout à fait équivalent à celui proposé par le gouvernement allemand. Les véhicules livrés et immatriculés en 2023 recevront la totalité de la subvention, soit 6 750 euros. Ceux immatriculés entre le 1er janvier et le 31 mars pourront bénéficier d’un coup de pouce de 4 500 euros. Un moyen d’offrir un bonus de transition aux clients allemands qui souhaitent passer à l’électrique.

Du côté de Stellantis c’est presque la même musique : les clients ont le droit de toucher la subvention de 6 750 euros jusqu’au 31 décembre 2023. Après cette date, le fabricant offrira une aide réduite allant jusqu’à 4 500 euros pour les clients qui immatriculeront leur véhicule avant le 29 février 2024. D’autres constructeurs pourraient emboîter le pas à ces deux géants. Quoi qu’il en soit, cette décision du gouvernement allemand risque de mettre les marques dans une situation délicate.

Plusieurs grands noms de l’industrie ont déjà déclaré que la suppression du bonus écologique pourrait mettre à mal les objectifs de l’Union européenne en matière d’électrification. Les constructeurs espèrent surtout que cela ne donnera pas des idées à d’autres pays à travers le monde. Les marques estiment que l’équation pourrait se compliquer. D’un côté on attend d’elles qu’elles développent de nouveaux modèles à bas coûts et de l’autre l’Allemagne, le pays de l’automobile, coupe le bonus.

Avis de l'auteur

Prendre en charge le bonus écologique à la place du gouvernement. Aussi étrange que cela puisse paraître, c’est une initiative louable, peut-être même cruciale pour les statistiques des constructeurs. En revanche, on voit bien qu’ils ne pourront pas l’assurer indéfiniment. Ils promettent une période de transition, jusqu’à fin février pour Stellantis et fin mars pour Volkswagen. C’est mieux que rien. La fin du bonus écologique en Allemagne pourrait signer un ralentissement général des ventes sur l’électrique. Cela enverrait un très mauvais signal au reste de l’Europe. C’est la première hypothèse. Il y en a une autre : les marques pourraient être obligées de baisser le prix de leurs modèles rechargeables et ainsi faire repartir les ventes dans un pays où les livraisons des véhicules électriques s’essoufflent. Je suis curieux de voir comment ils réagiront dans le courant de l’année 2024.