En 2019, plus de 127 700 voitures hybrides ont été immatriculées en France représentant ainsi environ 6 % des parts de marché. On fait le point sur les données par département sur la base des statistiques communiquées par le Ministère de l’Ecologie. 

La croissance du segment des véhicules hybrides est continue depuis 2014. En 2019, la croissance a été de 23,7 % par rapport à 2018 (contre 30 % d’augmentation entre 2017 et 2018). En 2019, la tendance toutes catégories confondues de véhicules particuliers fut également à la hausse : + 1,6 % pour un total de 2,17 millions de véhicules vendus. La hausse de cette bicarburation énergie thermique/énergie électrique concerne toutes les quatre sous-catégories : les hybrides classiques (essence et diesel) et les hybrides rechargeables (essence et diesel). Les véhicules électriques disposant d’un prolongateur thermique d’autonomie sont catégorisés dans les hybrides rechargeables.

La répartition du nombre d’immatriculations de véhicules hybrides en fonction du carburant montre deux principaux éléments : d’une part, un ralentissement de la croissance des hybrides fonctionnant à l’essence et de l’autre une forte hausse des hybrides utilisant un moteur diesel.

Un peu plus de 115.500 véhicules hybrides essence (classiques ou rechargeables)  ont été immatriculés en 2019. En hausse de 12 % par rapport à 2018, cette augmentation est bien inférieure aux augmentations des années précédentes : près de 29 % entre 2017 et 2018 et près de 50 % entre 2016 et 2017. Graphiquement, nous observons une rupture plutôt marquée de la tendance insufflée au cours des trois dernières années.

Parallèlement, plus de 12 200 véhicules hybrides diesel (classiques ou rechargeables) ont été immatriculés. Les chiffres de 2018 étaient très faibles mais nous notons qu’une hausse de 300 % est survenue (soit une multiplication de 4 fois). Nous nous souvenons que le marché des hybrides diesel fut proche de l’extinction quand le bonus alloué aux véhicules hybrides disparut. Aujourd’hui, le marché semble de nouveau être sur la voie de la croissance.

En 2019 presque 109 000 véhicules étaient des hybrides classiques (soit 85 %) et plus de 18 700 des hybrides rechargeables (15 %).

Le développement de ces deux catégories est amené à se prolonger. En raison de la diversification de l’offre mais aussi d’une réglementation de plus en plus exigeante. Dans le cadre des réductions d’émission de dioxyde de carbone, le passage à l’hybride rechargeable semble être obligatoire pour de nombreuses catégories de véhicules. L’augmentation des rendements des moteurs et en grande partie rattrapée par l’augmentation de la masse des véhicules. Aujourd’hui, la mode des faux tout-terrains, SUV improbables ou plus simplement des monospaces de nouvelle génération fait augmenter la masse et donc, la consommation des véhicules.

En outre, la croissance du marché des hybrides rechargeables pourrait même être stimulée si des véhicules arrivaient à être homologués à 20 g de CO2 émis par km. De telle manière, le bonus écologique de 7000 € pourrait s’appliquer. Actuellement, certains modèles sont très proches de ce seuil théorique (Hyundai Ioniq rechargeable à 26 grammes, Mercedes Classe A rechargeable à 30 g, Peugeot 508 rechargeable à 31 g…). Cette place est vacante depuis l’arrêt de l’option « prolongateur d’énergie » qui permettait BMW i3 de 1ère génération d’être le seul « véhicule hybride rechargeable » homologué sous les 20 g de CO2/km. Ce seuil des 20 grammes permettra aux motorisations thermiques de perdurer encore de nombreuses années.

L’émission moyenne homologuée de CO2 pour tous les véhicules hybrides essence est d’environ 87,4 grammes par kilomètre (correspondant à une consommation de 3,6 L/100 km). En 2018, la valeur était de 87,5 grammes par km. Cette stagnation de l’émission moyenne se traduit par une hausse des véhicules hybrides faiblement émetteurs mais également par une hausse des véhicules hybrides plus fortement émetteurs. Dans la catégorie des hybrides diesel, la moyenne homologuée est à 136 g de CO2/km (soit environ 5,7 litres aux 100 km). Cette forte différence s’explique par l’absence de véhicules hybrides diesel dans les catégories des citadines et des compactes ainsi que par la présence de véhicules très lourds et très puissants.

Les statistiques montrent que le véhicule hybride essence moyen est une citadine consommant moins de 4,0 L/100 km en cycle mixte alors que le véhicule hybride diesel moyen est un véhicule de forte cylindrée (catégorie familiale ou routière) homologué à une consommation moyenne inférieure à 6,0 L/100 km.

Répartition des immatriculations en France métropolitaine pour 2019

  • Les hybrides essence

Le seuil des 3000 immatriculations a été atteint ou dépassé dans neuf départements (contre sept l’année précédente et trois en 2017). Les Hauts-de-Seine terminent en première position comme chaque année depuis 2010 (6613 immatriculations). Le département de Paris arrive en seconde position également depuis 2010 (5418 véhicules), suivi par l’Oise (4810 immatriculations) et le Nord (4484 unités). Viennent ensuite les Yvelines (3507), les Bouches-du-Rhône (3277), le Rhône (3131), la Seine-et-Marne (3006) et la Gironde (3000 véhicules).

En pourcentage de véhicules immatriculés par rapport au total des immatriculations de véhicules particuliers par département, nous voyons que près de 10 % des véhicules immatriculés à Paris sont des hybrides essences. Les autres départements ayant de forts taux de pénétration sont : le Val-de-Marne (plus de 8,5 %), le Val d’Oise (un peu plus de 8 %) et la Seine-Saint-Denis (un peu moins de 8 %). On comprend que la pénétration des véhicules hybrides essence est plus importante dans les départements franciliens qu’ailleurs.

  • Les hybrides diesel

Concernant la répartition départementale des hybrides diesel, nous retrouvons le département de l’Oise en première place. Si les statistiques ne renseignent pas part d’immatriculations réalisées pour les flottes, une grande proportion devrait correspondre à des véhicules de société. Nous notons que le département des Hauts-de-Seine est le second département en terme de nombre de véhicules diesel immatriculés (532 unités) suivi par le Rhône (464 unités).

Dans les départements où le prix du « cheval-vapeur » est allégé comme l’Oise ou la Seine-Maritime, les données montrent un nombre immatriculations plus élevé que la moyenne nationale.

 

Hybride VS hybride rechargeable

  • Les hybrides classiques

La majorité des hybrides classiques ayant recourt à une motorisation essence, la répartition départementale des immatriculations de véhicules hybrides classiques en France correspond sensiblement avec la carte des immatriculations des véhicules hybrides essence. Le trio de tête est également sensiblement le même :  Hauts-de-Seine ; Oise et Paris.

  • Les hybrides rechargeables

La répartition départementale des immatriculations d’hybrides rechargeable est très variable d’un département à un autre allant.

Près d’un quart des immatriculations d’hybrides rechargeables sont situées les trois départements suivants : Hauts-de-Seine, Paris et l’Oise

Dans l’article consacré aux immatriculations de véhicules électriques en 2019, nous notions une baisse des immatriculations entre 2018 et 2019 dans les Hauts-de-Seine. Pour les hybrides rechargeables, nous retrouvons ce même département en première position avec plus de 1840 immatriculations réalisées (soit près de 10 % du total des hybrides rechargeables en France). Cet élément semble confirmer que les marchés des véhicules électriques et des hybrides rechargeables se recoupent. Comment évoluera cette coexistence durant les prochaines années ? Les véhicules hybrides seront-ils seulement une phase de transition comme il été imaginé il y a quelques années ou alors est-ce que les hybrides – dans leur forme rechargeables – continueront à se développer en faisant de l’ombre aux véhicules électriques ?