Surfant sur les nouvelles aides qui visent à redynamiser l’industrie automobile française, Renault, Citroën, Kia, Nissan et Opel proposent des offres de location longue durée qui apparaissent alléchantes sur les voitures électriques en finition d’entrée de gamme. Une bonne occasion pour s’essayer à la mobilité branchée.

Contexte

Depuis le début du mois, pour l’achat ou la location longue durée d’une voiture électrique neuve affichée à moins de 45.000 euros, le bonus gouvernemental est passé à 7.000 euros (1.000 euros de mieux).

Sous la double condition d’éliminer un diesel (mis en circulation avant le 1er janvier 2011) ou un modèle essence (avant le 1er janvier 2006), et de vivre au sein d’un foyer dont le revenu fiscal de référence est au maximum de 18.000 euros par part (contre 13.500 euros auparavant), ces mêmes voitures électriques sont éligibles à une prime à la conversion de 5.000 euros.

Lors de la présentation à la presse de ce dispositif, un nombre maximal de 200.000 bénéficiaires a été évoqué qui correspond à l’enveloppe budgétaire allouée. Voilà pourquoi les constructeurs concernés limitent leurs offres alléchantes en LLD au 30 juin 2020.

Aides englouties dans le premier loyer

A l’heure où nous rédigeons le présent article, 6 voitures électriques sont poussées en avant avec des offres de LLD dont le premier loyer (12.000 euros sauf exception) est payé avec les aides actuelles de l’Etat. Suivent des versements mensuels de 47 à 149 euros, selon modèle, sur des durées variables.

Mais attention, plus l’opération est courte, plus le véritable loyer composé des 2 aides est lourd. Nous le calculerons pour chacun des 6 modèles qui sont actuellement poussés mis en avant à travers de telles formules.

Crédit kilométrique souvent trop chiche

Pour serrer les prix, les formules les plus salivantes de LLD sont associées à des crédits kilométriques peu élevés. Si 75% des foyers peuvent prétendre à la prime à la conversion en se basant uniquement sur le revenu fiscal de référence, quelle proportion arriverait à ne pas dépasser 7.500 km à l’année, par exemple ?

Il est possible d’aller au-delà de la limite, mais il faudra s’acquitter à la restitution du véhicule de pénalités proportionnelles au nombre de kilomètres effectués en plus. Coûteuses, elles ne sont souvent pas disproportionnées par rapport à ce que vous auriez eu à payer en carburant avec un modèle thermique pour la même distance supplémentaire parcourue.

Sur les pénalités kilométriques, les constructeurs peinent à donner spontanément des informations claires, renvoyant parfois même à un entretien direct avec un conseiller commercial. C’est dommage, mais ça se comprend, dans le sens où une autre formule de LLD, moins attractive en apparence au départ, pourra alors devenir plus avantageuse.

Un état d’esprit

Sans être dupe des scénarios imaginés par les constructeurs, les formules temporaires de LLD que nous relayons ci-dessous permettent de découvrir la mobilité électrique pour ceux qui ne connaissent encore que les voitures thermiques. Elles sont ainsi profitables à ceux qui veulent y aller doucement avant d’adopter l’électromobilité et/ou qui mettent en avant la dimension écologique avant l’économie.

Certes, le bonus environnemental est englouti dans le premier loyer. C’est aussi le cas avec une acquisition ferme de VE. A cela, il est facile de répondre que lorsqu’on est propriétaire d’un véhicule, on en tire à la revente un apport pour passer au suivant. C’est vrai !

Si l’on peut imaginer que le bonus existera encore dans quelques années, c’est moins sûr pour la prime à la conversion. Est-ce que ça vaut la peine de la sacrifier pour une LLD sur une durée relativement courte ? Combien se revendrait autrement le véhicule « usagé » à détruire ?

En balance : le fait que les formules de location ci-dessous permettront à bien des foyers d’accéder pour la première fois à une voiture neuve de qualité. Et puis, acheter pour une bouchée de pain un vieux diesel à sacrifier à nouveau dans 2 ou 3 ans, ça se tente ! A condition que le montant du chèque à signer et les taxes de cartes grises s’inscrivent dans un tout petit budget.

Insister dans les concessions

Plusieurs lecteurs nous ont communiqué leurs difficultés à accéder aux meilleures offres de LLD. C’est pourquoi la rédaction d’Automobile Propre a mené sa petite enquête directement auprès des constructeurs. A chaque fois, ils ont assuré qu’il y a bien un stock accessible, entre autres avec ces formules.

Un stock qui n’est pas inépuisable, mais qui autorise à insister auprès des concessionnaires afin qu’ils fassent les bonnes recherches, en contactant éventuellement les responsables de réseaux. Il faut avoir à l’esprit qu’une marque qui veut pousser un véhicule sera plus dynamique qu’une autre qui s’apprête à enterrer une voiture électrique dépassée par la concurrence.

Kia e-Niro : 47 €/mois sur 25 mois

Les formules de LLD les plus alléchantes a priori pour rouler rapidement en voiture électrique sont celles proposées par Kia qui souhaite figurer parmi les leaders des marchés dédiés en Europe. Ainsi pour le e-Niro.

Bonne nouvelle, l’opération porte sur le modèle à batterie de 64 kWh de capacité énergétique qui dote l’engin d’une autonomie WLTP jusqu’à 455 kilomètres en cycle mixte. Toutefois, pour ce modèle, les 12.000 euros d’aide de l’Etat ne suffiront pas à éponger le premier loyer. Il faudra leur ajouter 3.250 euros. Suivront 24 versements de 47 euros.

Si vous entrez dans la mobilité électrique par ce SUV très bien conçu et fini, vous risquez de vous y installer vraiment ensuite, et vous aurez sans doute beaucoup de difficultés à respecter les 20.000 km. La formule, réservée aux particuliers, prendra fin au 30 juin prochain.

En ramenant au mois le versement initial, le bonus gouvernemental, la prime à la conversion et les 24 x 47 euros, le véritable loyer s’élève à un peu plus de 655 euros.

A noter que l’offre est également proposée sur la finition supérieure du SUV coréen, la Design, avec le même apport et un loyer grimpant à 87 €/mois.

Kia e-Soul : 67 €/mois sur 25 mois

Rien d’étonnant à retrouver le e-Soul dans une formule alléchante de LLD. La différence de 20 euros mensuels apparaît toutefois un peu curieuse pour ce modèle qui embarque le même groupe motopropulseur que le e-Niro et qui risque d’intéresser moins d’automobilistes.

En grattant un peu l’offre, on comprend que Kia a voulu ici proposer un scénario plus léger au départ, avec un apport de seulement 2.000 euros, contre 3.250 euros pour le e-Niro. Au final, l’effort financier est aussi un peu moins lourd : un peu plus de 624 euros par mois.

Le constructeur coréen communique aussi sur une offre similaire avec la finition supérieure e-Design (contre l’entrée de gamme e-Active), pour 20 euros de plus encore par mois, et 400 euros supplémentaires pour le premier loyer.

Il est intéressant de noter que Hyundai, maison mère de Kia, ne s’aventure pas à concurrencer frontalement les offres de LLD sur les e-Soul et e-Niro avec son Kona électrique de même qualité. Pour lui, le constructeur pousse principalement l’achat à prix préférentiel. En LLD, le Kona est annoncé à 179 euros par mois sans apport autre que les aides de l’Etat, sur 37 mois. En réel, cette formule pèse quasiment 500 euros par mois, mais s’applique sur le modèle équipé du pack 39 kWh. En revanche, Hyundai est plus généreux en kilomètres : 15.000 km par an, contre 10.000 pour les 2 Kia électriques.

Renault ZOE : 79 €/mois sur 37 mois

Nouvelle offre valable jusqu’à la fin juin 2020 pour la Renault Zoé proposée en finition d’entrée de gamme Life à 79 euros par mois (batterie incluse), avec un premier loyer payé avec le bonus gouvernemental et la prime à la conversion.

La formule imaginée par le Losange s’étend sur 37 mois, pour un petit crédit kilométrique ramené à l’année de 7.500 km. C’est bien peu pour cette voiture que ses utilisateurs aiment exploiter pour la plupart de leurs déplacements. Surtout depuis fin 2019 et l’adoption d’une batterie 52 kWh qui la dote de 400 kilomètres d’autonomie WLTP. Cette polyvalente connaît difficilement la panne de batteries avec les bornes 22 kW AC qu’elle peut exploiter au maximum et qui sont majoritaires en France.

Ramené au mois et sans les aides gouvernementales, le loyer réel de la ZOE est légèrement supérieur à 400 euros.

Citroën C-Zero : 109 €/mois sur 24 mois

Pour sa C-Zero en LLD à 109 euros par mois, tout en indiquant un terme au 30 juin 2020 également, Citroën semble ne pas exploiter la prime à la conversion. Il n’en est pas fait mention en tout cas dans les conditions. Il apparaît donc possible d’en profiter sans avoir une voiture « usagée » à mettre à la casse.

C’est donc la seule formule de la présente sélection à être accessible à tous les automobilistes particuliers français. Et la seule aussi à inclure la fourniture d’une prise Green’Up Access Legrand pour la recharge, la pose restant toutefois aux frais de l’automobiliste.

Le bonus gouvernemental de 7.000 euros sert au premier versement. Ainsi, sans compter les aides, le loyer mensuel réel est de 396 euros, finalement tout proche de celui de la Renault Zoé bien plus intéressante. La citadine aux chevrons partage avec elle un crédit kilométrique, ramené à l’année, de 7.500 kilomètres.

Nissan Leaf : 139 €/mois sur 49 mois

Premier loyer de 12.000 euros récupéré sur le bonus gouvernemental et la prime à la conversion, date limite de l’offre au 30 juin 2020 : On commence à connaître la chanson ! En revanche, ce qui distingue Nissan des autres constructeurs, c’est de proposer pour sa Leaf sa formule d’appel sur une durée de 49 mois, soit la plus longue de notre sélection.

Ainsi, la compacte électrique japonaise apparaît la plus intéressante financièrement si on compare le montant des loyers réels. D’autant plus que le crédit kilométrique ramené à l’année est de 12.500 km, le plus proche des besoins des automobilistes français.

On regrettera que l’offre s’applique dans ces termes au modèle embarquant la batterie 40 kWh (finition Fisrt/Visia) et dont l’autonomie WLTP en cycle mixte n’est que de 270 km.

Opel Corsa-e : 149 €/mois sur 48 mois

Construite sur le même groupe motopropulseur que la Peugeot e-208, la Corsa-e est fortement poussée en avant par Opel. En témoigne cette offre sur 48 mois à 149 euros mensuels une fois déduites les 2 aides de l’Etat.

S’agissant d’une nouvelle voiture électrique, la présente formule mérite qu’on s’y intéresse, d’autant plus que la prime à la conversion sert à disposer pendant 4 ans d’un modèle livré neuf et embarquant des équipements intéressants.

Seul Nissan propose un contrat équivalent. Sauf que la Corsa-e dispose d’une autonomie WLTP de presque 60 km supérieure (327 km).

Autre comparaison : la Peugeot e-208, sur la même durée, nécessite le versement de loyers mensuels de 189 euros. La lionne est cependant fournie avec sa wallbox 7,4 kW et les 2 premiers loyers sont offerts. Pas sûr que ce soit suffisant pour effacer l’allemande branchée.

Et vous, lecteurs : quelle formule vous tente le plus ? Trouvez-vous que ces offres sont intéressantes pour passer à la mobilité électrique ?