Gamme Polestar - Polestar 2, Polestar 3, Polestar 4, Polestar 5

Polestar a fait son entrée en bourse aux États-Unis vendredi dernier. Ses débuts en tant qu’entreprise publique restent toutefois mitigés.

Compte tenu de la popularité de Polestar et de l’engouement autour de ses voitures, c’est une surprise. Le solide démarrage de la marque avec la Polestar 2 ainsi que ses perspectives avec de nouveaux modèles ne semblent pas immuniser la firme contre les difficultés.

Lors de son entrée en bourse vendredi, la valeur de l’action Polestar était de 11,29 dollars. Cette première journée avait vu la valeur de l’entreprise grimper jusqu’à 13 dollars la part.

Mais la filiale du groupe Geely a vite déchanté, avec une baisse de 15 % dès lundi. Elle était ainsi revenue à sa valeur initiale, ou presque, après une hausse initiale de 16 %.

L’action Polestar vaut ce jour 10,77 dollars, valorisant le constructeur à 24 milliards de dollars. Néanmoins, ce n’est pas sans rappeler ce qu’a vécu Rivian.

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La firme fabriquant des pick-up et SUV électriques avait d’ailleurs dû subir des problèmes pour voir sa valeur baisser. Ce n’est pas le cas de Polestar, qui peine dès ses débuts malgré des perspectives florissantes.

On assiste ici à un paradoxe entre le développement de l’électrification, et des objectifs encore flous. Malgré l’évidente transition vers le 100 % électrique, son développement n’est pas un long fleuve tranquille.

Les diverses pénuries rendent notamment les voitures électriques aussi vulnérables que les autres véhicules. De plus, le contexte actuel a un impact lourd sur le prix des voitures « zéro émission ».

Des perspectives encore timides pour les marques électriques

On sait notamment que le prix des Tesla a explosé, et c’est le cas pour la plupart des modèles. Ainsi, la perspective d’un passage aisé vers le tout électrique a volé en éclats. De fait, il devient de plus en plus évident que cette transition se fera dans la douleur, pour les constructeurs comme pour les automobilistes.

Naturellement, ces difficultés impactent davantage les marques n’ayant pas encore de base de clients. Et selon certains analystes, la situation pourrait s’aggraver sur le plan financier pour ces marques.

Malgré les perspectives optimistes grâce au développement de l’électrique, Steve Sosnick, responsable stratégie à Interactive Brokers, assure que les constructeurs de voitures électriques sont encore surévalués par rapport aux marques traditionnelles.

Rivian vaut ainsi 26 milliards de dollars, tandis que Lucid Motors a une valorisation à 31 milliards. Ces deux firmes ont débuté en bourse sans avoir vendu une seule voiture. Des chiffres incompréhensibles pour Sosnick, là où Ford vaut 48 milliards de dollars.

« Le secteur entier du véhicule électrique, Tesla compris, reste surévalué si l’on observe des mesures conventionnelles », explique-t-il. « Les investisseurs veulent encore payer un prix élevé grâce aux perspectives d’un avenir électrique. »

« Mais toutes les start-up ne peuvent pas atteindre les promesses que fait le marché. Cela promet d’autres grands changements, car les investisseurs handicapent les futurs vainqueurs et perdants. »