Les partenaires du projet Seine Aval Véhicule Electrique se sont réunis lundi pour dresser un premier bilan de ce qui constitue la plus grande expérimentation de la voiture électrique en France.
Ce premier forum a rassemblé les premiers testeurs de voitures électriques et les partenaires publics et privés du projet dans l’usine Renault de Flins. Carlos Tavares, le nouveau Directeur Général délégué aux opérations de la marque au losange était également présent, quelques jours après sa prise de fonction officielle.
Pour rappel, SAVE est une expérimentation d’une centaine de voitures électriques et d’environ 150 points de charge. Pour l’heure, le projet accueille déjà 8 Renault Fluence Z.E., 20 Renault Kangoo Z.E. et 11 Nissan Leaf. D’autres véhicules viendront les rejoindre dans les prochains mois.
Voici ce que j’ai retenu des échanges qui ont eu lieu dans les deux tables rondes avec les partenaires, puis les utilisateurs.
Tout d’abord, il a été rappelé qu’il s’agissait d’une expérimentation avant la commercialisation des voitures électriques de l’Alliance Renault-Nissan. Pourtant, je n’ai pas l’impression que cette expérience ait eu le moindre impact sur la voiture de série. Par contre, j’ai déduit des différentes discussions que l’expérimentation avait certainement permis d’affiner le discours commercial et la compréhension des usages de ces voitures pour les deux constructeurs.
Mauvaise foi de la part de Total, ou mauvaise pub pour Nissan : les représentants du groupe pétrolier qui expérimentent une LEAF se sont dits satisfaits de l’expérience de la voiture électrique mais ils ont aussi expliqué qu’ils n’arrivaient pas à faire une charge complète en 7 heures comme promis par le constructeur… La voiture et l’installation vont être expertisées.
La sécurité des batteries pour les voitures électriques a été remise en cause par de récents articles de presse, et Thierry Koskas (en charge du véhicule électrique chez Renault) s’est exprimé de façon très claire à ce sujet : « Les batteries lithium-ion ne sont pas du tout dangereuses ». Après avoir détaillé le système électronique de surveillance et de conditionnement de la batterie, il a conclu : « Si nos batteries étaient des voitures qui passent un crash-test, elles auraient 5 étoiles ».
Louis Nègre, le sénateur et auteur du désormais célèbre rapport sur les infrastructures de charge en France, a tenu à rajouter au sujet de la sécurité : « Les voitures électriques ont passé tous les contrôles et les normes d’homologation. Des voitures thermiques dans les parkings, ça peut aussi être dangereux ».
Orateur enthousiaste, Louis Nègre a clamé que la France est en pointe sur la voiture électrique, expliquant que la Mairie de Chicago lui avait fait la remarque suivante : « Nous sommes impressionnés par ce que fait la France au niveau du VE ». Il a enchaîné sur la nécessité de voir émerger une filière industrielle autour de ces nouvelles voitures, même si elles ne remplaceront pas les véhicules thermiques de sitôt.
Vint ensuite la seconde table ronde a été animée par Carlos Tavares lui-même, ce que j’ai trouvé assez étonnant, surtout que ce rôle n’est peut-être pas celui dans lequel il excelle…
Carrefour Property, la filiale qui gère l’immobilier du groupe Carrefour, a équipé deux magasins en bornes de charge, et se posait la question du juste dimensionnement des infrastructure de charge devant les commerces. La question du modèle économique de la recharge publique a bien évidemment été abordée, sans toutefois apporter de véritable réponse.
Vinci Park a quant à lui indiqué que l’installation de bornes dans ses parkings souterrain ne lui coûtait pas grand chose au final, tant qu’il s’agit de charge standard. En effet, les bornes peuvent être relié au système électrique déjà existant pour alimenter les ventilateurs du parking. L’entreprise envisage donc de faire payer un abonnement annuel aux utilisateurs de voitures électriques, pour un tarif « symbolique ». Il donnerait accès à tous les parkings en France à ses abonnés.
Colizen, qui livre uniquement en véhicule électrique depuis démarrage de l’entreprise, a expliqué son choix : « aujourd’hui, faire de la livraison du dernier kilomètre sans voiture électrique est un non sens ». Son fondateur a notamment mis en avant les bénéfices du VE en terme d’image, mais aussi au niveau de la santé publique. Si les riverains sont enchantés de ces véhicules qui ne font pas de bruit, les livreurs apprécient également l’absence de vibration et de nuisances sonores.
En résumé, les mots « enthousiasme », « passionnant » ou encore « révolution » ont été parmi les plus utilisés durant les échanges de ce premier bilan. Il a été rappelé qu’essayer une voiture électrique, c’est l’adopter. Une conclusion avec laquelle je suis entièrement d’accord et qui semble caractériser les retours des utilisateurs de ces voitures.
Je vous parlerai dans un prochain article des propos de Carlos Tavares sur les batteries et l’usine de Flins, un sujet qui semblait bien plus intéresser les journalistes que le premier bilan de SAVE…
Ah! 2010 c’est déjà si loin que ça!
Mais désolé je ne trouve pas les chiffres 2011, c’est peut être parce que l’année n’est pas finie?
Trêve de plaisanterie on va sortir les chiffres du premier semestre, même si six mois ce n’est pas vraiment significatif.
Alors on a:
Renault – 10,8, certes pas brillant mais a mettre en relation avec les + 20 du premier semestre 2010, (ca n’efface pas les gains).
VW +5,3 mais en 2011 ils était a -2, donc si on fait la moyenne Renault progresse toujours plus.
GM +1,6; -6,7 au 1°semestre 2010
Ford -6,8 – 5,1
Fiat – 19 -11
Toyota -9 -13
Honda -23 -22
Mazda -24 -6
http://www.acea.be/images/uploads/files/20100715_PRPC-FINAL-1006.pdf
http://www.acea.be/images/uploads/files/20110715_PRPC-FINAL-1106.pdf
Les chiffres sont têtu, et plus exact que les rumeurs, non Renault ne perd pas de PDM en europe, malgré la concurrence plus nombreuse et féroce.
De plus le passage a vide du premier semestre, serait expliqué par des difficultés de production sur certains moteurs diesel très, trop, demandés, et d’approvisionnement (lié au Tsunami) de certains composants venant du Japon. Ils annoncent un rattrapage au deuxième semestre, faudra refaire les compte a ce moment là.
Par contre les ventes mondiale de Renault on progressé au premier semestre.
http://www.autoactu.com/l-ecart-se-creuse-entre-les-constructeurs-allemands-et-les-francais.shtml?EZFO_abonne=73394&[email protected]
Aujourd’hui Renault a de meilleurs résultat qu’en 2007, vend plus de voitures, a un plus gros CA, fait plus de bénéfice (2,1 Mds en 2007 3,5 en 2011) et une situation financiére consolidé.
Mais pour la bourse Renault vaut deux fois moins qu’en 2007, ou est la logique?
Si la bourse était en adéquation avec l’économie réelle ce se saurait, et on ne serait dans la mouise dans laquelle on se trouve aujourd’hui.
la bourse, n’a rien de rationnel, et n’exprime que des phénomènes de foule.
L’économiste Keynes disait: il vaut mieux avoir tort avec la foule, que raison contre elle… Tout le monde est haussier, « bullish », comme le taureau, anticipe la hausse, et la Bourse monte ; tout le monde est baissier, « bearish », comme l’ours, anticipe la baisse, et la Bourse baisse….
Rien de plus moutonnier qu’un marché boursier, et évidement, si d’un coté il y a les moutons (les petits porteurs) de l’autre il y a des loups qui orchestrent tout ca pour leur seul profit.
A l’origine la bourse (comme les banques) étaient faites pour financer l’économie, aujourd’hui elle ne sont plus que des instruments de spéculation, et jouent contre l’économie réelle.
@Edouar
Je ne comprends pas ton dernier commentaire.
Le monde entier a bien rigolé pendant l’affaire des faux espions. Et même la presse économique commence à questionner le jugement de Ghosn. Dernier en date, Businessweek, qui rappelle que depuis la creation de l’alliance Nissan-Renault, les ventes de Nissan on augmentées de 50%, celles de Renault ont diminuées de 3%.
http://www.businessweek.com/news/2011-07-25/marchionne-rushed-in-where-ghosn-feared-for-chrysler-cars.html
@Edouar
Comment peux-tu défendre le management de Renault?
Mais non … vous êtes bien pessimistes !
C’est vrai que les Français sont en retard par rapport au japonais et aux allemands.
Cela a été toujours comme ça d’ailleurs. En France on est « frileux » lorsque l’on veut mettre de l’argent sur des idées ou des nouveaux concepts. On se pose trop de questions et on ne réfléchit pas assez en amont d’un projet. On attend souvent de voir ce que font nos voisins pour se rassurer du bien fondé d’une technologie, avant d’investir.
En fait la France aura toujours un coup en retard par rapport au Japon et à l’Allemagne.
Pour l’instant, effectivement Renault part sur un moteur et un onduleur allemands, d’une capacité de 100CV bridés à 80CV par les possibilités actuelles de la batterie Li-Ion Nissan.
Mais par la suite, Renault voudra prendre la main sur son moteur, son onduleur et sa batterie, ceci dit, en passant par des équipementiers (espérons en France). On ne se fait pas comme ça, du jour au lendemain, fabricant en masse de moteur, d’électronique de puissance et de batterie. Ce sont des métiers. Renault gardera à Flins, une unité d’assemblage du moteur sur sa transmission avec au dessus, le module de puissance connecté venant sûrement des équipementiers. Pour la batterie, il assemblera des modules de batteries pour en faire un pack avec leurs électroniques de surveillance et son système de refroidissement.
Donc, ne mettons pas la pression sur Renault, ils ont sûrement des problèmes à résoudre …, laissons-le mettre au point ses voitures électriques, et attendons de voir les résultats et surtout les prix fin 2011 et mi 2012 !
§
@ tous
La grande différence entre l’Allemagne et la France, c’est que les allemands ont une conception différente de l’expérimentation technologique et industrielle : ils testent toutes les technologies sans aucune exclusion et préservent leurs investissements.
À la fin de l’expérimentation SAVE les 150 points de recharges seront démontés et détruites, les 100 voitures seront détruites. Les 23 millions d’euros, dont 5 millions de l’ademe et les 700 000 euros du conseil general
Vous avez raison : les moteurs électriques de Renault seront produits en France. En 2013, à l’usine de Cléon. Pour le moment, ce sont des moteurs d’origine allemande (Continental).
Pour les batteries, vous ne savez peut être pas que Renault se fournit aussi chez le coréen LG Chem.
L’honneur est sauf, car le Kangoo ZE que le monde entier nous envie est assemblé à Maubeuge. Un coin de France bien de chez nous.
Si tout va bien, vers 2013/2014, les Renault électriques seront peut être françaises.
Renault étant allié a Nissan, qui fait d’excellentes batteries (sans doute ce qu’il y a de mieux actuellement) je ne vois pas pourquoi ils iraient se servir ailleurs. En attendant l’usine de Flims.
(les moteurs sont produit en France.)
Il n’y a rien de français* dans ce que Renault propose aujourd’hui** dans l’électrique. Mais, le coq français aime bien croire (et faire croire) qu’il est champion du monde. Les allemands et le reste du monde sont plus sérieux et n’annoncent pas de promesses qu’ils ne sont pas capables de tenir ensuite…
*Il y a une filière française (Valeo, Michelin, GKN, Leoni, Saft) qui ne demande qu’à s’exprimer. Elle est superbement ignorée par les constructeur nationaux qui ne seraient rien sans la techno japonaise.
*Pardon, d’ici a fin de l’année, puisqu’il n’y a rien aujourd’hui.
Méthode allemande : on fait rouler plusieurs centaines de voitures dans le monde entier, plusieurs années avant de les lancer sur le marché, pour tenir compte justement de l’avis des clients.
Méthode française : on fait de la com’ d’abord. On fait des voitures (en retard d’ailleurs) et on lance une expérimentation (avec 6 mois de retard) – qui n’aura effectivement aucun impact sur les modèles de série – financée par l’Ademe. Et on se félicite bruyamment parce qu’il y a « déjà » 8 Fluence et 20 Kangoo.
je ne sais pas s’il en faut en rire ou en pleurer.