Souvenez-vous c’était il y a 4 ans et demi déjà. Au salon de francfort 2009, Peugeot présentait un concept de voiture urbaine électrique baptisée BB1. Malgré les avis très positifs recueillis lors du « BB1 tour » organisé dans les mois qui suivirent, les dirigeants de l’époque n’avaient finalement pas jugé opportun de donner suite au projet. 4 ans plus tard, l’Etat français et le chinois Dong Feng sont sur le point d’entrer au capital de PSA. Et la frustration bat son plein…
I. Peugeot, 1er constructeur de crossover en Europe
A l’heure où l’Europe peine à réduire son hyper-dépendance au pétrole et au gaz russe (…), rares sont les constructeurs automobiles à avoir pris le problème à bras le corps pour sortir du cercle infernal du toujours plus de pétrole.
C’est par exemple le cas de Peugeot qui revendique fièrement son statut de 1er constructeur de crossover en Europe. C’est bien connu, pour voir la ville autrement, les crossovers (diesel) sont indiscutablement la plus belle invention de l’homme moderne pour faire entrer l’automobile dans le XXIème siècle.
Pendant ce temps-là, l’hybride et l’électrique continuent d’être les parents pauvres du groupe PSA. L’HYbrid4, technologie intrinséquement chère, réservée aux véhicules haut de gamme du groupe (508, 3008, DS5) est loin d’apporter les économies annoncées sur le papier tandis que l’offre électrique se limite à une déclinaison de la Mitsubishi i-MiEV dont les jours sont désormais comptés.
II. BB1 : Vitrine du savoir-faire français
Les experts en mobilité ont beau répéter que l’innovation n’est plus dans le produit mais plutôt dans l’offre des services proposés aux consommateurs, il est évident qu’un véhicule comme BB1 aurait aujourd’hui beaucoup plus de succès pour offrir des services d’autopartage électrique «premium » aux métropoles du monde entier plutôt qu’une Bluecar à la finition pour le moins rustique !
L’américain Apple l’a compris depuis longtemps : le design et l’esthétique restent plus que jamais des valeurs sûres à ne surtout pas négliger sauf à faire dans le very low cost destructeur d’emploi et de valeur ajoutée.
Ultra compact (L = 2,50 m), ultra léger (masse à vide ~ 600 kg), le concept BB1 reste un modèle de véhicule urbain adapté aux contraintes de la ville dense. Sa batterie Li-ion lui offrait déjà à l’époque une autonomie d’environ 100 km (donnée constructeur) suffisante pour les usages de type urbain, y compris en autopartage.
III. L’influence du chinois Dong Feng
Confrontée à des problèmes de pollution qui dépassent l’entendement, la Chine nourrit de grandes ambitions dans le domaine du véhicule électrique. Alimentée par de l’électricité encore très carbonée, la stratégie électrique chinoise vise d’abord à rendre un peu plus respirables les villes chinoises avant de réduire les émissions de CO2 du pays. De fait, l’électrification des transports chinois devrait aller beaucoup plus vite que si elle répondait exclusivement à un objectif de réduction des émissions de CO2… mondiales.
Pour y parvenir, les constructeurs chinois n’ont évidemment pas l’intention de rester les bras croisés. L’entrée au capital de PSA par le chinois Dong Feng devrait en toute logique accélérer significativement les choses en matière d’hybridation et surtout d’électrification. Et pourquoi pas faire ressortir des cartons la géniale BB1 dont les dirigeants du groupe PSA de l’époque nous ont privé ? A l’époque, il était question d’un investissement de l’ordre de 300 M€ pour transformer ce beau concept en un véritable projet industriel. À comparer aux 3 milliards d’euros annoncés dans le cadre de l’augmentation de capital à laquelle l’Etat français et le chinois Dong Feng doivent participer à part égale.
IV. Quelles perspectives pour l’électrique made in France ?
Entre d’un côté la main mise chinoise sur d’anciens groupes industriels européens tel que PSA ou Volvo et de l’autre, les annonces spectaculaires de nouveaux entrants tel que l’américain Tesla Motors en matière de production de batterie, l’Europe fait pour le moment figure de parent pauvre en matière d’investissement et de mise en place de nouvelles filières industrielles autour des véhicules électriques.
Pour celles et ceux qui en douteraient encore, le monde de demain s’annonce donc très différent de celui d’hier ou d’aujourd’hui. Espérons que les forces en présence sur le continent européen se réveillent à temps pour tenter de contrer, même partiellement, les initiatives en cours partout ailleurs sur la planète…
Commentaires
Ca se tient, les arguments tiennent la route
Si l'on peut considérer que la qualité de l'offre contribue à créer la demande, ce principe trouve quand même ses limites... Et non, ce n'est pas parce que PSA n'a pas lancé la BB1 en 2009 que le marché de l'électrique ne décolle pas.
Vous pouvez reprocher à PSA de ne pas avoir lancé ce modèle, il n'empêche que les faits lui ont donné raison !
J'en veux pour preuve :
1) que le choix de la Bluecar pour Autolib n'a pas été fait sur des critères techniques. Il est pour le moins hasardeux de parier que BB1 aurait été retenue. Il existait à l'époque sur le marché d'autres VE autrement plus pertinents (comme feu la norvégienne Think), mais le lobby de Bolloré a parfaitement fonctionné puisqu'au final on a retenu une voiture qui ne ressemble à rien, mal finie, inconfortable et qui réussit l'exploit de consommer beaucoup plus d'énergie lorsqu'on ne s'en sert pas que lorsqu'elle roule !
2) que le décollage du marché que l'on nous avait promis avec la Zoé n'a pas eu lieu, malgré ses immenses qualités. Pourquoi la BB1 aurait réussi en 2009 là où la Zoé n'y arrive pas en 2014 ? Et ce n'est pas qu'une question de CRO, de loc de batterie ou de motivation des vendeurs.
La vérité c'est que le marché n'est pas encore là. Le pétrole n'est pas assez cher (hier soir encore dans le JT de Fr2 on nous expliquait qu'un litre d'essence coûte 2x moins cher qu'il y a 40 ans, ramené au SMIC), et les restrictions de circulation sont inexistantes.
Tout à fait d'accord sur le point 2 avec vous cher Frédéric!
à + de 100$ le baril, le pétrole a beau être 1 poison toxique pour l'économie FR & européenne (cf. les analyses de JMJ sur le sujet, limpides comme de l'eau de source), nos vieux dirigeants ancrés dans le passé continuent de refuser de changer d'époque en taxant + énergie fossile importé et moins le travail et l'énergie made in local.
Comment voulez-vous que le pays s'en sorte avec des bras cassés de la sorte qui vivent dans le déni (nucléaire, fiscalité gazole, pesticides, agriculture, étalement urbain, etc...) plutôt que de regarder la réalité en face : il est URGENT de changer de modèle. Les 30 glorieuses, la vie à crédit pendant les 40 années qui ont suivi, c'est bien gentil, mais à part nous envoyer dans le mur, ça ne nous mènera nulle part...
Bref, commençons par mettre le prix du kWh de gazole au même prix que celui de SP95 plutôt que de chercher des raisons à l'échec du VE là où il n'y en a pas.
Le jour où il coutera aussi cher de faire 100 km en clio diesel qu'en Renault ZOE, avec ou commerciaux au top sur le VE, Renault vendra + de ZOE point à la ligne.
Bonjour Guillaume,
je suis tout à fait d'acco2rd sur le point 2 avec toi !!!
d'acco2rd ? pas d'acco2rd ? avec ou co2ntre toi ?! à suivre… je suis donc avec toi et pas co2ntre toi… et comme ça j'ai pas le c… entre 2 chaises. Et c'est aussi bien plus co2nfortable… d'ailleurs, qu'est-ce que c'est co2nfortable les VE à l'usage...
Putain, mais c'est vraiment imbitable ce que vous écrivez, à la fois pénible à lire et surtout complètement dénué de sens...
Belprius tellement vrai...
Le dimensionnement n’est qu’une partie de la question. Pourquoi prendre un ABS, des airbags, des ceintures de sécurité, des freins à disque ventilés alors que 90% du temps ne pas l’avoir suffit.
En aviation une aile est capable de prendre bien plus que ce qu’on lui demande 90% du temps mais néanmoins elle est plus résistante pour palier au 10% restant, ou pour le moins au 9,999 % restant, car il reste 0,001% des cas ou elle cassera effectivement. C’est une question de décision, où mettre la marge. Si vous avez subit un crash, vous aurez tendance à être plus favorable a l’achat d’un SUV, si vous êtes toujours seul vous serez plus attirer par une deux volume, voire une moto. Tout est une question d’adéquation entre l’attende de chaqu’un et l’offre, l’important est donc d’avoir une gamme la plus complète possible.
Bonjour Rv 45,
et non justement en aucun ças le prix du VE doit être MOINS cher d'autant PLUS si on le garde PLUS longtemps et qu'il y a MOINS d'entretien ce serait anti économique… vous ne vivez pas seul que je sache dans une grotte ?! donc dans le cadre de l'éco2nomie qui se développe, la vraie, soit LOCAL = LOW CO2, la vraie révolution réside dans le LOW CO2ST PLUS cher fait chez nous et en proximité.
Regardez encore un très bon exemple sur ce que je propose et défend depuis des mois et des mois inlassablement… je ne me suis pas bcp trompé sur le co2nstat de la déflation généralisée versus le low cost trop carboné qui s'accentue soit le cercle vicieux… et encore plus quand les co2nsommateurs ont moins de moyens pour co2nsommer, ils cherchent des produits et services encore et toujours moins chers, type Amazon avec de moins en moins de salariés et de plus en plus de robots, etc… soit la prééminence trop grande du pétrole qui augmente dans la co2nsommation et dans la fixation des prix… la marge des actionnaires propriétaires étant malgré tout encore très importante comme variable d'ajustement.
http://www.atlantico.fr/rdv/revue-analyses-financieres/deflation-vrai-risque-systemique-en-vue-et-comment-en-protegerjean-jacques-netter-1007158.html?page=0,0
…"5/ Le rythme d’inflation est très faible. Hors pétrole, il est autour de 1%. Les prix de gros baissent même en Allemagne." …
…"La seule très bonne nouvelle serait une forte baisse du prix du pétrole. On peut se demander si l’attitude de la Russie vis-à-vis de l’Ukraine et des sunnites n’est pas précisément de maintenir par de la tension internationale élevée un prix élevé de l’or noir. Vladimir Poutine veut déstabiliser l’Arabie Saoudite pour essayer de porter le prix du baril à 200$. Si cela se produisait, il faudrait encore compenser la hausse des matières premières par une baisse des salaires." …
C'est exactement l'exemple que je donnais ici même récemment avec Air France et Transavia sa compagnie low cost vers laquelle elle pousse ses pilotes trop payés et travaillant pas assez pour les faire travailler plus et les payer moins, le pétrole étant la seule variable d'ajustement aux profits d'Air France ce jour, prix de ventes INCO2MPRESSIBLES quand on en dépend exclusivement du pétrole pour faire tourner son business ! à suivre…
Et l'exemple de Tesla est mauvais pour moi car il est hors co2ntxte de la vraie éco2nomie qui doit bénéficier à tous et ici et surtout en France et pas à quelques uns ailleurs ou dans des paradis fiscaux. Ne répétons pas la même erreur funeste que celle avec Apple surtout pas, le manque d'une partie de ses 150 milliard d'euros de trésorerie ici se fait sentir… quand vous achetez une Tesla quelle est la part de la richesse produite au global qui reste après sur le territoire national ?! donc qui bénéficie à tous par ricochet ?! et encore plus sur des produits de ce niveau de prix là hors normes… c'est la seule et vraie question juste que l'on doit tous se poser… ce sont des choix d'éco2nsommateurs responsables du devenir de leur pays et de l'avenir de leurs enfants et de notre grande co2mmunauté de destin qui en aucun cas ne peut être fondue ni dans le co2smopolitisme apatride sans racine ni dans le mondialisme de toutes les façons appellé à s'arrêter un jour faute de carburant pour le faire tourner ce système utopique et fou et absolument pas "too big too fail" ! il y a juste une variable que le système à zapper, c'est celle du climat, l'énergie en 2, et ce sont ces 2 là qui mènent la danse… et de très loin.
Ces jours-ci si vous avez entendu un seul "responsable" politique parler du climat et de l'énergie, je mange mon chapeau ! et c'est ça qui est inquiétant, d'occulter les seuls vrais sujets d'avenir les plus déterminants… à traiter. Et la crise actuelle vient en grande partie de ça, de la gestion de boutiquier à la petite semaine à laquelle on assiste… de ceux qui sont aux manettes.