40 ans que ça dure : les discours alarmistes sur la fin du pétrole n’effraient plus grand monde. « Quand il n’y en a plus, il y en a encore ». Pourtant, cette fois-ci, c’est la bonne : la production de pétrole conventionnel décline un peu partout dans le monde.
Les milliards investis dans l’exploration et l’exploitation des pétroles non conventionnels ne suffiront pas à enrayer le déclin inéluctable de la production de brut. Du coté des pays importateurs, il va falloir apprendre à faire mieux avec moins.
I. L’hybride et l’électrique ne sont pas à la hauteur des enjeux
Si les technologies hybrides rechargeables et électriques ont de solides atouts à faire valoir pour le futur, elles ne sont hélas pas en capacité d’apporter une réponse à la hauteur des enjeux face à l’hyper-dépendance au pétrole du transport à court et moyen terme.
En France par exemple, la part des véhicules hybrides et électriques constitue moins de 1 % du parc roulant. Même en prenant l’hypothèse d’une progression spectaculaire des ventes couplées à des restrictions d’usages des véhicules 100 % pétrole à l’intérieur des grandes villes, leur part restera inférieure à 10 % du parc roulant à l’horizon 2020. Pas assez pour peser significativement sur les consommations de pétrole des transports. Face à la contrainte, il va donc falloir apprendre à rouler mieux et moins.
II. L’amélioration des usages : un gisement important d’économie
Imaginer que dans les 10 ans à venir, le taux de remplissage moyen des voitures individuelles bondisse de 1,2 actuellement à 1,5. À volume constant de passager, cela représente une réduction de 20 % du pétrole consommé par les voitures !
Impossible ? En théorie non.
Grâce aux outils numériques, chaque citoyen a potentiellement entre ses mains, le pouvoir de changer le cours des choses. C’est déjà le cas aujourd’hui lorsqu’un conducteur propose des places dans sa voiture pour ne plus se déplacer seul au volant.
III. L’éco-conduite : un potentiel restant à exploiter
C’est un des paradoxes criants de notre époque : alors que beaucoup d’automobilistes se plaignent du prix élevé des carburants automobile, il n’a jamais été aussi simple de réaliser des économies au volant en adaptant sa conduite.
Si les voitures ont beaucoup grossi au cours des 20 dernières années, nombre d’entre elles offrent désormais de nombreux dispositifs pour réduire facilement la consommation de carburant : motorisation « high tech », indicateur de changement de vitesse, pneumatiques à faible résistance au roulement, limitateur/régulateur de vitesse, etc…
À condition de le vouloir vraiment, l’immense majorité des automobilistes pourrait économiser 1 L/100 km en moyenne uniquement en appliquant une règle de base de l’éco-conduite : l’anticipation.
Anticiper la route et le trafic afin d’éviter d’utiliser la pédale de frein à chaque fois que cela est possible. En gérant l’inertie du véhicule et en utilisant au maximum le frein moteur plutôt que la pédale de frein, pour maximiser la durée des phases de consommation nulle (coupure d’alimentation à la décélération). Tout cela bien entendu en bannissant autant que possible les courts trajets effectués moteur froid, trajets au cours desquels le rendement d’un moteur thermique quel qu’il soit est très mauvais.
IV. Réduire la vitesse
L’autre levier bien connu (et très impopulaire) pour réduire la consommation de pétrole d’une voiture, c’est de rouler moins vite. Y compris là où la vitesse maxi autorisée est aujourd’hui limitée à 90 km/h. Hélas, pour beaucoup d’automobilistes, ce genre de recommandations dépasse l’entendement au prétexte que cela conduit à perdre du temps sur la route. Ce qui, comme chacun sait, est absolument faux compte tenu des distances moyennes parcourues sur ce type de route quotidiennement par chaque automobiliste pris individuellement.
Considérant par exemple le cas des rocades urbaines et autres contournements routiers construits ces 40 dernières années pour améliorer la circulation de transit et éviter ainsi la traversée quotidienne des centre-villes par des centaines de milliers de voitures à pétrole. Ces infrastructures routières supportent bien souvent un niveau de trafic important. Une baisse de 10 km/h de la vitesse maxi autorisée sur ce type de route aurait pour effet de fluidifier le trafic tout en engendrant d’importantes économies d’énergie si elle était généralisée à l’échelle du pays.
À ce jour, l’immense majorité des rocades urbaines (Nantes, Lille, Bordeaux, Lyon, Toulouse…) sont limitées à 90 km/h. Sur certaines portions, il est même encore possible de rouler jusqu’à 110 km/h ! Une réalité d’un autre siècle qui illustre mieux que tout le refus de certains gestionnaires de voiries (suivez mon regard…) à intégrer à leur niveau les contraintes du monde qui est désormais le notre.
Qu’on le veuille ou non, au cours de la prochaine décennie, il va falloir rompre avec les vieilles habitudes du passé et accepter de changer de paradigme. L’avenir n’est plus au toujours plus vite, toujours loin. Il est au toujours mieux avec moins.
Bonjour à tous,
bonjour Guillaume,
l’éco2nomie en direct live ! régime minceur à tous les étages…
le poids étant le meilleur ami du CO2 émis !
http://www.lefigaro.fr/societes/2014/07/14/20005-20140714ARTFIG00185-sous-la-pression-reglementaire-les-voitures-s-allegent-pour-diminuer-la-pollution.php
la différence de poids en notre ZOE et la BMW I3 étant de 300 kilos, là aussi ça fait sacrément réfléchir…
et enfin ce que je lis dans cet article écrit noir sur blanc c’est aussi que cela va être « PLUS CHER » de rouler plus éco2nomique ?! = LOW CO2ST PLUS CHER au détriment du LOW COST toujours MOINS CHER ?! quel débat passionnant…
Bref le LOW CO2ST n’a d’intérêt que si les salaires grimpent, etc… que si la part du capital rémunéré diminue, etc… bref, si la répartition globale de la richesse produite redevient bien plus équitable… pour faire tourner le système, il faut des co2nsommateurs qui puissent avoir les moyens de… co2sommer ! et surtout maintenant eco2nsommer ! à suivre…
Bonsoir à tous,
bonsoir Guillaume…
http://www.atlantico.fr/decryptage/comment-decision-americaine-exportations-petrole-pourrait-changer-equilibre-energetique-mondial-florent-detroy-1642443.html
ça se passe de commentaire… d’où, comme pour la Norvège, le giga projet Tesla aux USA qui va de pair avec le déploiement du gaz et pétrole de schiste… moins on co2nsommera de pétrole aux USA et plus on en vendra ailleurs pleins pots ! à suivre… = co2up double !
« Exporter » le CO2 ça permet en plus pas mal de co2mpromissions avec sa co2mptabilité nationale… puisque bien hypocritement le CO2 reste l’affaire des autres… sauf qu’il est universel sans frontière et sans attache et qu’il nous unit tout ce jour dans une destinée co2mmune… une co2mmunauté de destins que bcp n’ont pas forcément choisi non plus… et notre immense responsabilité réside bien là…
Tout ceci ça va être très intéressant à suivre pour le sommet du climat à Paris en 2015, de voir là aussi la position américaine…
http://www.boursorama.com/actualites/libye-gouvernement-et-rebelles-annoncent-la-fin-de-la-crise-petroliere-a8544d27623f6e69f9e29278edbc707b
mais ça s’adresse aussi à nous européens, français, etc… l’hypocrisie ne peut plus être de mise sur le sujet du climat.
Pour Renault Nissan et PSA qui veulent produire toujours plus de véhicules thermiques de part le monde… c’est le piège de la mondialisation des échnages sans frontière et sans attache et donc parfaitement incontrôlable.
http://www.ccfa.fr/Alleger-les-automobiles-grace-a-un
Réduire le CO2, réduire la co2nsommation, etc… tout ceci = MOINS et mieux… dans le cadre de l’éco2nomie et de son cercle vertueux, antithèse du cercle vicieux à la Tesla qui est tout sauf universel, populaire, accessible et démocratique…
Un a déjà un exemple de société qui s’est adapté dans l’urgence face à une baisse drastique d’approvisionnement en pétrole.
C’est CUBA dans les années 90 après effondrement du bloc soviétique.
http://www.youtube.com/watch?v=KEF19NV_3SE
en résumé :
– Partage équitable
– serrage de ceinture
– Transpirer plus
résultat
– Manger mieux
– Perte du surpoids
– Cohésion renforcée
Mais nous ne sommes pas CUBA
Pas sûr !
Rouler mieux, certes oui, mais aussi surtout grâce aux infrastructures.
Les consos actuelles sont liées au trafic grandissant, mais surtout aux bouchons correspondants. Vous n’imaginez pas le carburant perdu en faisant ces yoyos. Et détrompez-vous, rouler à 30km/h consomme plus qu’à 50-60 km/h, question de rendement du moteur thermique avec ces boîtes hyper longues en haut, ou trop courte en bas. Dans les bouchons, même les rendements des VE sont moins performants (ZOE < 65% à 10km/h, < 50% à 5km/h). Après jouer sur l’inertie, la pédale de frein et l’anticipation à moins de 10km/h dans les bouchons, il faut pouvoir le faire.
Quant-aux limitations 80-90-110km/h sur les périphériques, il y a débat !
Théoriquement, en respectant un écart de 2s entre les VP, le débit horaire augmente à forte vitesse.
Exemple : sur 12km à 110km/h on draine 1689 VP/h contre 1651 VP/h à 80km/h. Après niveau pollution, on rejette certes plus à 110 qu’à 80, mais plus brassé l’air. On devrait théoriquement fluidifier le trafic aux heures de pointes. Après, si au bout du périphérique, il y a bien-sûr un étranglement (voire un feu, si-si !), là, toute cette théorie tombe à l’eau car cela forme les bouchons qui eux, en remontant, font rouler à 30km/h sur les périphériques. Et là, c’est la catastrophe, on en revient à E. Lucet et ses NOx/m3. Tout ça pour dire que le débat reste ouvert sur la question vitesse !
Rouler moins, là non, c’est mal barré !
Du moins pas pour les extramuros, tant que l’offre et la disponibilité des TC en banlieue ne sera pas résolu. Et cela ne sera pas fait de sitôt, à la vue des vitesses d’étalements des villes. Nos villes deviendront des mégalopoles gigantesques, avec toujours un temps de retard pour ce qui est métro-tramways et autres, ce qui demandera aux extramuros un usage plus intensif de leur VP. Par-contre pour les intramuros, oui, eux ils n’utiliseront que les TC.
L’auto-partage, covoiturage et autres systèmes communautaires peuvent en effet réduire un peu l’effet, mais cela ne sera pas généralisé, car cela entraine des contraintes horaires, manque de souplesse, etc.
G. Porchet. ne dénigrez pas constamment notre monde actuel, en l’affublant à chaque fois d’appartenir à un autre siècle. Certes il n’est pas parfait, mais nous y sommes et c’est l’Homme dedans qui le fait tourner. Ne rêvez pas, une ville ne sera parfaite qu’au « jugement dernier » ou alors sans l’Homme. Vous verrez qu’en 2030 (au sens planétaire), il n’aura pas franchement changé, mais que sa technologie palliera à son manque de changement de paradigme !
§
D’après les études de fluidité du trafic (rien à voir avec le pétrole ou l’électricité, juste les automobiles, les réflexes, les distances de sécurité), le débit maximum d’une voie rapide (véhicules/heure) est obtenu avec une vitesse de 80km/h.
Vitesse inférieure = moins de débit forcément
Vitesse supérieure = moins de débit par l’augmentation (nécessaire) des distances de sécurité.
Donc baisser de 90 ou 110 à 80 la Vmax sur les rocades urbaines permet d’en augmenter le débit admissible en mode fluide, donc d’éviter les bouchons aux heures de pointe, donc d’augmenter la vitesse moyenne des véhicules! Et bien sûr de faire baisser leur conso.
Elle est pas belle la vie? :-)
Mais comment expliquer cela au bourrin pressé qui pour « gagner du temps » accélère à fond pour aller le plus vite possible se planter dans le bouchon suivant à 1km et pester contre tous ces gens qui font pareil que lui et encombrent la route…
Un article ironique et humoristique, mais coup de gueule: http://carfree.fr/index.php/2014/04/18/boycotter-lecologie-ennemi-numero-un-de-la-survie-de-notre-civilisation/
Pour certains, je signale que c’est du 2ème degré, au cas où…
Oui bon la réduction de vitesse on a vu ce que ca donne, moins de voiture par bande et par heure, donc ce n’est pas vraiment la solution. Par contre appuyer à fond sur les gas de la mutation du parc automobile vers des véhicules électriques avec un petit prolongateur d’autonomie, ça c’est vraiment la voie royale pour sortir les transports du tout pétrole. Augmenter drastiquement la conduite électrique tout en permettant les longs trajets. Si en plus on met un biocarburant dans le réservoir du Rex plutôt que de l’essence, c’est tout de suite que l’on sort du pétrole. BMW avec l’i3 à vraiment fait un excellent précédent, il ne reste plus qu’a mettre le brouillons de l’i3 au propre sous la forme de la BMW i5. Dans le même temps Tesla et Nissan permettent à ceux qui veulent de faire sans Rex s’ils estiment que ça leur convient.
Dans l’immédiat tout le monde peut aussi arrêter de tondre sa pelouse à la tondeuse à essence et la tondre avec une tondeuse électrique à fil ou à batterie ou alors remplir le réservoir à l’E85. Ca marche aussi, c’est engins sont incroyablement conciliants, ils fonctionnent même avec de la térébenthine (un extrait de résine de sapin).
Bien sur il ne faut pas oublier les basiques. Remplacer une chaudière par une pompe à chaleur eau-eau, eau-sol ou eau-air. Dans le pire des cas remplacer la chaudière fossile par une chaudière a pellets. On peut aussi recourir au moins partiellement au chauffage solaire, sans oublier l’isolation dans une habitation basse énergie ou passive, voir a énergie positive. Rappelons si tant est nécessaire que remplacer une chaudière par une PAC est la meilleures façon de diminuer la consommation de pétrole.
Un dernier accessoire indispensable, le récupérateur de douche. Récupérer la chaleur des eaux usées de votre douche en préchauffant l’eau de la douche en question. Les récupérateurs sont une de mes armes anti pétrole préférée car cela fonctionne toujours, soit sous forme d’unités toute faites http://www.meanderhr.com/about/, soit sous forme d’un simple tube d’évacuation en cuivre entourer d’une spirale de cuivre ou un tube PVC un rien plus large que tout le monde peut faire soit même dans son garage.
Encore plus simple et bien oui, mettez les armoires contre les murs extérieurs plutôt que les murs intérieurs, ils augmenteront encore un peu l’isolation thermique de vos murs, surtout si le dos est vraiement bien contre la paroi. Une armoire de 50 cm, c’est l’équivalent de 2 cm de PU. Ca ne coute rien il suffit d’y penser.
Ce n’est pas la première fois qu’on nous dit que « cette fois-ci, c’est la bonne » René Dumont 1974:
http://www.ina.fr/video/CAF88000834
La crise en Ukraine puis celle en Irak, ont a peine fait frémir le cours du pétrole.
Et les recettes que vous préconisez sont celles qui l’étaient déjà lors du premier choc pétrolier en 1973 (en un an le prix du pétrole avait été multiplié par 4)
Mais bon il est certain qu’il faudra aller chercher le pétrole de plus en plus profond et que les coûts vont augmenter, mais je pense que cela se fera graduellement, et que ce n’est pas ca qui fera changer les habitudes.
Bahhh, en 2020 les bagnoles électriques auront 1000 bornes d’autonomie avec une seul charge (mega rapide) ;-)
http://forococheselectricos.com/2014/07/baterias-de-electrolitos-fundidos-hasta-50-veces.html
Pour moi le plus important et ce qui va faire mal, c’est quand la demande ne pourra plus être satisfaite alors qu’il reste encore beaucoup de pétrole.
Un peu comme une meute de chiens sur une seule gamelle.
En matière de transports, nous sommes entrés dans le siècle des 3 moins :
– moins vite,
– moins loin,
– moins souvent.
En ce qui concerne les réserves de pétrole, je vous invite tous à lire ce texte rédigé par Jean Laherrère*, Président ASPO France :
http://aspofrance.viabloga.com/files/JL_Clarmix-Previsions1900-2100.pdf
* Jean Laherrère est un ingénieur pétrolier et consultant. Ancien élève de l’École polytechnique, Jean Laherrère a travaillé pendant 37 ans pour Total. Ses travaux sur les sondages de réfraction sismique ont contribué à la découverte du plus grand champ pétrolifère d’Afrique.
L’Agence Internationale de l’énergie a parlé du pic; un article intéressant à lire :
http://petrole.blog.lemonde.fr/2014/06/11/petrole-hormis-les-non-conventionnels-americains-la-production-mondiale-a-baisse-en-2013/
Pourquoi prendre un horizon 2020 ?
Il y aura toujours plein de pétrole dans 6 ans…
Tout à fait d’accord… sans oublier tous ceux qui ont la flemme d’éteindre leur moteur quand ils vont chercher leur baguette de pain ! Je le vois tous les jours. C’est effarent.
Moi, j’ai misé depuis plus de 10 ans sur la réduction de ma vitesse. 90 au lieu de 110 et éco-conduite au maximum…et ça emmerde beaucoup de monde.
Maintenant, je roule en ZOE et j’ai gardé ces nouvelles habitudes. Et je ne le regrette pas.
Il est bien malin celui qui pourra me predire exactement l’avenir : entre les incertitudes sur les ressources reelles du Petrole de Schiste americain, l’evolution de la consommation mondiale, l’evolution de la production, stabilite/instabilite en Irak-Libye-Iran, et quid des petrole de schiste de l’Oural.