Alors qu’en matière d’électrification de son parc automobile, l’Italie est très en retard par rapport à la plupart des autres pays européens, le nouveau gouvernement populiste affiche une ambition démesurée : un million de véhicules électriques sur ses routes en 2022. Un objectif qui pourrait lui coûter près de 10 milliards d’euros.
Selon les analystes de Bloomberg, l’accord de gouvernement adopté par le Mouvement 5 étoiles et la Ligue prévoit « une réduction du nombre de véhicules essence et diesel, et des incitants à l’acquisition de véhicules électriques et hybrides ». Ce programme reste vague et ne cite aucun chiffre, mais Luigi Di Maio, leader du Mouvement 5 étoiles, qui a fait campagne dans une Nissan Leaf, a été plus explicite en mentionnant le chiffre d’un million de véhicules électriques.
L’objectif est ambitieux, si pas démesuré. D’après l’Association des Constructeurs Européens d’Automobiles (ACEA), moins de 5.000 voitures électriques circulent aujourd’hui dans le pays. Or, en cas de succès de ce plan l’Italie prendrait la tête des pays européens pour l’électrification de son parc de véhicules.
Si aucune indication n’a été donnée quant aux actions que la coalition compte prendre pour réaliser cette ambition, un porte-parole du gouvernement a confirmé que celui-ci travaille sur la question, mais il n’a voulu donner aucun chiffre.
Cité par Bloomberg, Gian Primo Quagliano, directeur de l’institut de recherche Promotor, prétend que l’exécutif envisage l’octroi de primes à l’achat, équivalentes aux aides françaises. Mais les analystes estiment qu’il faudrait en outre de nombreux incitants, fiscaux ou autres, comme en Norvège, pour obtenir le résultat attendu. Un plan dont le coût pourrait s’élever à près de 10 milliards d’euros, pour un Etat qui est déjà l’un des plus endettés du continent.
Si l’on est en droit de douter de la capacité des Italiens à atteindre l’objectif, l’ambition affichée par le gouvernement a l’avantage d’adresser un signal fort aux constructeurs automobiles et aux installateurs de bornes de charge qui ont un rôle important à jouer. Ils doivent accroître leurs efforts pour accélérer l’adoption de la mobilité électrique dans le pays.
Certaines villes ont déjà pris les devants et décidé des mesures concrètes. A Rome, par exemple, la municipalité a décrété l’interdiction du centre historique aux véhicules diesel à partir de 2024. A Milan, les diesel Euro 0 à Euro 4 sans filtre à particules sont déjà interdits de circulation dans le centre ( l’Area C), en semaine. En octobre 2019, tous les diesel Euro 4 y seront bannis. Et en 2024, ce sera au tour des diesel Euro 5. Les modèles Euro 6 ont encore une petite dizaine d’années de répit.
Commentaires
J'ai une question pour la rédaction à ce sujet,
Ce matin, j'ai croisé un touriste Italien en vélo électrique, et nous avons discuté automobiles anciennes et en particulier d'une ancienne stockée dans la cour de l'endroit ou nous étions à l'arrêt. Je lui expliquais que le propriétaire attendait qu'il soit possible d'électrifier les thermiques pour refaire rouler cette 204 cabriolet dont le moteur est bloqué et le chassis en très mauvais état.
A ce moment le touriste m'a expliqué que son nouveau gouvernement voulait fortement augmenter le nombre de véhicules électriques en circulation, et pour celà il voudrait aussi permettre la possibilité de changer de motorisation en permettant l'électrification de tout véhicule non neuf et en bon état.
Alors info ? ou doux rêve de cet amateur de belles motorisations (il m'a dit que son garage contenait une Alfa GTV, mais surtout une Montréal :)
cdlt
J’espère que cela fera bouger Fiat pour sortir un 500 100% électrique pour l’Europe le plus vite possible…elle se vendra comme l’héroïne au Detroilette.
Les intentions sont bonnes, mais je n'ai pas l'impression qu'on est envie d'y mettre mes moyens, notamment dans les infrastructures qui seront indispensables.
En Italie il existe 4 carburants faciles à trouver : essence et diesel (comme partout en Europe) mais aussi GPL (ça on est assez habitué à trouver des pompes) mais aussi méthane / GNV, et ça c'est largement plus rare en nos contrées ...
Alors ajouter une réseau de "pompes" pour VE, ça ne doit pas être trop compliqué.
2,5 % du parc électrifié... quelle ambition...
Commentaire à côté de la plaque Manu ! 2.5% ... en 4 ans ! Ils se vend 2M de VP/an en Italie (comme chez nous).
Partant sur une progression rapide, on serait en 2018 à 30k, 2019 60k, 2020 100k, 2021 300k et 2022 500k pour atteindre le million en circulation fin 2022, et 500k ça fait juste 25% de pdm pour le VE, ce qui est tout simplement énorme pour l'italie ou tout pays autre que la Norvège (qui à mis 10 ans à atteindre de chiffre en purs VE) ...
Manu, la durée de vie moyenne d'un VP est de 20 ans voir plus en Italie, donc oui, il va en falloir du temps avant que 25% de pdm ne se transforme en autant en circulation !
Soyons pratique ! Mieux qu'avec des Fiat 500 rendues électriques... : les rues italiennes sont étroites avec peu de stationnement ! Pourquoi ne pas envisager des véhicules légers solaires à pédales + assistance électriques, car 2 m2 de capteurs sont suffisants pour faire cette assistance la plupart du temps ! Et en tandem, si le véhicule n'est pas assez stable en rues en pente, il suffit de permettre un écartement latéral télescopique qui fasse en même temps aérations nécessaires; ____ De toute façon, l'Italie comme les autres pays "sexuels" devra arrêter de faire plus de deux gosses à vie, et verdir ses villes en les aérant nettement plus !