Parade de voitures électriques en Norvège

Avec près de 40 000 voitures électriques en circulation et des ventes en constante augmentation, la Norvège est incontestablement la référence mondiale de l’électro-mobilité. Afin de mieux appréhender le profil et les comportements des utilisateurs, l’association norvégienne des véhicules électriques réalise chaque année un sondage national auprès des utilisateurs.

Les résultats de l’étude 2014, qui a permis d’interroger plus de 3400 utilisateurs, ont été exposés lors du congrès EEVC à Bruxelles. Un sondage qui permet de mieux comprendre la “success story” norvégienne et dont je vous propose de découvrir les principaux résultats ci-dessous…

Usage – 34 % utilisent leur VE pour partir en vacances

Shopping, trajets domicile-travail, déplacements professionnels etc… si la voiture électrique assure déjà un bon nombre de missions d’une voiture classique, l’étude 2014 montre également que 34 % des conducteurs l’utilisent pour partir en vacances. Une augmentation importante puisqu’en 2013 seuls 13 % des sondés avaient répondus favorablement.

Selon l’association, cette forte hausse s’explique par l’introduction de la Model S, un modèle doté d’une autonomie plus importante et bénéficiant de l’appui d’un vaste réseau de « superchargeurs ». Les possesseurs de Model S représente d’ailleurs près de 30 % des sondés…

Sondage - Le VE en Norvège

Un utilisateur heureux en convainc trois autres

Comme les années précédentes, l’étude 2014 révèle un taux de satisfaction très élevé des utilisateurs, plus 99 % s’estimant “satisfaits” ou “très satisfaits” de leur voiture électrique.

Surtout, les utilisateurs se révèlent être de véritables « ambassadeurs » de l’électro-mobilité, incitant leur entourage a franchir le pas. Selon l’association, un utilisateur heureux parvient en moyenne à en convaincre trois autres…

En revanche, seuls 74 % des sondés sont prêts à réitérer l’expérience du 100 % électrique lors de leur prochain achat, 9 % souhaitant opter pour un modèle hybride rechargeable et 6 % souhaitant retourner à une voiture traditionnelle. Les 11 % restants sont toujours indécis quant au choix de leur prochaine voiture.

Des bornes publiques peu utilisées

Si le marché de la voiture électrique a explosé ses dernières années, le développement des bornes de recharge publique n’a pas suivi à la même cadence. Avec 5720 points de charge déployés à ce jour, on dénombre une borne publique pour sept voitures électriques.

Un déploiement décalé qui n’a pas empêché le développement du marché, les norvégiens se rechargeant majoritairement à leur domicile ou sur leur lieu de travail où 50 % d’entre eux ont accès à un point de charge.

Quant aux bornes publiques, elles restent peu utilisées, la plupart des sondés indiquant y avoir recours moins d’une fois par semaine voire jamais. Une tendance encore plus marquée pour les bornes rapides que 60 % des sondés n’utilisent jamais.

L’association note cependant que les bornes publiques pourraient être plus utilisées si le maillage était plus important, d’autant que leur présence reste importante aux yeux des usagers. Un déploiement qui permettrait également aux utilisateurs d’allonger leur parcours, notamment en hiver où les autonomies peuvent être divisées par deux par rapport aux mois estivaux…

Habitudes de charge des conducteurs norvégiens

Les incitations financières restent la motivation principale

Ne nous leurrons pas ! Si le VE marche aussi bien en Norvège, ce n’est pas parce que nos voisins nordiques ont davantage de conscience écologique que nous ! Pour 48 % des répondants, le facteur financier reste la motivation principale lors de l’achat, l’écologie arrivant au second plan (27 %).

Des VE moins chers que les thermiques

Le gouvernement norvégien s’est engagé très favorablement en faveur du VE avec la mise en place d’un système de taxation en fonction des émissions de CO2 des véhicules. Résultat : mieux qu’un tarif équivalent comme c’est le cas en France, la voiture électrique est moins chère, batterie incluse, que son homologue thermique.

A titre d’exemple, une Golf thermique est vendue 38.000 € en Norvège contre seulement 30.000 € pour la version électrique.

De nombreux avantages à l’usage

A cette aide à l’acquisition déjà importante s’ajoutent de nombreuses incitations à l’usage qui complètent le dispositif initial : gratuité des péages, des parkings et des ferrys, taxe routière réduite, accès aux lignes de bus etc…

“Les incitations sont effectivement très fortes en Norvège. La traversée de certains ponts peut coûter plus de 30 euros pour une voiture thermique alors que les voitures électriques passent gratuitement” m’explique Rune Haaland, l’un des précurseurs de l’électro-mobilité dans le pays.

Au final, les fortes incitations à l’achat associées aux nombreux avantages à l’usage semblent être les deux principaux ingrédients de la “success story” norvégienne. Reste à savoir si un tel modèle pourrait être dupliqué dans d’autres pays européens où l’industrie et les lobbys automobiles sont beaucoup plus présents…

Les norvégiens et la voiture électrique