Une étude menée par PwC révèle que seuls 1% des automobilistes en France, en Allemagne et au Royaume-Uni se disent intéressés par les voitures électriques, contre 21% qui s’intéressent aux voitures hybrides. Une conclusion qui soulève quelques questions…
Le contexte de l’étude
Voici les informations données par l’institut de sondage sur le contexte de l’étude : « Pour réaliser cette étude, PwC a interrogé 1500 acheteurs potentiels en France, en Allemagne et au Royaume-Uni qui ont l’intention d’acheter une nouvelle voiture dans les 12 prochains mois pour un usage personnel ».
Dans le communiqué de presse, PwC explique que « l’enquête […] révèle que la voiture électrique ne représente pas pour le moment une alternative crédible aux yeux des consommateurs ».
Quelle conclusion en tirer ?
Pour être franc, ce chiffre de 1% me paraît extrêmement faible. Les ventes de voitures électriques (VP) représentent 0,5% des immatriculations en France. Cela voudrait donc dire que la moitié des acheteurs qui s’intéressent à la voiture électrique franchissent le pas pour en acheter une. Ce ratio me semble énorme.
Ma conviction, c’est qu’il y a plus de monde qui s’intéresse au véhicule électrique mais qu’il y a moins de personnes qui passent à l’acte. On connaît les nombreux freins : autonomie, recharge en co-propriété, etc. La seule explication qu’on pourrait trouver c’est que ce sont très majoritairement des professionnels qui achètent ces VP (l’étude porte sur les particuliers).
Reste à savoir comment la question a été posée aux sondés. J’ai contacté l’institut de sondage pour connaître la formulation exacte de cette question… De nombreux journaux ayant repris cette information, j’aimerai m’assurer qu’elle est interprétée correctement, au delà de l’effet de « buzz » qu’elle produit.
Je publierai la réponse obtenue sur cette page.
MISE A JOUR du 16 oct 2014 à 17h20 : la réponse de PwC
Bonjour,
Suite à votre demande, voici les éléments complémentaires avec le détail des questions de l’étude réalisée auprès des consommateurs européens.
Ma nouvelle voiture devra être motorisée de la manière suivante :
Moteur essence ou diesel : 61,6% (France : 54,6% ; Allemagne : 65,5% ; UK : 61,9%)
Moteur hybride : 21% (France : 32,9% ; Allemagne : 20,8% ; UK : 12,6%)
Moteur électrique : 0,9% (France : 1,6% ; Allemagne : 0,4% ; UK : 0,8%)
Pas important – cet aspect n’aura pas un rôle majeur dans ma décision : 16,2% (France : 10,9% ; Allemagne : 13,1% ; UK : 24,8%)
=> « D’après ce sondage, 21% des sondés se montrent davantage enclins à acheter aujourd’hui un véhicule hybride contre seulement 0.9% véhicule électrique. Cette proportion monte même à près de 33% pour les français! 74% des sondés pensent que, pour y arriver, le surcoût du véhicule hybride par rapport à un véhicule à moteur traditionnel ne devra pas excéder 2000 euros. », constate François Jaumain, Associé responsable du secteur automobile chez PwC.
Quelles mesures sont prioritaires pour les consommateurs?
Moins utiliser sa voiture n’est pas la priorité, voire pas envisageable pour 58% (France : 57% ; Allemagne : 55% ; UK : 61%).
Eviter de posséder plusieurs voitures quand cela est possible : 13,8% (France : 14,1% ; Allemagne : 15,1% ; UK : 12,4%)
Développer des moteurs qui consomment moins : 42% (France : 41% ; Allemagne : 43% ; UK : 41%)
Acheter moins de SUV n’est pas la priorité voire pas envisageable pour 58% (France : 49% ; Allemagne : 63% ; UK : 63%)
=> « Puisque pour 58% des sondés, ne pas acheter de SUV et moins utiliser sa voiture n’est pas la priorité voire pas envisageable du tout, les consommateurs montrent qu’ils ne sont pas prêts à faire des concessions sur le choix du type de véhicule ni à rogner sur l’utilisation de leur véhicule. En revanche, il semble évident pour 42% d’entre eux que les efforts doivent être mis sur l’efficience des moteurs. », évoque Josselin Chabert, analyste chez PwC Autofacts
Ma nouvelle voiture devra consommer…
Moins de 5.9L/100km : 56% (France : 62% ; Allemagne : 31% ; UK : 74%)
Entre 5.9L et 7.8L/100km : 35% (France : 34% ; Allemagne : 49% ; UK : 22%)
Plus de 7.8L/100km : 9% (France : 4% ; Allemagne : 20% ; UK : 3%)
Source : PwC
@VT vs VE
Vous avez dit ça:
l’avenir nous montrera si au dela d’un kilometrage elevé le ve coute vraiment moins cher parce qu’a ce jour il est bien plus facile de se passer du concessionnaire pour entretenir un vehicule thermique qu’un vehicule electrique…
Je ne comprends pas pourquoi vous dites ça. Il faut passer par le concessionnaire pour conserver la garantie, electrique ou pas. Après la garantie, il me semble evident qu’il y a beaucoup moins à faire sur un VE, juste le réducteur à vidanger pour la partie moteur, donc un jeu d’enfant par rapport aux courroies de distribution et autres plaisirs du thermique.
Donc pour moi, c’est bien plus facile d’entretenir soi-même un VE. Pour les réparations c’est autre chose, quoiqu’avec l’électronique omniprésent dans le VT, ça se présente plutôt mal.
De toutes façons un VE est théoriquement beaucoup plus fiable.
Pas besoin de chercher midi à 14h, si les pouvoirs publiques voulaient aller plus lin pour favoriser le VE il n’y a qu’à imiter les mesures prises en Norvège. A Oslo, en VE on a :
– pas d’embouteillages car autorisé à rouler dans les couloirs de bus (on a testé et effectivement aux heures de pointes les bouchons évités sont impressionnants),
– pas de problèmes de charges, même si on habite dans un immeuble en co-proriété : il y a bcp de parking en ville et toujours de nombreuses places réservées aux VE avec une prise de courant, et en plus, c’est 100% gratuit 24h/24 7J/7. Les prises à dispositions sont de simples prises, pas de charge rapide. C’est bien, ça incite les riverains à charger la nuit => simple pour limiter les saturations du réseau en hiver et pour faire des économies sur le prix des places de parking en ville !
– payer son VE HT et non TTC : certainement plus simple que le système de subvention
J’oublie certainement d’autres mesures en vigueurs là-bas… simple, non ?
D’abord ils vous ignorent, ensuite, ils se moquent de vous, ensuite ils vous combattent et enfin, vous gagnez. (Gandhi)
Le VE est dans le debut de la phase combat.
J’habite à la campagne, et l’autonomie du VE me va très bien, je ne vois pas l’intérêt d’un REX, qu’il soit embarqué ou tracté.
Pour que le VE décolle, il ne faut rien du tout!!! Simplement que les constructeurs aient envie de les vendre, tout simplement.
N’oublions pas que la plupart des ménages ont deux véhicules, donc rien ne s’oppose à electrifier l’un des deux.
Franchement, c’est pourtant pas compliqué !
Aujourd’hui:
– pour les citadins: pas de solution vraiment mis en place. Simplement, une idée avec le projet de recharge sur éclairage publique / un exemple de généralisation de petites bornes en pays nordique / l’arrivée de bornes en parking immeubles
– pour les campagnards avec garage: il faut généraliser le REX !!!
Pour que le VE décolle:
– pour les citadins: trouver une solution de recharge, à n’importe quel endroit !!!, en voirie en ville: (ex: petites prises un peu partout). Pas seulement une ou deux bornes ici ou la
– pour les gens de campagne: augmenter l’autonomie avec un Rex (ex: i3 de bmw)
– pour tous: des bornes accélérées en station service et autoroute
En attendant:
– améliorer les moteurs essences/diesel
– généraliser les petits hybrides (vive toyota !)
Et pour des privilégies écolos:
– proposer une autre solution: l’hydrogène
– développer les hybrides rechargeables .
si on attaque autant la voiture électrique c’est d’après moi un signe d’intérêt. Par définition pour être contre quelquechose il faut connaitre ce quelquechose. Quand j’ai acheté ma voiture électrique, certains de mes collègues ne savait pas que cela existait ils pensaient que j’achetais un jouet télecommandé. Personne n’y croyait et surtout personnes n’avais d’avis. Maintenant tout le monde connait et il y a des pour et des contre.
Il y a un battage médiatique important autour du VE repris par les politiques. Dés que la politique s’en mêle il y a des affrontement d’idées.
Si il y a des gens contre, c’est plutôt bon signe. On va débattre et les gens vont réfléchir et se poser des questions.
Il faut éviter deux dangers, le zero pensée (on s’en fout totalement) et la pensée unique (on sait ce qui est bon pour vous) . Entre ces deux extrêmes il y a la confrontation d’idée et de solutions.
Moi j’y crois a la voiture électrique, mais pas pour être écolo, plutôt pour respirer mieux et avoir moins de bruit. Ce n’est pas non plus un combat contre le pétrole ou le nucléaire. Il faudra de toute façon du pétrole encore longtemps ne serait-ce que pour produire du courant dans des centrales. La transition énergétique pour moi ce n’est pas la voiture electrique, c’est une modification du mix énergétique qui va servir a produire le courant pour la faire rouler.
Ce sondage ne me trouble pas.
Il ne fait que confirmer les chiffres de vente ACTUELS
(Entre 0.5 et 1 p cent de part de marche)
en France
( Faites le même sondage aux Pays Bas vous trouvez 5%
en Norvège 15%…)
Faut attendre et comme déjà dit plus haut, avec l’apparition de nouveaux modèles (SUV, cabriolets etc…) et avec le constat de satisfaction des « early adopters », le VE fera boule de neige!
Cela ne serait pas plutôt lié au fait qu’il n’y ait que 1% de gens « compatibles » au 100% VE, et que parmi eux, la moitié n’a pas encore pu trouver un palliatif à ses faiblesses ? C’est bizarre qu’en même temps, il y ait aussi déjà 21% sur les hybrides ! Les gens veulent encore de la « polyvalence » dans leur VP. « Le cheval des temps modernes » quoi !
§
« 1% des automobilistes s’intéressent à la voiture électrique »
Il conviendrait de savoir si les 99% restant ne s’y intéressent pas en toute connaissance de cause (cf. les limitations que l’on connait) ou s’ils ne s’y intéressent pas par pure ignorance de l’existence du produit (alors même que le VE pourrait parfaitement convenir à leur besoin de mobilité)
J’ai toujours pensé que le VE souffrait d’un manque de communication chronique à son sujet (je parle de communication sérieuse et objective, pas de procès à charge comme on a pu le vivre récemment)
Pour moi le principal frein ne vient pas des clients ou du produit, mais des constructeurs; ils ne veulent absolument pas vendre le VE, sauf peut-être Nissan.
Aujourd’hui je me suis rendu dans la capitale picarde, Amiens, pour enfin voir de mes yeux une E golf, une E up, et une i3.
Chez BMW, ils n’en ont pas car c’est une petite concession, pour la voir il faut aller à Lille ou Paris. Je leur ai rétorqué qu’avec ma mia ce serait difficile, ils m’ont dit de prendre le train.
Chez Wolkswagen, ils n’ont pas le droit de vendre des VE, ils n’auraient pas l’infrastructure. Pour les voir même chose, Lille ou Paris.
Tesla… C’est plus facile de faire du haut de gamme (marges élevées et réseau moins dense de bornes) que du abordable. Il paraît (!) que la plupart des acheteurs de Tesla en Californie s’en fichent un peu de l’environnement, mais veulent surtout une voiture qui arrache davantage que la BM du collègue !!
On compromettra l’avenir de la planète et aussi de nos enfants, peu importe, du moment que le niveau de vie et de confort ne baisse pas, le plus longtemps possible. C’est du bouschisme, « après moi le déluge ». Et c’est pas nouveau.
C’est effectivement nécessaire de connaître la tournure de la question. C’est quoi « s’intéresser aux VE? ».
Moi je m’intéresse aux avions, aux voyages vers Mars et aux centrales hydroélectriques (entre autres), c’est pas pour autant que je vais faire des dépenses dans ces domaines!
Ne serait-ce pas plutôt une coquille journalistique ? A la place de « 1% des automobilistes français s’intéressent au VE », fallait-t-il lire « 1% des agents en concessions conseillent le VE à leurs clients » ? –
La France compte 31 millions de voitures, dont 18 millions chaque jour sur les routes (http://www.linternaute.com/auto/magazine/l-automobile-en-10-chiffres-cles/31-millions.shtml). Donc, 1% de 18 millions cela fait 180.000 automobilistes intéressés. Il y a déjà 40.000 VE en France, reste 140.000 automobilistes prêts à passer à l’acte d’achat ! Et ils feront des émules par « effet boule de neige ».
Pour moi il y a de l’espoir car les 20 % qui envisagent l’hybride auront déjà gouté au plaisir de la conduite zero émission et n’hésiteront pas à acheter un VE dans 5 à dix ans.
Donc le marché du ve a de beaux jours devant lui ( à moyen terme en tout cas)
Peu de gens sont prêt à changer leurs habitudes en règle générale. Alors quand il s’agit de les changer en y ajoutant des contraintes ou des interrogations alors ça ne se bouscule pas au portillon.
Aussi, il est difficile de dépasser le cap des « early adopter » sur les produits en rupture technologique. Il faut alors apporter de vraies réponses aux attentes des clients.
En matière de VE, ces réponses sont encore reçues et comprises comme partielles ou trop chères pour le client normal.
Dans l’inconscient collectif du Public, un VE est une petite voiture assez chère parfois pas très jolie, avec une faible autonomie et qu’il est difficile ou très long à recharger !
Mais petit à petit les VE vont proposer des autonomies acceptables par un plus grand nombre et l’infrastructure va se développer simultanément. C’était justement sur l’infrastructure qu’il fallait investir dés le début pour effacer les craintes actuelles. Mais côté prospective on a des progrès à faire !
Tesla dans son créneaux haut de gamme est sur le bon chemin: des modèles attirants, performants, luxueux et avec une infrastructure de charge ad hoc.
Un autre constat édifiant de cette étude, je cite:
« Les acheteurs privilégient toujours le confort et le design des voitures à son niveau d’émissions de CO2. Et seuls 13% des Français envisagent de moins conduire à l’avenir. »
et
« les clients restent conservateurs dans leurs achats et ont tendance à déléguer la responsabilité environnementale aux constructeurs. »
Conclusions qui s’imposent:
A cout identique, on préfère augmenter le confort plutôt que diminuer les émissions
Nous rejetons la faute sur les constructeurs et ne sommes pas prêt à changer notre mode de vie.
Calomel
J’ai dans mon entourage beaucoup de personne interessé.
Certain sont géné par l’autonomie, mais sans pour autant que ce soit un blocage complet (le premier pourrait recharger au travail d’ici un an, l’autre va démanger pour s’approcher de son lieu de travail. 110km A/R en autoroute aujourd’hui sans moyen de charge sur place)
Mais le plus gros point s’est l’offre.
Ma femme par exemple rêve d’une Fiat 500 électrique vendu en france, ou d’une smart forfour (elle attend de la voir celle la)
J’ai un ami qui voudrait un petit coupé sympa, d’autre un cabriolet.
Un conducteur de C5 m’a avoué que la même chose en électrique avec 120km d’autonomie réel lui suffirait 95% du temps, et il aimerait bien en avoir une.
Ils sont nombreux à chercher une voiture avant de chercher un mode de propulsion.
Faut dire que les clients de voiture électrique sont avant tout des gens déjà convaincu, on est bien rare à avoir acheté sur un coup de coeur.
Pourtant les acheteur de Tesla model S et BMW i3 semblent souvent être des acheteur passionné qui se font plaisir avant tout.
Comme quoi, pour vendre de la voiture électrique, il ne faut pas faire de la petite voiture économique :)
Voici l’email envoyé au contact mentionné par PwC :
Bonjour,
J’ai découvert votre enquête qui aboutit à la conclusion que seuls 1% des automobilistes s’intéressent à la voiture électrique. Je trouve ce chiffre étonnamment faible.
Pourriez-vous me préciser deux choses :
– constatez-vous des écarts entre les pays sur ce chiffre ? Est-il plus élevé en France ?
– quelle est la question exacte posée aux sondés pour déterminer leur intérêt pour le véhicule électrique ?
Merci d’avance pour votre réponse, j’ai écris un article que j’aimerai compléter avec ces précisions : https://www.automobile-propre.com/2014/10/16/moitie-personnes-voiture-electrique/
Cordialement,
Yoann NUSSBAUMER
Rédacteur en chef d’Automobile-Propre.com
En comptant septembre, la part des véhicules électriques est de 0,86% :
http://ev-sales.blogspot.fr/2014/10/france-september-2014.html
Ce qui fausse quelque peu le calcul…
C’est étrange, aucune étude de satisfaction (98%) n’a été publiée qui aurait pu être reprise par tous les journalistes et tous les sites internet…
On est dans la référence circulaire : un site donne une information (fausse, peu ou pas vérifiée), tous les autres sites la relaient (y compris les gros : le monde, le point, etc.) puis le petit site fait référence au gros (cf. Le Monde)…
On ne connaît pas les modalités de cette étude, mais elle est reprise, après un mois de très bonnes ventes, pour prouver que les ventes seront mauvaises…