La Zoé, conçue pour les petites distances, peut-elle rallier les deux plus grandes villes de France ? La réponse est oui. Grâce aux dons récoltés sur KissKissBankBank et accompagné d’un collègue chargé de relayer le défi sur les réseaux sociaux, j’ai effectué le trajet aller par les autoroutes et le retour par les nationales. Un périple réussi dans des conditions pourtant hostiles ; la recharge ne pouvant se faire qu’en concession Renault aux heures d’ouverture.
Première partie du périple : de Notre-Dame de La Garde à Marseille jusqu’à la Tour Eiffel à Paris soit 1034,9km effectués en 18h14, recharges comprises.
Le premier contact avec la Zoé se fait la veille du départ, à l’agence Saint-Charles du loueur Electric-Location. Le véhicule est prêt, rechargé, il s’agit du modèle Life qui n’a que 800km au compteur et que je m’apprête à conduire pour 5 jours d’affilés.
La Zoé récupérée, je me rends immédiatement sur le parvis de la Bonne-Mère où un tournage est prévu pour l’émission « Le 22/Minuit » de la chaîne locale LCM. 3,5km séparent l’agence du parvis de la basilique, mais le dénivelé est important, la colline est haute de 150 mètres. On accède au monument via d’abruptes ruelles que la Zoé n’éprouve aucune peine à gravir. Mais arrivés sur le parvis, 15km d’autonomie ont été perdus.
Le tournage terminé, je redescends garer la Zoé dans un parking public du centre-ville qui est, comme tous les parcs de stationnement à Marseille, dépourvu de borne de recharge.
JOUR 1 – Le départ
Je m’installe au volant de la Zoé à 6h45, réinitialise l’ordinateur de bord juste avant de sortir du parking situé sous le cours Julien et passe prendre, au sud de Marseille, le collègue qui m’assistera dans le périple. On effectue une nouvelle fois l’ascension de la Bonne-Mère afin de prendre quelques photos avant de nous lancer, à 7h30, sur la route vers Paris.
Mais à cette heure-ci, les embouteillages sont nombreux, on perd trois quarts d’heure pour atteindre le tunnel du Vieux-Port ou le trafic est encore très dense. Une fois sorti des bouchons, je suit l’itinéraire classique ; A55, ou la déclivité est très forte notamment à la sortie de Marseille, ou l’autoroute franchit le massif de l’Estaque. Je place le régulateur de vitesse à 90km/h, qui est la limite imposée depuis juillet 2012 sur les autoroutes urbaines de Marseille pour limiter la pollution.
À hauteur de Rognac, ou l’autoroute est désormais concédée, j’augmente la vitesse du régulateur à 95km/h. La Zoé affronte un vent de face qui souffle entre 30 et 50kmh, et des reliefs vallonnés qui mettent à mal la batterie. La consommation instantanée atteint par moment 40kwh dans les montées. L’arrêt facultatif prévu à Salon-de-Provence, situé à 50km de Marseille devient donc impératif.
Nous marquons l’arrêt à la concession Renault, et demandons le badge d’accès à la borne à l’accueil. Le personnel est souriant mais ne sait pas ou se trouve la carte. Après plusieurs minutes d’attente, on nous indique qu’elle se trouve à la station Total accolée à la concession. Les deux business sont en effet la propriété d’une même personne. La boutique de la station nous prête le badge, mais aucune des bornes Schneider placées devant la concession de réagit… Un message écrit en très petits caractères en haut de l’écran affiche « défaut communication APU ».
Un responsable nous explique que le réseau électrique de la concession à disjoncté la veille et que les bornes se sont déconnectées du réseau informatique depuis. Le personnel nous conduit donc vers l’atelier ou un boîtier Schneider nous permet de recharger, mais à puissance réduite. Personne n’a pu nous communiquer sa puissance exacte mais il est certain qu’il ne fournissait pas du 22kw. La charge débute à 9h35 avec 47% de batterie et le tableau de bord affiche 1h15 pour arriver à 100%. L’occasion de discuter avec un technicien de l’atelier très sympathique et enthousiaste, et de faire un point sur les statistiques de cette première étape.
Statistiques du trajet depuis Marseille
Distance parcourue : 66.5km
Vitesse moyenne : 29km/h (bouchons)
Consommation moyenne : 15.5 kwh/100km
Consommation totale : 10kwh
Energie économisée : 1kw
Salon de Provence > Avignon
Sur cette courte étape d’environ 45 kilomètres, je me permets de pousser la Zoé à 130km/h sur la totalité du parcours. J’ai confiance en la voiture que je trouve jusque là extrêmement confortable, souple et puissante à la fois. Assis sur le siège passager avant, mon collègue est du même avis. Le trajet est donc bref, et je constate qu’à vitesse élevée le moteur émet moins de bruit que lors des accélérations à basse allure ! Il n’y a absolument aucune vibration, et seuls les bruits de roulement et du vent sont perceptibles.
Nous arrivons à la concession Renault d’Avignon avec 40% d’énergie restante, où nous rencontrons le vendeur Z.E et passionné Michel ROLAND qui nous confie avoir également songé d’effectuer un road-trip électrique sur longue distance. Nous nous apprêtons à recharger, mais une nouvelle fois, la borne Schneider beugue et refuse l’alimentation sans raison apparente …
Après débranchage / rebranchage du câble, le charge s’effectue enfin, le tableau de bord affiche 40 minutes restantes. Le petit sifflement strident émis sous le capot indique qu’on est bien en recharge rapide. Pendant le plein, un employé de la concession nous informe qu’un article nous a été consacré sur l’intranet de Renault.
La charge terminée, la borne fait encore des siennes. Elle refuse de libérer le câble et l’écran reste figé. Il faut de nouveau débrancher et rebrancher la prise côté véhicule pour réveiller la borne qui se décide enfin à nous laisser partir !
Un point sur les statistiques depuis Marseille avant de repartir pour Montélimar :
Distance parcourue depuis Marseille : 115,6km
Vitesse moyenne : 37,3km/h
Consommation moyenne : 18,1 kwh/100km
Consommation totale : 20kwh
Avignon > Montélimar
Nous repartons sur l’A7 pour une étape de 105km. Le vent souffle toujours dans le sens contraire de la marche, et je commets de nombreuses erreurs sur ce trajet relativement long. La première est d’augmenter la vitesse du régulateur (entre 105 et 110km/h). La seconde, c’est d’avoir manqué la sortie Montélimar-Sud. La prochaine, Montélimar-Nord se trouve à 22km, or l’autonomie restante affichée sur le tableau de bord est de 25km, ce qui ne nous permettra pas d’atteindre la concession située à une petite dizaine de kilomètres de cette sortie.
Après avoir raté la bretelle, je réduis donc l’allure à 90km/h mais celà ne semble pas suffisant, l’autonomie chute, et pour éviter de se retrouver en mode tortue en pleine voie, je décide de m’arrêter sur l’Aire du Logis-Neuf. Il ne reste plus que 12km au compteur. Je décide donc d’appeller Renault Assistance via mon téléphone appairé au bluetooth du R-Link. La tablette integrée possède une rubrique dédiée à l’assistance qui permet d’appeller directement sans avoir à rechercher et composer le numéro.
L’opératrice qui me répond m’informe qu’il faut au préalable prévenir la police autoroutière, seule à pouvoir faire appel aux dépanneurs. Je compose donc le 17, qui m’envoie une dépanneuse assez rapidement. L’employé conduisant la remorque est curieux et très enthousiaste lorsque nous lui expliquons la démarche. C’est la première fois qu’il remorque un véhicule électrique. À cet instant, je rappelle Renault Assistance comme il me l’avait été demandé. Ils « ouvrent un dossier » et me demandent plusieurs informations (numéro d’identification du véhicule, plaque, kilomètrage etc…).
Après quelques minutes de route à dos de dépanneuse, nous sommes déposés à la concession Renault de Montélimar à laquelle il était prévu de se recharger. Elle n’est située qu’à 15km de l’aire où j’ai décidé de m’arrêter… Peut-être y serions-nous arrivés en réduisant la vitesse à 80km/h jusqu’à la sortie puis 50km/h sur la route nationale jusqu’à la concession ? Je n’ai pas voulu prendre le risque de nous mettre en péril sur la bande d’arrêt d’urgence.
En concession, le dépanneur rédige le rapport d’intervention pendant que nous nous arrimons à la borne Schneider. Renault Assistance me rappelle pour savoir si le véhicule est bien en train de charger et s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une panne mécanique. Je signe le rapport sur lequel est mentionné le coût de l’intervention : 148 euros, à la charge du losange, et je dois évidemment m’acquitter des frais de péage. L’incident est clos ! Nous repartons à 17h50 après une recharge d’1h20 environ.
Statistiques avant le dépannage:
Distance parcourue depuis Marseille : 220,8 km
Vitesse moyenne : 46,9 km/h
Consommation moyenne : 17,8 kwh/100km
Consommation totale : 38kwh
Montélimar > Valence
L’embûche que nous avons rencontrée n’a pas altéré notre entrain ! Avec du retard, nous repartons sur la route, direction Valence, que nous atteignons à 19h10 après un trajet de 58km sur autoroute à 110km/h. Plus d’une heure pour faire 58km, car nous ne parvenons pas à localiser la concession. Le GPS du R-Link est en effet assez complexe à utiliser, d’autant plus que les services n’ont pas été activés ou souscrits par le loueur. La carte est affichée en noir, certains noms de rues sont mal placés, la reconnaissance vocale est incapable de comprendre l’adresse que l’on prononce… Bref, nous abandonnons le GPS et demandons le chemin à des passants.
Nous arrivons en concession 10 minutes après l’heure officielle de fermeture, mais le portail est ouvert et deux vendeurs travaillent encore. Après négociation, nous parvenons à obtenir le badge et rechargeons tout-juste à temps. Pendant la charge, j’en profite pour annuler la réservation de l’hôtel… à Beaune ou nous avions prévu d’arriver ce soir… Et pour prendre de l’avance sur le lendemain, je cherche un hôtel à Givors, l’étape suivante, mais en vain, nous passons donc la nuit à Valence.
Le bilan de la journée est mitigé, nous avons parcouru seulement 278km depuis Marseille. Les embouteillages au départ et la panne anticipée nous ont fait perdre beaucoup de temps. Trois recharges (deux partielles et une complète) ont été nécessaires. Ce fut une journée de rodage et de familiarisation avec le véhicule et ses « erreurs de pilotage » inhérentes !
Statistiques du trajet depuis Marseille
Distance parcourue : 278 km
Vitesse moyenne : 45,1 km/h
Consommation moyenne : 17,7 kwh/100km
Consommation totale : 49kwh
JOUR 2 – Objectif : passer la barre des 600km
Valence > Givors
La batterie, chargée au maximum la veille à la concession Renault de Valence, nous permet de repartir immédiatement sur la route. Il est 7 heures, et nous rejoignons l’autoroute A7 sur laquelle je place le régulateur à 92km/h par prudence. La vitesse est à peine supérieure à celle des très nombreux poids-lourds qui colonisent la voie de droite. Les dépassements de camions sont évidemment plus long qu’à 110 ou 130km/h, mais cela n’est pas particulièrement gênant, et je constate que certaines voitures thermiques, camping-cars, caravanes et autres camionnettes roulent également à allure réduite, autour de 100km/h.
Le vent de face s’est calmé, mais l’autoroute traverse plusieurs buttes. À l’approche du grand Lyon, le trafic est de plus en plus encombré, nous circulons en plein rush matinal. Après avoir parcouru 84km, nous arrivons à la concession Renault de Givors où nous sommes surpris de ne voir aucune borne de recharge. Les employés viennent tout juste d’arriver sur leur lieu de travail, et visiblement, nous les prenons un peu au dépourvu.
Un premier vendeur nous reçoit sèchement et nous indique, après nous avoir fait patienter plusieurs minutes, qu’il peut éventuellement nous recharger sur la wallbox Schneider dans le showroom. Nous refusons en expliquant qu’il faut recharger rapidement, puis nous dirigeons vers l’accueil ou le personnel est bien plus chaleureux. Un employé nous affirme que la concession n’est pas équipée de borne publique mais que nous pouvons nous brancher sur celle de l’atelier.
Il s’agit du même modèle made in France sur lequel nous avons rechargé à Salon-de-Provence, qui ne délivre donc pas du 22kw. Pour charger, je déplace donc la Zoé jusqu’à l’atelier ou l’entrée est bloquée par deux utilitaires. Nous sommes chaleureusement accueillis par l’équipe, mais aucun d’entre eux ne sait comment procéder à la recharge.
La scène est cocasse, nous leur expliquons comment utiliser la borne, qui est d’ailleurs d’une simplicité enfantine : brancher le câble, et appuyer sur le bouton « start ». Je profite de la charge pour discuter avec l’agent d’accueil qui me précise qu’il n’y a pas de borne publique ici, car une nouvelle concession qui en sera équipée est en construction à proximité. Arrivés avec 43% de batterie restante, nous chargeons une demi-heure jusqu’à 60% pour ne pas perdre de temps sur une borne lente.
Statistiques du trajet depuis Marseille
Distance parcourue : 369,9 km
Vitesse moyenne : 45 km/h
Consommation moyenne : 16,8 kwh/100km
Consommation totale : 62 kwh
Givors > Rilleux-La-Pape
Nous quittons la banlieue sud de Lyon pour la banlieue nord. L’étape est courte : 50km séparent Givors de Rilleux en passant par l’A46. Nous sommes toujours en heure de pointe et le trafic est encombré, sans embouteillage cependant, sur la quasi-totalité du parcours. Il y a plusieurs successions de montées sur l’autoroute où la consommation instantanée s’envole, mais la vitesse, limitée autour de 80km/h par la densité du trafic, permet de compenser. Nous arrivons à Rilleux-La-Pape à 9h30 avec 40% de batterie. La concession Renault est efficace, le badge nous est rapidement prêté et nous chargeons pendant 55 minutes à 22kw.
Statistiques du trajet depuis Marseille
Distance parcourue : 419 km
Vitesse moyenne : 45 km/h
Consommation moyenne : 16,4 kwh/100km
Consommation totale : 68 kwh
Rilleux-La-Pape > Macon
Le plein effectué, nous poursuivons le trajet sur l’A6 pour cette étape de 73km. Le profil de l’autoroute étant plat, je bloque le régulateur à 100km/h. La confiance est revenue, l’autonomie est maitrisée et l’étape en devient presque soporifique. Le ciel quand à lui, n’est plus aussi bleu qu’au départ ! Nous arrivons à la concession Renault de Macon à 11h50 avec 50% de batterie, satisfait du résultat ! Là encore, le personnel fait son boulot avec discretion. Le scénario devient lassant : à l’accueil, personne n’est au courant, l’hôte/hôtesse interpelle le responsable Z.E qui met plusieurs minutes à retrouver le badge avant de nous le prêter.
L’avantage avec ce trajet en nombreuses étapes, c’est qu’il permet aussi de voir les différentes mentalités, différents styles de vie évoluer à travers le pays.
Certaines statistiques sont indisponibles, plusieurs feuilles du carnet où je prenais note se sont envolées…
Macon > Beaune
Nous repartons avec pour prochain point de recharge prévu à Châlon-sur-Saône, situé à 60km. Mais arrivés dans le centre-ville de Châlon, et désemparés façe à un GPS capricieux, nous ne parvenons pas à localiser la concession Renault. En jetant un coup d’oeil sur la jauge d’autonomie, je constate qu’il nous reste largement de quoi rejoindre le point suivant, Beaune, à 33km. On s’y rend sans perdre de temps et sans passer par l’autoroute qui nous imposait un détour. Nous arrivons à Beaune à 15h avec… 30% de la batterie pour 90km parcourus entre 90 et 100km/h sur régulateur. À la concession Renault, il faut de longues minutes pour retrouver le badge de la borne. Nous pouvons finalement recharger, 1h10 en 22kw.
Beaune > Dijon
45 petits kilomètres nous séparent de Dijon via l’A31. Une courte distance que nous parcourons en un éclair à 130 km/h avec une pointe-test à 140. Arrivés chez Renault, un employé nous indique que la borne est placée à l’arrière de cette grande concession et qu’il faut en faire le tour. Connaissant bien les lieux, il prend le volant, place la Zoé sur les emplacements prévus et nous fournit le badge. L’employé reste très attentif au bon déroulement de la charge. Avec les concessions d’Avignon et Salon, c’est ici que nous avons été le plus efficacement et chaleureusement accueillis ! Au moment de débuter la charge, il reste 60% de batterie.
Statistiques depuis Marseille
Distance parcourue : 629,5 km
Vitesse moyenne : 49,5 km/h
Consommation moyenne : 15,7 kwh/100km
Consommation totale : 99 kwh
Dijon > Chaumont
Le trajet que nous effectuons depuis Beaune est subi. En effet, il n’existe aucune solution de recharge sur le tracé classique le plus direct via l’A6. Un désert, entre Beaune et la banlieue parisienne, ou seul le pétrole règne. Nous devons donc atteindre Paris en passant par les bourgades de Bourgogne et Champagne ou les bornes se raréfient également. Les distances s’allongent donc entre les points de recharge, et nous devons renoncer à l’autoroute. Ça n’est finalement pas plus mal, les paysages et villages chargés d’histoire que nous traversons sont magnifiques !
L’étape Dijon – Chaumont est longue de 112km, que nous effectuons donc par les routes nationales. Je place le régulateur de vitesse à 72km/h les 30 premiers kilomètres par prudence, puis confiant sur l’autonomie, l’augmente à 85km/h jusqu’à l’arrivée. Bien sûr, les villages sont traversés à 50km/h, certains à 30. La route est longiligne et alterne entre plaines et petites buttes. Nous arrivons à la concession Renault de Chaumont avec 36% de batterie restante (60km estimés au compteur). Pendant la charge en 22kw, nous discutons longuement avec le personnel, qui nous informe que quatre Zoés ont été vendues ici depuis le début de la commercialisation.
Statistiques depuis Marseille
Distance parcourue : 741,2 km
Vitesse moyenne : 50,9 km/h
Consommation moyenne : 15,2 kwh/100km
Consommation totale : 113 kwh
Chaumont > Troyes
Les batteries à bloc, nous repartons pour une nouvelle longue étape. La dernière de la journée car les concessions sont désormais fermées. 116 kilomètres à travers les vignobles sur routes nationales. Le profil est identique au trajet précédent, et le régulateur calé à 90km/h.
Arrivés à Troyes à 21h avec 50km d’autonomie, nous logeons dans un hôtel en périphérie de la ville. L’objectif d’atteindre les 600km/jour, fixé le matin même est presque réussi puisque 570 kilomètres ont été parcourus aujourd’hui en 14h56 recharges comprises.
Statistiques depuis Marseille
Distance parcourue : 847,5 km
Vitesse moyenne : 51,4 km/h
Consommation moyenne : 15 kwh/100km
Consommation totale : 127 kwh
JOUR 3 – L’arrivée
Troyes > Melun
Tout juste arrivés à 8 heures, à l’ouverture de la concession Renault STAR de Troyes, le personnel d’accueil nous informe que nous devons attendre un vendeur Z.E, qui devrait arriver autour de 8h30. Personne ne sait où se trouve la carte de la borne, et devant notre insistance, un appel est passé à un vendeur, qui leur indique l’emplacement du badge… il sommeillait tout simplement dans un tiroir du showroom.
La recharge dure environ 1h15 en 22kw. Nous partons à 9h30 pour la plus longue étape du trajet aller : 124km par les routes nationales. Le régulateur est toujours placé à 90km/h et les patelins traversés à 50km/h. Le paysage devient monotone, et le ciel de plus en plus sombre à l’approche de Paris.
Statistiques depuis Marseille
Distance parcourue : 971,6 km
Vitesse moyenne : 51,5 km/h
Consommation moyenne : 14,8 kwh/100km
Consommation totale : 144 kwh
Melun > Paris
Il pleut, le ciel est obstrué par une épaisse chape nuageuse, et nous arrivons à Melun, ou Alexandre Dumas n’a jamais mis les pieds. Il est 11h20 et les vendeurs de la concession hésitent à nous laisser le badge, car la fermeture de la pause-déjeuner est proche. Après négociation, nous pouvons finalement lancer la recharge qui dure tout juste une heure.
Le trajet de 63km jusqu’à la Tour Eiffel est composé d’autoroutes urbaines surchargées, et du chaotique boulevard périphérique. L’objectif est atteint à 13h30 sous une pluie battante. La Zoé arrive au pied de la tour Eiffel au terme d’un trajet de 18h14 recharges comprises et 1034,9km parcourus.
La joie est grande, car malgré les contraignantes conditions de recharge, les grands détours imposés et les erreurs du premier jour, nous sommes parvenus à relier Marseille à Paris en 2 jours 1/2 et sans une goutte de pétrole. 153Kwh ont été nécessaires soit 23 euros d’électricité (en se basant sur un plein tarif à 0,15€/kwh).
En combien de temps aurions-nous effectué le trajet si au moins une borne de recharge 42kw (80% en une demi-heure) était disponible sur les principales aires d’autoroute ? Environ 13h (5 heures de recharge et 8 heures de route), certes c’est plus long qu’un véhicule thermique, mais déjà réalisable en une seule journée.
La Renault Zoé est un véhicule formidable, très abouti, confortable et financièrement accessible. Il a tout pour augurer une révolution électrique. L’autonomie, déjà largement suffisante pour les trajets quotidiens, n’est pas qu’une question de batterie ou de réservoirs, c’est aussi et surtout un problème d’infrastructures. Imaginez qu’il y ait autant de stations-essence que de points de recharge en France, fermées le dimanche, fermées la nuit, fermées entre midi et 14h …
Statistiques depuis Marseille
Distance parcourue : 1034,9 km
Vitesse moyenne : 51,8 km/h
Consommation moyenne : 14,8 kwh/100km
Consommation totale : 153 kwh
Energie économisée : 15 kwh
Bilan : 84/100
Le reportage sur le trajet retour, effectué exclusivement par les routes nationales et notre rencontre avec le concepteur de l’EP-Tender sera publié prochainement sur Automobile Propre.
Un grand remerciement aux contributeurs de KKBB sans qui le projet n’aurait pu avoir lieu :
La société Borne Recharge Service, Jacques L., Fernande L., Jean-Baptiste S., Yoann N., Céline D., Pascale L., Damien G., Frédéric E., Claude H.,Monique B., Marie W., Fabien H., Antoine D., Christelle T., Cathy P., Brigitte V., La compagnie Petits Formats, Catherine G., Boris B., Yolaine B., Catherine B., Julien F., Philippe B.
Ayant déjà parcouru 5000km avec ma Zoé, j’ai pu voir les erreurs du début du parcours. Recharger lorsqu’il reste 40% (soit env 60km) alors que le point d’étape suivant n’est qu’à 50km n’était pas nécessaire.
Je crois que c’est Autoplus qui à comparé la distance parcouru réel avec celle affiché. Pour 10km restant affiché, ils ont pu faire 22km avant immobilisation total de la voiture.
Sur l’Autoroute, si on est un peut juste avec l’autonomie, il suffit de ce caler derrière un camion, surtout si le vent est de face.
Visiblement la maîtrise de la capacité de la voiture et de l’éco-conduite on été réalisé en fin de parcours (Les mêmes avec la même Zoé donnerons un meilleur résultat aujourd’hui).
Je pense donc que le retour c’est fait avec moins d’angoisse, je suis impatient de lire la suite.
Et RDV l’année prochaine pour noter les éventuelles amélioration?
PS/ Mon GPS fonctionne très bien, c’est peut-être pour ça qu’elle est surnommé Zoé Zen.
bravo à vous! Je suis d’accord pour que ce soit refait dans un an pour montrer les progrès, surtout chez les agents Reno. Je rigole, à moins que d’autres ne relèvent le défi? Ceci dit, on sait tous qu’elle n’est pas faite pour cela. Paris Marseille en bagnole, c’est nul. Je suis sur que dans 3-4 ans, les Zoés feront 300km à 90 et que les bornes chez Reno seront 7/24. IL y en aura aussi dans les stations et les hotels!
Perso. premier essai avec ma merveille Fluence, en respectant les vitesses limites et au régulateur. 96 km et 35 restants. Mais ce n’est pas net, sachant qu’en roulant cool, on peut faire 5 kms et n’en consommer que 2 sur l’autonomie.
Moi qui roule électrique au quotidien depuis plus de 5 ans, 5 ans de prosélytisme, d’explications, etc.. je pense qu’un test comme celui ci, médiatisé, dessert les intérêts de l’électrique. Il va falloir passer après pour ré-expliquer que, quand même, finalement, ça reste utilisable au quotidien pour travailler, chercher le pain, sortir, traverser la ville. Mais pas traverser la France.
On sait maintenant que le VE n’est pas fait pour l’autoroute et que l’infrastructure de recharge est pourrie.
Quand bien même il y aurait des bornes de recharge tous les 50km, que le cas d’utilisation n’est pas viable quand il est généralisé à des dizaines de milliers de véhicules.
A chaque véhicule son domaine d’application.
Alors comment fait on pour faire passer le message.
Bonjour,
Bah, malgré les critiques, bravo pour l’avoir fait.
Après tout, c’est intéressant.
En résumé :
Pour les longs trajets, prévoir des étapes d’environ 130 km (autoroutes) à 150 km (nationales).
Ne pas dépasser les 100 km/h.
Pour la sécurité : Repos obligatoire avant les 2 heures de conduite (sieste pendant la recharge), et vitesse auto limitée.
Pour le carburant : Electricité made in France et pas de pétro dollars!!
Pour l’asthmatique, le bébé en poussette, le CO2, le nox, etc… que du bonus!!
Bref positif tout ça!!
Bonne route en VE
J’avoue que j’étais plutôt dubitatif sur l’intérêt de ce projet, d’envoyer au casse-pipe la Zoe qui n’est pas faite pour ça. Par contre j’y voyais un risque qui est de fournir des arguments aux détracteurs des VE, et ça n’a pas loupé.
Ceci dit je trouve que finalement c’est une expérience plutôt intéressante, évidement le bilan n’est pas glorieux, (moyenne ridicule, problème de charge etc…) Même si finalement elle arrive au bout du voyage. Il faut dire quand même qu’il me semble qu’il y a eu un peu d’amateurisme dans la préparation et qu’elle idée d’aller avant le départ, gaspiller de précieux KWH dans l’ascension de la Bonne-Mère, à moins que ce ne soit pour y brûler un cierge pour la réussite de votre projet.
Mais cette expérience a quand même le grand mérite, d’abord d’avoir été mené au bout (c’est facile de critiquer comme je le fait assis derrière un clavier) mais aussi de démontrer qu’il est possible aujourd’hui malgré le manque d’infrastructure de traverser la France en voiture électrique pour peu qu’on est un peu de patiente, et que finalement il ne manque pas grand-chose pour que cela soit réalisable dans des conditions normales. Je pense que c’est une expérience qu’il faudrait renouveler tous les ans afin de mesurer les progrès dans les infrastructures.
Marseille-Paris en voiture électrique (de série).
Record à battre :
Juin 2013 Renault Zoe 1035km, 153 kWh 18h14 sur 2 jours ½.
En plus si il faut dépendre de Renault bonjours la galère. Pourquoi ne pas faire la traversée de l’Europe?
Bravo a ce jeune journaliste qui malgré tous les problèmes rencontrés parvient tout de meme a faire parler de la voiture electrique. Rome ne s’est pas faite en un jour, il faut un début a tout, et des tetes brulées pour aller tester la voiture en dehors de ce pour quoi elle a été officiellement concue.
bien entendu , je parlais du message de MR NUSSBAUMER et pas du passionné du vélo qui, apparemment, tient absolument à « descendre » le projet .
Ce dernier message fait du bien, il est juste objectif.
Pourquoi certains ont ils toujours besoin d’écraser les autres, rabaisser l’intérêt des projets des autres pour se sentir plus forts?
Justement, moi ce que j’ai apprécié, c’est qu’il n’y avait là rien d’ambitieux et que le projet n’était pas là pour mettre en valeur l’égo de son concepteur.
A la lecture de l’article, je vois juste un défi pour faire parler des difficultés liées à la voiture électrique et peut être faire bouger les choses.
Pas de quoi s’énerver après ceux qui ont eu le plaisir de vivre cette expérience!! Pour une fois que des jeunes s’intéressent à des projets sympas et intéressants, c’est plutôt à encourager non?
Imaginons que 99% des gens fassent du VTT et que pour soutenir un marché du vélo de route sur le déclin, un courageux prenne le-dit vélo de route pour faire une coupe de monde de descente VTT.
3 fractures plus tard et un temps à des années lumières du standard, il l’a fait, il passe la ligne d’arrivée.
C’est à peu prêt l’effet que cela fait avec cette expérience.
(ceci est une image, la comparaison VTT/Route n’a rien a voir avec VE/thermique, et de plus le marché du vélo n’est pas du tout celui illustré)
1) je constate que sur ZOE il se passe des choses anormales lors des recharges qui n’est pas tolérable
2) Le meilleur mode de recharge et quasi planétaire à l’adaptateur près c’est le mode 2
3) A quand des bornes accessibles et fonctionnelles sans à avoir à pleurnicher un badge (un abonnement annuel ou à carte de crédit changerait les choses mais l’utilisateur du VE ne veut pas payer le carburant)
perso je trouve la démarche intéressante, même si certaines choses peuvent être discuter mais c’est le but quelque part :)
Bah, malgré les critiques, bravo pour l’avoir fait.
C’est intéressant d’avoir ce témoignage, il permet notamment de se rendre compte de l’ampleur du travail de formation qu’il reste à faire dans le réseau Renault. Mais à priori les choses devraient évoluer à ce niveau là dans les prochains mois.
Quelque part, la difficulté pour faire ce trajet montre également que la voiture électrique n’est pas faite pour les longs trajets mais est réservée à ceux du quotidien. Bien sûr, sur Automobile Propre on le sait tous, mais le grand public lui ne le sais pas encore forcément.
Donc si ce récit fait parler autour de la voiture électrique, c’est tant mieux. Les gens vont s’y intéresser et jugeront par eux-même si c’est adapté à leur usage ou non.
Merci pour votre témoignage.
Ça progresse, même s’il y a encore du boulot niveau bornes de recharges et surtout formation du personnel des concessions Renault…
On n’a rien appris de nouveau…
Dans la série des projets inutiles, pourquoi pas faire le tour de France des concessions Renault pour la recharge rapide, ou bien des bornes IKEA (plus périeux car toutes ne fonctionnent pas). A priori vous avez du temps à perdre alors profitez en !
Cette expérience aurait pu se passer beaucoup mieux sans aucun euro supplémentaire investi dans des bornes coûteuses si:
– les bornes Renault fonctionnaient mieux (disjonction, réinitialisation)
– les bornes Renault étaient en libre accès 24/24 avec ou sans badge
– le personnel de certaines concessions était un plus au courant
– le GPS du véhicule marchait mieux (plan B pas cher qu’il aurait fallu mettre en oeuvre: emporter un GPS ordinaire à ventouse)
– il y avait eu un CRO pour recharger à l’hotel qui a sûrement une prise qqpart sur le parking, dans le garage ou le jardin
L’expérience a certainement été intéressante, humainement enrichissante, mais les avis mitigés exprimés auparavant demeurent. Pour le négatif certains médias vont en profiter pour casser du sucre sur le dos des VE. Pour le positif ce serait bien (je rêve) qu’on entende parler d’un plan d’action chez Renault pour fiabiliser les bornes et en rendre l’accès plus facile.
Sérieux pourquoi vous l’avez pas fait en vélo le trajet? Tout cela prouve que la zoé est un simple gadget destiné à fournir une fausse bonne conscience au personnes n’ayant pas réellement besoin d’un véhicule et désirant se prouver à heu même qu’ils sont écologique.
Maiiiis Pourquoi un tel trajet? Pour prouver quoi?
Bon, maintenant que c’est fait, peut-être que l’on peut reprendre la discussion qui avait été parfois houleuse.
18 h est un chiffre de présentation, en temps je lis surtout 3 jours… ce qui est sans doute moins bien que vers 1800, il faut dire que les relais impériaux étaient efficaces.
L’objectif de montrer que l’accessibilité des bornes est pourrie est parfaitement rempli. D’une part parce que la miss Zoé demande un « carburant » estampillé Renault, d’autre part parce que placer ces bornes dans des lieux à badges et horaires est contre-productif. L’appli GPS peut s’améliorer aussi visiblement.
Autre élément qui avait été soulevé : le manque de pertinence du choix de l’autoroute… Surtout si c’est pour au final y rouler à 90-95 km/h. Le seule raison pourrait, à l’avenir, d’avoir la certitude d’y trouver des bornes rapides.
20 € d’électricité, mais pas mal de péages + deux nuits d’hôtel + un dépannage… sans commentaire.
Visiblement vous n’aviez pas spécialement pratiqué la Zoé avant de vous lancer, c’est un peu dommage, cela aurait pu éviter le dépannage.
Bref, vous vous êtes amusés j’espère mais pour le reste c’était plié d’avance… j’espère juste que cette contre-performance très prévisible ne sera pas montée en épingle par des intérêts opposés aux VE.