Témoignage de Thomas Bailleul, un des fidèles lecteurs du blog, qui nous a fait l’amitié de rédiger ses impressions après sa visite des installations Better Place en Israël.
« Ces premières lignes ont été écrites au centre de démonstration de Better Place, situé au Nord de Tel Aviv (Pi-Gliot), décrit comme un centre d’art moderne de voitures électriques, où plus de 50 000 visiteurs depuis son ouverture le 7 février 2010 ont pu découvrir les sensations et les joies de la mobilité électrique. Il faut savoir que 8% environ ont souscrit au forfait Better Place à la sortie de ce centre…
Ce centre n’est pas seulement un centre de test pour voiture électrique, mais, par son aspect pédagogique, il se veut une aide à la familiarisation d’un système complet électrique, en répondant à un des plus grands défis actuels « Comment ne plus devenir dépendant au pétrole ».
Le plus frappant en arrivant de l’autoroute (direction du cinéma city, où la première borne de recharge électrique a été installé par Better Place en Décembre 2008), est que ce centre a été conçu sur une ancienne raffinerie alimentant les stations services. La construction du centre apparaît comme un symbole de changement mais aussi d’ingéniosité, de travail, de force et d’imagination.
L’accès est relativement simple (le plus perturbant a été d’y aller en taxi à moteur thermique). Avant de vous y rendre, vous devez vous réserver en ligne au préalable pour vous enregistrer (Better Place Israel, Tour for english speakers, c’est gratuit). À l’entrée, une fois votre permis de conduire transmis, un badge vous donne accès à la salle multimédia, où vous êtes accueillis par de charmantes hôtesses, disponibles pour vous guider pour la visite.
En traversant l’escalier qui vous mène à l’auditorium, une gallérie de photos est exposée avec l’ensemble des personnalités, ministres ayant déjà effectué la visite (ministre allemand des transports, le ministre chinois des sciences gouverneurs américains, diplomates du Japon, Corée, de l’Europe de l’Est, d’Amérique Latine), la liste est assez exhaustive. Je préfère vous laisser la découvrir si vous faites un jour la visite.
Dans la salle vidéo, un détail remarquable se situe au niveau de votre fauteuil, fabriqué à partir de sièges rénovés d’anciennes voitures thermiques. La présentation commence en jouant sur nos principaux souvenirs (notre première romance, voiture) pour arriver aux défis majeurs de notre époque et notre dépendance au pétrole bon marché, et y apporter une solution nouvelle via le service fourni par Better Place (qui en Israël, fourni un chargeur à domicile et sur le lieu de travail).
Arrive ensuite une Renault Fluence, coupée en deux afin de nous montrer son contenu. Cette Renault Fluence ZE est le premier modèle « mass market » arrivant cette année sur le marché israélien et danois (la 100ème Fluence a été produite fin janvier de l’usine Renault de Bursa en Turquie) .
Puis, vous êtes invites à conduire sur un parcours de 1,5 km, une des 4 Renault Laguna convertie en voiture électrique. Des tests d’accélération et de décélération vous permettent de ressentir les sensations de silence, et un certain confort dans la conduite.
La visite se termine sous un chapiteau, où vous assistez à une démonstration de l’échange de batterie d’une Nissan Rogue via un robot (Nissan Dualis au Japon, où un projet pilote de taxis est en cours depuis le 27 avril 2010) en moins de temps qu’il vous en faut pour faire le plein d’essence.
Des centres Better Place en relation avec les futurs déploiements mondiaux seront prochainement ouverts à Copenhague, Toronto, et comme il est écrit sur la plaque d’immatriculation en Ontario « its yours to Discover ». Pour info, il existe des vols low cost au départ de Genève, Londres, Mulhouse, Fribourg vers Tel Aviv.
Dans la vidéo, on vous demande si vous êtes prêt à switcher de la station d’essence à la station de recharge. En sortant du centre, et fort de tous ces éléments, vous aurez peut-être la même réponse en tête que la mienne. »
Commentaires
La motivation Israélienne est évidement toute autre que la notre. Nous désirons améliorer notre environnement et utiliser de l’électricité ou des biocarburants locaux. En Israël ils désirent surtout s’affranchir du fait de devoir acheté du pétrole au pays arabes environnants avec lesquels ils ont des relations pour le moins tendues. Leur potentiel biocarburant est quasi inexistant car ils n’ont que peu de mais, blé, betterave ou bois. En fait leur seul potentiel réel en la matière est la croissance d’algues dans des réacteurs dédicacés placés sous le soleil, secteur ou ils sont effectivement présents. Les distances demandées sont aussi beaucoup plus petites vu la taille du pays et les très improbables excusions dans les pays limitrophes plutôt hostiles. Ceci dit le résultat est tout de même similaire, il faut un véhicule électrique capable d’effectuer tout les trajets quotidiens et le cas échéant disposer d’une solution pour faire des trajets plus long. C’est sur la nature de cette dernière qu’il peut y avoir des variations. On aurait tendance, ailleurs, à privilégier, malgré tout, le recours à un petit moteur thermique standard pour limiter les coûts. Soit au pétrole, ou mieux, avec un biocarburant. La position Israélienne, au vu des données ci-dessus, implique assez logiquement une préférence pour la technique de l’échange de batteries. Cela demande plus de capital de départ et une organisation importante pour l’implémentation, mais ce sont justement deux éléments qui conviennent très bien à leur contexte national. Ils disposent de larges possibilités de financement et son suffisamment organisés pour mettre en œuvre un nouveau système en partant de rien. Tout ceci est logique et parfaitement cohérent. Dans le même temps, il est parfaitement cohérent de rouler au pétrole en Arabie ou de vouloir un plug-in hybride au bioéthanol en Europe. Chacun ses contrainte et priorités, chacun sa solution et son optimum.
Bonne remarque, mais il faut penser qu'en plus du cout du deuxième véhicule il faudra quand même payer la location des batteries, donc environ 160 euro mois, plus l'électricité 1,5 €/100km. Dans l'autre sens il faut aussi tenir compte de l'incitation fiscale pour l'achat d'un véhicule électrique, je crois assez importante dans ce pays.
Le prix de la Fluence sans batterie au Dannemark: 27 500 euros!
Il faudrair comparer le prix de Better Place au coût de l'electricité pour une recharge de batterie? Ne reviendrait-il pas moins cher d'acheter une seconde voiture ( dans le cas d'un taxi) et d'utiliser une voiture pendant que l'autre recharge ses batteries?
La Californie est sans aucun doute sur une autre planète, du moins vue d'ici, mais là on parle du prix du service pas de la voiture.
En ce qui concerne les stations Better Place, j'aimerais savoir ce qu'il en est de leur déploiement en Israël, car c'est bien beau de nous montrer un Disney-land de la voiture électrique, mais qu'en est-il concrètement, je rappelle que les premières Fluence devraient être commercialisées la bas en ce début d'années.
Sinon bien évidement cette solution d'échange de batterie ne s'adresse pas a ceux qui font 50km par jour.
Par contre le forfait au Danemark
(ici en français) http://www.argusautopro.com/s_informer/renault-lance-better-place-au-danemark-557369.html?utm_source=argus&utm_medium=email&utm_campaign=newsletterpro_03032011
a 399€/mois kilométrage illimité est vraiment intéressant pour les gros rouleur (taxi livreur) puisqu'il comprend autant de changement de batterie que l'ont souhaite et électricité comprise.
Les abonnements ne sont pas encore connus en Israël, ils seront annoncés 2ème semestre 2011.
A priori, ils seront quelque peu différents (basé sur les flottes d'entreprises pour 30000Km/an)environ 200euros/mois
http://www.globes.co.il/serveen/globes/docview.asp?did=1000627818&fid=942
Ce prix englobe le packaging complet (Batterie/Recharge/service 'smart grid'-GPS) à la différence de Renault en France (juste location de batterie)
au Danemark : 400euros/mois c'est pour > 40000km, pour <20000Km on est dans entre 200euros-250euros/mois
Lorsque l'on compare ces prix avec le coût d'une Leaf en Californie ($20 000 après subventions, batterie comprise), on se rend compte que la Californie est sur une autre planète quand il s'agit de vehicules electriques...