Il y a quelques mois, j’ai décidé de vendre ma voiture, d’utiliser les transports en commun le plus possible et de m’abonner au service d’auto-partage Zipcar. Mon expérience est totalement positive, et se révèle être la solution d’avenir pour les citadins.
En considérant le coût du parking dans mon immeuble ($250 mensuel) et le peu de temps que je passais en fait à San Francisco, j’ai donc vendu ma voiture. J’ai découvert un système de transport en commun qui n’a rien à envier à une ville européenne, avec bus, tram et métro qui sillonnent la ville, et des taxis relativement bon marché. Une application iPhone me permet de connaître les horaires des bus et trams en temps réel. Et surtout, la station de métro pour rejoindre directement l’aéroport se trouve à quatre rues de chez moi.
Je me suis rendu compte que le fait de ne pas posséder de voitures était très apaisant : c’est difficile à expliquer, mais cela fait une grande source de soucis et de frustration en moins. À San Francisco aussi, la municipalité fait tout pour décourager la voiture; mais son projet de faire payer une taxe aux automobilistes pour pénétrer dans la ville a échoué. Par contre, elle est entrain d’installer 6000 nouveaux parcmètres avec des capteurs qui permettront, grâce à une application iPhone, de trouver les emplacements libres. Mais ils permettront également une tarification selon la demande, c’est-à-dire que le prix du parcmètre variera de $0,25 à $6 de l’heure en fonction du nombre de places disponibles…
Et donc pour les rares fois où une voiture est indispensable, je me suis abonné (pour $60 annuellement) au service d’auto-partage Zipcar. Dans un rayon de trois rues autour de mon immeuble, il y a 9 parkings avec des voitures Zipcar disponibles. Cela va de la Mazda3 à $7.75 de l’heure, à la Prius à $11 jusqu’à la BMW 328 à $15. Le coût horaire inclus l’essence et l’assurance. La location minimum est d’une heure, et il y a un forfait pour la location à la journée (par exemple $82 pour la Prius, avec une limite de 290 km).
Comment cela fonctionne-t-il ? Lorsque l’on s’abonne, on reçoit une carte avec une puce qui permet d’ouvrir la porte de la voiture, et cela démarre la location. Cette carte permet également de verrouiller la portière et de signifier la fin de la location. Mais auparavant, il aura fallu faire une réservation grâce à une application iPhone qui repère votre localisation et vous indique les parkings les plus proches et quelles voitures sont disponibles.
On choisit sa voiture, la réservation peut-être instantanée et on peut monter dans une voiture en quelques minutes, ou on peut réserver une voiture plusieurs jours a l’avance. Une fois que la location est commencée, l’iPhone peut également servir à verrouiller les portières, à actionner le klaxon pour retrouver la voiture sur un parking, ou à prolonger la réservation. Il faut ramener la voiture à la case départ à l’heure convenue, sinon il y a de grosses surcharges. Si le niveau d’essence est inférieur à un quart, il faut faire le plein grâce à une carte de crédit qui se trouve dans la voiture. La clé de démarrage de la voiture reste toujours à l’intérieur de la voiture. Le montant de la location sera déduit de votre carte de crédit à la fin du mois.
Si cela a l’air compliqué, c’est en fait très simple. Et cela m’a permis d’essayer plusieurs types de voitures, dont la Mini, l’Audi A3, la Nissan Hybride, des SUVs et même un pick-up. Ce système d’auto-partage se développe rapidement, et Zipcar vient récemment de faire une entrée en bourse très spectaculaire.
D’autres compagnies similaires existent, et même Hertz s’est lancé dans l’auto-partage avec Hertz Connect. Et c’est sans doute un très bon moyen pour introduire les voitures électriques. Hertz Connect offre déjà des Nissan Leaf, et Zipcar teste des Prius Plug-In.
Attitude saine que j’admire. Mon amie et moi-même avons une petite voiture que nous utilisons très peu. Nous allons travailler en bus / vélo.
Nous avons cette voiture plus historiquement que pour une réelle utilité et je n’ai pas non plus cet attachement à la voiture que décrivait Belprius.
En fait, je me rends compte que moins on utilise ce moyen de déplacement et plus la prise de conscience de son omni-présence et des nuisances qui l’accompagnent se font présentes.
C’est vrai qu’elle est parfois utile mais en posséder une me semble de plus en plus illogique et tellement contraignant.
Pour nous rendre au travail chaque fois que nous prenons le bus nous avons droit à nos 20 minutes le matin de bouchon pour atteindre notre lieu de travail. Nous payons 1 € par dépacement en bus grâce au conseil général des Alpes maritimes. Ajoutez à celà des trains toutes les 15 minutes pour une quarantaine d’euros par mois en moyenne avec l’abonnement de travail et pourtant on a toujours droit à ce flot de voitures en très grande majorité avec des personnes seules à l’intérieur.. Coût moyen d’utilisation de mes collègues qui viennent en voiture ? 300 € / mois. C’est vrai que l’attachement à ce mode de déplacement individuel sera très difficile à changer bien que les avantages en face sont énormes : coût réduit, pas de problèmes de parking, pas d’assurance, pas de stress au volant (le 06 en voiture n’a rien a envier à Paris)..
Le plus grand problème c’est d’attendre une certaine masse critique pour que les transports en commun se développent encore plus au détriment de la voiture. Mais cette masse critique ne pourra être atteinte que si l’offre de transports en communs devient réellement crédible et constante. Autant dire que ce passage relève de la profession de foi surtout si nos décideurs continuent de voir l’automobile comme une superbe machine à traire…
Les urgences et les imprévus ne sont pas un probleme, il suffir de sauter dans une Zipcar! le seul probleme est de savoir parfois pendant combien de temps il faut reserver la voiture, car il n’est pas toujours possible de prolonger la reservation (si quelqu’un d’autre a reserver la meme voiture).
Je n’avais pas encore pris le temps de donner mon avis sur cet article, mais je suis content qu’on aborde le sujet de la vie sans voiture ! Bravo JP pour ce passage à l’acte : la voiture la plus propre qui soit est celle qu’on n’utilise pas !
Je crois que ce type de fonctionnement va de plus en plus se développer dans les grandes villes. C’est une des solutions aux problèmes environnementaux posés par les voitures.
Comment gères-tu les urgences et les imprévus JP ? Quand tu dois aller rapidement à un endroit donné ? Arrives-tu toujours à planifier tes trajets ?
Pour ma part, c’est ce qui me bloque pour me passer de voiture, associé au fait que ma voiture personnelle me fait gagner du temps de transport en rapport aux transports en commun (notamment pour aller au bureau).
Du coup, la « solution » pour moi sera de rouler électrique :-)
La Zip épouse: une idée à creuser? :-)
Pour moi les voitures ont toujours été un moyen de transport ou un engin de plaisir. Je n’ai jamais eu ce rapport affectif dont vous parlez avec une voiture. Mais je peux comprendre qu’il existe. D’ailleurs même Zipcar le reconnait, et donne des prénoms à ses voitures. Vous pouvez donc toujours louer la même voiture, l’appeler par son prénom, et prétendre que vous êtes le seul à l’utiliser.
A chacun ses attachements; moi-même j’ai beaucoup de peine à voir la fin des livres imprimés, remplacés par des téléchargements numériques sur iPad ou Kindle. Mais je sais que les futures générations n’auront pas cet état d’âme.
A quand la Zip brosse à dent? Désoler pour la comparaison mais elle permet de faire comprendre, la limite de ce système. Une voiture c’est une partie de soi et bien plus qu’un simple moyen de transport. On se l’approprie, on s’y habitue, on y vit des épisodes de son existence, on y range des affaires personnelles. Bref c’est vraiment une deuxième maison. Bien sur on peut louer une chambre d’hôtel ou louer une voiture, mais sa voiture c’est quand même autre chose. Je n’imagine pas bien le Zip chien, la Zip épouse ou le Zip nom de famille.
Les perception de tout un chacun peuvent différer bien sur mais je pense néanmoins que je ne suis pas le seul à être un peu choquer de ce traitement impersonnel de quelque chose d’aussi personnel que sa voiture.