
IM L7
En début de semaine, des rumeurs évoquaient l’utilisation par Audi d’une plateforme d’un constructeur chinois pour un futur modèle électrique. SAIC se profile à présent comme le grand favori.
Pour lancer ses premiers modèles électriques, Audi a fait dans l’urgence. Le SUV Q8 eTron est ainsi basé sur une adaptation de la plateforme des Q5 / Q7. L’eTron GT ne fait pas mieux. Il s’agit d’un clone de la Porsche Taycan, elle-même basée sur une adaptation de la base de la Panamera… Les choses se sont améliorées avec le Q4 (plateforme MEB) et l’arrivée annoncée du Q6 (plateforme PPE). Mais, à peine sorties, ces plateformes voient leur compétitivité remise en cause.
La succession est déjà en préparation sous le nom de SSP. Seulement, la gestation de cette « super plateforme modulaire » censée résoudre tous les maux du groupe Volkswagen n’est pas simple. Elle est surtout trop longue pour répondre à l’urgence du moment. En particulier en Chine. Un marché qui représente une grosse part des volumes de la marque. Audi compte donc, c’est une première, utiliser une plateforme issue d’un autre constructeur. Un constructeur qui serait chinois…
À lire aussi DR lance la DR 1.0 EV, nouvelle rivale pour la Dacia SpringDepuis quelques jours, les médias chinois évoquent plusieurs pistes, avec en tête de liste BYD ou LI Auto. C’est visiblement le nom de IM qui tient la corde. La marque née d’un partenariat entre SAIC et Alibaba a déjà mis sur le marché les L7 et LS7, deux voitures au contenu technique impressionnant, et s’apprête à proposer le SUV LS6 plus compact.
Point décisif pour IM, son appartenance au groupe SAIC, déjà partenaire d’Audi. Ce qui simplifie grandement la mise en œuvre, dans un écosystème existant : usines, bureaux d’études… Difficile en effet d’imaginer la production d’une Audi directement dans une usine BYD, ou a contrario d’une plateforme BYD dans une usine appartenant à FAW-Audi ou SAIC-Audi…
Cette plateforme SAIC-IM pourrait être utilisée par Audi pour donner naissance aux modèles de production issus des concepts Activesphere, Urbansphere, Skysphere et Grandsphere… Les futurs fleurons de la marque, qui pourraient donc avoir des racines chinoises.
L’idée qu’Audi, constructeur qui a de longue date misé sur l’excellence technique au point d’en faire son slogan (Vorsprung Durch Technik), envisage d’utiliser la plateforme d’un concurrent apparaît comme un renoncement de taille. D’autant plus si ce concurrent est chinois…
Ce choix démontre à quel point les constructeurs « historiques » sont dépassés par la vitesse de développement du marché de l’électrique, et par l’avance technologique acquise par certains constructeurs dans ce domaine.
Pour Audi, la pilule sera difficile à avaler. Mais aussi pour ses clients. Ces derniers pourront en effet légitimement se poser la question : « pourquoi acheter une Audi, et non pas l’original chinois ? ».
« Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons » Vladimir Illitch Oulianov dit Lénine : c’est probablement le ressenti de l’industrie chinoise de l’automobile électrique à l’égard de la poignée de « majors » survivants en Europe et qui croient pouvoir duper une civilisation remontant sans interruption notoire à 50 siècles environ.
Audi est le troll de VW sur le marché chinois, ils font faire comme Tesla, puis nous revendre leurs voitures lowcost made in China.
Si ils font cela, c’est le début de la fin pour Audi.
Cela ne démontre pas à quel point les constructeurs historiques sont dépassés, MAIS SURTOUT, à quel point ils se sont ingéniés surtout à ne pas vouloir choisir entre les thermiques et les VE, avec les actionnaires, qui ont viré les rares ( comme Diess), parmi leurs dirigeants, qui leur disait qu’il fallait laisser tomber les thermiques et hybrides, et mettre le paquet en investissements massifs sur les VE, les plateformes dédiées moins couteuses à produire, et les giga de batteries …
Le pire est à venir sur les VE de masse, marché ultra concurrentiel à faible marge, comme MG et bientôt les autres Chinois …, vont truster, couler ou racheter les « anciens » .
Geely a déjà racheté Smart, possède déjà 10 % de Merco, bientôt 50 % de Horse chez Renault, et pour Stellentis, on attend les prochaines fermetures de chaînes, et les pleurnicheries de Tavares du style » je vous l’avais bien dit … » !
Eh bien, on aura tout vu.
Le summum de la mondialisation avec une marque prestigieuse comme Audi, prendre une plateforme chinoise, cela va jaser !
Il y a des signes qui ne trompent pas.
L’industrie automobile allemande est malade de ses erreurs passées et je crois aujourd’hui davantage à un sursaut de nos constructeurs nationaux, avec ou sans accords avec les chinois (qui, de toute façon, seront les leaders d’ici peu).