À quoi ressemblera la France dans 10 ans ? Quelle place occupera l’automobile dans le quotidien des français ? Comment et pourquoi le numérique va révolutionner le secteur des transport ? Quel sera le prix des carburants à la pompe ? Autant de questions auxquelles il est difficile de répondre avec certitude. Ce qui sûr en revanche, c’est que les pionniers de l’électrique pourront être fiers d’avoir ouvert la voie à un nouvel âge de la mobilité individuelle motorisée : la mobilité zéro émission
I. la place du VE dans 10 ans
Plutôt que se risquer à des pronostics hasardeux sur la part de marché des VE à l’horizon 2025 en France, en Allemagne, au japon ou encore aux USA, commençons déjà par rappeler quelques certitudes quant au devenir de l’automobile à pétrole pour les prochaines décennies : en milieu urbain dense, sa présence va être de plus en plus remise en cause pour toutes les bonnes raisons que l’on sait. Seuls les véhicules hybrides ou électriques seront durablement autorisés à pénétrer le coeur des grandes agglomérations, réduisant ainsi la part des émissions de polluants dus au trafic automobile.
Technologiquement parlant, l’autre certitude, c’est l’obsolescence quasi-programmée du moteur à pétrole non hybridé. Même si l’hybridation est une solution difficile à placer sur des véhicules d’entrée de gamme, arrivera un jour ou tout le monde mesurera l’aberration qui consiste à utiliser un moteur à explosion pour circuler en milieu urbain à moins de 50 km/h. Ce jour-là, le moteur 100 % thermique aura définitivement gagné sa place au rang des pièces de musée ayant marqué l’histoire industrielle du XXème siècle.
II. Accélérer la prise de conscience
Avant de parler du moteur à explosion au passé, il va falloir accélérer la prise de conscience et les mutations en cours. Surtout que de puissants freins culturels et financiers continuent de produire l’effet inverse à l’objectif recherché. Raison pour laquelle les pionniers du VE ont souvent en commun le fait de passer beaucoup de temps à expliquer les vertus de l’électricité pour se déplacer.
Outre le fait de partager leurs convictions, tout ce temps passé à expliquer pourquoi le VE constitue une solution à bien des problèmes est dû au nombre incroyable d’idées reçues dont il continue de pâtir. Pour mesurer le chemin restant à parcourir, voici l’objectif – ambitieux – à atteindre : faire en sorte que dans un futur relativement proche, rouler en ville au volant d’une voiture 100 % pétrole soit jugé aussi négativement que le fait de ne toujours pas trier ses déchets en 2014.
III. Être prêt le moment venu
Depuis quelques années, les français ont pris conscience de la nécessité de faire évoluer leurs comportements pour réduire l’impact de leur mode de vie sur l’environnement. L’automobile est très régulièrement citée parmi les sujets sur lesquels l’évolution des usages et des modes de consommation apparait inéluctable à terme. Mais force est de constater qu’en dehors des très grandes villes, le rapport à l’automobile et l’évolution des usages qui l’accompagne suit des tendances beaucoup moins marquées que ce que certains aimeraient. Dans les campagnes notamment, l’automobile reste un objet de liberté, indispensable au quotidien. Un objet qu’il sera vain de vouloir pénaliser au prétexte que son utilisation n’est pas toujours aussi vertueuse que souhaitée.
De ce point de vue, le véhicule électrique se présente en véritable alternative à l’automobile à pétrole : facilité d’accès à l’infrastructure de recharge (prise 220v – 16A ou Wallbox dédié), autonomie énergétique partielle grâce aux énergies locales et renouvelables, etc…
Pour circuler à 90 km/h maximum sur les petites routes de campagne ou sur les départementales, c’est même le véhicule idéal.
IV. Une vraie longueur d’avance
Les lobbys et les médias ont beau rivaliser d’effort pour essayer de faire croire au citoyen novice que les VE offrant 150 km d’autonomie réelle en 2014 seront complètement datés d’ici quelques années, la réalité n’est pas tout à fait celle-là.
Pour augmenter significativement l’autonomie d’un VE en évitant d’augmenter son prix dans les mêmes proportions, la solution à moyen terme s’appelle prolongateur d’autonomie. Exit donc les grosses batteries Li-ion ou la PAC H2 en tant que générateur exclusif, le VE de l’an 2025 existe déjà. Il s’appelle BMW i3 Rex, Opel AMPERA, Kangoo ZE « Symbio FCell » (démonstrateur), etc…
Ce qui va et ce qui doit évoluer dans les toutes prochaines années, ce n’est pas tant l’autonomie offerte mais bien le prix des batteries. Tesla Motors l’a bien compris. C’est précisément le sens de l’ambitieux projet Giga Factory à 5 milliards de $…
Qu’on se le dise : dans 5 ans, entre une citadine électrique de l’an 2014 à 20 k€ et une citadine chic 100 % pétrole du segment premium au même prix, ce n’est pas la 1ère qui sera « hasbeen » pour rouler en ville, ça sera l’autre. Inévitablement…
Vive le futur !
Pour répondre aux commentaires précédents les VE subissent en effet une forte pression ! En tout cas les avancées technologiques auraient du permettre d’avoir des batteries pouvant tenir 500 ou 600 kms, ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle, preuve qu’il y a bien un frein quelque part.
Bravo Guillaume pour cette synthèse visionnaire.
Malheureusement, pour l’instant, nous ne pouvons être entendus, de la même manière qu’en 1993, peu de personnes pouvaient appréhender l’avènement d’internet et des réseaux sociaux.
Les VE et services de mobilité éco-communiquants s’imposeront, voilà tout. Certains le savent, d’autres ne peuvent pas le voir.
Mais un jour, ceux qui étaient accrocs au minitel, à l’argentique et aux cassettes VHS, y voyant le summum de la modernité, ont fini par vivre avec leur temps lorsque ces techniques ont été dépassées.
Même s’il y a urgence, on ne peut forcer à faire voir la lune à ceux qui ne peuvent que voir le doigt qui la montre…
Pour ma part, je sens que d’ici une dizaine d’années, ceux qui critiquent ou sont sceptiques sur le VE aujourd’hui trouveront totalement dingue de voir une voiture à pétrole dans une ville, de la même manière qu’ils imagineraient pas voir des gens fumer dans les restaurants…
Comme le dit Schopenhauer, Toute vérité franchit trois étapes. D’abord, elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant été une évidence.
Ouaï, je serais plutôt d’accord avec Ttottof.
Il y a toujours eu deux méthodes pour obtenir les choses; la méthode dure (répression, taxe, interdiction), et la méthode douce (éducation, incitation, accompagnement). Moi, je penche pour la seconde. Avant d’interdire, battez vous pour mettre en place les palliatifs pour les gens qui n’ont pas les moyens de s’offrir ces voitures propres pour aller en ville. Evitons la lutte des classes. Attendez encore une dizaine d’années, le temps d’avoir une offre suffisante en occasion « propre » pour ces gens-là. Pendant ce temps là, arrangez-vous pour mettre des parkings périurbains surveillés et gratis, juste devant les lignes de TC, pour le côté incitatif.
Pour ce qui sera dans 10 ans, d’après le milieu automobile, à cette échéance nous aurions:
3 à 5% de 100% VE (à grosse batterie).
9 à 13% de VEH (traction électrique à petite batterie et générateur thermique, REX compris).
28 à 32% de VTH (traction thermique +/- hybridée).
50 à 60% de 100% VT (dont encore 6/10, en diesel ne répondant plus à la norme de 2016).
Les véhicules neufs vendus seront alors obligatoirement à 70g CO²/km (normes CO² 2025). Mais restera encore plus de 50% de véhicules ne répondant pas à cette norme 2025, car le parc ne peut pas se changer aussi vite. Donc sans faire de « pronostics hasardeux », je pense que l’on arrivera quand-même à faire bouger les choses.
G. Porcher, si vous voulez faire avancer les choses, mettez la pression sur le gouvernement et les constructeurs, plutôt qu’aux utilisateurs, qui eux subissent le dictat des pétroliers et des constructeurs. Je vends ma cuisine, mais l’offre technologique abordable est la clé de notre problème planétaire, c’est sûr, aussi lié à notre mode de vie. Je pense que l’on pourra quand-même arriver à changer le monde, mais intelligemment.
On peut faire avancer un âne (le Monde) de deux façons bien connues, par des coups de bâtons ou par une carotte au bout. Ou pour rester sur des questions plus humaines : un homme avancera-t-il plus vite sur le trottoir, derrière une jolie fille apparemment très avenante, ou devant une mégère qui le pousse à coup d’engueulade ?
Vous préfèreriez quoi vous ?
§
Moi, ça fait longtemps que je dis qu’il faut rendre obligatoire les systèmes Stop and Start sur toutes les voitures neuves. On a aujourd’hui des systèmes très fiables, agréables à utiliser ; pour un coût assez réduit. Je pense qu’on résoudra une bonne partie du problème de la pollution en ville grâce à ces systèmes.
Je m’arrête au feu, le moteur s’éteint… C’est simple.
Sinon, j’ai sauté le pas en optant pour une VE et j’espère ne pas revenir en arrière.
Je pense quand même que de plus en plus de personnes y réfléchissent aussi.
Pour la ville, la solution adoptée dans le futur quartier Presqu’île de Grenoble me semble intéressant, à savoir passer d’une part modale de 50 % pour les voitures à 20 %. Pour ce faire, il y aura une ligne de tram qui traversera le quartier (prolongation ligne B), deux gares pas très loin (SNCF et routière), de l’autopartage (Citélib avec entre autres des i Road), des vélos en location (Métrovélo qui a fêté ses 10 ans) et un Pavillon de la mobilité qui permettra, avec la mise en place d’un Pass’Mobilité, de faciliter l’usage des modes alternatifs à l’automobile, il comportera à la fois des espaces commerciaux, des bureaux et des espaces de convivialité.
Rebonjour Guillaume,
en effet tu dis « pétro dépendant », mais l’hybrid air sinon n’est t’il pas « sponsorisé » par Total ?! par l’IFP ?! etc… etc… etc… il faudrait donc déjà connaitre la part pourcentage des actionnaires des compagnies pétrolières dans les constructeurs autos thermiques… pour commencer… etc… etc… ils ne peuvent pas se priver des produits qui co2nsomme leurs ressources, c’est mathématique… et vital.
L’éducation passe aussi par la contrainte…
Et pour ce qui est du distingo entre 107 et cayenne, l’interdiction frappera (si c’est mis en place) plutôt les véhicules diesel… Donc oui à la Ferrari à quadruple tuyau d’échappement, non à la 205 dieselle qui fume (un peu) ;-)
Non, sans plaisanter, c’est pas facile d’éduquer les gens. Autant le tri des déchets, ça marche (plus ou moins) parce que nous sommes tous peu ou prou confrontés aux mêmes déchets et que ce n’est pas un sujet particulièrement passionnel, autant la bagnole reste encore un « marqueur social ». En gros, quand tu vois une voiture qui s’approche, tu sais déjà sans les voir quel genre de gens sont à l’intérieur!
La meilleure éducation, dans ce monde de moutons télévisuels, ce serait qu’un certain nombre de « stars » du cinéma, du foot, de la chanson ou des animateurs s’affichent clairement et ostensiblement au volant de VE.
Pour l’instant il n’y a que Dany Boon, qui roule en Tesla et il s’est même fait « casser » par un animateur d’une émission de débiles avec les moqueries habituelles sur les VE.
Il y a bien Ségo qui s’affiche en Mia, mais malheureusement les politiques en général souffrent d’un déficit de crédit auprès de la population, ce ne sont donc pas forcément des vecteurs d’image efficaces, surtout si Ségo reste isolée au milieu de ses camarades fumants.
Bonjour Guillaume,
merci pour le ton POSITIF de ton analyse… mais pas un seul mot sur le climat et ses changements en cours ?! alors que c’est de très loin le sujet le plus déterminant ce jour, avec les énergies fossiles qui accompagnent ce changement mondial… et global qui détermine déjà tout le reste… la mobilité dite propre est inhérente au changement climatique sinon on ne ferait rien, ne l’oublions pas… et quoique l’on en pense ou dise, tout ceci se fait aussi sous les co2ntraintes imposées par l’Europe, etc… sur la décarbonisation de nos systèmes globaux.
Si les fabricants de véhicules thermiques faisaient du VE dans la joie et la bonne humeur, ça se saurait et ça se verrait… restons lucides aussi et vigilants surtout.
L’Alliance Renault Nissan et PSA en sont de bons exemples, pas bon au sens où je l’entend habituellement, ils font des éco2nomies d’échelle en Europe là où il y a des co2ntraintes de plus en plus fortes, mais ailleurs, Chine en tête, c’est tout le co2ntraire ? ! cherchez l’erreur et le manque d’éco2 logique flagrant et donc non crédible sur le moyen long terme… en aucun cas le VE ne doit permettre aux multinationales de co2ntinuer à accroitre et éco2mpenser leurs volumes de ventes de thermiques et notamment pour le segment LOW COST comme Renault le fait avec Dacia avec le succès que l’on sait, ce serait tromper tout le monde et eux les 1ers ! à suivre de très près… les enjeux sont tels derrière.
Bon bon c’est bien c’est sûr par contre de là à vouloir interdire au gens les centre-ville au véhicule thermique car soit disant plus polluant faut pas pousser non plus !
Une 107 essence consommera toujours moins qu’un Cayenne hybride !
Je suis pour le VE (car locataire très content) mais plutôt que d’obliger les gens il est plus logique d’éduquer les gens (exemple le trie selectif)
Y en marre des gens qui croit qu’on fait avancer les chose à coût de taxe et de loi !