Avec 340 millions de litres distribués l’année dernière, la Collective du bioéthanol se réjouit d’enregistrer une nouvelle année record pour l’E85 (+85% par rapport à 2018). Entre 2017 et 2018, la progression avait été de 55%. Dans un communiqué de presse, l’organisme aligne les chiffres au vert.
2 nouvelles stations E85 par jour
« Le carburant du pouvoir d’achat plébiscité par les automobilistes » : ainsi la Collective du bioéthanol définit-elle désormais le superéthanol E85 distribué en France dans quelque 1.740 établissements (chiffres au 16 janvier 2020), en progression de 634 sites depuis l’année précédente. A ce jour, l’E85 est délivré en France dans plus d’une station-service sur 6 (19% de ces commerces).
Depuis septembre dernier, le produit est chaque jour distribué dans 2 établissements supplémentaires. Ce rythme laisse espérer à la fin 2020 une liste dépassant le seuil symbolique de 2.000 points de livraison.
3 régions mieux pourvues
Avec respectivement 26, 22 et 21% de présence de superéthanol E85 dans les stations-service, ce sont les 3 régions Occitanie, Hauts-de-France et Provence-Alpes-Côtes d’Azur qui se distinguent par leur dynamisme.
Les 2 dernières proposent d’ailleurs des aides à l’installation d’un boîtier pour les particuliers. Ce que fait aussi la région Grand Est.
Des enseignes se mobilisent pour contribuer au développement de ce produit. La Collective du bioéthanol met ainsi en avant Système U qui a ouvert des pompes E85 dans 100 de ses magasins en 2019, portant à 160 la carte de ses stations proposant ce carburant.
69 centimes du litre
En 2019, le prix moyen du litre d’E85, moins taxé que les carburants classiques, était de 0,69 euro. Grâce à cela, l’emploi de ce produit permettrait « d’économiser plus de 600 euros par an pour 13.000 kilomètres parcourus, par rapport aux autres essences », a calculé l’organisme.
La hausse des ventes du bioéthanol en France profite à plus de 50.000 agriculteurs qui mobilisent ensemble chaque année environ 300.000 hectares de terres (de l’ordre de 1% de la surface agricole utile). Et ce afin d’obtenir des végétaux exploités à la fois pour produire de l’alimentation et de l’énergie.
Le tout est traité dans 16 sites industriels, dont 5, d’envergure mondiale, ont été ouverts récemment. La filière estime être à l’origine de la création de 9.000 emplois directs, indirects et induits.
8 voitures sur 10 compatibles
Ce sont « 8 véhicules essence sur 10 [qui] sont compatibles avec au moins l’un des 13 modèles de boîtiers de conversion E85 déjà homologués par l’Etat, proposés par 4 fabricants [NDLR : Biomotors, FlexFuel Company, ARM Engineering et Borel] », assure la Collective du bioéthanol.
L’organisme chiffre à 1.000 euros le coût moyen d’achat et de montage de ces équipements qui permettent, une fois installés, de « rouler indifféremment au SP95, SP98, SP95-E10 ou au Superéthanol-E85 et cela dans n’importe quelle proportion ».
Quelques constructeurs comptent à leurs catalogues des modèles flex-fuel d’origine. En France, Ford cherche à devenir le numéro 1. Après le lancement l’année dernière de son Kuga FlexiFuel E85 (6e vente de SUV à motorisation essence dans l’Hexagone), livrés à presque 6.500 exemplaires sur le territoire en 6 mois, la marque se motive pour développer une gamme étendue de voitures ainsi équipées.
Je n’ai pas de flex-fuel, ni boitier et ça roule bien depuis 6 mois. Pourquoi acheter un boitier?
Je suis en Prius 2 et sur la notice, il est écrit tous carburants d’indice de recherche d’octane 95. C’est la cas du E85.
Donc, ça fonctionne.
L’éthanol peut-être produit à partir de.coproduits de l industrie betteraviere a sucre telle la mélasse, résidu sucré difficilement utilisable et fermenté. Il y a aussi les dreches de céréales dont on a extrait l’amidon et les protéines. Dans ce cas pas de concurrence avec des surfaces alimentaires ,c’est du recyclage. Positif si on raisonne économie circulaire.
Cela devient gênant si ce sont des surfaces alimentaires spécifiquement dédiées à la production de biocarburants. Dans ce cas il faut ajouter le cout environnemental des engrais azotés, des pesticides à l ethanol.
En tout cas ça réduit un peu la dépendance au pétrole et renforce les agriculteurs dont beaucoup ont des difficultés financières…mais sans régler leurs difficultés cependant.
L ethanol, un premier pas vers une transition ecolo?
Si les bornes électriques étaient aussi pratiques et peu chères que ce super ethanol polluant…
Un bien beau tour de passe passe pour ne rien changer et vous faire rouler en fumante avec tout l’entretien qui va avec. Chapeau bas les pétroliers !
Vous gagnez sur cette manche mais la partie n’est pas finie !
En Belgique bio Wanze produit 300 millions de litres aussi, et envoie dans l’atmosphère près de 90.000 tonnes de CO2 issue de la fermentation alcoolique….. 10 tonnes de CO2 à l’heure….
Cela n’est ni bon pour la planète ni rentable sans les subsides, comme les voitures hybrides, une fausse bonne solution…..
le litre moins chère que le kWh chez Ionity ça peut laisse songeur pour beaucoup qui pourrait être tenté de passé au VE… Encore merci Ionity :/
Toujours eu du mal avec ce type de carburant mais où est le pire entre l’extraction de pétrole ou l’exploitation de terre agricole pour alimenter des véhicules alors qu’au niveau mondial on est déficient en terre agricole pour s’alimenter nous…
Pour moi ce type de carburant c’est comme l’hydrogène, une autre manière que les lobby on trouvé pour qu’on reste dépendant d’un réseau de distribution…
Juste pour savoir, ça donne quoi point de vue, durée de vie et fiabilité, entretien moteur, dépendance énergétique internationale (à 5, 10, 20 et 50 et 100 ans), bilan carbone et particule global (tenant compte de la production, raffinage et transport et fabrication des pièces de rechange), viabilité d’approvisionnement avec plus de 80% de véhicules compatible sur le parc français et européen, évolution technologique prévisible, performances véhicules, plaisir de conduite, impact faune et flore, pollution des sols et pesticide volatile, pollution sonore en ville, comportement en température extrême ?
une minuscule brique pour la transition énergétique mais très très limitée :
– certes çà fait économiser environ 200.000 tonnes de pétrole au pays (le e85 entraine une surconsommation et dans E85 il y a 15% de vraie essence)
– la capacité de production ne pourra jamais satisfaire le parc auto sans parler du reste
çà peut être une brique utile en attendant mieux genre des VE moins chers dans quelques années
Pas étonnant vu que le superethanol c’est une belle et incompréhensible niche fiscale au niveau de la taxation du carburant et aussi de l’empreinte carbone du véhicule E85 qui se voit appliquer de facto un abattement de 40% sur le CO2 et aussi un abattement important sur le cout de la CG (entre 50 et 100%!)
Pour un gain sur les émissions de NOX, par contre pour les émissions de CO2, ca n’a pas vraiment d’intérêt écologique.
Tant qu’on laisse subsister de telles niches fiscales, et qu’en même temps on réduit le bonus éco des VE on se demande si il y a une véritable ambition écologique dans ce pays ???