Plus d’un siècle qu’il règne sans partage sur tous les continents du globe ou presque. Son hégémonie est telle que même là où il n’a plus sa place, il est encore présent. Pour combien de temps encore ?
I. La révolution électrique, c’est pour bientôt
Pour les inconditionnels du VE, elle a déjà commencé. Mais force est d’admettre qu’elle est encore loin d’être une réalité bien palpable pour une majorité d’automobiliste.
Même au rayon jardinage et équipements de jardin, la révolution électrique peine encore à s’imposer malgré les avantages multiples dont elle est synonyme : faibles nuisances sonores, absence de gaz d’échappement, propreté, robustesse, etc….
Toujours pour les mêmes raisons : la compacité. Pas celle du moteur. Celle du réservoir d’énergie. Il faut dire que le challenge est de taille : réussir à concurrencer la densité énergétique des carburants liquides issus du pétrole avec de l’électricité stockée sous une forme quelconque. Les candidats à la succession se nomment batterie, pile à combustible, supercapacité, volant à inertie, etc…
Jusqu’à présent, le moteur à explosion continue à leur mener la vie dure. Peut-être plus pour très longtemps encore…
II. L’inertie des mentalités : 1er frein au changement
Autre frein redoutable à l’abandon progressif du moteur à explosion : l’inertie des mentalités. La France n’a pas à rougir face à certains pays européens très conservateurs dans l’âme mais force est de constater que chez nous, l’hybride et l’électrique peinent encore à convaincre malgré des généreuses aides fiscales dont ces technologies bénéficient aujourd’hui.
Même constat sur le marché du véhicule d’occasion qui représente l’essentiel du marché automobile français (80 %). Malgré une offre qui commence tout doucement à s’étoffer, les véhicules hybrides restent peu prisés, souvent par manque d’information sur le fonctionnement exact de la technologie hybride. A l’inverse, nombre de véhicules Diesel continuent de jouir d’une très bonne réputation pas toujours méritée compte tenu du coût réel d’usage au delà d’un certain kilométrage.
Autre difficulté à laquelle les technologies hybrides et électriques sont confrontées : l’abondance de l’offre en véhicule Diesel qui conduit à des prix très attractifs, y compris pour des modèles jouissant habituellement d’une bonne cote de popularité auprès des automobilistes (Renault Clio/Scénic, Peugeot 206/207/208, VW Polo/Golf, etc…).
III. Le moteur à explosion : future pièce de musée ?
Pour le musée, il va falloir attendre encore un peu. En revanche, pour circuler à l’intérieur des grandes agglomérations, le moteur à combustion interne est tout sauf l’avenir. Car à force d’avoir amélioré ses performances, le moteur à explosion est aujourd’hui complètement surdimensionné pour répondre aux besoins de mobilité des personnes dans les zones urbaines à forte densité.
Quand la propulsion électrique affiche un rendement quasi constant quelque soit l’usage, le moteur à explosion non hybridé restera toujours confronté aux limites techniques inhérentes à sa conception. Pistons, bielles, vilebrequin : autant de pièces en mouvement très peu efficaces lorsqu’il s’agit de mettre en mouvement un véhicule. Quant à la récupération d’énergie, le moteur à pétrole n’en sera jamais capable. Seul l’ajout d’un moteur électrique et/ou pneumatique permet de récupérer l’énergie cinétique du véhicule en la stockant dans des batteries et/ou des réservoirs d’air comprimé.
Etant donné la fréquence des phases accélération/freinage en milieu urbain, inutile d’être un fin mécanicien pour comprendre que le moteur à explosion est intrinsèquement condamné pour répondre aux enjeux énergétiques et environnementaux auxquels sont confrontés un nombre croissant de métropoles.
IV. Et demain ?
Même avec un rendement théorique maximum de l’ordre de 35 %, le moteur à explosion va continuer à vivre dans ce siècle. Même sans hybridation lourde. Mais uniquement pour les usages où il continuera d’être pertinent. Comme par exemple acheminer une petite famille et ses bagages en vacances à l’autre bout de la France voire un peu plus loin encore, le tout sans ravitailler.
Dans le meilleur des cas, il faudra alors se satisfaire d’une consommation de carburant comprise entre 3 et 4 litres aux 100 km (selon la conduite et le gabarit du véhicule). Par rapport aux « full thermique » les plus performants actuellement disponibles (VW Golf 7 Bluemotion, Renault Clio 1.5 dCi…) la marge de progrès résiduelle est donc désormais minime.
Le seul moyen de faire beaucoup mieux sera de revoir en profondeur l’aérodynamique et le poids à vide comme VW a déjà eu l’occasion de le faire avec la fabuleuse XL1. Mais pour partir en vacances en famille avec le coffre à bagage plein, mieux vaudra alors opter pour le monospace de papa…
En ce qui concerne les voitures électriques, je trouve ça bien dommage que le gouvernement ne fasse pas plus d’efforts pour inciter les gens à privilégier ce mode de transport. En Norvège, ces voitures ont été exemptées de TVA, et de nombreuses autres taxes. Après, il est vrai que ces mesures sont plus difficiles à mettre en place en France tout simplement car le pays est bien plus grand en termes de taille que la Norvège… mais je pensais tout de même qu’il y aurait quelques mesures allant dans ce sens.
Une citation d’un sociologue spécialisé dans l’évolution technologique en fin du dossier sur les voitures “vertes” du tout dernier numéro de l’Automobile Magazine…
“Dans l’histoire du XXeme siècle, tous les exemples montrent qu’il n’y a que deux façons de faire accepter une nouvelle technologie aux clients. Soit elle apporte une réelle avancée dans un domaine, sans régression majeure sur les prestations acquises ; soit elle coûte au minimum 30 % moins cher”.
Voilà qui démontre que le moteur à explosions à de beaux jours devant lui. Voilà qui explique aussi pourquoi Toyota vend plus d’Auris hybrides que de Diesel (plus de plaisir de conduite, de silence, sans plus de consommation ni de coût à l’achat) et pourquoi Peugeot n’arrive pas à vendre ses iOn sauf quand il les brade comme l’été dernier à 10.000 €.
Aujourd’hui, l’offre en hybride abordable est insuffisante, hormis chez Toyota, chez qui cette technologie dépasse le Diesel et l’essence. Quant à la propulsion électrique, qui impose plus de contraintes qu’un moteur thermique à l’usage quotidien, elle ne pourra se vendre en masse au même tarif qu’un modèle essence plus facile à vivre.
La majorité des acheteurs regarde son portefeuille et la prestation de son auto et se contrefout de comment est extrait le pétrole. Les personnes qui achètent une électrique par conviction écologique sont minoritaires, au même titre que les végétariens et végétaliens qui ne mangent pas de viande par qu’ils ne souhaitent pas exploiter le règne animal.
Par ailleurs, vous dites que le moteur thermique a encore un avenir pour transporter une petite famille sur la route des vacances. Cela signifie donc que la famille en question doit posséder une voiture électrique pour rouler tous les jours et une thermique pour les longs trajets. Et l’écologie dans tout ça ? L’impact de la fabrication d’une auto n’est pas neutre sur l’environnement que je sache…
Vous trouvez la XL1 fabuleuse ? Au moins 60.000 €, deux places seulement pas, de coffre ou si peu, un confort lamentable aux dires de ceux qui l’ont essayée… Et surtout un moteur Diesel ! Et si la XL1 annonce une consomamtion NEDC de 1 l/100 km, c’est qu’elle est hybride rechargeable. Une fois sa batterie vide, on arrive plutôt à 2,5 l/100 km, sur le même cycle NEDC… Vous feriez mieux d’applaudir des deux mains la Golf BlueMotion du même constructeur : 3,2 l/100 km, toujours sur cycle NEDC, moins de 25.000 €, tout le confort qu’on peut attendre d’une auto de 2013 et de la place pour une famille et ses bagages.
Dans une ville tout est électrique. Lumière, ascenseurs, métro, tram, communications audio vidéo data, chauffage (hmmm…), clim, et j’en oublie. Tout? Ah non, tiens, il reste un petit détail. Les chaudières à mazout à roulettes qui encombrent les rues, en stationnement, en circulation, ou en bouchon. Un peu comme si dans une usine les machines étaient encore entraînées avec des courroies par une machine à vapeur chauffée au charbon. Cela a existé et c’était sacrément moderne, à l’époque.
Dès qu’il s’agit de philosophie haut de gamme, je préfère sortir mes classiques, dont celui -ci me parait approprié.
Les prédictions d’avenir s’exagèrent sur le court terme et se sous estime sur le long terme.
En clair, on surestime le marché EV en 2014, mais on le sous estime en 2024.
“Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.” Antoine Lavoisier, 1777.
Nous avons le choix de ne rien changer du tout !
Les pétroliers et les constructeurs ont tué la voiture électrique, il y a déjà un siècle. Nous avons le choix de les laisser faire pour un deuxième siècle…
En attendant, vous pouvez toujours essayer les Zoé, Fluence, Leaf, Ion et autre Tesla… Quand vous sortirez de ces véhicules, vous vous demanderez comment vous avez pu supporter des bagnoles à pétrole!
Votre voiture à essence ou à gasoil, gaspille systématiquement, 60% de son énergie, juste parce que son principe de fonctionnement est profondément débile…
De plus, le bruit détruit nos oreilles et les vibrations se chargent de notre dos.
La connerie est souvent une industrie juteuse.
Mais c’est un choix… :-)
Franchement, tout le monde (pauvre ou riche) se fout de la “pertinence” du moteur à fumée. On ne regarde que la facilité d’utilisation et le prix d’achat du véhicule (et un peu du carburant).
Pour “tuer” le moteur thermique, il faut absolument une ou plusieurs des conditions suivantes:
– pénurie de pétrole (pas demain la veille avec les schistes qui saccageront tout ce qui ne l’est pas encore)
– interdiction/surtaxation des fumantes en ville (cela se fait par endroit)
– surtaxation du carburant fossile (pas populaire du tout)
Les 2 derniers points nécessitent une volonté politique. Mais comme la politique est (théoriquement) issue de la démocratie, il faudrait une volonté populaire…
J’imagine demain des manifs géantes avec comme slogan “je veux payer davantage de taxes et d’impôts” !!!
Donc le moteur thermique vivra encore longtemps, n’en déplaise à… nous, ici, les électronautes :-(
Il n’y a guère que dans le modélisme (y compris aéro) que le moteur électrique s’est en grande partie imposé. Mais bon, ça ne change pas grand chose globalement.
Au fait, il y a fort longtemps (25 ans ?) j’ai vu sur une affiche de la SNCF un superbe train à vapeur avec son panache noir, et à côté un TGV “orange” qui lui dit “j’ai arrêté de fumer, moi” ou un truc de ce style. On ne pourrait pas recycler ce concept de comm’ aux voitures? Bon euh, j’en attend pas des miracles, surtout qu’il peut être détourné au profit du FAP qui n’en fait pas non plus, des miracles.
Si déjà en ville, les fumeuses étaient remplacer par des électriques ce serait un bon point pour démarrer !
Ensuite, je pense malheureusement que le moteur à combustion interne à encore de beaux jours devant lui, peut-être hybridé ce serait déjà mieux.
le moteur a explosion voué à disparaître?
pas d’avenir dans l’hydrogène, dans le GNV, dans le bio pétrole, l’éthanol?
pas d’avenir non plus avec des système hybride d’optimisation de fonctionnement: électrique; air comprimé;volant d’inertie… tout ça ne serait que forcement transitoire dans le siécle a venir?
pas d’avenir non plus pour des usages rustiques dans des pays pauvres?: tata nano a 2000€ par exemple
pas d’avenir pour tous les véhicules de transports; de travaux et agricoles?
pas d’avenir pour des usages extrêmes?: grands raids; environnement hostile…
enfin pas d’avenir dans le sport mécanique?
Mais sinon oui la majeur partie des véhicules qui nous entourent ne sont pas forcément justifié a tourner au diesel, mais ca n’en fait pas pour autant une généralité.